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Nous donnons aujourd'hui la ma
nière d'exécuter deux ravissants tri
cots pour bébés, qui les protégeront
contre les rigueurs du froid. Pour cha
cun de ces modèles, vous emploierez
cinquante grammes de laine, cinq fils,
et un jeu d'aiguille de 4 mm.
Le premier modèle est fait en pe
tits pavés formés par 3 mailles l'en
droit, et trois mailles l'envers con
trariés tous les deux rangs. Il est exé
cuté d'une pièce avec manches kimo
no. Commencer par le bas du dos.
Monter 62 mailles, faire dix rangs de
côtes (2 m. endroit, 2 m. envers). Au-
dessus travailler au point de pavés
pendant 28 rangs. A cet endroit ajou
ter chaque extrémité de l'aiguille
12 m., et tricoter sur ces 86 mailles
pendant trente rangs. Fermer 24 mail
les au milieu de l'aiguille pour former
l encolure et continuer d un côté en
faisant six rangs droits puis au début
de chaque rang du côté du décolleté
tricoter 2 m. l'endroit 1 jeté, puis le
point de pavés. De cette façon le tra
vail sera augmenté d' 1 maille tous les
deux rangs, ceci pendant trente rangs.
Rabattre pour la manche 12 mailles
de l'extrémité droite de l'aiguille et
continuer 28 rangs en augmentant
toujours d'une maille tous les deux,
rangs du côté du décolleté. Finir par
dix rangs de côtes et fermer. Faire le
second côté de la même façon. Plier
le vêtement en deux et fermer par
une couture. Reprendre 36 mailles au
tour des manches, et en tricoter deux
ensemble l'endroit, faire un jeté,
deux m. ensemble l'endroit, 1 jeté
etc. Au-dessus faire deux rangs l'en
droit puis fermer. Pour fixer ce fichu,
faire une bride l'extrémité du de
vant droit (sur les côtes) et coudre
un bouton de nacre sur la couture du
côté gauche, sur les côtes également.
Le deuxième modèle est fait tout
au point de jarretière (toujours
l'endroit). Commencer par le bas lu
dos, monter cinquante mailles, faire
8 rangs l'endroit. Au rang suivant,
tricoter deux mailles ensemble, faire un
jeté, tricoter deux mailles ensemble,
faire un jeté, etc... A partir de cet
endroit tricoter 5 m., faire 1 jeté, tri
coter 40 m., faire I jeté, tricoter 5 in.
Au rang suivant tricoter mailles et
jetés l'endroit. A.u rang suivant tri
coter 5 m., faire 1 jeté, tricoter 42
mailles, faire 1 jeté, tricoter 5 m. Puis
de nouveau un rang endroit sans aug
mentation. Travailler de cette façon
pendant 46 rangs. A ce moment là
vous aurez 92 m. sur l'aiguille. Sé
parer le travail en deux au milieu et
tricoter de la manière suivante trico
ter 3 m., faire 1 jeté, 2 m. ensemble,
tricoter 32 m., 2 m. ensemble, trico
ter 3 m., puis un rang tout l'endroit.
Au rang suivant, tricoter 5 m., faire
1 jeté, 2 m. ensemble, tricoter 31 m
2 m. ensemble, tricoter 5 m., puis un
rang tout l'endroit, etc... jusqu'à
ce qu'il ne reste plus que les cinq m.
de l'extrémité droite sur l'aiguille. Fer
mer droites ces 5 m. L'autre côté du
devant est semblable. Coudre dans le
dos chaque extrémité de la petite
bande du bas, un bouton faire l'ex
trémité de chaque devant une bride.
Croiser ces devants l'un sur l'autre et
boutonner derrière.
ment humectée qui leur donnera du
brillant sans les rayer et sans les atta
quer.
TACHES D'ENCRE
ET DE ROUILLE
Employer de l'acide oxalique ou sel
d'oseille. Le faire dissoudre dans de
l'eau, dans la proportion de cinq pour
cent. S'il s'agit de taches faites sur le
linge, il est préférable, pour ne pas
l'endommager, d'employer la mixtion
suivante trente-deux grammes de ar-
tre, et seize grammes d'alun. Recou
vrir la tache avec cette mixtion.
TACHES DE BOUGIE
On peut les enlever au moyen de
deux procédés. A froid verser sur la
tache de l'alcool fort, et laisser éva
porer complètement la stéarine deve
nue cassante se détachera facilement.
A chaud gratter au canif la partie su
perficielle de la tache. Recouvrir le
reste de papier buvard et passer .in
fer chaud, en déplaçant plusieurs fois
le papier. Enlever avec un peu de ben
zine le cerne restant.
RECOMMANDATIONS
POUR LES CASSEROLES EN ÉTAIN
Il faut éviter d'y laisser séjourner le
vinaigre et le sel marin, les sucs et les
sauces acides.
Les casseroles en étain noircissent
lorsqu'elles sont lavées dans l'eau
chaude contenant des cristaux de sou
de.
Pour les laver de l'eau chaude pure
suffira. 11 ne restera plus qu'à les frot
ter avec de l'argile en poudre légère-1
CARBONNADES FLAMANDES
Faire brunir dans du beurre, 1 kilo
de carbonnades. Ensuite brunir sépa
rément 4 5 oignons hachés grossière
ment ajouter de temps en temps un
peu d'eau pour les empêcher de brû
ler. Mettre le tout dans une casserole
et laisser bouillir 2 3 heures, ayant
ajouté au préalable de l'eau pour re
couvrir la viande, deux cuillers
soupe de vinaigre, un peu de thym, de
laurier (quelques feuilles), poivre et
sel. Surveiller le niveau de l'eau pen
dant la cuisson, et en ajouter un peu
quand elle ne recouvre plus la viande.
A la fin de la cuisson, laisser réduire
le jus de cuisson, afin de pouvoir faire
une bonne sauce de laquelle dépendra
la réussite de ce plat. Pour faire la
sauce, délayer un peu de fécule dans
du beurre et ajouter la votre jus de
cuisson. Tournez sur le feu jusqu'à ce
qu'elle soit bien liée.
CAROTTES A LA VICHY
Pelez un kilo de carottes bien su
crées et bien rouges, puis coupez-les
en rondelles très minces. Après les
avoir mis dans une casserole large et
plate si possible, baignez-les d'eau
froide, ajoutez quatre morceaux de
sucre, une petite pincée de sel, un fort
morceau de beurre et du persil haché.
Faites cuire grand feu et gros bouil
lons, sans couvrir jusqu'à complète
évaporisation de l'eau.
Les carottes rissolent alors dans 'e
beurre, celui-ci ne s'évaporant pas.
Dès que les carottes placées au fond
de la casserole commenceront gril
ler, versez-les sur un plat, parsemez de
persil haché et servez aussitôt.
La Permanente garantie et la
meilleure se fait la
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No 5
par
HONORE DE BALZAC
Monsieur le président était âgé
de trente-trois ans, possédait le
domaine de Bonfons (Boni Fon-
tis), valant sept mille livres de
rente il attendait la succession de
son oncle le notaire et celle de son
oncle l'abbé Cruchot, dignitaire du
chapitre de Saint-Martin de Tours, qui
tous deux passaient pour être assez li-
ches. Ces trois Cruchot, soutenus par
bon nombre de epusins, alliés vingt
maison de la ville, formaient un pa^ti,
comme jadis Florence les Médicis
et, comme les Médicis, les Cruchot
avaient leur Pazzi. Madame des Gras-
sins, mère d'un fils de vingt-trois ans,
venait très assidûment faire la partie
de madame Grandet, espérant marier
son cher Adolphe avec mademoiselle
Eugénie.
Monsieur des Grassins, le ban
quier, favorisait vigoureusement 'es
manoeuvres de sa femme par de cons
tants services secrètement rendus au
vieil avare, et arrivait toujours temps
sur le champs de bataille. Ces trois des
Grassins avaient également leurs adhé
rents, leurs cousins, leurs alliés fidèles.
Du côté de Cruchot, l'abbé, le Talley-
rand de la famille, bien appuyé par
son frère le notaire, disputait vivement
le terrain la financière, et tentait de
réserver le riche mariage son neveu
le président. Ce combat secret entre
les Cruchot et les des Grassins, dont
le prix était la main d'Eugénie Gran
det, occupait passionnément les diver
ses sociétés de Saumur. Mademoiselle
Grandet épousera-t-elle monsieur le
président ou monsieur Adolphe des
Grassins A ce problème, les uns ré
pondaient que monsieur Grandet ne
donnerait sa fille ni l'un nià l'autre,
donnerait sa fille ni l'un ni l'autre.
L'ancien tonnelier, rongé d'ambition,
cherchait, disaient-ils, pour gendre
quelque pair de France, qui trois
cent mille livres de rente feraient ac
cepter tous les tonneaux passés, pré
sents et futurs des Grandet. D'autres
répliquaient que monsieur et madame
des Grassins étaient nobles, puissam
ment riches, qu'Adolphe était un bien
gentil cavalier, et qu'à moins d'avoir
un neveu du pape dans sa manche, une
alliance si convenable devait satisfaire
des gens de rien, un homme que tout
Saumur avait vu la doloire en main,
et qui, d'ailleurs, avait porté le bon
net rouge. Les plus sensés faisaient ob
server que monsieur Cruchot de Bon
fons avait ses entrées toute heure
au logis, tandis que son rival n'y était
reçu que les dimanches. Ceux-ci sou
tenaient que madame des Grassins,
plus liée avec les femmes de la mai
son Grandet que les Cruchot, pouvait
leur inculquer certaines idées qui la
feraient, tôt au tord, réussir. Ceux-là
répliquaient que h abbé Cruchot était
l'homme le plus insinuant du monde,
et que, femme contre moine, la partie
se trouvait égale. Ils sont manche
manche, disait un bel esprit de Sau
mur. Plus instruits, les anciens du pays
prétendaient que, les Grandet étant
trop avisés pour laisser sortir les biens
de leur famille, mademoiselle Eugé
nie Grandet de Saumur serait mariée
au fils de monsieur Grandet de Paris,
riche marchand de vins en gros. A
cela les Cruchotins et les Grassinistes
répondaient D'abord les deux
frères ne se sont pas vu deux fois de
puis trente ans. Puis, monsieur Gran
det de Paris a de hautes prétentions
pour son fils. Il est maire d'un arron
dissement, député, colonel de la gar
de nationale, juge au tribunal de com
merce il renie les Grandet de Sau
mur, et prétend s'allier quelque fa
mille ducale par la grâce de Napoléon.
Que ne disait-on pas d'une héritière
dont on parlait vingt lieues la
ronde et jusque dans les voitures pu
bliques, d Angers Blois inclusive
ment Au commencement de 1818,
les Cruchotins remportèrent un avan
tage signalé sur les Grassinistes. La
terre de Froidfond, remarquable par
son parc, son admirable château, ses
fermes, rivières, étangs, forêts, et
valant trois millions, fut mise en vente
par le jeune marquis de Froidfond,
obligé de réaliser ses capitaux. Maître
Cruchot, le président Cruchot, l'abbé
Cruchot, aidés par leurs adhérents,
surent empêcher la vente par petits
lots.
(A suivre).