CHRONIQUE AGRICOLE CHRONIQUE SOCIALE "AU SUD" ABONNEZ-VGUS LA PRODUCTION PORCINE Le Comité d'études, chargé de re chercher les moyens propres main tenir la rentabilité de la production porcine, s'est réuni Bruges le 20 avril dernier, sous la présidence de M. Baels, gouverneur de la province. M. Sys, conseilleur de zootechnie de 1 Ltat et les directeurs des abattoirs d'exporta tion d'Ostende et de Zeebrugge y ont développé des suggestions très intéres santes. En vue de l'amélioration de la qua lité de la production on a mis un pro jet l'étude, visant allouer des sub sides pour l'achat de verrats de qua lité et de bonne origine. Les directeurs des abattoirs ont sur tout exposé le côté économique de l'exportation de viande de porc en Angleterre. Les abattoirs d'Ostende ont déjà fait l'envoi de quelques balles de bacon jusqu'à ce jour ils travail lent avec perte. Cela n'a rien d'anor mal quand on sait qu'il s'agit de ga gner une partie du marché anglais au détriment des pays importateurs com me le Danemark et la Hollande. La préparation du bacon Ostende paraît être très soignée, mais la qua lité de porcs nécessaires obtenir un produit de 1 re qualité n'y est pas. Ce qui est un handicap formidable c'est que la taxe d'abattage de 30 fr. est aussi bien payer pour les porcs destinés l'exportation que pour ceux qui restent dans le pays. Comme le porc bacon ne peut peser plus que 90 Kgr. sur pied, tenant compte des parties secondaires, on n'obtient que 50 55 Kgr. de viande propre l'ex portation. Cela fait qu'il y a payer 0,55 0,60 fr. au kilo, alors que ces viandes supportent encore toutes des taxes leur arrivée en Angleterre. Cette taxe d'abattage forfaitaire de 30 fr. au porc remplace la taxe de transmission. Elle reste la même pour un porc de 150 Kgr. comme pour un porc de 90 Kgr., elle est un obstacle la vente des pûrcs destinés la fa brication du bacon. Ce qui est plus alors que les pro duits industriels destinés l'exporta tion ne payent pas de taxe de trans mission, nous voyons qu'il y a ici somme toute une taxe sur l'exporta tion payer de 0,60 fr. au kilo envi ron. Pour qu'un établissement d'expor tation puisse faire ses frais il faut qu'il puisse exporter toutes les semaines en viron 20.000 Kgr de bacon cette taxe constitue donc une charge de 12.000 No 16. par HONORE DE BALZAC Monsieur Charles, ainsi se nom mait le fils de monsieur Grandet de Paris, en s entendant interpeller, prit un petit lorgnon suspendu par une chaîne son col, l'appliqua sur son œil droit pour examiner et ce qu'il y avait sur la table et les personnes qui y étaient assises, lorgna fort imperti- nemment madame des Grassins, et lui dit après avoir tout vu Oui, ma dame. Vous jouez au loto, ma tante, ajouta-t-il, je vous en prie, continuez votre jeu, il est trop amusant pour le quitter. J'étais sûje que c'était le cousin, pensait madame des Grassins en lui jetant de petites œillades. -Quarante-sept, cria le vieil ab bé. Marquez donc, madame des Gras sins. n'est-ce pas votre numéro Monsieur des Grassins mit un jeton sur le carton de sa femme, qui, saisie par de tristes pressentiments, observa francs par semaine I I et c'est 1 agri culture qui en fait les frais. Aussi a-t-il été décidé d essayer d'ob- tenir l'abolition de cette taxe. La Bel gique ne peut importer en Angleterre que 20.000 Kgr. de viande de porc par semaine, ici aussi on tâchera d ob tenir un plus fort contingent. M. Baels, gouverneur de la pro vince, s'attelant la tâche il est es pérer que suite sera donnée ces justes revendications. L'agriculture entière et les engraisseurs de porcs en particulier y trouveraient grand avantage. o LE NOMBRE OPTIMUM DE BETTERAVES A L'HECTARE. Tel est le sujet d une étude parue dans les Publications de l'Institut Bel ge pour l'amélioration de la betterave. Les ingénieurs agronomes Decoux et Vanderwaeren y font part des résul tats de plusieurs essais, résultats des plus intéressants pour tout producteur de betterave sucrière. De l'examen des chiffres relatifs aux essais, il résulte que 1La richesse en sucre, le rende ment en sucre l'hectare, le rende ment en racines l'hectare, le rende ment en feuilles l'hectare augmen- •vnt d'une manière continue suivant l'accroissement du nombre de racines l'hectare 2. Au contraire, le poids moyen des raJnes diminue régulièrement, suivant l'-'Ugmentation du nombre de racines l'hectare mais cette perte indivi duelle est compensée par le nombre de plants l'hectare. Le petit tableau ci-dessous donne de précieux rendements Nombre de Rendements Poids Richesse plantes en racines moyen des en sucre racines l'Ha. l'Ha. Kgr. en gr. °/o 60.000 34.050 567.5 16.42 70.000 36.890 527.0 16.54 80.000 38.080 476.0 16.86 90.000 41.571 461.9 16.88 100.000 44.994 449.9 17.04 Dans des essais de ce genre, il y a lieu d'interpréter l'importance des er reurs moyennes, afin de juger s'il existe une différence appréciable entre les rendements obtenus aux diverses den sités de plantation. A cette fin il a été effectué une série de calculs, en appli cation des principes des probabilités, dans le détail desquels il serait super flu de s'étendre ici. Le résultat pratique en est que les rendements obtenus par la densité de 90.000 plants l'hectare, présentent un écart suffisant avec ceux produits tour tour le cousin de Paris et Eu génie, sans songer au loto. De temps en temps, la jeune héritière lança de furtifs regards son cousin, et la fem me du banquier put facilement y dé couvrir un crescendo d'étonnement ou de curiosité. Monsieur Charles Grandet, beau jeune homme de vingt-deux ans, pro duisait en ce moment un singulier con traste avec les bons provinciaux que déjà ses manières aristocratiques ré voltaient passablement, et que tous étudiaient pour se moquer de lui. Ceci veut une explication. A vingt-deux ans, les jeunes gens sont encore assez voisins de 1 enfance pour se laisser aller des enfantillages. Aussi, peut-être, sur cent d'entre eux, s'en rencontre rait-il quatre-vingt-dix-neuf qui se se raient conduits comme se conduisait Charles Grandet. Quelques jours avant cette soirée, son père lui avait dit d'al ler pour quelques mois chez son frère de Saumur. Peut-être monsieur Gran det de Paris pensait-il Eugénie. Charles, qui tombait en province pour la première fois, eut la pensée d'y pa raître avec la supériorité d'un jeune homme la mode, de désespérerTar- LES CONSTATATIONS DE PIE XI SUR LA DICTATURE ECONOMIQUE par le R. P. Rutten, Sénateur. Nous empruntons REX cet article très intéressant. Le Pape fait quatre constatations 1) LA REPARTITION ACTUEL LE DE LA RICHESSE EST MAU VAISE. Elle résulte non seulement de la concentration des biens, mais aussi de l'accumulation d une énorme puissance, d'un pouvoir économique discrétionnaire, aux mains d'un petit nombre d'hommes qui d'ordinaire .ne sont pas les propriétaires, mais les sim ples dépositaires et gérants du capital qu'ils administrent leur gré Ce phénomène de concentration ne se présente évidemment pas dans tous les pays avec la même ampleur et ne suscite pas partout les mêmes appréhensions. Il n'en est pas moins assez général pour être indiscuté. L'augmentation du nombre des petits propriétaires n'a donc guère servi de contrepoids la concentration des in fluences financières. 2) LE POUVOIR ECONOMIQUE QUE CREE CETTE CONCENTRA TION EST SURTOUT CONSIDE RABLE CHEZ CEUX QUI GOUVER NENT LE CREDIT Pour bien marquer qu'il ne vise pas uniquement les dirigeants de la grande Banque, le Pape prend soin de dire SURTOUT. Comment pourrait-Il igno rer qu'aux Etats-Unis et en Allema gne. par exemple, il existe des trusts et des cartels dominant souveraine ment toute une catégorie d'industries et disposant de capitaux assez impor tants pour pouvoir être leurs propres banquiers Autant et plus parfois que les grandes banques, ces trusts et ces par la densité de 80.000 plants l'hec tare et les densités inférieures. Il en résulte que le chiffre de 90.000 plants l'Ha. l'arrachage, constitue le nombre de plants optimum. Une bonne distance serait donc 40 cm. en tre les lignes et 25 cm. de betterave en betterave dans les lignes. Le planteur de betteraves produira de la sorte beaucoup et obtiendra une haute teneur en sucre. rondissement par son luxe, d'y faire époque, et d'y importer les inventions de la vie parisienne. Enfin, pour tout expliquer d'un mot, il voulait passer Saumur plus de temps qu'à Paris se brosser les ongles, et y affecter l'ex cessive recherche de mise que parfois un jeune homme élégant abandonne pour une négligence qui ne manque pas de grâce. Charles emporta donc le plus joli costume de chasse, le plus joli fusil, le plus joli couteau, la plus jo lie gaîne de Paris. Il emporta sa collec tion de gilets les plus ingénieux: il y en avait de gris, de blancs, de noirs, de couleur scarabée, reflets d'or, de pail letés, de chinés, de doubles, châle ou droits de col, col renversé, de bou tonnés jusqu'en haut, boutons d'or. II emporta toutes les variétés de cols et de cravates en faveur cette épo que. Il emporta deux habits de Buis son et son linge le plus fin. Il em porta sa jolie toilette d'or, présent de sa mère. Il emporta ses colifichets de dandy, sans oublier une ravissante pe tite écritoire donnée par la plus aima ble des femmes, pour lui du moins, par une grande dame qu'il nommait Annette, et qui voyageait maritale cartels sont gouvernés par un nombre relativement petit de chefs quasi omni potents. Il convient aussi de ne pas perdre de vue que ce n est pas toujours par ambition et de leur propre initiative que certaines grandes banques font de la concentration. A 1 heure actuelle, en France et en Belgique, par exemple, beaucoup de petites entreprises, où le patron connaît ses ouvriers et ses clients et a le temps de les soigner tiennent tête la crise. Au contraire, un nombre relativement considérable d'entreprises d'importance moyenne se trouvent acculées choisir entre la disparition et le transfert de leurs pou voirs au banquier, détenteur de l'in dispensable crédit. Que d'autres en treprises dont les actions ne trouvent plus d'acquéreurs, si le public ne voit pas figurer sur la liste des administra teurs le nom du représentant d'un éta blissement financier assez puissant pour inspirer confiance Les unes et les autres en sont donc réduites se mettre la recherche d'une banque qui veuille bien les adop ter. Faut-il ajouter qu'au lendemain de l'armistice beaucoup de gens se sont découverts pour la finance des aptitu des qui n'existaient que dans leur imagi nation Quand le public les a vus sombrer les uns après les autres, il s'est naturellement retourné vers les grands établissements qui présentaient de meil leures garanties. 3) LA CONCENTRATION DU POUVOIR ET DES RESSOURCES EST COMME LE TRAIT DISTINC- TIF D'UNE CONCURRENCE DONT LA LIBERTE NE CONNAIT PAS DE LIMITES Le Pape n'affirme pas d'une façon absolue que pour les industriels et les commerçants en général, la liberté de concurrence ne connaît pas de limite. Il ne vise ici que les auteurs respon sables des concentrations excessives. On peut nous objecter qu'il reste toujours une condition de viabilité dont les plus puissants établissements doivent tenir compte la confiance du public. Aussi le Pape ne dit-il pas que les plus forts sont certains de rester debout indéfiniment, quoiqu'ils fas sent. Trop souvent cependant ceux qui sont le moins gênés par les scru pules ont tout le temps d'abuser de la confiance du public. Quand celui-ci ouvre enfin ses yeux, ses épargnes ont disparu, en tout ou en partie. (Suite la semaine prochaine). ment, ennuyeusement, en Ecosse, vic time de quelques soupçons auxquels besoin était de sacrifier momentané ment son bonheur puis force joli pa pier pour lui écrire une lettre par quin zaine. Ce fut enfin une cargaison de futilités parisiennes aussi complète qu il était possible de la faire, et où, depuis la cravache qui sert com mencer un duel, jusqu'aux beaux pis tolets ciselés qui le terminent, se trou vaient tous les instruments aratoires dont se sert un jeune oisif pour labou rer la vie. Son père lui ayant dit de voyager seul et modestement, il était venu dans le coupé de la diligence re tenu pour lui seul, assez content de ne pas gâter une délicieuse voiture de voyage commandée pour aller au de vant de son Annette, la grande dame que... etc., et qu'il devait rejoindre en juin prochain aux Eaux de Baden. (A suivre).

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 7