Espoirs ou illusions Le Beffroi d'Ypres. Hebdomadaire Catholique d'intérêt Général "AU SUD" La Constitution Lisez dans le SUD ABONNEZ-VOUS Ire ANNEE No 20. PRIX 35 centimes le numéro. DIMANCHE 20 MAI 1934. r V w -y4* - -' -•••»-« ABONNEMENT UN AN 15 FRANCS Direction Ch. van REiMYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'Elverdinghe, Tfpres. Compte chèques postaux 4086 97 Le Comte de Broqueville et la plu part des ministres de son cabinet ont, par de nombreux discours, repris con tact avec l'opinion du pays. Il était temps. Par ce contact ont-ils suscité la con fiance et calmé les esprits Nous con statons qu'il n'en est rien. Et cepen dant l'effort accompli par le gouver nement et... par les contribuables est .méritoire. D'où provient la méfiance Les ministres l'ont fort bien com pris en faisant pour la première fois une distinction formelle entre la poli tique financière et la politique écono mique du pays. Equilibrer des budgets et se réjouir de 1' aisance de la trésorerie, c'est sur tout enregistrer l'effort fiscal de la Nation. L'objet d'un gouvernement n'est pas d'extraire de la poche du contribuable une somme d'impôts et de taxes qui constitue un record. Le pays en a assez des cris d'admiration qui jaillissent des poitrines officielles pour décrire la splendeur de notre courage fiscal. Cet enthousiasme res semble l'esprit de certaines person nes il ne parvient pas se commu niquer. Le Comte de Broqueville a repris la seule parole que la masse comprenne et approuve Dégrever ou crever 11 faut que les budgets soient équi librés et que la trésorerie soit aisée, d'accord. C'est la sauvegarde de l'in dépendance de l'Etat vis-à-vis de la Finance. Mais ce point acquis, il s'agit de construire, d'édifier une politique économique générale, qui rende de la vigueur au pays anémié par les excès de la fiscalité. Pour la première fois depuis quinze ans le Gouverne ment l'a déclaré franchement pas sons la seconde partie de notre pro gramme la politique économique Si le pays comprend cela, s'il par vient dégager des formules habi tuelles cet esprit nouveau, la confiance renaîtra peut-être. Mais pour qu'il y ait véritablement un espoir fondé, il faut que des actes accompagnent les discours. Quels sont les obstacles Nous devons résumer en quelques phrases notre opinion, quoique ce su jet puisse donner matière un volu me. Nous prions nos lecteurs de réflé chir ces quelques notions de poli tique économique. La Belgique est un pays surpeuplé, économiquement parlant. Par consé quent la prospérité n'est normale chez nous, que lorsque l'économie mon diale pratique une politique de libre- échange qui favorise nos industries de transformation. Hélas ce n'est pas l'hypothèse ac tuelle. Chaque pays s'efforce de don ner son économie un caractère na tional, d'établir un équilibre dans les différentes branches de sa production, de se renfermer sur lui-même, de se suffire grâce au jeu compliqué des contingentements et des droits d'en trée. Or l'économie de notre pays se joue sur deux tableaux économie na tionale et économie internationale. Hypnotisée par la doctrine du libre- échange la Belgique n'a pas tenu compte de cette évolution de l'écono mie mondiale. Elle a protesté, discou ru, s'est indignée, mais n'a pas agi. Ou quand elle a agi ce ne furent que de petites mesures incomplètes, de- véritables boutades économiques La politique du Ministère des Affaires Etrangères est une politique de foi le ministère croit au libre-échange, et fort de cette conviction il attend que le libre-échange reprenne ses droits. A cause de cela nous sommes plu sieurs années en retard sur l'économie mondiale. D'autre part s'il nous faut une so lide politique protectionniste, surtout pour l'agriculture, notre pays doit avoir une politique d'exportation qui soit d'une activité aussi grande que pleine d'initiatives. Pour le moment tout notre commerce extérieur repose sur deux ou trois hommes, prodiges d'activité, mais qui doivent passer leur vie faire le tour des capitales d'Eu rope pour constater chacun de leur passage, qu'il ne reste plus trace de leur voyage précédent. Nous avons malgré les barrières économiques, des débouchés notre entière disposition dans le monde entier. Mais nos in dustriels ne trouvent pas au minis tère un département du commerce ex térieur, qui soit armé de telle manière qu'il puisse rendre les services que l'on en attend. Politique audacieuse de droits d'en trée et de contingentement, cela nous paraît aussi indispensable qu'une po litique hardie pour l'utilisation de no tre main-d'œuvre. Mais une condi tion c'est de ne pas étouffer notre économie, car notre pays est incapa ble de vivre sur lui-même. Nous de vons avoir d'urgence une politique d'économie mondiale. C'est le sens des discours pronon cés depuis quinze jours. Le premier acte est terminé budgets et trésore rie. Le second acte est celui de la po litique économique. Le gouvernement reprendra la confiance du pays, si dans ce domaine-là on le voit agir. Ch. van RENYNGHE. Voici les premiers renseignements officiels au sujet des fêtes de l'inau guration du Beffroi d'Ypres. Nous es pérons pouvoir donner sous peu des renseignements plus complets. Samedi - 28 juillet soir Joyeuse entrée GOLIATH Concert-promenade. du Géant V- I* Page 2 Chronique d'Ypres. Page 3 Chroniques d'Ypres (suite), et Wervicq Cinéma. Page 4 Chronique de Cominee. Page 5 Le Corporatisme. Page 6 Page de la femme. Page 7 Chronique agricole T. S. F. (suite) Feuilleton. Page 8 Page de la T. S. F. Page 9 Chroniques de Comines (suite), de Wervicq et de Comines Ten-Briele Page 10 Annonces notariales. Page 11 Chronique sportive Chro niques du Bizet-Ploegsteert et d'Houthem Marchés. Page 12 Chronique de Mouscron. Dimanche - 29 juillet matin Grand'Messe Pontificale par S. E. Mgr. Lamiroy, Evêque de Bruges Concert de Carillon. après-midi Inauguration du beffroi par LL. MM. le ROI et la REINE des Belges Cortège Historique Concert par l'Harmonie des Mines de Lens. Soir Concert de carillon Grande Fête Vénitienne au Majoor- gracht. L'esprit de la Constitution, ses prin cipes fondamentaux ont avant tout le souci de garantir les libertés indi viduelles et de prévenir les abus du pouvoir exécutif. De nos jours on croit de moins en moins aux libertés, et l'opinion réagit contre les abus du pouvoir législatif. On va donc bien l'encontre des principes fondamentaux de la Constitution. Mais est-il possible de tenir indéfi niment aux mêmes principes en ma tière politique Non, de toute évi dence, moins qu'il ne s'agisse de principes tellement généraux qu ib sont susceptibles de cent modalités di verses de réalisation. Les principes de la Constitution sont des principes de 1 830 depuis lors le monde a chan gé. Si les constituants revenaient sur la terre ils auraient d'autres principes. La Constitution ne parle pas des partis politiques. L'esprit de la Con stitution est que le Parlement repré sente la Nation auprès, et l'on pour rait presque dire contre le Roi. Or, le Parlement est devenu une arène où les partis politiques se disputent le pouvoir, en laissant le Roi dans un iso lement dont l'effet surprenant a été de faire du Roi, gTâce la sagesse, l'habileté et la valeur morale d'Al bert I, le représentant du peuple et de l'intérêt national, davantage et mieux que les parlementaires occupés leurs querelles de partis. Tout ceci indique que la Constitu tion, violée dans son esprit et dans sa lettre, tend devenir quelque chose de passablement mythique. Certaines parties résistent mieux que d'autres, mais toutes sont atteintes. La réalité politique ce n'est plus la Con stitution, ce sont des institutions dont certaines tirent leur origine de la Constitution, dont d autres, comme 1 administration et le mouvement syn dical, se sont développées en marge de la Constitution, mais qui, toutes, sont des institutions vivants en per pétuelle évolution et non des créa tions de textes juridiques. Abbé Jacques Leclercq, dans sa réponse la Revue Belge sur la question de la Réforme de l'Etat. L'abbé Leclercq est le fondateur de La Cité Chré tienne et professeur de philosophie 1 Institut St Louis Bruxelles. Il est l'au teur du traité de Droit Naturel Ii

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