Architecture West-fiamande ancienne et moderne. Nouveautés en T. S. F. RADIO-FLANDRE 1750 Fr. 1950 - 1950 - 0 L'architecture de la West-Fiandre est es sentiellement une architecture en briques. Elle dresse parmi les rideaux de verdure qui entrecoupent la plaine des murs gothi ques ici roses, ailleurs jaunes, tout empreints de délicats reliefs, ou bien des façades re naissance, où la pierre bleue ou blanche s'unit la terre cuite en un appareil savant, un peu grêle et en quelque sorte amenuisé. Chacun admire les pignons de Bruges, où serpentent si gracieusement des moulures sinueuses de briques qui encadrent de lé gères croisées, et qui découpent sur le ciel leurs pimpantes silhouettes de merlons et de gradins. Avec ses vieilles façades pres que dénuées de pierres de taille, la cité fla mande ne le cède en charme aucune des villes d'an célèbre sunout depuis les restaurations discrètes et artistiquement conçues, que l'on doit aux Delacenserie, aux Vinck et aux De Wulf. Les jeunes ar chitectes flamands ont pris conscience de l'art régional, et développent l'architecture moderne dans le sens du style traditionnel. Les Vierin, les Charels, les Hoste, les Bie- buyck ne laisseront pas s'étioler la fleur de la beauté architectonique brugeoise. Autour de Bruges, l'art flamand a répan du partout ses œuvres savoureuses. Les églises rurales de la région maritime affir ment non moins énergiquement leur carac tère autochtone et leur cachet de terroir. Elles sont d'une singulière originalité, avec leurs trois nefs égales accolées sous des toits distincts et sous des berceaux lambris sés, qui se prolongent toutes trois jusqu'au chevet, terminées trois pans ou en che vets plats leur haute tour surmontée d'une flèche aiguë en briques, se dresse fièrement dans la vaste plaine boisée. Leur ingénieux et délicat décor est dû presqu'exclusive- ment la brique travaillée clochetons, pinacles, meneaux, fenestrages ajourés ou aveugles. Dans quelques édifices notables oq a utilisé la pierre blanche brabançonne et développé avec une grande délicatesse les décorations ajourées et fleuronnées du style gothique du XVe siècle, ou les décors plus plantureux de la renaissance. Certaines pe tites villes de Flandre nous donnent une in tense impression de beauté, comme des villes de rêve. Une de ces impressions est résetvee, par exemple au voyageur que le tram vicinal, emmène de la gare de Fumes vers la côte, travers ses rues silencieuses et sa place archaïque. Sainte Walburge dresse ses com bles altiers, ses tourelles et ses flèches cô- oiques au-dessus de murs en grandes bri ques roses, percés de belles verrières, et empreints des formes pures de 1 époque gothique primaire. A son ombre, s étend le vaste marché bordé de charmantes façades, où des arabesques et des jours géométri ques de la renaissance habillent des mem brures encore gothiques et où de délicieuses fenêtres tabernacles incrustent dans les humbles pignons rangés leur fine et riche décoration en briques et en face du bef froi civile, d'une charmante silhouette sur git la grosse tour de l'Eglise Saint-Nicolas, un type d'église en briques jaunes de la dernière époque gothique. Les sites urbains imprégnés d art ne man quent pas dans la contrée. Nieuport offre des mes régulièrement tracées, d'une mélan colique allure, que domine sa curieuse église Notre-Dame et sa halle si remarquable comme construction intégralement en bri ques. Poperinghe. avec ses trois églises pa reilles de petites cathédrales, réserve de belles surprises l'étranger qui y passe. Mais Ypres surtout, réunit des merveil les de l'architecture civile et religieuse, de puis son émouvante et vaste halle construite en pierre d'Artois, jusqu'à la cathédrale de Saint-Martin, où la brique revêt d un habit flamand, des nefs de style toumaisien entiè rement étoffées de pierre bleue et un chœur élevé sur un plan soissonnais aux absidioies diagonales. Un charme intense se dégage de ses rues vieillottes et tranquilles. Il faut pénétrer dans le musée et feuilleter le pré cieux album de Bôhm, pour se faire une idée des pittoresques façades en bois, si mouvementées, et toutes ouvragées de mo difions de moulures et de linteaux sculptés, qui s'y voient par douzaines et dont malheu reusement une seule est restée en place. Mais les pignons en briques jaunes ont été épargnés par les hommes et par les élé ments les plus modestes, les plus ingénus ne sont pas les moins amusants. Ils s'ali gnent en bordure de rues sinueuses, avec leurs architectures variées, mêlées de go thique et de renaissance, avec leur fenê tres abritées sous des décharges surbaissées, avec leur tympan largement percé d'une fe nêtre fronton et coquille, et leur décor si spécial où toujours se montrent de riches imbrications. Si l'on cherche dégager le trait domi nant de cette architecture Westflamande, la fois naïve et ingénieuse, on constate la sincérité, la logique, la clarté, le bon-aloi de ces procédés. La structure apparente tire un étonnant parti de matériaux modestes. Le décor, surtout l'époque gothique, qui dura jusqu'au XVII siècle, est structural plutôt que sculpté ,et même plus tard le style flamand reste profondément tradition nel. tes et Télégraphes, avaient complété sa formation personnelle, lorsqu en 1895, il fut nommé ingénieur de 1a ville d'Ypres en même temps que Directeur de l'Ecole industrielle de cette ville. Ajoutons que si la préparation de son talent avait été singulièrement soignée, sa tâche se préparait fort belle. Il était question dans la belle cité de la Westflandre, d'une série de travaux d'ordre esthétique et arché ologique la restauration du beffroi et des Halles, des locaux de la Prévôté de Saint Martin, des églises monumentales de Saint Pierre et de Saint Jacques, de diverses habitations anciennes notamment de l'Hôtel de Gand et dans un prochain avenir s'an nonçait une œuvre capitale, la restauration de la Cathédrale d'Ypres, la plus belle des anciennes églises de la Belgique. D'autres œuvres s'offraient son activité, telles que la construction d'hospices d'aliénés Ypres, Bruges, Strombeek près de Bruxelles, etc. l'érection des églises parois siales de Saint Eloi Anvers, de Comines, etc. la construction des bâtiments des Postes de Roulers et de Poperinghe, le nouvel hôtel de ville de cette dernière localité. Il vient d'être chargé de la construction de l'Eglise de Saint Jean Baptiste Courtrai et de la reconstruction de la gare de Bruges. gastn relégué dans les sous-sols. L'architecte a adopté le pur style du XIIIe siècle, qui a produit de si beaux mo numents sur les rives de la Lys et de l'Es caut mais, s'écartant du type tournaisiea, il a reaoncé la pierre de taille pour le parement des murs. Il a apparenté son œu vre aux belles églises en briques des chate- lennies voisines d'Ypres, de Furnes et du Franc de Bruges. Dans le tracé du plan, il a eu l'heureuse idée de reproduire le joli tracé des absidioies de Saint Martin d'Y pres il s'agit des chapelles latérales au chœur, s'ouvrant au nombre de deux de chaque côté suivant une direction diagonale. Cette disposition inaugurée Braine eu Soissonnais, se retouve l'abbatiale de Lisse- weghe et a été imitée déjà Saint-Amand d'Anvers par feu M. Baeckelmans. -s - Aussi cette architecture a-t-elle offert aux promoteurs de notre Ghotic Revival et en particulier leur chef Jean de Bé- thune, un type en quelque sorte classique par la clarté de son ordonnance et sa facile adaptation aux utilités modernes. Une de ses ordonnances typiques dans l'art civil, consiste en des travees verticales de fenêtres comprises dans une retraite entre deux mou lures montantes de briques chanfreinées, qui se rejoignent au sommet une décharge cintrée. Les fenêtres légers croisillons de pierre, sont surmontées de petites arca- tures aveugles formant décharge, agrémen tées de réseaux fenestrés, découpés dans la brique avec une virtuosité rare. Les cor niches sont crémaillères ou modillons de brique les pignons se découpent en gradins, les toits se hérissent de jolies lucarnes flamandes Dans la construc tion religieuse, les fenêtres sont cintrées, ébrasées double chanfrein groupées par deux ou trois les pignons se couvrent de tablettes rampantes en pierre du comble s'élancent des flèches aiguës, des aiguilles A ces quelques traits on comprend com bien l'architecture traditionnelle de la Flandre Occidentale offre d'éléments pra tiques et même économiques, assimilables la construction moderne, tant de 1 archi tecture civile que de larchitecture religieuse. Aussi les techniciens non moins que les artistes, l'ont-ils adoptée avec ferveur. Parmi les adeptes M. Jules Coomans fût peut-être le mieux préparé pour une féconde carrière, par son tempérament, par ses étu des et par sa situation pat son tempéra ment d'artiste flamand, par ses études la fois techniques et esthétiques, par sa situation la tête des travaux édilitaires de la bonne ville d'Ypres. Dès sa première jeunesse, il fut l'élève de prédilection du Frère Mathias, Directeur de l'Ecole Saint Luc de Gand, où il déve loppa ses moyens artistiques il passa en suite sous la direction du célèbre professeur Helleputte de l'Université de Louvain, de venu depuis l'un des ministres les plus en vue du roi des Belges. Cest sous un tel maître qu'il prie le diplôme d'ingénieur-architecte. Un stage chez son éminent professeur, qui, cette époque exerçait la profession architecturale puis quatre années passées au service de la direction technique, des bâtiments des Pos Comme spécimen de son talent nous ci tons l'église de la nouvelle paroisse de Saint Jean Courtrai M. Coomans a triomphé dans le concours public institué pour cette église, qui doit s'élever dans un nouveau quartier tracé avec une belle lar geur de vue l'intersection de larges ave nues. Le premier souci de l'architecte a été d'orienter le sanctuaire. La symétrie par faite du site contrarie le parti liturgique -- il --- (Vie arri«i« --pour. tien, et M. Coomans n'a pas hésité briser une symé trie si nette, et par l'imprévu de ses ordon nances il a réalisé un ensemble pittoresque qui, sans heurter aucune des lignes impor tantes, imprimera au quartier un pittores que plus attrayant. Il a cherché dans le site même les données de son projet, de manière réaliser une belle silhouette dans la perspective. Il a eu l'habileté de plan ter sa tour, qui émerge de la croisée selon la coutume flamande, au centre même du carrefour des rues le reste du vaisseau pi vote autour de cette tour, de manière que son grand axe courre de l'Occident l'O rient. En donnant la tour la forme octo gonale, si élégante et d'ailleurs tradition nelle en le terroir, il a évité tout effet fâ cheux de point de vue oblique. L'église est faite pour contenir 2000 per sonnes, en raison de 2 par mètre carré. Elle renferme cinq autels orientés, quatre con fessionnaux, une double sacristie et un ma- Nous citons également une œuvre d'art plastique qui met bien en valeur le talent délicat de M. Coomans c'est un taber nacle élevé sur un svelte pilier et abritant la statue de l'Immaculée Conception. Ce charmant édicule se dresse dans l'ancien cloître, si pittoresque dans son état délabré (il sera bientôt restauré par notre ami) de l'ancienne cathédrale d'Ypres. Cette œuvre se distingue pat d'habiles amortissements et par l'élégance et la franchise des profils. Le même sentiment artistique se fait jour dans la belle ordonnance du mauso lée de feu Mademoiselle Marie Teichman, placé dans l'église Saint Eloi d'Anvers c'est un cénotaphe conçu dans la forme mé diévale, portant la gisante et abrité sous un dais en pierre. La sculpture qui est remar quable est l'œuvre de Beule de Gand. L'hôtel de ville de Poperinghe est un beau spécimen de construction civile de la Wesril'w tous les caractères de l'art du littoral. Son alaire très pittoresque, si silhouette mouvementée, le hérissement de ses tourelles et de ses pignons gradins* ses délicats retraits de briques et les ajouts des croisées, rosaces et résilles qui mouve- mentent et repercent les façades et y font courir des filets d'ombre, tout cela est réa lisé par des tracés harmonieux et purs. Dans des proportions plus robustes et d'un style mélangé de renaissance flamande est élevé le château de Moorslede, qui, dans une noble tenue, respire la gaieté. La souplesse de talent de M. Coomans se révèle dans le riche intérieur, en pur style renaissance, de l'habitation urbaine de M. le Baron Surmont de Volsberghe. Son style de prédilection, le gothique du terroir Yprois s'affirme avec pureté, dans le home de l'architecte, qui est un pur chef- d'œuvre. L. CLOQUET (1911) Professeur l'Université de Gand. LES ETABLISSEMENTS YPRES MENIN (Ypres, 7, Rue de la Gare) LANCENT des nouveautés très intéressantes en appareils de T. S. F. des prix pour toutes les bourses. 1. Radio AIR K.ING 6 lampes, Avec pendule électrique Prix 2. Radio SONICLAIR 5 Lampes, Très sélectif et puissant Prix 3. Radio LAFAYETTE 7 lampes, Sélectif, puissant et pur Prix DEMANDEZ UN ESSAI A DOMICILE SANS ENGAGEMENT VOUS SEREZ EMERVEILLE. ■>k w:

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