Tpsin réorganisation bancaire. J Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général Ire ANNEE No 36. PRIX 35 centimes le numéro. DIMANCHE 19 AOUT 1934. :.-Li V* .v >-r ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS Direction Ch. van RENYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'Elverdinghe, Vpres. Compte chèques postaux 4086.97 I fl II^ÏB I wBH II Après avoir fait les restriaions d'or- vernement est de parer cette restriction C'est l'expression consacrée le gou vernement va lancer son premier train d'arrêtés-lois le 19 août. C'est la date an noncée. Le train sera long. Mais dès main tenant l'attention est fixée sur une voiture de luxe la politique du crédit. Tout ce qu'il nous est permis de dire pour le mo ment au sujet de ces mesures gouverne mentales se résume en un cri Casse- cou Il est de fait que l'Etat peut intervenir pour organiser le crédit. Il n'existe pas ■de mot plus équivoque dans nos temps troubles, que ce verbe organiser .On or ganise en Russie, en Italie, en Allemagne, en Espagne et aux Etats-Unis. C'est le triomphe de l'organisation. Ce n'est pas pour cela le triomphe de l'ordre. La mis sion de l'Etat n'est certes pas de distri buer le crédit. L'Etat peut édicter une sé rie de règles, de mesures dictées par des circonstances exceptionnelles ou des abus flagrants il peut défendre la collectivité ■de l'épargne contre l'omnipotence de la Finance. Il doit veiller ce que la Finance ne devienne pas un Etat dans l'Etat. Mais l'Etat ne restera dans son domaine que s'il ne se substitue pas la Finance. C'est 1 la Banque octroyer le crédit et en subir les conséquences c'est l'Etat défendre le citoyen contre tels abus qui résulteraient d'un monopole de fait de la puissance financière. Remettre l'Etat l'organisation du cré dit industriel, ce serait franchir une étape de plus dans la voie de l'Etatisme. Pour nous l'Etatisme est l'ennemi en tant qu'il supprime la valeur de la personne humai ne. Dans le social hier, dans l'économi que aujourd'hui, et dans la politique de main, c'est l'Etat-Providence, l'Etat-Pro- tecteur ou l'Etat-Totalitaire, qui supprime la personnalité au seul profit d'une oli garchie au pouvoir et sans profit pour la collectivité. II est de toute évidence que tel n'est pas le but poursuivi par le gouvernement actuel. Nous savons parfaitement que le plan de M. Van Zeelandt ne date pas d'aujourd'hui et qu'il est plein de sagesse et de réalisme. Nous sommes convaincus d'autre part, que M. Van Zeelandt ne se laisserait pas faire, et ne permettrait pas que l'on déforme, même inconsciemment, son projet de défense et de réorganisation du crédit industriel. Mais il est indispensable que les mesures qui seront prises, soient accompagnées de commentaires suffisam ment explicites pour que, d'une part, elles ne constituent pas une première étape sur une route fatale et que, d'autre part l'opi nion publique ne considère pas ses mesu res comme une tentative de sauvetage d'en treprises bancaires. Disons-le franchement les opérations réalisées par l'A. N. I. C. ne sont pas faites pour nous donner tous nos apaise ments quant l'avenir. Il ne faut surtout pas que les opérations projetées actuelle ment paraissent être la suite de celles de l'A. N. I. C., ou même, ce qui serait plus grave, que les crédits de l'A. N. I. C. ne fassent figure de ballon d'essai, et que les mesures actuelles en soient le développe ment normal. Ce ne serait pas le doigt, mais tout le corps broyé dans l'engrenage. Comment La crise a été supportée par tous. Tous les Belges ont payé leur lourd tribut aux erreurs issues de la prospérité d'après-guerre. L'épargne a été amputée de 6/7 par la dévaluation de la monnaie. La propriété a été brimée par les lois sur les loyers et sur les baux. Le droit civil a été bouleversé dans ses fondements par ces lois d'exception qui onc ébranlé une notion essentielle le contact est la loi des parties. Le commerçant a été dure ment éprouvé par la crise, et l'industriel a vu la valeur de ses stocks fondre comme neige au soleil. L'agriculteur a dû subir pendant plusieurs années les contrecoups de l'effondrement des prix mondiaux. Le capital a été entraîné dans des aventures financières invraisemblables. Tous ont été engagés dans la crise tous ont subi la crise et ont supporté le poids de leurs en gagements. Il ne faut pas que le pays puisse s'imaginer qu'il n'existe qu'une ex ception la Finance. D'autant plus que la Finance est le plus grand coupable de l'intensité de la crise dans notre pays. Nos dirigeants fi nanciers ont prouvé qu'ils n'étaient pas la hauteur de leur tâche, et qu'ils étaient, tout au plus, capables de transformer des crédits inconsidérés en augmentations de capital. Le jour où ce jeu n'a plus pu fonctionner, nos financiers se sont trouvés coincés. Malheureusement la formule de la Société Anonyme appliquée la Ban que, rend superbement irresponsables les financiers. Dès que l'écriture a été pas sée selon les règles du code, plus rien ne peut les atteindre. Même quand ils ont commis les pires folies en surcapitalisant nos entreprises coloniales. Les Financiers ont assumé les plus lour des responsabilités. Ils en ont tiré de sub stantiels profits. Ce serait la dernière des sottises de donner prise l'opinion pu blique, en lui permettant de croire même un instant, que le gouvernement songe reprendre sous sa responsabilité, et avec tous les risques pour l'Etat, des crédits gelés accordés la légère par nos plus grandes organisations bancaires nos plus grandes entreprises industrielles. La grosse banque et la grosse industrie ont pris leurs responsabilités en commun pendant la période facile. Qu'elles s'ar rangent entre elles pour arriver une résorption de ces crédits excessifs. La grosse banque, impersonnelle et ad ministrative, a tiré le crédit, le vrai cré dit, le crédit personnel, le crédit la moyenne et la petite entrepiise, le cré dit l'homme en tant que producteur, créateur et travailleur. Le crédit est de venu anonyme, mathématique, automa tique, bu reascra tique. Vous comprenez bien Après avoir fait les restriaions d'or dre psychologique de l'article que vous venez de lire, nous donnons objective ment le thème de la présentation que le gouvernement prépare pour l'exposé des motifs des arrêtés-lois. Nous sommes même d'affirmer que le gouvernement se livre un travail très approfondi de la question, et qu'il croit l'efficacité des mesures proposées. Pour qu'il réussisse, il faut que l'opinion publique collabore, et par conséquent qu'il évite d'être mal com pris par l'opinion. Il faut surtout que les mesures prises soient appliquées dans l'es prit qui les a inspirées, et qu'elles ne soient pas subtilisées au profit d'X ou d'Y, d'un organisme ou d'un groupe. Ce n'est pas un mystère que l'industrie connaît des temps très difficiles. Les in dustriels ne sont pas toujours même de rembourser du jour au lendemain les comptes-courants qui leur ont été accordés par les banques. Devant cette situation, les banquiers qui craignent une panique toujours possible de la part du public, dé sirent conserver la plus grande liquidité possible, de manière rembourser les dé pôts quand ils seront réclamés. Mais tout ceci a pour conséquence d'amener les ban ques réclamer le remboursement des prêts aux industriels qui sont encore même de le faire, et ne plus accorder de nouveaux crédits ceux qui en auraient pourtant grand besoin. Depuis six mois, on doit voir dans ce phénomène une des raisons d'aggravation de la crise, alors que, dans d'autres pays, une amélioration se ma nifeste déjà. Le but des mesures financières du Gou- qe ce n'est pas l'Etat qu'il faut deman der de restaurer le caractère personnel du crédit. La Belgique, pays d'artisanat et de transformation, pays dont la valeur indus trielle réside avant tout dans ce quelque chose de personnel que la transformation ajoute la matière première, la Belgique demande que l'on ressuscite le crédit personnel. La Belgique ne peut devenir le pays de cent gros exportateurs au comp toirs de vente et de huit millions de pro létaires. La Belgique est avant tout pays de classes moyennes. En tant que le gou vernement marquera sa volonté de ressus citer le crédit la moyenne industrie, le crédit artisanal, le crédit personnel, le pays le suivra. Mais s'il paraît ne songer qu'à une œu vre de sauvetage des puissances financières liées aux puissances industrielles, même si cette impression donnée maladroitement ne correspond pas la réalité, toute l'œu vre gouvernementale sera compromise. Le premier train déraillera, sa voiture de luxe étant sautée hors de la voie et les trains suivants s'aplatiront sur ses décom bres. Ce pourrait même être la goutte qui ferait déborder le vase. Que le gouvernement veuille bien s'attarder cet aspect psy chologique du problème. Ch. van RENYNGHE. vernement est de parer cette restriaion de crédit. Comment la chose sera-t-elle réalisée Deux réformes sont décidées dans ce but. La première consiste supprimer le type dit de banque mixte Jusqu'ici, le fait d'avoir des banques qui reçoivent des dépôts et qui financent en même temps l'industrie était une des caractéristiques du système bancaire belge. Et, jusqu'à ces der nières années, on peut dire que ce système avait bien fonctionné. Mais la durée et la profondeur de la crise ont mis en relief le danger qu'il y avait pour les banques de dépôts d'immobiliser leur argent dans des placements industriels. La première mesure de réorganisation est d'imposer la séparation nette des ban ques de dépôts, qui ne pourront s'occuper que d'opérations financières et des trusts financiers ou industriels, qui pourront pla cer leur capitaux dans l'industrie. De cette manière l'épargne sera protégée par suite de la séparation des risques. La seconde mesure de réorganisation consiste élargir les facilités de crédit. Comme la presse l'a déjà communiqué, la Société Nationale de Crédit l'Industrie émettra des obligations pour un montant qui n'est pas encore fixé. Elles seront don nées aux banques qui désirent dégeler cer taines de leurs créances. Au lieu de rap porter 7 comme auparavant, ces der nières ne rapporteront que 3 Néan moins, la banque y voit un très grand avantage, puisqu'à présent elle est au moins sûre de l'argent liquide. Qui fournira les billets Ce n'est pas la Société Nationale de Crédit l'Industrie, mais la Banque Nationale qui reste maî tresse absolue en matière de politique mo nétaire. Les billets seront émis concur rence d'un certain pourcentage du mon tant nominal des obligations échangées contre les créances jugées saines. Cette question des créances saines est très importante, car il ne s'agit pas de ren- LISEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique d'Ypres Ciné ma Pour l'amélioration morale du film. Page 3 Annonces notariales. Page 4 Chroniques de Comines et de Wervicq. 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