Au départ du train Quand la Cafetière Le rail et la route. l'avenirduCaPi,a||'*m«
explose....
Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général
Ire ANNEE No 37.
PRIX 35
le numéro.
DIMANCHE 26 AOUT 1934.
ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS
Direction Ch. van RENYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'EIverdinghe, lfpre®. Compte chèques postaux 4086.97
Au moment de faire paraître le
premier train d'arrêtés au Moniteur,
dans les milieux officiels on a fait des
déclarations destinées rassurer le
public. Nous croyons la sincérité de
ces déclarations. Il y a actuellement
au gouvernement une équipe débor
dante d'activité, et qui travaille avec
un réel sens de la collaboration né
cessaire entre les différents départe
ments. Il y a vraiment quelque chose
de changé. Pourvu que cela dure, et
que le gouvernement puisse quelque
temps encore se trouver l'abri de la
comitandite et de l'électoralisme.
Nous reproduisons les déclarations
du Minisitre des Finances, M. Sap.
Elles sont de nature intéresser nos
lecteurs.
Toutes les précautions seront prises pour
que les créances bancaires passer
la Société nationale ne soient acceptées
qu'à bon escient.
D'abord, on demandera la S. N. C. I.
de compléter éventuellement son Conseil
d'administration de manière accroître la
représentation de l'industrie et du com
merce. Ensuite, au sein de ce Conseil, se
rait créé un comité qui représentera dans
toute la mesure du possible tous les inté
rêts en cause et qui aura décider de l'ac
ceptation des créances ses décisions se
ront subordonnées l'approbation de l'as
semblée plénière du Conseil d'adminis
tration, et, en fin de compte, la rati
fication par le ministre, qui disposera en
ce domaine d'un réel droit de veto.
Une autre objection, c'est que seule la
grande industrie sera appelée bénéficier
des mesures envisagées. Certes, il ne peut
être question d'engager le crédit de l'Etat,
c'est-à-dire des contribuables belges, dans
des entreprises ne présentant pas de ga
ranties réelles. Mais il faut surtout consi
dérer que les mesures actuellement déci
dées ne sont qu'une première partie du
programme que le gouvernement s'est pro
posé de réaliser. L'immensité de la tâche
entreprise et pour laquelle le Parlement a
accordé au cabinet les pouvoirs spéciaux,
suffit faire comprendre l'opinion pu
blique que tout le travail ne peut être ac
compli en un jour.
Après la mise en marche du système
nouveau, dont les effets notamment
en ce qui concerne l'abaissement du loyer
de l'argent serviront également les in
térêts des petites comme des grosses entre
prises, le gouvernement compte bien avi
ser d'autres mesures qui auront pour but
d'améliorer le sort du petit commerce et
de la petite industrie. Et surtout, dans
l'accomplissement de son œuvre nationale,
pour rendre au pays pleine confiance en
lui-même, il compte sur le bon sens du
peuple belge, qui, comprenant la situation
difficile dans laquelle se débattent tous les
pays, se rendra compte de la nécessité de
sortir de l'ornière par un effort collectif.
Dans la rude bataille économique du mo
ment. plus que jamais, c'est par l'union
dans l'action que la Belgique sortira victo-
Les Cafetiers et Restaurateurs de Bel
gique ont perdu la tête. C'est fâcheux pour
eux et pour nous tous. Ce dont il s'agit
Ils placardent l'étranger l'affiche sui
vante
c TOURISTES
Ne visitezpas la Belgique, pays de
prohibitions, de vexations sans nombre
Taxe sur les chambres d'hôtel, taxe de
séjour
Grève de lumière Pays de tracasse
ries
Touristes, quatre mois de prison pour
posséder un flacon de spiritueux
Nous avons vu le modèle de l'une de
ces affiches, large d'un mètre et demi.
Les cafetiers expliquent qu'ils en sont
venus ce chantage l'étranger contre le
Gouvernement belge, parce que toutes les
démarches faites auprès de celui-ci et du
Parlement, pour obtenir une solution rai
sonnable dans la question de l'alcool sont
restées vaines.
Il y a évident abus de la part de ceux
qui ont pris l'initiative de cette affiche.
Nous sommes persuadés que cette absurde
méthode d'agir ne rencontre pas l'assenti
ment des cafetiers et restaurateurs de l'ar
rondissement d'Ypres.
Le président de la Confédération M.
Marquer est du même avis ce serait pure
folie de détruire l'œuvre si difficile de
propagande touristique belge.
C'est également l'avis du colonel Pu-
lincx, l'actif et dévoué directeur général
de l'office Belgo-Luxembourgeois.
Placarder les affiches en question,
l'étranger, au milieu du mois d'août, au
moment où la saison touristique bat son
plein, est de nature couper net les im
portations d'argent frais qu'apportent la
balance commerciale de la Belgique les tou
ristes étrangers.
Les cafetiers et restaurateurs belges
souffrent cruellement, c'est entendu. Mais
comment ne comprennent-ils pas que leur
action va acculer la débâcle nombre d'au
tres industries vivant du Tourisme, com
mencer par les hôteliers, dont les affai
res périclitent depuis plusieurs années, et
qu'une brusque cessation de l'arrivée des
touristes acculera la faillite
Les cafetiers et restaurateurs sont assu
rés, ce qu'il disent, d'une collaboration
sans réserve de leurs collègues d'outre-
frontière.
»Ne comprennent-ils donc pas qu'il est
précisément de l'intérêt de ceux-ci d'attirer
dans leurs établissements les touristes dé
sireux de consommer de l'alcool, en don
nant la plus large publicité aux mesures
restrictives prises en Belgique
Le temps où tous les Belges ont
souffert cruellement et bien autrement
que dans leur prospérité commerciale
n'est pas bien éloigné.
(Voir la suite page 5)
A PROPOS DE LA LIGNE
ARMENTIERES-COMINES
I
Nous avons annoncé que nous abor
derions sous peu la délicate question
de la suppression ou de la transfor
mation de la ligne Armentièfes-Co-
mines. 11 nous eut été très facile de
prendre le ton chagrin et d'emprunter
aux grands tragédiens les allures les
plus théâtrales, pour déclarer qu'une
fois de plus notre population était
l'objet d'une persécution odieuse. Il
vaut infiniment mieux étudier le pro
blème sous tous ses aspects, et guider
l'opinion publique, que de flatter
celle-ci par la pire de toutes les dé
magogies celle du bourgeois rous
péteur. C'est plus courageux et plus
honnête, et c'est, en tout cas, com
prendre le devoir de la presse, qui
est d'attirer l'attention de l'opinion
sur les problèmes de l'heure, de les
exposer objectivement et sans arrière-
pensée électorale
Le problème de la coordination
du rail et de la route est un de ces
pioblèmes qu'il eut fallu poser dans
toute son ampleur, si pas résoudre, il
y a dix ans. Ce n'est que poussés
par les nécessités de la crise écono
mique en général, et de la crise in
dustrielle des entreprises ferroviaires
en particulier, que les dirigeants se
sont trouvés armés pour prendre les
mesures nécessaires.
Car c'est l'électeur qui a jusqu'ici
retardé la coordination du rail et de
la route. Les ministres qui se sont
succédés aux Chemins de fer, ont
tous été partisans, en principe, de
cette coordination. Ils n'ont jamais eu
l'héroïsme de passer la moindre réa
lisation, car aussitôt intervenait le dé
puté ou le sénateur de l'arrondisse
ment, et telle voie d'intérêt secon-
(Voh la suite page 5)
rieuse de l'épreuve où d'autres peuples,
moins favorisés et moins forts, ont aban
donné leur foi et compromis leur avenir.
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique d'Ypres. La
croix bleue du Littoral.
Page 3 Annonces notariales.
Page 4 Chronique de Comines.
Page 5 Quand la cafetière explose...
(suite). - Le rail et la route (suite).
Page 6 Page de la femme.
Page 7 Chronique agricole Chro
nique du Bizet-Ploegsteert Feuil
leton.
Page 8 Programmes choisis de T.S.F.
Page 9 Chroniques de Comines
(suite) Wervicq Houthem.
Page 10 Chronique de Ploegsteert
Suite de la Chronique de Mouscron.
Page 11 Chronique sportive Chro
niques de Ypres (suite), Le Bizet
Marchés Cinéma.
Page 12 Chronique de Mouscron.
Commentant dans le Capital deux
ouvrages sur les problèmes économiques et
sociaux l'ordre du jour, M. Cailloux
conclut par les intéressantes réflexions,
que nous reproduisons ci-après
Je suis profondément pénétré de l'idée
que nous ne ferons les uns et les autres
que formuler des vœux stériles tant que
n'aura pas été abattu le parasitisme qui
est le fléau de nos sociétés.
Car, laissons de côté les discussions aca
démiques. Prenons mesure des réalités.
Regardons nos contemporains les yeux
dans les yeux.
Ils me font rire en vérité ceux qui dé
clarent la guerre au capital. Seraient-ils
assez... simples... pour se figurer qu'une
Société quelconque, quelque évangile
qu'elle place son frontispice, peut se dé
velopper que dis-je vivre sans
faire de périodiques appels l'épargne
qui lui permet de rénover, de conserver
son indispensable équipement Et, ceci
posé qui ne peut être discuté, il faut bien
allouer l'épargnant sinon il se rebel
lerait, sinon il ferait grève un dédom
magement. Ce dédommagement s'appelle
intérêt quand le remboursement des
fonds est garanti. Il est qualifié divi
dende quand le possesseur du capital
car capital il y a dans un cas comme dans
l'autre consent assumer les risques de
l'entreprise laquelle il accepte de par
ticiper.
Les anticapitalistes je guillemète
le mot pour en souligner... comment
dirai-je l'étrangeté sont forcés d'ad
mettre l'attribution d'intérêts que la Ré
publique des Soviets ne refuse naturel
lement pas ses prêteurs. Ils réservent
toutes leurs sévérités pour le dividende. Si
bien que, en fin de compte, la plupart
d'entre eux se satisferaient si, dans tous
les domaines, l'obligation, pour prendre un
terme de Bourse, était substituée l'action.
Conception enfantine qui ne résiste pas
un examen, même superficiel, des faits
de l'heure
Ce ne sont pas les actionnaires, plus
plaindre souvent que les obligataires,
qui recueillent les larges bénéfices des
affaires. Entre le profit et le dividende
s'interpose, sous des rubriques et sous des
prétextes divers, une série d'emprises
opérées pour nourrir une même bande
de féodaux et leur innombrable clientèle.
Par le jeu des tantièmes réservés un
petit nombre de privilégiés, par les frais
d'émission et de publicité dont la pluie
bienfaisante arrose la masse des intermé
diaires de tout ordre, les revenus des en
treprises sont écrémés au détriment, dans
neuf cas sur dix, des manants du capital,
comme il m'est arrivé de dénommer les
actionnaires, au détriment toujours de la
collectivité.
Là est la racine du mal qu'il faut ex
tirper.
Mais la tâche n'est pas aisée. Une horde
veille sur le butin dont elle n'entend pas
être dépouillée. Elle laisse dire les pour
fendeurs du capitalisme. Elle fait même
volontiers chorus avec eux. Que lui im
porte