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i
(Suite)
Une œuvre aussi éminemment intéres
sante, dont les beautés restent encore ca
chées aux regards de nos concitoyens, peu
initiés aux choses de l'art, ne peut être
abandonnée plus longtemps aux injures des
intempéries.
L'édilité doit d'ailleurs, si elle désire
sincèrement contribuer au mouvement de
rénovation artistique qui se dessine timide
ment, donner l'exemple, en se mon
trant elle-même éprise des œuvres artisti
ques du passé. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle
parviendra engager les particuliers dans
la voie où elle doit les conduire résolu
ment.
Imitons en cela l'exemple de la ville de
Bruges profitons des leçons si pleines
d'intérêt qu'elle n'a cessé de donner, pen
dant ces dernières années, et constatons que
l'intérêt qu'elle a témoigné pour ses monu
ments, a pour effet de faire revivre aussi
son ancienne renommée.
Faisons valoir autant que possible les œu
vres monumentales et artistiques que nous
avons le bonheur de posséder nous attire
rons ainsi de plus en plus l'étranger nous
procurerons aux autres et nous-mêmes la
jouissance artistique que la vue de ces œu-
cres donne et nous contribuerons en outre,
dans une large mesure, au bien-etre de nos
concitoyens.
Prop. J. NEYS-KAESTEKER
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Recherchons donc une combinaison per
mettant de remédier pratiquement l'état
de choses existant qui, nous le répétons,
ne peut durer.
Nous savons que les installations du Mu
sée et de la Bibliothèque sont fort l'étroit.
Le nombre des collections et des objets
d'art, d'une pan, et celui des volumes d'au
tre part, ne cesse d'augmenter.
Les locaux du cloître de St-Martin se
prêteraient, semble-t-il, d'une manière très
convenable, l'installation de ces deux
services, du reste dirigés par le même fonc
tionnaire. Des salles spacieuses bien aérées,
éclairées par de larges fenêtres, rétablir
dans leur état primitif et qui se dessinent
peine actuellement, assureraient la con
servation tant des objets d'art que des li
vres et des manuscrits.
Un système de chauffage central, simple
et bien conçu, permettrait, sans surcroît de
dépense annuelle, de doter d'une tempéra
ture convenable les divers locaux.
Il esc supposer que l'autorité ecclé
siastique, en égard aux souvenirs attachés
ces constructions historiques, ne voudra pas
se dessaisir de ses droit de propriété. Mais
elle se rallierait probablement la proposi
tion, du reste avantageuse pour la ville, de
céder, par bail emphytéotique, la jouis
sance de ces locaux, pour l'installation des
services communaux précités. Cette solution,
sans préjuger de l'avenir de l'édifice, en
garantirait presque indéfiniment la conser
vation.
Au cas où l'administration fabricienne ne
pourrait intervenir directement dans les dé
penses qu'entrainerait, pour elle, la res
tauration du cloître, elle pourrait accor
der l'occupation gratuite des locaux, du
rant un certain nombre d'années, jusqu'au
payement complet de la part de dépenses
qui lui incombe.
Nous croyons que l'import des travaux
de restauration et d'aménagement ne dé
passerait pas le chiffre de 70.000 francs.
La part de la fabrique et de la ville s'é
lèverait, dans notre hypothèse, pour cha
cune d'elles, au quart de la dépense, soit
17500 francs.
Si, moyennant l'occupation gratuite des
locaux, la ville prenait sa charge la pan
incombant la fabrique, elle aurait faire
facie une dépense de 35.000 frs.
De ce chiffre, il y a toutefois lieu de
déduire la valeur des locaux actuels, no
tamment des bâtiments de la bibliothèque,
qui pourraient être réalisés pour une som
me minima de 10.000 francs.
L'intérêt du reliquat du capital engagé,
soit de 25000 francs, serait récupéré, du
moins en majeure partie, par la perception
d'une taxe fixe pour la visite du Musée
et du Cadre monumental qui l'entoure.
Nos concitoyens, qui, pour la plupart,
professent un véritable culte pour leur ville
natale, sauraient gré l'édilité de son œu
vre, laquelle, tout en améliorant notable
ment les installations de deux services com
munaux, permettrait de faire revivre, pour
les générations futures, ces beaux restes
historiques, archéologiques et artistiques.
Agréez, Messieurs les Bourgmestre et
Echevins, l'expression de mes sentiments
très-distingués.
J. COOMANS,
Ingénieur-Architecte.
Ypres, le 13 mars 1905.
