CHRONIQUE AGRICOLE
Rations pour jeunes bêtes bovines. DGUX faSIBUFS Qiil ÎDllUBDEBDI lB rBDflBIP.1 d6S lililiBlBS.
AVIS AUX CULTIVATEURS,
lt
La période de sécheresse que nous ve
nons de traverser exige que soient prises
certaines précautions en ce qui concerne
l'élevage des jeunes bêtes. Celles-ci sont ha
bituellement mises en pâture dès les pre
miers beaux jours du printemps et y de
meurent jusqu'aux approches de- l'hiver.
Cette année, les pâtures ayant été peu pro
ductives, il convient de ne pas négliger de
donner aux jeunes bêtes le supplément ali
mentaire abondant qui leur permettra de se
développer normalement en dépit de l'in
suffisance des herbages. D'habitude, aux
veaux que l'on élève l'étable (pratique
qui n'est guère recommandable)on donne-
un supplément sous forme de betteraves, de
carottes, etc. qui vient compléter la ration
de vert qu'ils reçoivent. Il ne faut plus
guère compter, dans maintes situations, sur
ce que peuvent encore prélever les jeunes
bêtes dans les pâtures. Aussi avons-nous cru
utile de donner quelques rations qui pour
ront constituer la nourrimre exclusive du
jeune bétail,dans le cas où les pâtures se
raient totalement insuffisantes. On peut,
dans ces rations, substituer aux betteraves
fourragères du maïs-fourrage par exemple.
Dans d'autres cas on pourra peut-être en
visager l'arrachage anticipé de petites quan
tités de betteraves. Quoiqu'il en soit la sub
stitution du maïs-fourage aux betteraves
pourra se faire, dans ces rations, raison de
7 8 kgrs de maïs par 10 kilos de bette
raves.
D'autre part le tourteau de lin étant ac
tuellement un prix plus élevé que le tour
teau d'arachides, il serait avantageux de rem
placer ce tourteau par un mélange d'avoine
et de tourteau d'arachides (1 Kg. de tour
teau de lin pourra être remplacé par un
mélange de 400 gr. d'avoine et de
600 gr. de tourteau d'arachides). Ce
mélange a sensiblement la même teneur en
protéine digestible et la même valeur nu
tritive qu'une quantité égale de tourteau de
lin. D'autres substitutions pourraient d ail
leurs être envisagées, mais il conviendra de
toujours tenir compte de la valeur nutri
tive respective des aliments et tout spécia
lement de leur teneur en protéine diges
tible.
Aliments
Poids de l'animal
250 300 350 400
450
Betteraves 15 17,50 20 22,5 25
Foin de pré 3 3,5 4 4 4
Paille d'avoine 1,5 2 2,5
Balles de froment 0,25 0,25 1
Avoine 111 1 1
Froment 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5
Tourteau de lin 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75
La composition de ces rations n'a évi
demment rien d'absolu. Des substitutions
diverses pourront la modifier, soit que des
aliments livrent l'unité nutritive un prix
plus intéressant, soit encore que l'on estime
devoir utiliser d'autres aliments. Suivant les
besoins des animaux, on pourra encore se
voir obligé d'apporter des modifications
ces rations on pourra accroître les quan
tités de l'un ou de l'autre des aliments
qui les composent, et, dans certains cas peut-
être, on pourra juger bon de les réduire.
Ces modifications et substitutions seront fai
tes en tenant compte de la valeur nutritive
et de la teneur en principes nutritifs des
aliments.
Ajoutons que ces rations conviennent
des animaux qui seront exploités plus tard,
deux fins, pour la production du lait
et de la viande.
CULTIVATEURS, commandez l'avance
vos engrais potassiques, car la demande est
tellement forte, cette année qu'en achetant
tardivement vous risquez de ne pas être
servis en temps utile.
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1. L'ALIMENTATION.
L'alimentaion a une grande influence sur
la production laitière. La digestibilité et le
rapport qui existe entre les divers éléments
qui constituent la ration (albumine, fecule,
matières minérales, etc.) exercent une gran
de influence sur la production. Cette in
fluence est tellement grande qu'il est pos
sible d'augmenter la production de 50 p. c.
en donnant des rations riches.
Dix vaches hollandaises qui donnaient
4,800 k. de lait en période normale de lac
tation ont produit 7,300 litres après avoir
reçu pendant quelque temps une nourriture
riche. Il y a donc dans ce cas, une augmen
tation de production de 52 °/0.
Les années de guerre prouvent qu'une
nourriture peu abondante donne des résul
tats tout autres. Pendant ces années, la pro
duction de 15.000 vaches Friesland a di
minué de 20 25 p. c. en moyenne.
Ces quelques exemples suffiront faire
comprendre toute l'importance de l'alimen
tation dans la production.
Il est souvent difficle de déterminer dans
quel sens et dans quelle mesure il faut mo
difier les chiffres d'un état de contrôle
pour se faire une idée peu près exacte de
i'aptitude héréditaire du bétail que l'on
achète. Si l'on peut connaître le régime
alimentaiire ajuquel Jes animaux ont été
soumis, l'opinion que l'on pourra se faire
sera déjà plus proche de la réalité. Le
jugement que l'on portera sera plus sûr
et plus facile si l'on peut avoir connaissance
de tous les états de contrôle établis pour
une vache déterminée. On pourra ainsi éli
miner les influences occasionnelles qui
peuvent altérer les données établies (saison,
richesse des pâtures, etc.).
L'époque du vêlage a une influence plus
marquée sur la production laitière que sur
la teneur en matière grasse du lait.
On considère qu'il faut augmenter de
près de 850 kgs la production d'une vache
qui vêle en avril pour pouvoir la com
parer celle d'une vache qui met bas en
octobre. C'est en opérant de la sorte que
l'on arrive éliminer l'influence de ce fac
teur sur la production, ou en d'autres ter
mes uniformiser les résultats obtenus par
le contrôle.
2. L'AGE.
L'âge influe également sur le rendement
et des corrections s'imposent si l'on veut
comparer la production de vaches d'âges
différents. Ainsi 452 laitières frisonnes ont
été examinées et l'on a déterminé le coef
ficient qu'il convenait de leur appliquer
éventuellement pour pouvoir comparer les
chiffres fournis par les états de contrôle.
Nomb. de kil. Pourcentage
Age de lait prod. ajouter pr éva
de la par période luer la produc-
vache de lactation tion 8 ans
2-3 ans 3,260 57,5
3-4 ans 3,850 33,5
4-5 ans 4,420 16,3
5-6 ans 4,780 7,5
6-7 ans 4,970 3,4
7-8 ans 5,130
8-9 ans 5,140
On voit que la production laitière aug
mente jusqu'à l'âge de 8 ans. Pour évaluer
quelle sera la production, 8 ans, d'une
laitière de 4 y2 ans, par exemple, il suffit
d'ajouter 16,3 au chiffre de sa produc
tion cet âge.
Un autre facteur qui est lié au précé
dent est l'âge auquel la bête donne son
premier veau. Nous avons calculé que la
production moyenne de 452 vaches frison
nes était de 3,260 kgs l'âge de 2 ans,,
tandis que ces vaches donnaient en moyenne
3,850 kgs un an plus tard, soit une augmen
tation de 590 kgs de lait en un an.
On ne peut cependant pas admettre que
la seule différence d'âge soit cause d'un tel
écart. En effet, il faut prendre en consi
dération le fait que par des traites répétées,
on favorise le développement du pis. On
peut attribuer 25 de l'accroissement de
la production, d'une année l'autre, au dé
veloppement de l'appareil mammaire, soit
dans l'exemple choisi 150 kgs environ.
Une génisse qui vêle pour la première
fois l'âge de 2 ans et 3 mois doit donner
(influence de l'âge (3 x 37 111 kgs
de lait de plus qu'une génisse qui met bas
pour la première fois l'âge de 2 ans. Ce
chiffre devient 320 kgs pour une génisse
de 2 ans et 6 mois et 330 kgs pour une
bête de 2 ans et 9 mois. Il n'est donc pas
suffisant, lorsque l'on examine un état de
contrôle, de savoir si la laitière auquel cet
état de contrôle se rapporte a donné son
premier ou son second veau. Non, il faut
connaître l'âge exact de la bête, afin d'ap
pliquer sa production un coefficient de
correction. Cette correction s'impose égale
ment lorsqu'il s'agit d'une vache qui donne
son deuxième ou même son troisième veau
par après, la correction devient moins im
portante.
No 39
par
HONORE DE BALZAC
Elle l'embrassait de manière ren
dre presque honteux Grandet, que sa
conscience harcelait un peu.
Faut-il beaucoup de temps, pour
amasser un million lui demanda-
t-elle.
Dame dit le tonnelier, tu
sais ce que c'est qu'un napoléon. Eh 1
bien, il en faut cinquante mille pour
faire un million.
Maman, nous dirons des neu-
vaines pour lui.
J'y pensais, répondit la mère.
C'est cela toujours dépenser
de l'argent, s'écria le père. Ah ça,
croyez-vous donc qu'il y ait des mille
et des cent ici
En ce moment une plainte sourde,
plus lugubre que toutes les autres, re
tentit dans les greniers et glaça de
terreur Eugénie et sa mère.
Nanon, va voir là-haut s'il ne
se tue pas, dit Grandet. Ha re
prit-il en se tournant vers sa femme
et sa fille, que son mot avait rendues
pâles, pas de bêtises, vous deux. Je
vous laisse. Je vais tourner autour de
nos Hollandais, qui s'en vont au
jourd'hui. Puis j'irai voir Cruchot, et
causer avec lui de tout ça.
Il partit. Quand Grandet eut tiré
la porte, Eugénie et sa mère respirè
rent leur aise. Avant cette matinée,
jamais la fille n'avait senti de con
trainte en présence de son père
mais, depuis quelques heures, elle
changeait tout moment et de senti
ments et d'idées.
Maman. pour combien de
louis vend-on une pièce de vin
Ton père vend les siennes entre
cent et cent cinquante francs, quel
quefois deux cents, ce que j'ai en
tendu dire.
Quand il récolte quatorze cents
pièces de vin...
Ma foi, mon enfant, je ne sais
pas ce que cela fait ton père ne me
dit jamais ses affaires.
Mais alors, papa doit être riche.
Peut-être. Mais monsieur Cru
chot m'a dit qu'il avait acheté Froid-
fond il y a deux ans. Ça l'aura gêné.
Eugénie, ne comprenant plus rien
la fortune de son père, en resta là de
ses calculs.
Il ne m'a tant seulement point
vue, le mignon I dit Nanon en reve
nant. Il est étendu comme un veau
sur son lit, et pleure comme une Ma
deleine, que c'est une vraie bénédic
tion Quel chagrin a donc ce pauvre
gentil jeune homme
Allons donc le consoler bien
vite, maman et, si l'on frappe, nous
descendrons.
Madame Grandet fut sans défense
contre les harmonies de la voix de sa
fille. Eugénie était sublime, elle était
femme. Toutes deux, le cœur palpi
tant, montèrent la chambre de
Charles. La porte était ouverte. Le
jeune homme ne voyait ni n'enten
dait rien. Plongé dans les larmes, il
poussait des plaintes inarticulées.
Comme il aime son père 1 dit
Eugénie voix basse.
Il était impossible de méconnaître
dans l'accent de ses paroles les espé
rances d'un cœur son insu pas
sionné. Aussi madame Grandet jeta-
t-elle sa fille un regard empreint
de maternité puis, tout bas l'o
reille
Prends garde, tu l'aimerais, dit-
elle.
L'aimer reprit Eugénie. Ah I
si tu savais ce que mon père a dit
Charles se retourna, aperçut sa
tante et sa cousine.
J'ai perdu mon père, mon pau
vre père S'il m'avait confié le secret
de son malheur, nous aurions tra
vaillé tous deux le réparer. Mon
Dieu mon bon père 1 je comptais si
bien le revoir que je l'ai, je crois,
froidement embrassé
Les sanglots lui coupèrent la pa
role.
Nous prierons bien pour lui, dit
madame Grandet. Résignez-vous la
volonté de Dieu.
Mon cousin, dit Eugénie, pre
nez courage Votre perte est irrépa
rable ainsi songez maintenant sau
ver votre honneur...
(A suivre).
Pour profiter des bas prix de la POTASSE
appliquez dès maintenant sur chaumes les
sels de potasse destinés aux cultures du
printemps.
