de la Nation.
Le Roi, cheii
Un défi
notre région
Ire ANNEE No 44.
Hebdomadaire 35 cent, le numéro.
DIMANCHE 4 NOVEMBRE 1934.
Les peuples qui ne surent pas renoncer I ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS 2 Un gouvernement qui ne sait pas révo
leurs luttes intestines ont disparu de l his- I Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, I quer est un gouvernement qui ne gouverne
toite. Dr Gust. Le Bon. 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. pas. de Jouvenel.
Vous n avez pas lu jusqu'ici d'ar
ticles dans LE SUD sur le pro
blème de la défense nationale. Pour
quoi Parce que ce problème n'ap
partient pas la presse. Nous avons
la ferme volonté de guider et non de
flatter nos lecteurs. Une partie de la
presse s'est livrée dans ce domaine
une basse démagogie. Heureusement
un redressement d'esprit s'est opéré
ces dernières années, et il est bien cu
rieux de comparer cinq ans de dis
tance les discours de certains politi
ciens. Nous ne leur faisons aucun re
proche d'avoir évolué mais nous re
gretter? qu'ils aient jeté dans les cer
veaux de notre peuple les germes de
notions fausses. Ils portent la respon
sabilité de leurs discours passés.
LF. SUD ne reparlera que rare
ment de la question militaire. Cette
abstention est le résultat d'une expé
rience de quinze ans. Nous avons en
tendu trop de hâbleurs, d'incompé
tents et de démagogues dire des sot
tises ce sujet. C'est le seul domaine
où les responsabilités sont nettement
définies et où toute polémique est sté-
Tile.
Chers Anciens Combattants,
Je vous remercie et je vous félicite, pour
la manifestation grandiose qui se développe
sous nos yeux.
Dans la multitude compacte de vos co
hortes, au défilé martial et discipliné, où
le scintillement des croix et des drapeaux
se marie l'exaltation des regards, nous
revoyons, ressuscitée par votre volonté et
votre loyalisme, la magnifique armée belge
de 1918, l'armée de la victoire.
Et nous trouver ainsi face face,
comme autrefois dans les tranchées, nous
avons senti nouveau cette communauté de
pensées et de sentiments, que seuls les
combattants peuvent comprendre, et qui
nous- unira jusqu'au dernier souffle, dans
une dévotion absolue au service de la Pa
trie, de cette Patrie que mon père et vous,
avez sauvée.
Or, au moment où, faisant taire toute
nuance d opinions, vos rangs unanimement
solidaires se dressent par un prestigieux
acte de foi dans les destinées de la Bel
gique, des polémiques se déchaînent autour
des problèmes secrets de la défense na
tionale, les livrent aux discussions de la
-place publique et menacent d'engendrer des
dissensions intestines. Elles ne peuvent
sans péril se prolonger devant le pays et
■devant l'étranger.
Dans cette confusion dangereuse, qui
■pourrait ébranler l'unité de la Patrie, le
chef de l'Etat s'adresse la nation entière
pour donner en exemple le spectacle d u-
nion que vous symbolisez aujourd hui avec
tant de force et de dignité.
Le Gouvernement a adopté, et le Par
lement a voté, un programme de renforce
ment de notre organisation militaire, dont
l'exécution a été. est, et sera intégralement
poursuivie. Pourquoi faut-il par des que
relles de formules jeter ce sujet le doute
dans les esprits
C est en tout cas le domaine où la
Nation, sans discussion, doit s'en re
mettre au Roi. Et c'est pourquoi le
discours prononcé par le Roi diman
che dernier a une grande portée his
torique. Le Roi déclare Le gou-
vernement a adopté, le Parlement a
voté un programme de renforce-
ment de notre organisation militaire,
dont l'exécution a été, est, et sera
intégralement poursuivie
Paroles de Roi, paroles de chef.
Et quand Sa Majesté dit aux an
ciens combattants Le chef de l'E-
tat s'adresse la Nation entière
pour donner en exemple le spec-
tacle d'union que vous symbolisez
aujourd'hui avec tant de force et de
dignité nous ne pouvons qu'ex
primer notre joie de voir la tête du
pays, un Chef s'adressant son Peu
ple en ces termes d'une fière et claire
énergie.
Lisez et analysez ce discours royal.
Il nous donne confiance dans l'avenir
de la Belgique, malgré l'œuvre des
tructive des divisions politiques
C'est un devoir d'éviter aux populations
frontières les horreurs de l'invasion mais
combien ce souci revêt d'ampleur quand on
réfléchit la rapidité de déplacement des
armées motorisées et la possibilité pour
l'aviation d'attaquer, moins d'une heure
après le début des hostilités, la fois Bru
xelles et Anvers, Gand et Liège
En fait, pour un Etat comme la Bel
gique dont le territoire ne dépasse plus
le rayon d'action des engins de guerre, la
protection des cantons frontières ne fait
qu'un avec celle du pays entier.
Pour la réaliser, un seul moyen existe,
simple et radical éviter la guerre cette
fin, entretenir un appareil militaire solide,
puissamment arebouté aux grands obstacles
naturels et dont la capacité de résistance
ou de riposte impose le respect par la
crainte d'en braver les coups être décidés
mettre cet appareil militaire en action
avec la plus grande énergie, partir des
marches du territoire C'est ce que propo
sait déjà le roi Albert au Gouvernement,
il y a plus de vingt ans, et ce qu'il affir
mait nouveau en 1931, lors de la discus
sion du programme des fortifications ac
tuellement en cours d'exécution.
Une telle conception, ajustée nos possi
bilités financières, correspond aux intérêts
du pavs. Elle renoue, sous un statut inter
national affranchi de toute tutelle et dans
le cadre des accords existants, la tradition
qui nous a valu, pendant 84 ans de notre
indépendance, une paix ininterrompue.
Chers Anciens Combattants,
Si nous voulons garder notre indépen
dance. condition de la vie et de l'honneur,
si vraiment nous voulons préserver nos
fovets de la désolation d'une autre guerre,
reprenons confiance en nous-mêmes, soyons
dienes. soyons forts, et surtout soyons
unis.
Tel est le caractère que nous donnons
la décision gouvernementale, qui supprime
tout organisme de contrôle du chômage et
de placement dans notre arrondissement.
En Westflandre depuis quelques années
l'arrondissement d'Ypres est traité en pa
rent pauvre. Le Sud subit les directives du
Nord, et sert de monnaie d'échanges au
cours de nombreuses transactions. Ce n'est
pas aujourd'hui que nous nous en aperce
vons pour la première fois. Mais c'est
l'occasion de cette mesure gouvernementale
que nous affirmons catégoriquement, que
nous prétendons rendre notre région l'in
dépendance laquelle elle a droit, et se
couer la tutelle des comités, qui font du
pays d'Ypres un pion manoeuvrer sur
l'échiquier de la province.
La Westflandre est divisée, d'après le
texte paru au Moniteur, en trois régions
pour le contrôle du chômage Bruges, Rou-
lers et Courtrai. L'arrondissement d'Ypres
est découpé en trois morceaux. A Courtrai
on rattache par le bureau de Menin, les
communes de Bas-Warneton, Comines,
Gheluwe, Hollebeke, Houthem, Warne-
ton, Wervicq et Zandvoorde. Donc toute
la région frontalière, excepté Ploegsteert.
Pourquoi cette exception On rattache
Bruges par le bureau de Dixmude, 11 com
munes Bixschoote, Crombeke, Elverdin-
ghe, Oostvleteren, Poperinghe, Proven,
Rousbrugge, Watou, Westvleteren, Woes-
ten, Zuydschoote. Et enfin tout le reste, en
bloc, y compris Ploegsteert devient... le bu
reau de Roulers
Il y aura en Westflandre neuf bureaux.
Bruges avec Dixmude et Ostende. Roulers
avec Iseghem et Thielt. Courtrai avec Me
nin et Mouscron. Et l'arrondissement d'Y
pres est escamoté. Est-ce clair, et fâcheux
Ah s'il n'était question que de compta
bilité et de paperasses, nous ne proteste
rions pas avec la même violence. D'ailleurs
en ce qui concerne le contrôle, les bureaux
proposés par le Ministère seraient itiné
rants, et siégeraient Ypres pour entendre
les réclamations des chômeurs. C'est un
aspect de la question, mais ce n'est qu'un
aspect. Il s'agit de la reforme du chômage,
de la réorganisation ayant pour objet la
résorption du chômage, c'est-à-dire le pla
cement des chômeurs. Car s'il ne s'agissait
pas essentiellement de cela, cette réorgani
sation ne serait pas l'aboutissement d'un
plan constructif du Ministère du Travail.
Le schéma d'organisation est donc d'une
importance vitale pour l'avenir. Il intéresse
toutes les catégories sociales. En effet c'est
de la diminution des charges du chômage
que dépend pour une grande part la ré
duction des additionnels communaux. Par
conséquent l'Agriculture et les Classes
Moyennes sont directement intéressées ce
que cette réorganisation du chômage soit ef
ficace oour la région.
Si le gouvernement a vraiment un plan
de résorption du chômage, et il l'affirme, il
est désastreux pour notre région, que nous
dépendions de Menin, de Dixmude et de
Roulers. Car, de toute évidence, il est nor
mal et humain que les chômeurs de ces
régions-là soient réemployés avant les nô
tres et nous payerons tous les frais de la
combinaison.
On nous dit que nos chômeurs ne peu
vent être employés que dans le Nord, et
que c'est un bureau du Nord qui doit les
employer. Nous nous permettons de sou
rire devant un tel argument. En effet, si
le Nord, qui possède également ses chô
meurs, doit se soucier de placer des sans-
travail, il est de toute évidence que nous
ne trouverons plus aucun débouché pour
notre main-d'œuvre, sauf après le placement
de tous les chômeurs qui habitent plus près
que nous des centres de travail du Nord.
Cet argument se retourne contre ceux qui
l'utilisent.
L'arrondissement d'Ypres n'est pas un
arrondissement industriel. Il n'y a aucune
raison d'avoir chez nous un chômage con
stant. C'est une région qui peut se guérir
de la maladie du chômageet de ses abus,
pourvu qu'on lui en donne la faculté. C'est
pourquoi après la lecture du Moniteur,
nous avons immédiatement adressé une
protestation au Ministère, dans laquelle
nous faisons remarquer que le chômage ne
doit pas être traité d'une façon générale,
mais, bien au contraire, par régions, d'a
près les caractéristiques locales de ces ré
gions. Il faut tenter des expériences pra
tiques, et non sortir des mesures générales
qui déplacent les problèmes sans les ré
soudre.
Mettre l'arrondissement d'Ypres sous I*
tutelle des bureaux de placement de Rou
lers, Dixmude et Menin, c'est nous dire
que partout ailleurs on s'occupera des
chômeurs, mais que notre région n'étant
Voir suite en page 2)
Lisez page 7 un remarquable article
d'Hilaire Belloc
sur le PARLEMENTARISME.
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique d'Ypres.
Page 3 Cinéma.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Page 5 Annonces
Page 6 La Batailla d'Ypres.
Page 7 La réforme de l'Etat en
France.
Pages 8 et 9 Pour la femme.
Page 10 Programmes de T.S.F.
Page 11 Chronique agricole. Feuil
leton.
Page 12 Chronique sportive. An
nonces notariales.
Page 13 Chronique de Comines
Page 14 Chroniques de Wervicq et
de Ploegsteert.
Page 15 La détresse de la petite
épargne. Suites des Chronique»
de Ploegsteert et d'Ypres.
Page 16 Chronique de Mouscron.
La contrebande dans les Mont*
des Flandres