CCLISEUM
Ange Gardien
Ploegsteert
CINEMA CATHOLIQUE,
30, rue St Jacques, Yprès.
Samedi 17 novembre 8 Vi h.
Dimanche 18 nov. 1 5 et 8 h.
Lundi 19 novembre 8 h.
Une idylle bord de la péniche
André BAUGE Pola ILLERY
et Paul Azais
COHEN ET KELLY
A HOLLYWOOD
FETE DU 11 NOVEMBRE.
15
ECHOS.
ANGE GARDIEN
avec
SCENARIO
André Soral est un grand chanteur, cé
lèbre dans toute l'Europe. Sa gloire lui suf
fit. Il n'en est pas de même pour Chris-
tiane, sa maîtresse. Christiane aime André,
seulement pour le luxe qu'il lui donne. Ja
mais satisfaite, elle rêve de voir la renom
mée de son ami consacrée par l'Amérique
où les artistes en général, et les chanteurs
en particulier, parviennent la fortune fa
cilement.
Sur son instigation, un imprésario prati
quant des méthodes de publicité tapageuse,
vient trouver André. L'Amérique vous
accueillera, dit-il, si une réclame sensation
nelle est faite sur votre nom. Laissez-moi
annoncer que vous abandonnez votre car
rière artistique pour reprendre votre ancien
métier, le métier de votre jeunesse, celui
de marinier, et je réponds du succès
L'idée amuse André. Il feint de quitter
le théâtre et s'engage comme batelier
bord de la péniche L'ANGE GAR
DIEN dont l'équipage comprend la pa
tronne, sa fille, la jolie Pola et un ma
rinier du nom de Fred.
La beauté de Pola est proverbiale parmi
les bateliers qui fréquentent les mêmes pa
rages. Le charme de la jolie fille laisse tout
d'abord André insensible. Il quitte souvent
la péniche pour rejoindre Chistiane.
Au cours d'une conversation qu'il a un
soir avec elle, l'imprésario et le secrétaire
de ce dernier, il ne peut douter des sen
timents égoïstes et intéressés qu'éprouve
celle qu'il aime son égard. Ecœuré, il re
tourne bord de L'ANGE GARDIEN
Le temps passe. Petit petit, la sympa
thie d'André pour Pola a grandi. L'amitié
qui rapprochait les deux jeunes gens est
devenue de l'amour, de l'amour partagé et
André ne retourne plus Paris.
Ce sentiment qui les étreint, ils ne sa
vent pas le dissimuler. Leur bonheur est
visible, il excite la jalousie, les haines de
tous ceux qui désiraient épouser Pola. Par
mi eux, Fred et un certain Petit-Louis ne
peuvent maîtriser leur colère. Un soir, dans
une guinguette posée au bord du canal,
Petit-Louis cherche querelle André. Une
bataille s'ensuit et le marinier blesse André.
Le lendemain, ne voyant pas André, Pola
s'inquiète. Fred la raille, lui dit qu'il est
retourné définitivement Paris, qu'il s'était
tout simplement amusé d'elle, ne l'avait
jamais aimée et ne reviendrait plus.
Après sa guérison André avait été
transporté dans un hôpital il se met la
recherche de Pola .Pendant son absence,
poussée par sa mère, la jeune fille a accepté
d'épouser Fred par dépit. Désemparé par
cette nouvelle, André retourne au théâtre,
Christiane et signifie l'imprésario son
intention définitive de partir pour l'Amé
rique. Et un soir, tandis qu'il chante de
vant une salle comble et enthousiaste, il
aperçoit parmi les figurantes... Pola elle-
même. Pola qui n'a pu croire son aban
don, Pola qui a appris sa véritable identité
s'est mise sa recherche, a trouvé ce
moyen pour se rapprocher de lui, et dont
le visage et l'attitude exnriment tout l'a
mour et toute l'immense joie.
Pour compléter
avec les comiques paysans américains
COHEN et KELLY
Actualités FOX MOVIETONE
Enfants toujours admis
Le I I novembre, rête de l'Armistice
fut cette année Ploegsteert l'occasion
d'une importante cérémonie religieuse
suivie d'une manifestation patriotique
des plus touchantes.
Les autorités de la commune, toutes
les sociétés patriotiques locales, de
même que les enfants des écoles, les
deux sociétés de Musique, Société des
pompiers et autres délégations se sont
groupés l'entrée du village et ont
formé un imposant cortège qui s'est
dirigé vers le centre où l'église pa
roissiale un service solennel a été cé
lébré pour les victimes civiles et mili
taires.
Ce fut vraiment la foule des grands
jours et c'est avec peine que l'assis
tance parvint se caser sans heurts ni
désordre.
Le révérend curé Vinckier retraça
brièvement les joies éprouvées lors de
la cessation des hostilités en 1918 et
raviva le souvenir des vaillants héros
qui donnèrent leurs vies pour mainte
nir notre liberté.
A l'issue de la messe on chante le
Libéra me et le De profondis l'in
tention des chers disparus et tandis que
les orgues entonnent la brabançonne,
la foule recueillie se reforme sur la
place pour se rendre en groupe au ci
metière et rendre hommage la mé
moire de nos patriotes tombés au
champ d'honneur.
Le cortège se massa autour des tom
bes des anciens combattants Mr Aug.
Turpin, président de la F. N. C. de
Ploegsteert se détacha des rangs et fit
une allocution des plus touchantes qui
par la noblesse des sentiments eut une
vive et profonde impression sur toute
l'assitance. L'orateur s'exprima en ces
termes
Combien de fois alors que la vie fié
vreuse et compliquée avons-nous senti
l'esprit les souvenirs de ceux qui sont morts
pour la Patrie.
Et alors nous avons l'idée les souf
frances sans nom qu'endurèrent nos vail
lants combattants. Qu'on songe ce que
fut l'héroïque résistance de Liège les ba
tailles de Haelen et d'Eppeghem, les sor
ties meurtrières d'Anvers, la retraite ef
frayante travers les deux Flandres et, en
fin, l'enterrement dans les tranchées boueu
ses et infectes de l'Yser.
Quelle plume dantesque décrira jamais
les horreurs de cet enfer Les tranchées
sont creusées en plein marais elles ne
sont pas étanches, et l'eau filtre constam
ment et arrive jusqu'aux genoux des com
battants qui y restent deux et trois jours
jusqu'à la prochaine relève.
Pendant le jour, la grosse artillerie boche
envoie des grenades de 2.000 kg. dont l'ex
plosion détruit parfois la tranchée sur plu
sieurs centaines de métras ou bien ce
sont des liquides inflammables qui brû
lent ou des gaz qui asphyxient la nuit,
la sentinelle est aux écoutes pour prévenir
toute attaque par les rares moments d'acal-
mie. où le repos bienfaisant ferait tant de
plaisir, il faut faire la chasse la ver
mine grouillante qui ronge les chairs et
empêche tout sommeil réparateur. Er l'o
deur, l'odeur nauséabonde des rats crevés,
des corps de boches en putréfaction et de
toutes les déjections inévacuables, appel
lent un malaise indéfinissable qui fait pren
dre la vie en dégoût.
Ils sont là couchés, dans ces tranchées
froides et humides où tout feu est con
damné pour ne pas déceler la cachette
ils sont couchés, les jambes raides et dou
loureuses ankvlosées Par le rhumatisme, les
reins courbaturés et la tête enfiévrée. TU ne
reçoivent pas touiours régulièrement leurs
subsistances et ils bougonnent et ils ron
chonnent.
Mais les chefs, et les plus hauts, pas
sent, consolent et calment ces âm°s ulcérées.
Les visions des soldats oui habitent ces
1i"nx immondes sont terribles. Ils voient
leurs camarades, atteinrs par les éclats d'o
bus, les membres arrachés, la poitrine dé
foncée, la tête en bouillie il y a des mou
rants qui râlent et qui, dans les affres de
la mort, appellent désespérément leurs ma
mans.
Et puis, le foyer paternel leur apparaît
comme dans un mirage lointain, insaisis
sable, les vieux parents passent, rapides et
fugitifs qu'ils ne reverront peut-être plus
jamais, leurs enfants aussi, tous bébés qui ne
se souviendront plus de leurs papas, une
fgmme chérie, une fiancée, une amie adorée
qui, hélas oublieront peut-être les serments
échangés.
Depuis le commencement de cette mau
dite guerre jusqu'en juillet 1918, le Boche
est victorieux, toujours et partout, sur toute
la ligne la Serbie est abattue, la Rouma
nie ravagée, la Russie des tsars et livrée au
bolchevisme qui accorde en retour l'infâme
traité de Brest-litovsk et puis le transfert
de centaines de divisions turques et bul
gares, autrichienens et boches du front orien
tal sur la France pour écraser définitive
ment les armées Alliées.
O misère des misères, tant de souffrances
endurées seraient-elles vaines Quel mar
tyre, quel cauchemar, quel enfer Enfin, la
délivrance approche. Foch commande et con
duit les troupes innombrables la victoire.
Nos combattants ont encore de rudes
coups de collier fournir, sortir des tran
chées culbuter les premières lignes enne
mies et surtout briser Houthulst la der
nière résistance désespérée des boches fu
rent des actes d'un héroïsme exalté le
dernier fait d'armes coûta l'armée belge
11,000 soldats
Ce fut, dès lors, la marche triomphale,
la fuite des Allemands l'enthousiasme gé
néral, l'apothéose.
Depuis l'armistice on élève partout des
monuments, aux soldats morts pour la Pa
trie, au soldat inconnu on dresse des stè
les aux combattants vivants, on tient des
discours enflammés qui relatent leurs souf
frances physiques et morales, leur vaillance
et leurs heures de défaillance et on les
proclame des héros qui, au risque de
leur vie, ont sauvé nos foyers.
Tout cela est juste et louable, condi
tion qu'après l'enthousiasme du premier
moment, toutes ces belles paroles ne tom
bent pas dans l'oubli. Sous peine de la
plus noire ingratitude, le peuple belge se
doit d'honorer en tout temps et en tous
lieux les meilleurs de ses enfants.
Nous combattants, côté de nos droits,
nous avons des devoirs dont le 1er est
de rester étroitement unis dans un senti
ment de défense mutuelle. L'indifférence
est le plus grand danger qui menace notre
avenir.
Le lien unit non seulement les vivants,
mais aussi et surtout les vivants et les
morts. Ce lien-là, nous n'avons pas le droit
de le briser. Nous avons promis nos
morts, que nous serions sur la brèche, pour
les droits de leurs parents, de leurs veuves,
leurs orphelins. Quel est le sans-cœur qui.
après avoir obtenu satisfaction pour lui aban
donnerait les faibles leur sort. Un an
cien ne fait pas cela, il est trop honnête
et trop droit. Certains égarés ont recherché,
dans la division des combattants un trem
plin leurs ambitions personnelles. Nous
ne devons pas permettre que l'union en
pâtisse. La croix de feu est une admirable
marque de vaillance qui honore grande
ment ceux qui la reçoivent. Mais ne pen
sons pas qu'il n'y eût de héros qu'à l'avant,
il n'y a pas de catégorie dans le courage
là où il n'y a que des gens qui ont fait
leurs devoirs. Et l'héroïsme consiste faire
tout son devoir là où le sort de la bataille
a placé le soldat devant ou derrière. De
la 1ère sentinelle de tranchées au dernier
tourneur d'obus, tout ont contribué la
victoire. Les combattants, les premiers, re
connaissent les mérites de ceux qu'une lon
gue présence sous les balles et les obus,
a rendu digne d'une nouvelle distinction.
Ils saluent avec fierté les camarades qui
vont recevoir la croix de feu, mais ils pro
testent solennellement quand on appelle le
mépris sur ceux qui ne l'ont noinr et qu'on
cherche ainsi diviser cette superbe armée
dont la cohésion fit de '14 '18 l'admi
ration du monde.
En cet anniversaire lourd d'impérissables
souvenirs, je vous demanderai une minute
de recueillement la mémoire de toutes
les victimes de la guerre, sans oublier notre
regretté Albert.
La Belgique a perdu son Roi.
Nous, combattants, nous avons perdu no
tre chef et notre frère.
En son fils Léopold III nous avons un
ancien frère d'armes.
On l'a dit Où il y a mort il y a
résurrection.
En Léopold III, Albert est ressuscité.
Peu de temps avant sa mort, notre glo
rieux chef a dit Je puis disparaître mon
fils est préparé me succéder. Lui-même
avait pris soin de l'initier la lourde charge
qui lui est tombée sur les épaules. Je me
reconnais en lui, dit-il il a la même ma
nière que moi de voir les choses. Oui,
même sagesse, même vaillance, même dé
vouement.
On a pu en juger dès la Ire heure de
l'avènement de Léopold III. Je me donne
tout entier la Belgique.
Nous, fils de Belgique, nous répondons
cette splendide parole En la personne
de notre souverain, nous aussi, nous nous
donnons tout entiers la Patrie et son
Roi.
Après cette allocution toute patrio-
toque le cortège se reforma autour du
monument où Mr le Bourgmestre pro
nonça également un discours de cir
constance. En termes émus il retraça
la bravoure des aînés et fit appel la
jeunesse pour que celle-ci, l'exemple
des anciens, prenne conscience de sa
tâche et s'efforce maintenir l'union
et la liberté de la nation si chèrement
acquise.
De superbes et multiples gerbes fu
rent alors déposées par les délégués
des différentes sociétés et l'on procéda
ensuite la remise des croix de feu.
Un grand nombre d'anciens com
battants furent appelés recevoir cette
décoration. Ce geste si simple et ce
pendant si noble fit une grande im
pression sur la foule.
Comme clôture de cette belle fête,
on exécuta successivement la Bra
bançonne et la Marseillaise et la
foule s'écoula en commentant la belle
organisation et l'entière réussite de la
cérémonie.
On dit que l'équipe Le Bizet devrait
s'adjoindre de nouveaux éléments.
Un supporter suggère qu'on devrait rem
placer certains membres par des joueurs
provenant d'un groupe d'amateurs Ploeg-
steertois qui s'exercent périodiquement au
bois de la Hutte et qui ont la répu
tation d'être excellents joueurs.
Espérons qu'alors ils n'auraient plus
enregistrer une défaite de 0 8.
Le parvis de l'église du Bizet cesserait
d etre un marécage. M. le Bourgmestre s'est
rendu sur place pour envisager la meil
leure façon d'effectuer le travail de pavage.
C'est le dimanche 18 NOVEMBRE dans
la salle des Œuvres, rue de Messines, que
la dramatique des Jeunes Filles donnera
la Soirée Récréative au profit de l'Arbre
de Noël.
Tout commentaire serait superflu, il suf
fit de savoir que ce sont les jeunes filles
qui jouent pour que la salle soit comble.
Les jeunes filles ont la réputation très
méritée d'ailleurs d'offrir toujours un pro
gramme de choix et de l'exécuter la per
fection. Cette année elles ne failliront pas
a la tradition et la lecture du programme
ci-dessous suffira a vous en convaincre et
vous décidera aller passer une très agréa
ble soirée. Vous ne serez pas déçu.
PROGRAMME
La Grincheuse Drame en 3 actes
Mon onque millions Comédie pa-
toise en 2 actes.
L'Orpheline des Roches Noires Dra
me poignant en 4 actes, et de très nom
breux intermèdes.
Le Comité.