Comment faut-il pratiquer le chaulage?
a
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CÉSAR MOTTRIE
DE QUI SE MOQUE-T-ON
LA QUESTION DU TABAC
LES ANCIENS DE L'A.CJ.B.
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CHRONIQUE AGRICOLE
Chauler une terre est chose facile, mais
bien chauler l'est beaucoup moins. Pour
obtenir de bons résultats, il faut
1) Une répartition égale de la chaux
sur toute la surface.
2) Un mélange intime de la chaux
avec la couche de terre neutraliser et 1
améliorer.
Pour avoir une répartition régulière il
faut une chaux finement divisée. A richesse
égale en oxyde de calcium, la craie, la
marne, la roche calcaire, la dolomie, etc.,
ont une action égale si leur finesse atteint
0.1 0.2 mm. Si la grosseur des parti
cules augmente et atteint 2 mms ou même
1 mm, l'action du calcaire devient d'au
tant plus lente que le produit employé
comme amendement est plus dur. Le de
gré de finesse a donc une influence con
sidérable.
Le calcaire employé doit être sec. S'il
est humide, il se prend en grumeaux plus
«u moins gros il présente moins de sur
face, son action est réduite et il se com
porte mal dans le distributeur. Or, l'épan-
dage doit être régulier. Une chaux mal
répartie ne peut avoir qu'une action neu
tralisante irrégulière. Ce défaut se mani
feste par une croissance irrégulière des
plantes.
Il faut mélanger la chaux toute la
couche arable. Toutefois, si la quantité dont
on dispose est petite, il vaut mieux ne la
mélanger qu'à la couche superficielle. Après
un certain temps, les plantes souffriront
de l'acidité des couches inférieures, mais
la récolte sera néanmoins supérieure celle
qu'on obtiendrait si l'on avait mélangé la
chaux toute la couche arable.
Pour obtenir un mélange parfait avec
la terre, il faut que le sol soit sec. Cest
alors qu'il est possible de le diviser le
plus finement et qu'il présente la plus gran
de surface de contact. La chaux sera épan-
due uniformément au moyen du distribu
teur d'engrais et mélangée la couche
superficielle par un fort hersage. On ter
minera par un labour de 15 cms.
Si la quantité épandre est assez grande,
on procédera en deux fois comme suit
épandage de la moitié, hersage, labour
15 cms, hersage épandage de la seconde
moitié, hersage, labour 20-25 cms.
Pour réunir tous les facteurs favorables
1 un bon chaulage, le meilleur moment
se place immédiatement après une récolte
de céréale ou de lin. Les prairies ne peu
vent être chaulées qu'après la rentrée du
bétai, c'est-à-dire l'arrière-saison. A plus
forte raison, il y a lieu d'employer ici une
chaux finement divisée, car il ne peut être
question de l'incorporer au sol. L'épan-
dage sera complété par un vigoureux her
sage.
Jusqu'à maintenant la culture du tabac
a résisté la crise. D'après les rumeurs qui
circulent, on serait amené croire que le
gouvernement ou plutôt certains bureaux
ministériels, envisageraient la possibilité de
déprécier les tabacs indigènes en facilitant
l'importation des exotiques.
On se demanderait vraiment si l'agri
culture belge n'a d'autre droit d'existence
que pour produire des vivres et des ma
tières premières vendues en dessous du
prix de revient.
La culture du tabac est non seulement
la richesse de l'agriculteur du pays de
Wervicq, mais en même temps le soutien
de nombreuses familles d'ouvriers.
Sans doute que ce dernier point on l'i
gnore Bruxelles, ou voudrait-on peut-
être que le chômage s'accentue encore dans
la région
Les planteurs de tabac et les entrepre
neurs devront veiller sans tarder se dé
fendre énergiquement pour arriver con
jurer la calamité qui les menace.
S'il est vrai qu'on envisagerait une di
minution des droits d'entrée sur les tabacs
exotiques, il faut que les intéressés protes
tent et se remuent, qu'ils se mettent en
rapport avec les autres centres tabaciocoles
du pays pour déclencher un mouvement
capable de conjurer le mal.
Où conduit-on l'agriculture
Une réunion des délégués des équi
pes d'Anciens de l'A.C.J.B. se tiendra
le dimanche 25 novembre 10 h. 30
au Secrétariat Général de l'A.C.J.B.
Louvain, 52, Rue Vital Decoster.
Les anciens de tous les arrondis
sements du pays sont invités cordiale
ment cette réunion qui provoquera
certainement la fondation de nouvelles
équipes dans de nombreuses régions.
il HONORE DE BALZAC
Après le déjeuner, que le bon
homme fit sur le pouce, le gar
de auquel l'indemnité promise n'a
vait pas encore été donnée, arriva
de Froidfond, d'où il apportait un liè
vre, des perdreaux tués dans le parc,
des anguilles et deux brochets dus par
les meuniers.
Eh eh I ce pauvre Cornoiller,
il vient comme marée en carême. Est-
ce bon manger, ça
Oui, mon cher généreux mon
sieur, c'est tué depuis deux jours.
Allons, Nanon, haut le pied, dit
le bonhomme. Prends-moi cela, ce se-
Ta pour le dîner je régale deux Cru-
chot.
Nanon ouvrit des yeux bêtes et re
garda tout le monde.
Eh 1 bien, dit-elle, où que je
trouverai du lard et des épices
Ma femme, dit Grandet, donne
six francs Nanon, et fais-moi souve
nir d'aller la cave chercher du bon
vin.
Eh bien donc, monsieur Gran
det, reprit le garde qui avait préparé
sa harangue afin de faire décider la
question de ses appointements, mon
sieur Grandet...
Ta, ta, ta, ta, dit Grandet je
sais ce que tu veux dire tu es un bon
diable, nous verrons cela demain, je
suis trop pressé aujourd'hui. Ma
femme, donne-lui cent sous, dit-il
madame Grandet.
11 décampa. La pauvre femme fut
trop heureuse d'acheter la paix pour
onze francs. Elle savait que Grandet
se taisait pendant quinze jours, après
avoir ainsi repris, pièce pièce, l'ar
gent qu'il avait donné.
Tiens, Cornoiller, dit-elle en
lui glissant dix francs dans la main
quelque jour nous reconnaîtrons tes
services.
Cornoiller n'eut rien dire. Il partit.
Madame, dit Nanon, qui avait
mis sa coiffe noire et pris son panier,
je n'ai besoin que de trois francs, gar
dez le reste. Allez, ça ira tout de mê
me.
Nous lisons dans La Flandre Mari
time cet article qui intéressera vivement
les Classes Moyennes.
Un de nos amis qui s'était laissé éblouir
par la création du Fonds Temporaire de
Crédit aux Classes Moyennes institué par
arrêté-loi du 19 octobre 1934, s'était per
mis d'écrire au Ministère des Affaires Eco
nomiques pour exposer sa requête.
On le renvoya au Ministère de l'Indus
trie, du Travail et des Classes Moyennes,
et comme on était trop paresseux aux
économiques pour transmettre la re
quête et les documents annexes, on pria
notre ami de recommencer le travail.
Il le fit de bonne grâce, mais quelle ne
fut pas sa stupeur lorsque le Ministère
de l'Industrie, du Travail et des Classes
Moyennes lui fit savoir qu'il devait s'adres
ser la Caisse Générale d'Epargne et de
Retraite.
Celle-ci se montra fort obligeante et ré
pondit tenez-vous bien que le Fonds
Temporaire est un organisme entièrement
distinct de la Caisse Générale d'Epargne
et de Retraite, que des arrêtés royaux d'exé
cution doivent encore être pris par le Gou
vernement, que les règles suivre seront
déterminées par un règlement organique
arrêter par le 'comité de direction du
Fonds, et qu'enfin la Caisse Générale est
donc sans qualité pour apprécier dans quelle
mesure la demande d'intervention est de
nature retenir l'attention du Comité de
Direction, quand ce dernier sera constitué.
Il y aurait de quoi rire s'il n'y avait de
quoi pleurer. Alors l'arrêté-loi du 19 oc
tobre 1934 c'est de la poudre aux yeux,
et uniquement cela.
Le Gouvernement ne comprend-il donc
pas que la colère gronde au sein des clas
ses moyennes et qu'à force de lanterner et
de zigzaguer comme il le fait, il aura contre
lui et contre le système parlementaire dont
il émane, le gros de la classe bourgeoise
qui a fait jusqu'à présent son principal
soutien.
Camions
l'tv* W 1
Fais un bon dîner, Nanon, mon
cousin descendra, dit Eugénie.
Décidément ilse passe ici quel
que chose d'extraordinaire, dit mada
me Grandet. Voici la troisième fois
que, depuis notre mariage, ton père
donne dîner.
Vers quatre heures, au moment
où Eugénie et sa mère avaient fini de
mettre un couvert pour six personnes,
et où le maître du logis avait monté
quelques bouteilles de ces vins exquis
que conservent les provinciaux avec
amour, Charles vint dans la salle. Le
jeune homme était pâle. Ses gestes,
sa contenance, ses regards et le son
de sa voix eurent une tristesse pleine
de grâce. Il ne jouait pas la douleur,
il souffrait véritablement, et le voile
étendu sur ses traits par la peine lui
donnait cet air intéressant qui plaît
tant aux femmes. Eugénie l'en aima
bien davantage. Peut-être aussi le mal
heur l'avait-il rapproché d elle. Charles
n'était plus ce riche et beau jeune
homme placé dans une sphere inabor
dable pour elle, mais un parent plon
gé dans une effroyable misère. La mi
sère enfante l'égalité. La femme a ce
la de commun avec l'ange, que les
êtres souffrants lui appartiennent.
Charles et Eugénie s'entendirent et se
parlèrent des yeux seulement car le
pauvre dandy déchu, l'orphelin se mit
dans un coin, s'y tint muet, calme et
fier mais, de moment en moment,
le regard doux et caressant de sa cou
sine venait luire sur lui, le contraignant
quitter ces tristes pensées, s'élan
cer avec elle dans les champs de l'Es
pérance et de l'Avenir où elle aimait
s'engager avec lui. En ce moment,
la ville de Saumur était plus émue du
dîner offert par Grandet aux Cruchot,
qu'elle ne l'avait été la veille par la
vente de sa récolte qui constituait un
crime de haute trahison envers le vi
gnoble. Si le politique vigneron eût
donné son dîner dans la même pen
sée qui coûta la queue au chien d'Al-
cibiade, il aurait été peut-être un grand
homme mais, trop supérieur une
ville de laquelle il se jouait sans cesse,
il ne faisait aucun cas de Saumur.
(A suivre).