Comment faut-il pratiquer le chaulage? a Acheteurs d'Automobiles, CÉSAR MOTTRIE DE QUI SE MOQUE-T-ON LA QUESTION DU TABAC LES ANCIENS DE L'A.CJ.B. Pour avoir une sérieuse garantie, choisissez un véhicule parmi les produits de la GÉNÉRAL MOTORS CONTINENTAL D'ANVERS. Voitures CHEVROLET, BUICK, PONTIAC, OLDSMOBILE, VAUXHALL, OPEL. CHEVROLET, G. M. C., BEDFORD, BLITZ. Distributeur direct pour les régions d'YPRES - FURNES DIXMUDE Boulevard Malou, 30, YPRES, tél. 149. CHRONIQUE AGRICOLE Chauler une terre est chose facile, mais bien chauler l'est beaucoup moins. Pour obtenir de bons résultats, il faut 1) Une répartition égale de la chaux sur toute la surface. 2) Un mélange intime de la chaux avec la couche de terre neutraliser et 1 améliorer. Pour avoir une répartition régulière il faut une chaux finement divisée. A richesse égale en oxyde de calcium, la craie, la marne, la roche calcaire, la dolomie, etc., ont une action égale si leur finesse atteint 0.1 0.2 mm. Si la grosseur des parti cules augmente et atteint 2 mms ou même 1 mm, l'action du calcaire devient d'au tant plus lente que le produit employé comme amendement est plus dur. Le de gré de finesse a donc une influence con sidérable. Le calcaire employé doit être sec. S'il est humide, il se prend en grumeaux plus «u moins gros il présente moins de sur face, son action est réduite et il se com porte mal dans le distributeur. Or, l'épan- dage doit être régulier. Une chaux mal répartie ne peut avoir qu'une action neu tralisante irrégulière. Ce défaut se mani feste par une croissance irrégulière des plantes. Il faut mélanger la chaux toute la couche arable. Toutefois, si la quantité dont on dispose est petite, il vaut mieux ne la mélanger qu'à la couche superficielle. Après un certain temps, les plantes souffriront de l'acidité des couches inférieures, mais la récolte sera néanmoins supérieure celle qu'on obtiendrait si l'on avait mélangé la chaux toute la couche arable. Pour obtenir un mélange parfait avec la terre, il faut que le sol soit sec. Cest alors qu'il est possible de le diviser le plus finement et qu'il présente la plus gran de surface de contact. La chaux sera épan- due uniformément au moyen du distribu teur d'engrais et mélangée la couche superficielle par un fort hersage. On ter minera par un labour de 15 cms. Si la quantité épandre est assez grande, on procédera en deux fois comme suit épandage de la moitié, hersage, labour 15 cms, hersage épandage de la seconde moitié, hersage, labour 20-25 cms. Pour réunir tous les facteurs favorables 1 un bon chaulage, le meilleur moment se place immédiatement après une récolte de céréale ou de lin. Les prairies ne peu vent être chaulées qu'après la rentrée du bétai, c'est-à-dire l'arrière-saison. A plus forte raison, il y a lieu d'employer ici une chaux finement divisée, car il ne peut être question de l'incorporer au sol. L'épan- dage sera complété par un vigoureux her sage. Jusqu'à maintenant la culture du tabac a résisté la crise. D'après les rumeurs qui circulent, on serait amené croire que le gouvernement ou plutôt certains bureaux ministériels, envisageraient la possibilité de déprécier les tabacs indigènes en facilitant l'importation des exotiques. On se demanderait vraiment si l'agri culture belge n'a d'autre droit d'existence que pour produire des vivres et des ma tières premières vendues en dessous du prix de revient. La culture du tabac est non seulement la richesse de l'agriculteur du pays de Wervicq, mais en même temps le soutien de nombreuses familles d'ouvriers. Sans doute que ce dernier point on l'i gnore Bruxelles, ou voudrait-on peut- être que le chômage s'accentue encore dans la région Les planteurs de tabac et les entrepre neurs devront veiller sans tarder se dé fendre énergiquement pour arriver con jurer la calamité qui les menace. S'il est vrai qu'on envisagerait une di minution des droits d'entrée sur les tabacs exotiques, il faut que les intéressés protes tent et se remuent, qu'ils se mettent en rapport avec les autres centres tabaciocoles du pays pour déclencher un mouvement capable de conjurer le mal. Où conduit-on l'agriculture Une réunion des délégués des équi pes d'Anciens de l'A.C.J.B. se tiendra le dimanche 25 novembre 10 h. 30 au Secrétariat Général de l'A.C.J.B. Louvain, 52, Rue Vital Decoster. Les anciens de tous les arrondis sements du pays sont invités cordiale ment cette réunion qui provoquera certainement la fondation de nouvelles équipes dans de nombreuses régions. il HONORE DE BALZAC Après le déjeuner, que le bon homme fit sur le pouce, le gar de auquel l'indemnité promise n'a vait pas encore été donnée, arriva de Froidfond, d'où il apportait un liè vre, des perdreaux tués dans le parc, des anguilles et deux brochets dus par les meuniers. Eh eh I ce pauvre Cornoiller, il vient comme marée en carême. Est- ce bon manger, ça Oui, mon cher généreux mon sieur, c'est tué depuis deux jours. Allons, Nanon, haut le pied, dit le bonhomme. Prends-moi cela, ce se- Ta pour le dîner je régale deux Cru- chot. Nanon ouvrit des yeux bêtes et re garda tout le monde. Eh 1 bien, dit-elle, où que je trouverai du lard et des épices Ma femme, dit Grandet, donne six francs Nanon, et fais-moi souve nir d'aller la cave chercher du bon vin. Eh bien donc, monsieur Gran det, reprit le garde qui avait préparé sa harangue afin de faire décider la question de ses appointements, mon sieur Grandet... Ta, ta, ta, ta, dit Grandet je sais ce que tu veux dire tu es un bon diable, nous verrons cela demain, je suis trop pressé aujourd'hui. Ma femme, donne-lui cent sous, dit-il madame Grandet. 11 décampa. La pauvre femme fut trop heureuse d'acheter la paix pour onze francs. Elle savait que Grandet se taisait pendant quinze jours, après avoir ainsi repris, pièce pièce, l'ar gent qu'il avait donné. Tiens, Cornoiller, dit-elle en lui glissant dix francs dans la main quelque jour nous reconnaîtrons tes services. Cornoiller n'eut rien dire. Il partit. Madame, dit Nanon, qui avait mis sa coiffe noire et pris son panier, je n'ai besoin que de trois francs, gar dez le reste. Allez, ça ira tout de mê me. Nous lisons dans La Flandre Mari time cet article qui intéressera vivement les Classes Moyennes. Un de nos amis qui s'était laissé éblouir par la création du Fonds Temporaire de Crédit aux Classes Moyennes institué par arrêté-loi du 19 octobre 1934, s'était per mis d'écrire au Ministère des Affaires Eco nomiques pour exposer sa requête. On le renvoya au Ministère de l'Indus trie, du Travail et des Classes Moyennes, et comme on était trop paresseux aux économiques pour transmettre la re quête et les documents annexes, on pria notre ami de recommencer le travail. Il le fit de bonne grâce, mais quelle ne fut pas sa stupeur lorsque le Ministère de l'Industrie, du Travail et des Classes Moyennes lui fit savoir qu'il devait s'adres ser la Caisse Générale d'Epargne et de Retraite. Celle-ci se montra fort obligeante et ré pondit tenez-vous bien que le Fonds Temporaire est un organisme entièrement distinct de la Caisse Générale d'Epargne et de Retraite, que des arrêtés royaux d'exé cution doivent encore être pris par le Gou vernement, que les règles suivre seront déterminées par un règlement organique arrêter par le 'comité de direction du Fonds, et qu'enfin la Caisse Générale est donc sans qualité pour apprécier dans quelle mesure la demande d'intervention est de nature retenir l'attention du Comité de Direction, quand ce dernier sera constitué. Il y aurait de quoi rire s'il n'y avait de quoi pleurer. Alors l'arrêté-loi du 19 oc tobre 1934 c'est de la poudre aux yeux, et uniquement cela. Le Gouvernement ne comprend-il donc pas que la colère gronde au sein des clas ses moyennes et qu'à force de lanterner et de zigzaguer comme il le fait, il aura contre lui et contre le système parlementaire dont il émane, le gros de la classe bourgeoise qui a fait jusqu'à présent son principal soutien. Camions l'tv* W 1 Fais un bon dîner, Nanon, mon cousin descendra, dit Eugénie. Décidément ilse passe ici quel que chose d'extraordinaire, dit mada me Grandet. Voici la troisième fois que, depuis notre mariage, ton père donne dîner. Vers quatre heures, au moment où Eugénie et sa mère avaient fini de mettre un couvert pour six personnes, et où le maître du logis avait monté quelques bouteilles de ces vins exquis que conservent les provinciaux avec amour, Charles vint dans la salle. Le jeune homme était pâle. Ses gestes, sa contenance, ses regards et le son de sa voix eurent une tristesse pleine de grâce. Il ne jouait pas la douleur, il souffrait véritablement, et le voile étendu sur ses traits par la peine lui donnait cet air intéressant qui plaît tant aux femmes. Eugénie l'en aima bien davantage. Peut-être aussi le mal heur l'avait-il rapproché d elle. Charles n'était plus ce riche et beau jeune homme placé dans une sphere inabor dable pour elle, mais un parent plon gé dans une effroyable misère. La mi sère enfante l'égalité. La femme a ce la de commun avec l'ange, que les êtres souffrants lui appartiennent. Charles et Eugénie s'entendirent et se parlèrent des yeux seulement car le pauvre dandy déchu, l'orphelin se mit dans un coin, s'y tint muet, calme et fier mais, de moment en moment, le regard doux et caressant de sa cou sine venait luire sur lui, le contraignant quitter ces tristes pensées, s'élan cer avec elle dans les champs de l'Es pérance et de l'Avenir où elle aimait s'engager avec lui. En ce moment, la ville de Saumur était plus émue du dîner offert par Grandet aux Cruchot, qu'elle ne l'avait été la veille par la vente de sa récolte qui constituait un crime de haute trahison envers le vi gnoble. Si le politique vigneron eût donné son dîner dans la même pen sée qui coûta la queue au chien d'Al- cibiade, il aurait été peut-être un grand homme mais, trop supérieur une ville de laquelle il se jouait sans cesse, il ne faisait aucun cas de Saumur. (A suivre).

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 11