La Révolution est droite.
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paraître un litre dont l'abbé Van den
Hout donne l'extrait suivant dans la Revue
Catholique aes Idées et des Faits.
La révolution de droite veut une as
semblée vraiment représentative, ce qui dé
signe tout autre chose que le Parlement,
assemblée gouvernementale dans laquelle
la représentation usurpe le rôle de l'Au
torité. Pouvoirs législatifs, pouvoirs exé
cutifs, ce sont là des conventions, des in
ventions de pets-de-loup et des blagues. Il
y a d'un côté la nation, et de l'autre l'indi
visible autorité un point c'est tout. Re
présenter la nation, c'est en former l'ima
ge et en dégager les sentiments c'est ex
primer des vœux, donner des renseigne
ments, élever des réclamations. Ces fonc
tions ne sauraient s'accomplir par le moyen
du vote en ce qui concerne les sentiments,
<jui sont certains et constatables, les ma
jorités n'ont pas de sens. D'où il suit
cju'au sein de l'assemblée des corps sociaux
la représentation se fait par corps et s'ex
prime par catégorie. Une seule exception
l'impôt. Il est naturel que les taxes soient
consenties par l'ensemble des contribuables,
et c'est d'ailleurs la tradition des Etats, en
France comme en Belgique. Mais il ne sau
rait être question lo que les délégués de
la nation légifèrent 2o qu'ils nomment
les ministres et les renversent 3o qu'ils se
mêlent des grandes directions de la poli
tique. Tout cela regarde l'arbitre, c'est-à-
dire le roi dans ses conseils, choisis par
lui, renvoyés par lui.
Et ce n'est pas une théorie comme la
démocratie idéale, un schéma idéologique
ce cadre fut celui de cinq siècles d'histoire,
dans tout l'Occident. Tout le contenu de
l'Ancien Régime doit évidemment être
transformé la révolution de droite n'est
pas une entreprise de vieux-neuf, elle est
jeune et moderne. Mais le cadre est bon
et on peut dire qu'il est solide puisqu'il a
servi.
Aux esprits superficiels qui craindraient
dans un tel régime les abus du pouvoir cen
tral, il suffit de répondre que c'est mécon
naître la puissance de l'opinion dans un ré
gime débarrassé de l'amortisseur parlemen
taire. Puis seules les questions touchant
aux intérêts généraux du pays resteraient
dans le ressort de l'autorité tout le reste,
règlements locaux et professionnels, orga
nisation de la vie régionale, institutions
privées, assistance, usage des langues, in
struction, etc., reviendrait la discrétion de
la famille, de la commune, de la profes
sion et de la personne. Pour l'armée, les
Heureusement que nous serons morts
dans un siècle et que nous n'entendrons pas
les sarcasmes sanglants dont nos descen
dants couvriront les générations qui ont in
venté, pratiqué ou souffert le système des
partis. Que les gens d'un pays, sous pré
texte de mettre au net l'opinion qu'ils s'ima
ginent avoir sur Dieu, la philosophie et
l'économie politique, se soient fourrés
dans des camps hérissés de lances, traités
de Turc More dans toutes les circonstances
de la vie et exercés méthodiquement l'in
justice ou la sottise pour y réussir plus
complètement, cela paraîtrait prodigieuse
ment bête ni'mporte quel esprit non pré
venu. L'admirable est qu'on ait pu donner
ce genre d'aliénation mentale pour le der
nier mot de la civilisation et de la raison.
Si pourtant le système des partis, pour
imbécile qu'il soit dans son essence, par
venait du moins créer un semblant d'or
dre dans les pays d'Occident, une certaine
stabilité dans l'illogisme, on s'y résigne
rait contre-cœur, quitte changer de cli
mat pour ne pas vieillir dans un lieu où
le bien politique dérive directement de l'i
gnominie. Mais c'est le contraire, et les
beaux exercices de haine quoi se résout
le régime des partis ne sont pas seulement
répugnants, ils sont vains et néfastes. Ja
mais le gouvernement des nations ne fut
si difficile et si maladroit que depuis l'in
stauration de la démocratie politique.
L'histoire de l'Occident au XIXe siècle
est celle de toutes les bévues, de toutes les
misères et de toutes les atrocités.
Puis, comme tous les abcès bien condi
tionnés, l'esprit de parti tend s'étendre
sans limites et contaminer tout ce qu'il
peut atteindre. Dans les apys partis, la
division en partis se met aussitôt dans tous
les organes il y a bientôt des juges, des
ecclésiastiques, des artistes, des patrons, des
syndicats, des dignitaires de chaque camp
et c'est alors que fonctionne librement la
machine haïr. Pas seulement haïr
déraisonner, vomir des bourdes et dés
ordures. C'est au point qu'un jour vient
où l'on ne s'en aperçoit même plus, comme
le cancéreux la phase de l'insensibilité
on respire la mauvaise conscience, la mau
vaise foi et le mauvais gré, et on trouve
que l'atmosphère est excellente, que ceux
qui se bouchent le nez ont de l'imagina
tion. C'est pourquoi l'idée de réformer nos
pays en laissant subsister le système des
partis est une folie tout serait refaire.
Autant prétendre guérir un fiévreux en
laissant subsister la cause de sa fièvre. Je
devrais ici, pour être complet, passer en
J-
on peut
