La guerre pour demain... Un CHEF. Pflisez dans le SUD Pour nos frontaliers. c. V. R. Ire ANNEE No 48. DIMANCHE 3 DECEMBRE 1834. Les peuples qui ne surent pas renoncer ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS Un gouvernement qui ne sait pas révo leurs luttes intestines ont disparu de l'his- I Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, I quer est un gouvernement qui ne gouverne toire- Dr Gust. Le Bon. 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. pas. de Jouvenei. La politique internationale fait l'ob jet de toutes les conversations. Il n'exisOe pas un domaine, cependant où 1 incompétence d'un chacun soit plus flagrante. Tout le monde a un avis péremptoire, mais quel est celui qui serait capable de nous donner de solides arguments objectifs en faveur de sa thèse. L'atmosphère de l'Europe est em poisonnée par l'angoisse de la guerre. 11 est faux de dire qu'il existe un peu ple d'Europe qui puisse souhaiter la guerre. La génération de la guerre, et celle de l'après-guerre, dans tous les pays, ont parfaitement compris par les souffrances de leur chair et de leur -coeur, que la guerre ne doit plus servir de moyen pour trancher un différend ■entre deux peuples européens. Les états européens sont trop déca dents, trop épuisés, trop appauvris pour qu'il y ait profit quelconque s'emparer de telle contrée, de telle pro- "vince. Conquérii les européens, ce n'est plus que conqu'rir des débiteurs ou un passif. Une personnalité mondiale de tout premier plan qui a sur les affaires d'Europe une vue claire, l'homme d'Etat Sud-Africain, le général Smuts, disait dernièrement Londres 11 y a deux forces qui troublent actuellement la politique européen- ne un complexe d'angoisse et un complexe d'infériorité. Les vain- queurs de la guerre sont envahis par une peur hystérique les vaincus ont comme motif de leur action une vo- lonté de lutte bien compréhensible ayant pour objet de reprendre leur rang d'égalité dans le concert des nations civilisées. La possibilité d une x gueTre n'est plus la même qu en 1914. Ce qui se passe de l'autre côté du Rhin, est une réaction du com- plexe d'infériorité. Un esprit de guerre est t ut autre chose. Cet es- prit peut renaître si nous n'agissons pas comme il se doit mais actuel- lement il est encore profondément enfoui sous le tas de ruines du 1 1 no- vembre 1918. Le Times souligne que le géné- Tal Smuts a prouvé Versailles, qu il était l'homme d*ét..t le plus clair voyant. Quel est le remède arracher de la mentalité allemande le complexe d'infériorité et de la mentalité fran çaise le complexe d'angoisse. Si une guerre éclatait la plus grande responsabilité de celle-ci, retomberait sur la tête des îournalistes de la gran de presse, dite d'information. En poli tique internationale le journaliste est l'ennemi. Avec une mentalité simpliste ou asservie il s'efforce de pimenter les moindres nouvelles et de les transfor mer au gré des passions de ses lec teurs. Il flatte la masse. Il s avilit de vant elle parce que ce sont ses clients. Combien de fois n'avons-nous pas eu l'occasion de constater la légèreté de la plupart de nos chroniqueurs étrangers, envoyés spéciaux Berlin ou ailleurs, et qui, en réalité, n'ont jamais quitté la salle de rédaction mi teuse, où côté d'un téléphone ils in terprètent la vie européenne. Il existe dans chaque bureau de ré daction une série de problèmes inter nationaux, qui doivent toujours être interprétés dans un sens déterminé. C est ce que l'on appelle avoir l'es prit de la maison Mais la maison aussi grande soit-elle, n'est pas l'Eu rope. Rendons un hommage mérité la presse hollandaise, qui est la moins déformée et la seule qui informe. On nous dit Vous devez la vé rité vos lecteurs Nous répon dons Où est la vérité en politique internationale. Qui nous renseigne- ra Nous avons pris une habitude qui nous paraît très recommandable ne parlons avec autorité que de ce que nous connaissons. Une guerre de la part de l'Alle magne est invraisemblable vers nos frontières. Ce serait une aventure la quelle personne ne gagnerait quoi que ce soit. D'ailleurs l'Allemagne est vis- à-vis de la France en état d'évidente infériorité. Et la France, nous le sup posons, n'envahira pas l'Allemagne. Alors Comment établir avec sincérité un bilan des nouvelles internationales. Un exemple. L'Allemagne devait partici per l'Exposition de 1935, et nous lisons dans nos journaux Le Reich ferait mieux de ne pas dépenser de l'« argent, quand il ne sait pas payer ses dettes Plus tard l'Allemagne annonce que sa situation financière lui interdit de participer, et la presse ajoute Vous voyez bien que l'Alle- magne compte faire la guerre en 1935. Efforcez-vous de vous dégager de l'emprise tendancieuse de la presse quotidienne. Admettez que pour la Belgique d'utiles mesures de précau tions sont aptes écarter l'éventualité d'une invasion. Laissez aux compéten ces le soin de prendre ces mesures Et agissez comme si le conflit ne de vait pas avoir lieu. Car parmi tous ceux qui parlent de la guerre pas un ne vous dira, en toute clairté d'esprit, ce que vous avez faire. Nos peuples se trouvent devant un problème qui les dépasse. C'est cet te impuissance qui énerve, et cet éner- vement est exploité par les marchands de canon, et les marchands de jour naux. Restons en cette vérité on ne pro voque pas une querelle avec un hom me fort, qui garde toujours son calme et son sang-froid. On ne déclare pas la guerre un peuple qui ne perd pas la tête, oui est prêt accomplir son devoir, et oui a prouvé au monde qu'il sa' ait défendre son honneur. Croyez-nous, on ne se frottera pas Le Cabinet nous le donne-t-il Oui. M. Theunis a toutes les qualités du commandement. C est un beau carac tère, une ame droite, un bon citoyen, pré occupé avant tout du bien du pays. Sa formation le prépare de façon excep tionnelle au rôle délicat et impérieux qu'il va devoir jouer. Il a accepté déjà le poste de Premier Ministre il a ainsi appris connaître le métier. Il a dirigé de puissantes affaires finan cières, dont il a d'ailleurs eu soin de se dégager. Il a acquis ainsi une connaissance approfondie des finances privées, tout com me son passage au département des Fi nances lui a d^nné une connaissance sé rieuse des finances publiques. Il a présidé la Conférence économique internationale et récemment, la demande du ministère des Affaires étrangères, le Co mité des Cinq. Il a pu ainsi se spécialiser dans les matières qui en ce moment doi vent retenir avant tout l'attention des gou vernants. C'est un bon chrétien et, dans toute l'ac ceptation du mot, un honnête homme. C'est en mërrie temps une forte person nalité. Ceux qui, ton ou raison, ont émis des craintes ausujet de l'influence que pourrait exercer au sein de nouveau gou vernement ce qu'on est convenu d'appeler aujourd'hui les puissances d'argent gar deront les yeux fixés sur lui, sachant qu'il aura soin de ne jamais abandonner le le vier de commande et qu'il saura être éven tuellement aussi résolu dans la résistance que dans l'action. Paul SEGERS Ministre d'Etat. Page 2 Chronique d'Y près. Page 3 Nieuport. Cinéma. Ypres (Kattenfeest). Page 4 Le Sud dans le Nord. Page 5 Annulation des décisions pri ses par des députations provinciales. Page 6 Le pavillon de la Vie Catho lique Belge. ftige 7 Gosse de France. Pages 8 et 9 Pour la Femme. Page 10 Programmes choisis de T. S. F. Page 11 Chronique agricole. - Feuil leton. Page 12 Chronique sportive. An nonces notariales. Page 13 Chroniques de Cor «t de Wervicq. Page 14 Chronique de Ploev, <L Page 15 Chronique de Warnef Page 16 Chronique de Mouscron. si vite la Belgique, condition qu'elle garde en Europe l'attitude de dignité et d'indépendance farouche qui doit être jalousement la sienne. Soyons forts, soyons indépendants et nous se rons respectés. Ch. van RENYNGHE. oo Les mandataires politiques des ar rondissements d'Ypres-Roulers-Cour- trai nous ont répondu, d'une façon gé nérale, que les bureaux de leur parti en Belgique étaient en rapport avec les bureaux de leur parti en France, et que par conséquent, le problème étant posé suivant toutes les règles de la hiérarchie politique, ne pouvait trou ver de solution que suivant les mêmes règles. Et précisément nous prétendons que les frontaliers sont mal défendus par nos mandataires politiques cause de cette organisation bureaucratique. Quelques mandataires le compren nent parfaitement. Du moins ceux-là s'efforcent-ils de tenter quelque chose de plus, quelque chose de nouveau et de vivant. Ils acceptent avec nous de toucher la réalité de près, de se met tre en rapport avec les mandataires du Nord, et ainsi de discuter le problème entre hommes et non pais entre bu reaux. Nous avons constaté cette chose stu péfiante que nos mandataires qui con naissaient des personnalités du Nord de la France étaient la rare exception. Et notre région doit vivre essentielle ment avec le Nord. N'est-il pas invrai semblable que ceux qui devraient avoir le souci de l'intérêt général de notr® contrée, n'aient jan.ais songé acqué rir une influence et des relations chez ces deux millions de français avec qui nous devons absolument vivre écono miquement et touristiquement. Le pro gramme du Sud aurait dû depuis longtemps être le programme de nos régions, de Nieuport Renaix, et c® programme, il a fallu que nous l'in ventions et le défendions contre tou® ceux qui limitent leur groupe ou leur clan l'horizon de leur idéal poli tique. Nous continuons donc, ce lent et formidable labeur, qui consiste éta blir d'une façon constante et pratique des relations entre le Sud de la Flan dre et le Nord de la France. C*est l'heure actuelle le seul programme pra tique pour la défense des intérêts ou vriers dans nos trois arrondissement® et c'est, cause du chômage, le pro blème vital pour toute notre popula tion. Car de ce problème dépend une grande partie de nos impôts. Tâche énorme car il n'y a pas en jusqu'à ce jour le moindre effort dan® ce sens-là. Tâche ingrate, car il nous faudrait l'appui de tous pour arriver un résultat pratique. Mais, n'est-il pas vrai, le résultat pratique exige un effort et de la fatigue. Et c'est si con fortable de dire la question est l'étude et les bureaux compétents s'en» occupent.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 1