Le Pavillon de
"La Vie Catholique Belge"
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René Schmidt-Acke
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Les Bornes Soirées
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A L'EXPOSITION UNIVERSELLE ET INTERNATIONALE
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On n'a pas oublie le succès qu'a rem
porté, l'Exposition Coloniale de Paris,
en 1931, le Pavillon des Missions Catho
liques c'était une église qu'entouraient des
salles d'exposition. Le service religieux y
était assuré l'intention des personnes que
leur emploi retenait le dimanche dans l'en
ceinte de l'Exposition, mais la foule des
visiteurs qui s'y rendait la messe fut bien
tôt telle que l'Eglise ne put les contenir.
Dans les salles d'exposition, des cartes, des
images et des dioramas montraient que par
tout les missionnaires parcouraient le monde
moderne comme Saint Paul avait parcouru
le monde antique.
Le Maréchal Lyautey, qui s'y connaissait
en conquêtes, avait tenu rappeler dans
cette apothéose de la colonisation le rôle
si important de ses collaborateurs les plus
effacés. Dans une crypte d'une belle tenue
architecturale étaient déposés les témoins
émouvants de leur apostolat les armes
dont ils s'étaient servis pour conquérir
au Christ les colonies chaînes, instru
ments de supplicè de toutes sortes enno
blis du sang des plus illustres d'entre eux.
Une c Association sans but lucratif fon
dée Bruxelles, l'initiative de Mgr Pi
card, et groupant tous les grands groupe
ments tendances religieuse ou sociale,
sous le nom de La Vie Catholique Belge
l'Exposition Universelle et Internationale
de Bruxelles en 1935, résolut d'élever un
pavillon analogue celui de Vincennes.
Son siège est établi, 12, rue de la Tribune.
Elle est présidée par Monsieur Henri Car
ton de Tournay, ancien ministre.
Elle ouvrit un concours entre plusieurs
architectes pour l'étude du pavillon éle
ver sur un terrain que lui avait accordé
la Société de l'Exposition. Ce terrain a la
rorme d'un triangle irrégulier. Trois ave
nues, Astrid, Miramar et des Frondaisons,
qui ne seront pas également fréquentées,
le desservent des niveaux variant de deux
mètres cinquante. Le pavillon aura sur cha-
^çune d'elles une façade de 120 m. environ.
Le programme réaliser était celui de
Vincennes mais amplifié. A l'église, aux
salles d'exposition, on ajoutait de grandes
salles de réception pourvues de toutes les
installations confortables que peuvent récla
mer les groupements et sociétés qui vien
dront nombreux de la capitale et des pro
vinces. Donner ces locaux si divers la
situation, l'étendue et la forme qui leur
conviennent, utiliser pour cela le terrain et
les matériaux mis sa disposition dans les
limites de temps et d'argent qui lui étaient
assignées, tel fut le problème posé l'archi
tecte. Celui-ci s'avisa de superposer les élé
ments de la composition, plutôt que de les
juxtaposer sur un même plan.
Au rez-de-chaussée, des portiques ouverts
sur les deux avenues principales accueille
ront les voyageurs. Un soubassement de trois
mètres rachetant la différence de niveau,
permettra d'installer tous les services en bor
dure de l'avenue la moins fréquentée. Par
tant des trois sommets du triangle, de lar
ges perrons conduiront directement de la
chaussée la terrasse des salles d'expo
sition. Enfin, au second étage, l'église, rai
son d'être du pavillon, dominera celui-ci
de toute la hauteur de ses coupoles et de
ses flèches dorées.
Cette église n'étant pas une paroisse, rien
n'obligeait lui donner la forme tradition
nelle d'une croix. Pour inscrire son plan
dans un triangle irrégulier on fut conduit
naturellement lui donner la forme circu
laire et remplacer des clochers qui ne
pourraient contenir de cloches par des flè
ches qui porteront la croix cinquante mè
tres au-dessus du sol des avenues.
Pour accueillir la foule dans des condi
tions de sécurité parfaite, cette construction
provisoire et économique devait néanmoins
être solide et incombustible. Elle devait être
monumentale pour soutenir le voisinage
écrasant des majestueux palais du cente
naire.
La charpente métallique sera ourdée de
béton calorifuge dans la hauteur des éta
ges de soubassement et revêtue de plaques
de cuivre doré dans la hauteur de l'église.
Tous les matériaux qui entrent dans la
construction sont exclusivement belges et
usinés en Belgique. Notre pays est le plus
grand producteur de cuivre du monde c'est
la richesse de sa colonie. Quel meilleur
emploi en ferait-il que d'en parer ses tem
ples L'or apporté d'Amérique par Colomb
n'a-t-il pas servi dorer les caissons du
plafond des basiliques romaines
Une église circulaire n'admet que deux
couvertures le cône ou la coupole. La pre
mière s'est vue rarement Pise, Padou.
La seconde se voit partout. Est-ce une rai
son suffisante pour la rejeter alors que la
logique et la géométrie s'accordent pour
l'imposer Le plan circulaire a été celui
d'un grand nombre d'églises orientales que
les archéologues désignent sous le nom
d'églises plan central II paraît inévi
table qu'une église qui occupe le centre
d'un triangle, et qu'on revêt de métal doré,
évoque l'Orient. Pourquoi se plaindrait-on
de cette coïncidence Certaines personnes
s'imaginent encore qu'un architecte choisit
priori et de fantaisie «rie style dans le
quel il bâtira.
Les rares églises circulaires d'Occident
ont été élevées par l'Ordre du Temple
l'imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
S'il est un édifice oriental que les Belges
ont de bonnes raisons de rappeler, c'est
celui où sont entrés en vainqueurs respec
tueux les plus illustres devanciers de leur
Roi. Il n'y a pas longtemps qu'en Pales
tine le Roi Albert et la Reine Elisabeth
sont allés s'incliner devant les sépultures
mutilées de Godefroid de Bouillon et de
Baudouin de Constantinople. Elles étaient
jadis abritées sous les voûtes que les Croi
sés avaient élevées côté de la rotonde
de Constantin. Nos souverains ont déploré
alors l'injuste abandon de ces reliques na
tionales.
Dans un article de la Revue Générale
du 15 juin 1934, la grande pitié de deux
tombes royales le Baron Firmin van den
Bosch a rappelé les démarches qu'il a faites
en Palestine pour obtenir des deux confes
sions religieuses locales un accord de prin
cipe sur la restauration de ces monuments
belges. II fera Bruxelles le geste qu'il
n'a pu faire Jérusalem, et les Chevaliers
Belges de l'ordre de Saint Sépulcre, qui
11 faisait appel, l'aideront. Dans l'église cir
culaire de l'Exposition, sous le dôme re
nouvelé de celui de Constantin, le peuple
de Belgique verra en 1935 une restitution
des tombeaux des premiers Rois Belges de
Jérusalem détruits en Palestine depuis 1808.
Dans trois mois, on apercevra de la ter
rasse supérieure du Mont des Arts, côté
des grands palais du Centenaire, dont la
puissante silhouette se détache déjà sur l'ho
rizon, la courbe des coupoles et l'élancement
des flèches. Le grand travail déjà fait se
voit peine. Dans un mauvais terrain,
700 pieux ont été fichés qui transmettent
au sol, dans les conditions de sollicitation
les plus favorables, une réaction totale de
12 millions 250 mille kilogs. Des semelles
et des poutres en béton armé assurent une
liaison rigide et indéformable des têtes de
fondations.
Aux premiers jours de septembre s'élè
vera l'ossature du pavillon, constituée par
une charpente métallique cadres, qui pèse
700.000 Kilogs. Chacune des six flèches
montera 50 m. de hauteur.
La coupole centrale de l'église, dont la
clé sera 35 m. au-dessus du niveau du
sol, aura 23 m. de diamètre.
Un déambulatoire qui portera 31 m.
le diamètre de la salle donnera accès
trois chapelles circulaires de 13,50 m. de
diamètre. La surface du revêtemeht en lai
ton verni est de 6.900 m2.
L'église, entourée d'un balcon de 3 m.
de largeur aura 1225 m* de superficie.
Les salles d'exposition couvriront 1760 m2
et seront accessibles par une terrasse pro
menoir de 3.500 m*.
L'on disposera au rez-de-chaussée de
5.250 m2.
L'auteur du projet est Monsieur Henry
Lacoste, architecte.
L'étude et la direction techniques sont
assumées par Monsieur J. F. van der Hae-
ghen, Ingénieur-conseil, assisté de Mon
sieur F. De Mol, Ingénieurs U. I. Lv.
L'entreprise générale a été confiée la
firme Laurent Van Rymenant de Bruxelles.
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