La dernière idole.
L'arrêté-loi sur les cumuls en matière
de fonctions et d'emplois publics.
LE CONGO.
i
Pourquoi donc la jeunesse d'aujour
d'hui renie-t-elle ses aînés avec tant de
désinvolture
C'est sans doute qu'elle a grandi au
milieu des déceptions accumulées une
paix gâchée après une guerre victo
rieuse les difficultés de l'existence la
décadence, dans la médiocrité et l'im
puissance, du régime parlementaire qui
était jadis l'axe de l'activité de la na
tion et enfin et surtout ces temps
derniers la lamentable diminution,
dans la vie publique, de la part d'idéa
lisme qui, seule, justifie l'autorité et
impose l'acceptation d'une discipline.
Si François de Curel vivait encore,
il pourrait ajouter La Nouvelle
Idole un autre chef-d'œuvre La
dernière Idole Et vous entendez
qu'il s'agit de l'argent qui s'est insinué
traitreusement pour les décomposer
dans les forces vives de la commu-
neauté et qui a fait dévier Je, sens
du verbe servir dans le sens du verbe
profiter.
Comment veut-on que la révélation
d une telle carence ne soulève pas,
jusqu la nausée, le fond de généro-
rosité et de désintéressement que la
jeunesse apporte avec elle comme un
don de naissance
Entre la génération descendante et
la génération montante, il y a une crise
de confiance. Or la confiance ne se
commande pas elle se mérite. Et le
seul moyen de mériter cette confiance,
c'est de restituer un air respirable
l'atmosphère, si pitoyablement conta
minée par la politico-finance, et de li
bérer la cité chrétienne où vieux
et jeunes sont appelés vivre et œu
vrer ensemble, de ces relents dissol
vants de comptoir et de boutique.
Dans cette entreprise de purification,
l'Union Catholique a une grande tâche
remplir renverser la dernière ido
le élaborer nettement et clairement
le code moral de l'homme politique ca
tholique et l'imposer impitoyablement
tous, en se souvenant qu'aux yeux
surtout de la jeunesse, ce code moral
a tout de même une autre importance
que le code électoral.
Un catholique indépendant.
Libre Belgique
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LE PAVILLON
DES PLAGES BELGES
et de la
WESTFLANDRE TOURISTIQUE
Le Pavillon des Plages Belges et de
la Westflandre touristique va être édi
fié dans un oasis de verdure, l'en
trée du parc de 1 7 hectares qui a été
annexé l'Exposition de Bruxelles
1935 et qui, maintenu dans son état
forestier, portera le nom de Parc du
Centenaire.
Le Pavillon sera entouré d'une vaste
terrasse boisée. L'intérieur du bâtiment
comportera un café-restaurant, une
salle d'exposition avec un diorama et
un bureau de renseignements touristi
ques où les visiteurs trouveront les gui
des et documents de propagande édi
tés par les localités et les organismes
associés.
Les automobilistes venant par la su
perbe avenue de Meysse auront accès
l'Exposition par deux avenues pas
sant devant le Pavillon. Celui-ci aura
l'aspect d'un grand navire.
Derrière ce navire les grands arbres
-se mirent dans une vaste pièce d'eau
de 500 mètres de longueur, qui sera
sillonnée par des barques et dans la
quelle seront organisés des courses de
canots et de canots moteur, des con
cours de natation et des fêtes nautiques.
De larges allées ont été créées dans
le Parc du Centenaire dont M. Buys-
sens, inspecteur en chef des Jardins de
la Ville de Bruxelles, a fait un mer
veilleux nid de verdure.
Un auditorium, où se produiront les
meilleures sociétés de musique et cho
rales belges et étrangères, a été amé
nagé sur le versant de la pièce d'eau.
Le Moniteur du mercredi 6 février pu
blie le texte d'un rapport au Roi relatif aux
cumuls en matière de fonctions et d'emplois
publics, ainsi que de l'arrêté royal qui y
fait suite.
Voici le texte du rapport au Roi
Parmi les réformes que l'opinion réclame
juste titre, il y a lieu de ranger la suppres
sion de l'abus du cumul en matière de fonc
tions et d'emplois publics.
L abus dont il s'agit offre plus ou moins
d inconvénients suivant que le cumul existe
entre plusieurs fonctions publiques et une
ou plusiers occupations privées.
La gravité des inconvénients varie égale
ment suivant que l'occupation accessoire
s'exerce, simultanément ou non avec la fonc
tion principale pendant les heures du service.
D'une manière générale, cependant, les
inconvénients du cumul sont du même
ordre. Fût-elle exercée en dehors des heures
du service, l'occupation peut exposer le fonc
tionnaire ou l'agent être distrait de son
service.
A un autre point de vue l'agent de cer
tains cumuls peut provoquer une concur
rence particulièrement redoutable dans le
domaine des carrières privées, en ce temps
où beaucoup de nos compatriotes cherchent
vainement du travail.
Les statistiques que possède le gouverne
ment concernant le cumul de fonctions pu
bliques ne sont pas encore complètes. Les
renseignements recueillis ce jour suffisent
pourtant établir que des abus existent et
qu'une intervention du gouvernement s'im
pose.
C'est ce but que tend le projet d'arrêté
que nous avons l'honneur de soumettre
Votre Majesté.
L'article 1er interdit, en principe, les
différentes catégories de cumul.
Il y a cumul lorsquu'ne profession ou une
occupation, même privée, est exercée par le
titulaire d'une fonction ou d'un emploi pu
blic. Il ne s'agit évidemment ici que d'oc
cupations lucratives.
L'article 2 prévoit les cas de dérogation.
Sous peine de rendre les dispositions nou
velles inapplicables, il y a lieu, en effet,
de leur donner la souplesse nécessaire.
Il convient de laisser l'autorité respon
sable une certaine liberté d'appréciation
lorsqu'il s'agit d'agents appartenant aux der
niers rangs de la hiérarchie, ne jouissant
donc que de traitements modiques et pour
autant que l'occupation accessoire ne sou
lève pas d'objection.
Certaines fonctions n'occupent pas entiè
rement l'agent qui en est chargé. Cet agent
a alors ses occupations principales soit dans
les professions libérales, soit dans des entre
prises privées. Sa rémunération ne corres
pond pas une tâche complète. Ces situa
tions appellent le cumul. On peut y assi
miler le cas de fonctions rémunérées par un
traitement complet, lorsque le titulaire a des
charges de famille auxquelles ce traitement
ne peut subvenir.
Les dérogations en matière de mandats
de sociétés sont particulièrement délicates.
Il y a lieu de proscrire, d'une manière ab
solue, l'exercice de tout mandat dont les
devoirs, même intermittents, sont cependant
absorbants au point d'entraîner, au détriment
de la fonction principale, une perte de
temps et d'attention. Tels sont, notamment,
les mandats d'administrateur délégué. Il y
a lieu également de proscrire, sans réserve,
l'exercice de tout mandat de société qui,
tort ou a raison, pourrait être considéré
comme ayant été obtenu grâce la situation
officielle du titulaire, ou dont l'exercice
pourrait exposer celui-ci un conflit de
devoirs.
Par contre, les occupations officielles de
certains agents exigent une formation spé
ciale ou un contact permanent avec la vie
Des fêtes de nuit et des illuminations
féeriques attireront vers le Parc du
Centenaire et' le Pavillon des Plages
Belges et de la Westflandre touristique,
la foule des promeneurs, tandis que,
pendant les journées ensoleillées, les
visiteurs trouveront dans cet Fden. une
fraîcheur bienfaisante. Ed. PIRSCH.
économique. Il faut éviter d'empêcher ou de
rompre ce contact.
On ne peut négliger de tenir compte de
la situation spéciale du fonctionnaire ou de
l'agent, lorsqu'ils ont des intérêts patrimo
niaux engagés dans une société ayant, au
sens large du mot, le caractère d'une société
de famille. La gestion de pareille société
équivaut, en fait, la gestion de leurs pro
pres biens, de ceux de leur épouse ou de
leurs enfants.
En vertu de certaines dispositions légales
ou réglementaires en vigueur, l'Etat ou les
pouvoirs publics ont un droit de regard
dans l'administration de sociétés contrôlées.
Il est tout naturel qu'en pareil cas l'on con
fie parfois des fonctionnaires le soin de
représenter l'Etat auprès de ces sociétés.
Cette pratique ne tombe d'ailleurs pas sous
le coup des interdictions prononcées par
l'arrêté, lorsque les mandats dont il s'agit
ne donnent pas lieu une rémunération
en dehors du traitement dont jouit le fonc
tionnaire. Dans le cas contraire, ce genre
de cumul est interdit comme tous les autres
et ne peut être exercé, éventuellement,
qu'après l'autorisation spéciale prévue l'ar
ticle 2.
Il est expressément entendu que le mon
tant de la rémunération attachée pareille
fonction, doit être fixé et payé, non par
l'organisme auprès duquel le contrôle est
exercé, mais par l'autorité administrative qui
en a chargé le mandataire.
Dans aucun domaine, les dérogations ne
semblent plus justifiées que lorsque l'occu
pation accessoire a trait l'enseignement.
Non seulement ce genre de cumul entraîne
souvent pour l'Etat une économie, mais ce
qui doit surtout frapper, c'est l'accroisse
ment de valeur professionnelle que pro
cure un fonctionnaire le fait d'enseigner.
Il en résulte aussi des avantages pour l'en
seignement lui-même. Il est bon, dans cer
tains cas tout au moins, que celui-ci soit
donné par des hommes engagés sans les
difficultés de la pratique.
D'autres cumuls peuvent être admis
raison des connaissances spéciales que pos
sèdent les titulaires.
Enfin, il faut ménager une période de
transition et avoir égard, dans une assez
large mesure, aux situations acquises. Ce
serait placer un nombre de personnes dans
les difficultés inextricables que de supprimer
du jour au lendemain, des revenus supplé
mentaires parfois importants des familles
qui, depuis plusieurs années, ont pu, avec
l'autorisation expresse ou tacite de l'autorité
compétente, les comprendre dans leurs res
sources habituelles. Le fait même de la crise
s'oppose dans bien des cas la remise im
médiate de petits fonds de commerce qui
ne trouveraient pas acquéreurs, sinon dans
des conditions ruineuses.
Il conviendra de n'accorder les autori
sations qu'après mûr examen, et seulement
dans les strictes limites que permettra le
bien du service.
L'article 3 s'inspire de la nécessité de
donner ce pouvoir une autorité suffisam
ment indépendante l'égard des intéressés.
L'autorisation sera accordée par le conseil
des ministres.
L'article 5 établit les sanctions destinées
assurer l'observation des dispositions
nouvelles.
Il convient de confier le droit de pro
noncer ces sanctions l'autorité chargée
d'accorder ou de refuser les autorisations.
Le gouverneur général a répondu en réi
térant sa promesse de revenir bientôt au
Katanga, pour un séjour plus long. Il a sou
ligné l'agréable surprise que lui avait causée
le spectacle des écoles d'enfants européens,
qui sont une preuve vivante des possibilités
qu'offre la province pour la réalisation d'une
véritable colonisation blanche.
Monsieur le Gouverneur Ryckmans est
un vrai colonial. Aussi quel autre son de
cloche Qu'en pensent Monsieur le Ministre
des Colonies et Monsieur Bovesse Vont-
ils aussi saboter les initiatives de Monsieur
le Gouverneur Général du Congo et renier
les promesses qu'il fait P. L. T.
LE ROLE DE LA PRESSE
DANS LA REFORME DES MŒURS
On parle de réformer l'Etat. On a
raison. Tout ce qui pourra être fait
pour un meilleur fonctionnement des
pouvoirs et des organismes qui assu
rent sa marche est essentiel. Mais il
faut aussi s'appliquer réformer les
mœurs et c'est ici qu'on est en droit
de compter sur le concours de la presse.
Il est deux façons d'envisager le rôle
qui lui est assigné dans la vie publique
d'aujourd'hui Autour de nous, par de
là les frontières, la liberté disparaît et
la presse ne'st plus que l'écho fidèle
mais servile de la pensée du gouver
nement. Son rôle est de contraindre
l'esprit du public vers les desseins que
le pouvoir juge favorables au régime-
et au pays. Cette conception étro
peut avoir ses bons côtés elle sup
prime l'esprit de critique morbide et.
stérile qui tue la confiance, l'espérance
et l'effort.
Est-ce dire qu'elle convient un pays
d'indépendance d'esprit et de libre exa
men comme le nôtre Je ne le pense-
ni ne le dis. J'estime que le journal libre
a un rôle utile remplir. Il peut,
certaines heures, éclairer le gouverne
ment et l'opinion, mais cette liberté ne
vaut que s'il en sait user avec sagesse,
prudence et raison. Elle devient né
faste quand elle dégénère en licence.
Aussi, pour ne pas mesurer de ce-
pouvoir que lui donne sa situation pri
vilégiée dans nos sociétés modernes en
core attachées la liberté, la pressa
doit-elle, avant tout, rester fidèle un
souci scrupuleux de la vérité.
Qu'elle se garde du goût des faus
ses nouvelles et des scandales, de ce di
lettantisme de l'imbroglio qui pervertit
le bon sens et la saine raison du lec
teur. Qu'elle n'oublie jamais que, par
dessus nos querelles intestines et nos-
préférences partisanes, il y a l'intérêt
supérieur du pays sauvegarder et
placer hors de toute atteinte, en pré
sence des nationalismes exaspérés qui
s'affirment au dehors. Ainsi trouvera-t-
elle dans cet amour de la mesure et
du pays, la justification de l'importance
et de la beauté de son rôle.
Albert LEBRUN
Président de la République.
Notre article paru il y a quinze jours
était imprimé quand nous eûmes le plai
sir de lire dans Le Soir du 1 er fé
vrier, donné sous la signature de Pres-
cobel, les lignes suivantes
LE KATANGA
TERRE DE REPEUPLEMENT.
Les possibilités de la
colonisation blanche.
Elisabethville, 31 janvier.
Le gouverneur général Ryckmans quitte-
Elisabethville ce matin. Comme nous l'a
vons dit, il se rend Jadotville, où il visi
tera les installations de l'Union minière.
Au cours de a réception d'adieu que lui
ont offerte les groupements économiques de
la province, M. Andreïu, président de la
Fédération de ces groupements a prononcé
une très intéressante allocution. Il a montré
notamment les étapes parcourues par les
deux Rhodésie en matière de colonisation
blanche et a souligné la nécessité absolue
de cette colonisation poui^ atteindre un dé
veloppement économique harmonieux.
Il a cité, entre autres, l'exemple de plu
sieurs ménages installés depuis vingt-cinq
ans au Katanga et ayant autour d'eux leurs
enfants et petits-enfants. M. Andreïu a sou
ligné que la visite faite par le gouverneur gé
néral dans les principales fermes des environs
d'Elisabethville lui aura montré que la possi
bilité du peuplement européen du Katanga
est une chose prouvée.
L'orateur a préconisé l'organisation de
la colonisation blanche par le gouvernement.
Il a terminé en affirmant sa certitude que-
des mesures «instructives, assurant le relè
vement matériel et moral de la province,
seront prises par le gouverneur général,
condition que la Métropole suive ses sug
gestions, et il lui a promis la collaboration
sincère de la Fédération.