I I le-Pinolrs Spiauï. l'Air du Reuze Caste). Les dépenses de luxe et la crise. 2e ANNEE No 9. Hebdomadaire 35 cent. le numéro. DIMANCHE 3 MARS 1935. Les peuples qui ne surent pas renoncer leurs luttes intestines ont disparu de l'his toire. Dr Gust. Le Bon. ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Un gouvernement qui ne sait pas révo quer est un gouvernement qui ne gouverne pas. de Jouvenel. BILLET POLITIQUE Une habitude prise est une seconde na ture. Les pouvoirs spéciaux, camouflage de la faillite d'un strict régime politique par lementaire, vont être renouvelés pour trois mois. A tout rpendre n'est-ce pas là le vrai régime parlementaire Un gouvernement qui gouvernait pendant neuf ou dix mois un parlement qui lui demanderait des ex plications pendant deux ou trois mois, et qui lui donnerait comme absolution le vote des budgets. Le parlement a un droit de contrôle annuel sur les mesures prises par le gouvernement et un droit de critique sur la note payer. Ce serait revenir la senne raison, et 'remettre leur place les politiciens inter- pellateurs et trop bavards. Voyez-vous, ou bien le parlement des partis politiques re deviendra modeste, ou bien il disparaîtra dans un geste de révolte du pays qui en a assez de cette anémie du pouvoir au pro fit de tous les comités, de tous les clubs, et finalement de quelques oligarchies finan cières. Dictature ou Autorité, ces deux hypo thèses se limite le choix des peuples qui prétendent ne pas s'épuiser dans le désor dre des régimes politiques parlementaires décadents. Le choix dépend du Parlement lui-même en Belgique. S'il comprend que son heure est passée, et qu'il gagne tout, y compris son existence, rester très dis cret, il est probable que notre régime de comitardite politiqué pourra évoluer vers un régime d'autorité du gouvernement et d'organisation corporative. Si le Parlement défend âprement ce qu'il appelle ses privi lèges, il est presque certain que notre pays connaîtra comme tous les autres pays, des convulsions tendance dictatoriale. L'attitude du parti socialiste sera un élé ment primordial dans cette évolution. Le parti socialiste joue avec le feu. Il sait par faitement que l'électoralisme jouit d'un discrédit complet auprès des masses. Et le socialisme belge voudrait jouer la carte des élections partielles. Cela ne peut que tour ner contre lui. D'où cette hésitation dans les manœuvres socialistes. Que le socialisme reste dans les formes légales, et il s'effondre, car déjà l'échec du 24 février a été, pratiquement, une vic toire réelle du gouvernement contre les so cialistes. Que le socialisme sorte des formes légales, et la majorité du pays se dressera contre lui, car il sera l'auteur du désordre et le fossoyeur du régime. Dilemme terrible et qui offre une triste fin de carrière Emile Vandervelde. Les politiciens de parti comprennent-ils assez que les pouvoirs spéciaux les sauvent malgré eux Ch. van RENYNGHE. Nous offrons avec d'autant plus de plai sir cet article nos lecteurs, l'occasion de la première sortie carnavalesque de Reusje, que nous pouvons en même temps féliciter notre confrère et ami Biebuyck pour sa ré cente promotion la rosette de l'Instruction Publique. L'air du Reuze, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, et dans lequel on trouve une phrase musicale religieuse, a été harmonisé au cours du siècle dernier par le musicien Cas- sellois Tac-Coën qui en avait fait la chanson Madelinette est mariée portant en sous-titre Chansonnette flamande, musique transcrite et harmo nisée par Tac-Coën. Nous n'avons pu savoir exactement quand l'air ainsi transcrit avait été joué pour la première fois par la musique locale. Un vieux Cassellois croyait se rappeler qu'il y avait une quarantaine d'année3. La chanson a été déclarée la So ciété des Auteurs et Compositeurs le 8 novembre 1881. L'éditeur était M. Le Bailly Paris. Nous avons trouvé une harmonisa tion écrite par M. F. Knorr, ancien professeur et chef de musique Cas- sel, légèrement différente de celle de Tac-Coën. Notre article d'il y a trois ans dans l'Echo du Nord nous a valu toute une correspondance de différentes person nes qui ont cherché compléter notre documentation. La lettre la plus intéressante émane de M. Gustave Tison, receveur des postes Etaples (Pas-de-Calais). D'après M. Tison, l'air du Reuze aurait été harmonisé vers 1835 par son grand-père, M. Louis Marin, rece veur buraliste, professeur de flûte Cassel et qui eut pour élève Tac Coën. Celui-ci n'aurait donc fait que re prendre le travail de son maître. Les papiers de la famille Marin ayant été détruits Arleux où habitait le père de M. Tison en 1914, nous ne saurons jamais ce que fut l'harmoni sation primitive. Un petit journal, Le Belvéder de Cassel imprimé l'occasion du Carnaval le mardi 23 février 1841, et qui n'eut qu'un seul numéro, publia l'air du Reuze tel que E. de Cousse- macker devait le noter dans ses Chants populaires des Flamands de France en 1857. Si jadis comme il est probable, des parties ont été écrites pour les musi ciens Cassellois, il n'en reste plus trace aujourd'hui. Les instrumentistes jouent d'instinct l'air qu'ils ont appris dès leur tendre enfance, et dans lequel ils in troduisent parfois des accompagne ments bien fantaisistes. Une grande maison parisienne d'é ditions phonographiques qui s'est inté ressée au folklore des provinces fran çaises et nous a donné dans cet ordre Le bilan de 1934 LES TOURISTES ONT APPORTE 150 MILLIONS DE FRANCS EN BELGIQUE Avec un peu plus de crédit pour la propagande, ce chiffre devrait être quintuplé en 1935. Nous avons toujours insisté vive ment pour que le Gouvernement, les administrations, les villes, les hôte liers, le public comprennent que le Tourisme est devenu une de nos gran des industries la quatrième, affir mait encore l'autre jour M. Duchaine, président du Touring Club de Belgi que. Il faut d'autant plus l'encourager que cette industrie est celle qui, en ces temps difficiles, marche le mieux et fait entrer beaucoup d'argent dans le pays, du bel argent frais, et que nous en avons grandement besoin. Nous pouvons en donner des preu ves manifestes, grâce une statistique très véridique portant sur 1934. Cette statistique concerne la période nettement touristique de l'année, c'est- à-dire allant du 1 5 mai au 30 septem bre. Elle ne comprend que le nombre de Touristes étrangers ayant logé dans les localités belges de tourisme ou de vil légiature pendant cette période, et ne tient donc aucun compte de tous ceux de nos visiteurs qui sont entrés ou res- sortis le même jour par le rail ou par la route. Le tableau établi par le ministère de l'Intérieur indique que 138.739 tou ristes dont la nationalité est indiquée, ont passé en Belgique un total de 552.931 nuits. Il faut y ajouter 87.222 touristes dont la nationalité n'est pas renseignée, pour un total de 436.110 nuits. Le total général est donc de 225.961 touristes étrangers ayant passé 989.041 nuits, en 1934, en Belgique. L'apport touristique en 1934 a été de 21.912 de plus qu'en 1933, avec une augmentation de 169.668 nuits. Ce résultat est certainement dû aux efforts persévérants et intelligents de (Suite sous la 4me colonne) par M. Fernand BAUDHUIN, Professeur l'Université de Louvain d'idées de bien jolies choses, a enré- gistré l'air du Reuze. L'orchestration a été mise au point. Un artiste originaire du pays a inter calé en guise de refrains chantés quel ques-uns des couplets flamands. Les disques sont en vente dans la région depuis quelques mois. Ils sont appelés avoir un gros succès non seulement près de nos populations fla mandes pour lesquelles l'air du Reuze est un air national, comparable ce que peut être Le Petit Quinquin pour les Lillois, mais aussi près des nombreux touristes qui viennent Cas sel le lundi de Pâques et qui seront heureux d'entendre chez eux l'air en diablé aux sons duquel ils ont dansé autour du géant cassellois. A. BIEBUYCK. Nous avons jadis tenté d'estimer le montant que le peuple belge dépen sait pour son luxe. Certains éléments nécesaires la refonte de cette éva luation nous manquent en ce moment, de sorte que nous devons nous borner provisoirement un travail partiel. Nous croyons cependant que cette étu de présente un intérêt suffisant, si on la fait porter sur un certain nombre d'années. On peut ainsi faire quelque» observations sur les effets de la dimi nution des revenus et de l'alourdisse ment de la fiscalité. Voici tout d'abord la taxe sur les USEZ DANS LE SUD Page 2 Congrès de la Centrale poli tique de Jeunesse. La Toison d'or et la Maison de Bourgogne. Page 3 Chronique aéronautique. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5-6-7-10-11-12 Chroni ques de la région. Pages 8 et 9 Pour la femme. Page 13 Aux habitants de la Flandre Occidentale. Page 14 Progr. choisis de T. S. F. Page 15 Chronique horticole. Suite chronique locale. Feuilleton. Page 16 Chronique sportive. An nonces notariales. l'Office Belgo-Luxembourgeois que préside le colonel Pulinx. En évaluant 150 francs la dépen se journalière effectuée par un touriste qui loge, nous pouvons estimer que la somme de 150 millions de francs a été dépensée cette année en Belgique par les touristes étrangers. Quelques chiffres au point de vue de la nationalité des tourites intéres seront certainement. 11 nous est arrivé, entre autres: 11.631 Allemands, 44.646 Français, 17.334 Anglais, 45.409 Hollandais, 388 Américains, 2.802 Italiens, 1.944 Autrichiens, 4.399 Suédois et Norvégiens, 1.068 Espagnols, 1.440 Danois, 2.088 Lu xembourgeois, 1.353 Tchécoslovaque» et 802 Russes. C'est déjà très bien, mais nous es comptons beaucoup plus naturelle ment en 1935. année de l'Exposition de Bruxelles. Du reste, un très grand effort a été fait déjà par l'Office tou ristique, grâce un subside gouverne mental un peu plus considérable, mais que, pour notre part, nous jugeons en core insuffisant. Il faut beaucoup de temps pour per suader les villes, syndicats et hôteliers de leur intérêt. Et cependant, quelle occasion plu» belle se présentera jamais d'attirer les touristes en Belgique, que celle qui s'offre cette année. C. B. (de l'Indépendance).

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 1