BILLET DE BRUXELLES.
Onde Bep.
de Steenstraete l'héroïque résistance de
Dixmude, et sur la Grand'Place de cette
ville, nous avons le monument au Géné
ral Baron Jacques et c'est Wulpen, c'est
Saint-Georges et c'est Houthulst c'est
Merckem et c'est Lombaertzijde ce furent
là autant de faits héroïques qu'il convient
de commémorer par des monuments ou des
vestiges de la guerre. Ce sont des faits qu'il
convient de commémorer sur place, et il
serait absurde de mettre dans un autre sec
teur le monument qui doit en être le té
moignage auprès des générations futures.
Le Roi Albert, s'il fallait cependant com
mettre l'erreur de simer géographiquement
son offrande l'esprit de la Patrie, de
vrait avoir son monument Ypres Est-ce
cause d'un fait d'armes spécial d'une
division belge Ypres Ce n'est
pas cela qui entre en question quand
il s'agit d'élever pareil monument. C'est
un monument ce Roi-Chevalier qui, par
l'attitude qu'il a prise au début de la guerre,
a marqué définitivement la cause des Alliés
de sa signification véritable la cause du
DROIT et de l'HONNEUR.
Albert 1er a défendu, en même temps
ue le territoire de son pays, des principes
e civilisation, des valeurs spirituelles au
nom desquels les autres peuples se son:
rangés auprès de notre Drapeau. Les An
ciens Combattants ne veulent certainement
pas rendre au Roi le simple hommage que
rendraient des soldats un général. Ce
n'est pas le fait constitutionnel que le Roi
est, en temps de guerre, le commandant en
chef de l'armée, et que Sa Majesté Albert
1er s'est parfaitement acquitté de cette mis
sion, qui exige un monument de reconnais
sance. Ce monument-là de reconnaissance et
d'affection, ce souvenir de la fraternité d'ar
mes, de la sollicitude du Roi pour ses sol
dats, de la vie en commun sur le lambeau
de territoire, ce monument-là existe sous
une forme multiple dans le cœur de chaque
ancien combattant.
Ce pourquoi il faut un monument, c'est
pour rappeler, par un geste de reconnais
sance de l'armée tout entière, celle de Liège
et de Namur, celle d'Anvers, celle de l'Yser,
celle de la Colonie, que le Roi a représenté
la Nation en défendant l'Indépendance et
l'honneur de son Royaume. Pas pas, des
Marches de l'Est jusqu'au Littoral, de la
Meuse l'Escaut et de l'Escaut lYser.
Que le roi, défendant pas pas ce terri
toire, a laissé aux Alliés le temps de nous
envoyer les renforts nécessaires, et qu'ainsi
la Bataille d'Ypres, qui est la Bataille du
Roi Albert, a trouvé unis Anglais, Fran
çais et Belges, pour barrer la route l'en
vahisseur.
Ypres, c'était la clef de Calais. Ypres,
c'était l'achèvement de la conquête de la
Belgique. L'empereur d'Allemagne s'apprê
tait déjà se faire couronner roi des Bel
ges dans les Halles d'Ypres. On imprimait
déjà des cartes postales officielles du Reich
sur lesquelles on voyait l'aigle germanique
tenant dans ses serres l'écussion de la Bel-
gique.
L'ancienne place forte de Vauban était
la dernière citadelle de la Patrie. Ypres de
venait, pour le Roi Albert, la ville dont
la chute signifiait la perte de son Royaume.
La Bataille d'Ypres était la Bataille du Roi,
et si, malgré les efforts héroïques de l'Ar
mée Belge sur l'Yser, Ypres avait succombé,
le saillant tout entier aurait été enfoncé par
l'envahisseur, notre Armée toute entière
était tournée, débordée, prisonnière. Pour
défendre Calais, les Français étaient forcés
de tendre les inondations et de couper ainsi
toute retraite nos troupes.
S'il fallait pour rendre hommage au Roi
Albert, donner un emplacement déterminé,
un lieu Stratégique et historique qui puisse
le mieux traduire la signification de son
attitude au cours de la guerre, c'est Ypres
qu'il faudrait élever Ce monument des an
ciens combattants belges, de tous les anciens
combattants de la grande guerre notre sou
verain. Car c'est bien un monument au Roi,
la gloire du Roi que l'on souhaite ériger.
Ce monument au Roi Albert doit se trou
ver dans une ville d'accès facile et fréquem
ment visitée par les étrangers. C'est un point
sur lequel nous insistons. Il ne suffit pas
l'édifier un monument au pied duquel les
anciens combattants belges se rendront de
temps autre en pèlerinage. La figure du
Roi Albert a trop de grandeur pour que les
anciens combattants désirent la réduire
cet hommage, certes très émouvant, mais
dont la portée n'atteint pas l'étendue du
rôle joué par le Roi dans la guerre au
point de vue international.
Permettez-moi de dire qu'il ne peut être
question d'un monument intime des an
ciens combattants au Roi Albert. C'est un
monument national, et qui doit servir la
cause de la Belgique. En honorant le Roi
Albert, c'est la Belgique qui toute entière
se montre digne de son grand souverain.
Non pas seulement digne par satisfaction
d'amour-propre, mais vis-à-vis du monde en
tier, en revendiquant le droit d'affirmer que
si le Roi fut le symbole des vertus cheva
leresques, son peuple comprit l'élévation des
pensées royales et l'exemple de ses vertus.
Cette union spirituelle a été vraie pendant
la guerre, sous le commandement du Roi,
et reste vraie dans la mémoire fidèle de
ses sujets, le Roi étant mort.
Les invalides et anciens combattants de
Belgique ont le droit d'élever un monu
ment au Roi, qui soit en même temps l'af
firmation de ce que la Nation a compris
le geste du 4 août, et que c'est en pleine
conscience de l'accomplissement de son de
voir au'elle a répondu l'ar>pel de son
chef. Pareille affirmation, pareil cri de lé
gitime fierté, ne peut être lancé en un en
droit secret. Il nous faut un lieu connu du
monde entier pour traduire ce sentiment.
Dans la plaine de l'Yser. d'ici vingt ans.
qui irait encore au pied du monument au
Roi, si ce n'est ses vieux serviteurs chargés
d'ans, et le cœur débordant d'amertume de
voir la gloire du Roi perdue dans une
prairie.
Même tristesse s'il fallait mettre cette sta
tue dans quelque village de cette plaine.
Quant au littoral, nous estimons que la
haute signification de ce monument et tout
ce que l'on connaît du caractère du Roi,
ne s'accordant pas du tout avec... la psy
chologie balnéaire. Nous n'insistons pas.
Il faut planter le monument un carre
four des peuples, un endroit qui devienne
de plus en plus le Pèlerinage de la Guerre.
Il n'y a qu'une ville qui puisse reven
diquer la lourde mission d'être la respec
tueuse, vigilante et enthousiaste gardienne
du Monument au Roi Albert Ypres
Ypres en Belgique, Verdun en France,
puissance évocatrice des noms. Puissance in
comparable et dont il faut utiliser toute la
valeur. Ces deux noms sont connus par tous
les habitants des peuples civilisés. Quand
on songe ce que représente dans le monde
l'empire britannique quand on se rend
compte que dans cet empire immense le
mot d'Ypres équivaut terre sacrée
qu'à côté de Verdun, il n'est pas dans l'his
toire de la guerre un seul nom dont la
signification soit plus universellement em
preinte de grandeur quand on sait le res
pect que tous les peuples ressentent en pro
nonçant ce nom qui sort déjà de l'Histoire
pour entrer dans la Légende, ne serait-ce
pas une irréparable erreur que de dissocier
dans l'avenir les deux éléments de l'épo
pée le Chef et la Cité.
Les anciens combattants de Belgique qui
veulent ce monument la gloire du Roi,
feront œuvre séculaire en unissant jamais
dans la pierre et le bronze Albert 1er et
Ypres.
Chaque année, de tous les pays d'Europe
des milliers de visiteurs passent par Ypres.
Ils s'arrêtent Ypres. Faut-il évoquer le
souvenir de Waterloo Un siècle après
cette bataille, les étrangers venaient encore
chaque année en grand nombre parcourir
le champ de bataille et visiter la butte.
Les Anglais, plus fidèles que les autres peu
ples au culte du souvenir, venaient les plus
nombreux. Et qu'était-ce le champ de ba
taille de Waterloo 1 côté des deux cents
cimetières de la région d'Ypres Croyez-
vous que les Anglais qui, plus tard, vien
dront Ypres, après avoir été la Porte
de Menin et avoir visité le cimetière oô
repose on des leurs, croyez-vous que les
étrangers du monde entier prendront en
suite un train ou un autobus pour rendre
hommage au monument du Roi Albert
situé une ou deux heures d'Ypres Eri
gez ce monument Ypres, et tous ceux
qui viendront en ce haut lieu de la guerre
rendront hommage au Roi Albert, et ren
trant chez eux, et dans toutes les parties
de l'empire britannique, associeront le Rci
et la Nation au sacrifice anglais.
Que le monument soit dans la plaine,
dans un village ou au littoral, pour les
Belges il restera, certes, un objet de véné
ration, mais les générations futures des pè
lerins étrangers, avec l'oubli du temps, ces
seront de comprendre la grandeur de no
tre Roi et le sacrifice de la Nation.
Tandis qu'à Ypres nous proposons la fi
gure du Roi Albert au monde entier.
Un monument d'ailleurs, doit être lié
la vie d'une cité. Ypres a été rasée par la
mitraille. Ypres est la ville martyre et la
ville ressuscitée. N'est-ce pas l'ambiance par
faite pour le monument au Roi Albert
C'est un nom tout entier de signification
et c'est aussi l'affirmation qu'aucune adver
sité ne parvient abattre le courage tenace
des Belges.
Mais c'est plus encore, et nous vous de
mandons de vous attarder cette idée
Ypres est une ville historique. Tout au
long du champ de bataille, il n'est point
d'autre ville qui traduise d'une façon com
plète et mieux notre histoire nationale, et
toutes les vertus d'initiative, de tradition et
de liberté de notre peuple. Ces une cité
qui a une âme et c'est cette âme qui veil
lera auprès du Monument du Roi, qui entre
tiendra le respect, qui demeurera fidèle
ment la gardienne de son Souvenir.
Il y a une ambiance, une atmosphère, une
tradition qui permettront d'entourer le Sou
venir du Roi de toute l'affection laquelle
il a droit.
A Ypres, le Monument au Roi Albert
sera l'objet «de la vénération du monde et
reliera l'Epopée de la Guerre l'Histoire
de la Flandre.
Pour terminer il nous reste donner un
argument décisif. Nous possédons Ypres
un endroit unique pour ériger le Monu
ment au Roi LES REMPARTS DE VAU
BAN. Sans qu'il faille y ajouter quelque
chose, les remparts sont déjà en eux-mêmes
un monument. Avant guerre, les remparts
d'Ypres attiraient les étrangers et leur pro
menade était connue. Mais c'est surtout
comme site de guerre qu'ils retiennent l'at
tention. Ces murs contre lesquels l'artillerie
ennemie s'est acharnée pendant quatre ans
sans parvenir les démolir, qui portent
toutes les plaies de la guerre et restent
malgré tout les témoins séculaires de notre
Histoire, ces murs des remparts d'Ypres ont
pris une signification émouvante. C'est, de
tout le pays, le plus beau souvenir de la
guerre. Plus particulièrement, peut-être,
ce coin des remparts près de la Porte de
Lille. D'un côté la route de Lille et
la vue sur le Kemme!, la troi
sième bataille d'Ypres, et de l'autre côté,
la perspective vers la Porte de Menin. N'est-
ce pas la construction même qui symbolise
ici la résistance l'envahisseur
Erigez sur ces remparts une grande co
lonne, une tour. Au haut de cette tour,
une statue du Roi, au pied de laquelle une
table d'orientation donnant tout le front,
de la Mer au Kemmel. Cette statue, qui
se refléterait dans l'eau des remparts, serait
éclairée la nuit et dominerait la cité. Plus
aucun pèlerin de la guerre n'irait la
Porte de Menin sans parcourir les rem
parts et rendre hommage au Roi des Bel
ges. Le site paraît être providentiellement
conçu pour y placer ce Monument. Devant
les remparts, une prairie qui appartient aux
Domaines, et sur laquelle on pourrait met
tre une servitude interdisant de construire.
Dans cette prairie, se grouperaient chaque
année les milliers d'ancieos combattants qui
assisteraient aux manifestations patriotiques
en hommage au Roi Albert. Dites-le fran
chement, n'est-ce pas le cadre que le Roi
aurait lui-même choisi Face la plaine,
l'immense plaine des Flandres er adossé
h Gté.
Le Monument serait concu de façon
ce que sa plateforme soit visible de route
la plaine. Ma<s. et ceci est orA-ipii* sous
le Monument. tTOïTS anrfone yyn*»
utilisation t.,- -.,tv
d'honneur, au niveau de la rue. Dans cette
grande salle, ne pourrait-on pas ranger les
plus beaux souvenirs de la guerre, les dra
peaux de tous les anciens régiments Ne
serait-ce pas là que l'on déposerait, au pied
d'un cénotaphe, le signe de l'hommage des
pèlerins, les plaques de bronze, les palmes
et gerbes de fleurs Songez au tombeau
de Napoléon aux Invalides. Dans le calme
grandiose et émouvant de cette Salle au
Roi, on garderait pendant des siècles le
souvenir de la Grande Epopée.
Ei si par la suite les divisions ou les
régiments avaient l'intention d'installer des-
musées de souvenirs ou des chapelles corn-
mémoratives, il suffirait de continuer le
monument en utilisant toute l'étendue des
remparts et des casemates. Ce serait une
œuvre très grandiose et qui, par sa con
ception même, permettrait, avec le temps»
d'acquérir toujours une ampleur plus grande.
Et pareil monument aurait, de par l'His
toire, de par le Site et de par son Sym
bolisme, une majesté simple et poignante
que nul autre ne parviendrait égaler.
II aurait le caractère voulu, ce caractère si
conforme la personne du Roi défunt
Ce monument ne paraîtrait ni convention
nel... ni artificiel.
Sur les parois des hauts murs extérieurs,
du côté de la rue, on pourrait écrire dans-
la pierre les paroles les plus marquantes
et les pensées les plus élevées du Roi. Cet
ensemble serait un témoigage de l'affec
tion des anciens combattants et du peuple-
belge tout entier pour leur glorieux Souve
rain. Et pour les étrangers ce serait,
l'égard d'un peuple qui honore avec autant
de grandeur et de dignité la mémoire de^
son grand Chef, l'objet d'un profond res
pect et d'une vive admiration pour notre
sens national.
Nous espérons que, très objectivement»
tous les anciens combattants voudront bien
réfléchir longuement la beauté de l'Œuvre
que nous leur proposons, pour contribuer
ce que vivent respectés, la Belgique er
ses Rois.
Au nom des Invalides et Anciens Com
battants de la ville d'Ypres
Pour le Comité d'Entente
Le Vice-Président Georges VAN HEC-
KE, Président de la F. N. C Le Prési
dent Isaï GRUWEZ, Président de la
F. N. I. Le Trésorier, Ernest IWEINS-
d'EECKHOUTTE, Président des V. G.
Le Secrétaire Charles DE DULLE, Dé
légué des Fraternelles.
Depuis des semaines tout Bruxelles;
se dirige le dimanche vers la future-
exposition. Cettte curiosité est précoce
je n'y cède pas et ne compte y céder
que quelques semaines après l'ouver
ture officielle. Vous savez comme moi
qu'une exposition n'est jamais prête
quand on l'inaugure' alors pourquoi
se presser Mieux vaut voir tout ce
la bien en ordre, bien en état ce qui
n'est pas encore le cas. Les grandes
pièces montées sont sorties de terre
dit-on, mais il reste encore beaucoup
faire et les petits pavillons doivent
encore pousser en une nuit, comme les
champignons. Donc ne nous pressons
pas nous avons tout l'été pour nous
fatiguer là-bas en admirant les belles
choses qu'on nous promet Nous irons
boire notre gueuze dans le vieux
Bruxelles si artistiquement reconstitué,
et dire nos prières dans l'Eglise de h»
Vie Catholique, mais je vous assure,
patientons que tout soit bien fini, ne
suivons pas les foules qui piétinent dans
les chemins boueux et peine tracés,
sachons atttendre comme le vrai gour
met qui dédaigne les primeurs sans
goût pour déguster les bonnes choses
en pleine maturité.