Eugénie MET CHRONIQUE AGRICOLE CHRONIQUE HORTICOLE LE SUD LES GRANDS TRAVAUX DE PRINTEMPS. Soins d'entretien aux céréales L'hiver doux et pluvieux qui se prolonge d'ailleurs trop au gré des agriculteurs a rendu et rend encore assez difficiles l'exé cution des travaux. La plupart des labours pour les céréales printanières et pour les légumineuses granifères ont cependant pu dtre exécutés tôt et dans d'excellentes con ditions. Dès que le temps redeviendra fa vorable et que les terres labourées en au tomne ou pendant l'hiver même se seront assez ressuyées, il importera de faire dili gence. Il faut confier au plus tôt au sol, bien préparé et fertilisé rationnellement, les semences de céréales de printemps et de légumineuses cultivées pour les graines, telles par exemple la féverole et le pois, voire la vesce. Nous croyons utile de rappeler les dis tances d'écartement adopter. 1° Pour les céréales de printemps 0,20 m. 0,25 m. entre les lignes. 2° Pour les féveroles 0.30 0.40 m. La même distance est applicable au pois et la vesce éventuellement. Puis viendra le moment de songer aux travaux d'entretien pour les céréales d'au tomne. Les céréales d'automne. La plupart des emblavements d'automne atteignent un développement extraordinaire et exagéré, si nous considérons l'époque. Cest dire que la verse est craindre. Il y a donc lieu de prendre les devants en vue d'empêcher un développement excessif des tiges. Il est certain que les semailles grand écartement constituent un sérieux palliatif contre la verse tiges plus grosses, pied plus résistant, interlignes livrant passage l'air sont autant de faneurs qui intervien nent heureusement. Les parcelles d'automne qui réclament l'épandage en couverture d'engrais azotés actifs pour réveiller la végétation, plutôt trop forte quasi partout, seront relative ment rares. Nous laissons ce point au ju gement des praticiens. Mais comment retarder la végétation trop luxuriante. Il existe différents moyens. Mentionnons d'abord les roulages très éner giques faits au Croskill par exemple. La blessure des tiges ainsi provoquée amène on afflux de sève l'endroit atteint. L'é- longation est entravée, retardée si l'on veut, les souches s'épaississent et leur rusticité augmente. Nous avons rencontré au cours de nos dernières excursions et visites, de nombreu ses parcelles de blé et d'escourgeon où cette méthode sera insuffisante notre avis. Elle devra être complétée par de vigoureux her sages afin de supprimer une partie des plantules. Même en certains endroits où les semis sont faits vingt ou vingt centi mètres de distance, il sera absolument né cessaire de herser en travers des lignes pour supprimer une partie de la végétation. Binages. Entretemps, les binages, multi pliés autant que possible, seront appliqués la dernière façon peut consister en un léger buttage des lignes, grâce l'inclinaison voulue donnée aux cœurs de la bineuse. En effet, les houes attelées modernes per mettent la réalisation immédiate de la chose il suffit d'agir sur un levier ou sur un dispositif similaire pour donner la fois tous les organes travaillants une in clinaison identique. Edmage. Certains iront sans doute plus loin et auront recours l'écrémage des cé réales. Cette opération peu connue chez nous vaut d'être tentée là où les récoltes, malgré les soins d'entretien décrits ci-des sus, seront jugées trop avancées. L'écimage ou suppression de l'extrémité des tiges, sans détruire l'épi dans la gaine bien entendu, a pour but de remédier une trop grande exubérance de végétation printanière et par conséquent, en réalité, de prévenir la verse. Il existe actuellement des écimeuses de modèles différents. La plus pratique nous paraît celle possédant comme pièce travail lante une scie longitudinale semblable une lame de faucheuse, mais surélevé, et dont la position en hauteur est d'ailleurs réglable par un simple levier. Le bâti est comparable celui d'un râteau cheval et est également pourvu d'un siège pour le conducteur. Nous croyons savoir que certains agri culteurs belges se proposent d'utiliser un appareil analogue cette année, si toutefois ils jurent la chose nécessaire au moment voulu. Louis DELMEE. (Suite la semaine prochaine). EST LE JOURNAL DE TOUTE LA RÉGION LE CHAMPIGNON COMESTIBLE (Suite) Sortes de meules Pour les champignons, on emploie d'or dinaire ces trois sortes de meules a) meules en acôts 0,50 x 0,50 x X b) meules en dos d'âne 0,60 x 0,50 x X c) meules en baquets, en cuvelles, en caisses, etc. Montage des meules Le fumier bien préparé est placé par couches successives et tassé fortement avec les pieds et les mains. Lorsque la meule est hauteur, on la peigne pour enlever les menus de paille et lui donner un aspect régulier. Ensuite, on l'égalise en tassant avec la pelle. On sonde la meule avec thermomètre dans un piquet creux. On pare au coup de feu en perforant la meule avec une barre de fer ces trous permettent l'excès de chaleur, de s'échapper. Le lardage ou mise du blanc C'est une opération qui consiste placer dans la couche, en lignes régulières, de petits morceaux de Mycélium de 5 6 cm. de large, sur 7 8 de long et 2 3 d'é paisseur. En acôts, on place 3 lignes En adas, on place 4 lignes. Pour les bacs et caisses, cela dépend de la grandeur. Quand peut-on larder Généralement 8 10 jours après le mon tage des meules, quand le thermomètre marque 20 22°. Remarque On peut faire revivre le mycélium avant de pratiquer le lardage. Le goptage des meules C'est une opération qui consiste revê tir la surface de la meule, de 1 cm. de sable jaune ou de plâtras de démolition, pulvérisé et additionné de y4 de terreau. Avant de faire cette opération, on tasse les meules la pelle. Si elles sont trop sè ches, on arrose légèrement avec de l'eau plus 2 3 grammes de salpêtre par litre. Cette opération se commence par le bas de la meule et le sable se tasse avec une pelle en bois ou la main on tasse de nouveau la pelle pour niveler la surface de la meule et 3 ou 4 jours après, on tasse de nouveau davantage. Après, il faut entretenir l'humidité par des bassinages répétés. Les champignons apparaissent 1 mois 1 mois et demi après. La récolte Elle se fait au fur et mesure de leur croissance. On cueille avant que la pelli cule ne se déchire et ne se sépare du cha peau. C'est le matin qu'on fait généralement la cueillette. On utilise pour cela deux pa niers. Le premier sera rempli de terre gobeter et le 2e pour recevoir les champi gnons. La cueillette débute par une torsion et se continue par une traction, c'est-à-dire en tournant le champignon et ensuite en le tirant, sans arracher les jeunes qui se dé veloppent au pied. La cueillette dure deux trois mois. Le rendement Il est de 3 4 kilos au mètre courant de meule. On les expédie aux Halles, dans des paniers de 10 15 kilos. Pour en avoir toute l'année, on fermera 4 séries de meules 3 mois d'intervalle. Pour conser ver les champignons, soit par suite qu'on n'a pas la quantité suffisante pour se ren dre au marché, soit pour en prolonger l'utilisation, on les place dans une cave fraîche. Ja. V. LES TRAVAUX DE CULTURE du MOIS D'AVRIL (Suite) Seconde quinzaine Pendant les très bonnes journées, on peut enlever complètement les châssis qui abri tent les plantes les moins délicates, telles que laitues, poireaux, céleris, etc. Dans les aspergeries, on buttera les as perges. On fera encore des semis de cres son, d epinard et des radis mi-ombre. On continuera semer des laitues, des pois et des choux. Les cornichons et le pour pier pourront aussi déjà être semés. Vers la fin du mois, on plantera les céleris, les laitues, choux-fleurs. Les fraisiers seront nettoyés complètement pour la fin du mois et entre les lignes, on pourra donner un arrosage l'engrais liquide. On binera éga lement entre l'oseille et on l'arrosera afin d'activer la végétation. Les tomates semées en février-mars, pourront être rempotés afin d'être prêts pour la plantation du mois de mai. Ja. V. o Aux prix actuels des SELS DE PO TASSE, pas un seul hectare de terre ne peut rester sans fumure POTASSIQUE. o Le malade. J'espère, docteur que vous me ferez une diminution. C'est moi qui ai amené la grippe dans le quartier. No 65. par HONORE DE BALZAC Les noms de des Grassins et de Félix Grandet de Saumur y étaient connus, et y jouissaient de l'estime accordée aux célébrités financières qui s'appuient sur d'immenses propriétés territoriales libres d'hypothèques. L'arrivée du ban quier de Saumur, chargé, disait-on, de liquider par honneur la maison Gran det de Paris, suffit donc pour épar gner l'ombre du négociant la honte des protêts. La levée des scellés se fit en présence des créanciers, et le no taire de la famille se mit procéder ré gulièrement l'inventaire de la suc cession. Bientôt des Grassins réunit les créanciers, qui, d'une voix unanime, élurent pour liquidateur le banquier de Saumur, conjointement avec François Keller, chef d'une riche maison, l'un des principaux intéressés et leur confiè rent tous les pouvoirs nécessaires pour sauver la fois l'honneur de la famille «t des créances. Le crédit du Grandet de Saumur, l'espérance qu'il répandit au cœur des créanciers par l'organe de cœur des créanciers par l'organe de des Grassins, facilitèrent les transac tions il ne se rencontra pas un seul récalcitrant parmi les créanciers. Per sonne ne pensait passer sa créance au compte de Profits et Pertes, et cha cun se disait Grandet de Saumur payera l Six mois s'écoulèrent. Les Pa risiens avaient remboursé les effets en circulation et les conservaient au fond de leurs portefeuilles. Premier résultat que voulait obtenir le tonnelier. Neuf mois après la première assemblée, les deux liquidateurs distribuèrent qua rante-sept pour cent chaque créan cier. Cette somme fut produite par la vente des valeurs, possessions, biens et choses généralement quelconques ap partenant feu Guillaume Grandet, et qui fut faite avec une fidélité scrupu leuse. La plus exacte probité présidait cette liquidation. Les créanciers se plurent reconnaître l'admirable et incontestable honneur des Grandet. Quand ces louanges eurent circulé con venablement, les créanciers deman dèrent le reste de leur argent. Il leur fallut écrire une lettre collective Grandet. Nous y voilà, dit l'ancien ton nelier en jetant la lettre au feu pa tience, mes petits amis. En réponse aux propositions conte nues dans cettre lettre, Grandet de Sau mur demanda le dépôt chez un no taire de tous les titres de créance exis tants contre la succession de son frère, en les accompagnant d'une quittance des payements déjà faits, sous pré texte d'apurer les comptes, et de cor rectement établir l'état de la succes sion. Ce dépôt souleva mille difficul tés. Généralement, le créancier est une sorte de maniaque. Aujourd'hui prêt conclure, demain il veut tout mettre feu et sang plus tard il se fait ultra-débonnaire. Aujourd'hui sa fem me est de bonne humeur, son petit dernier a fait ses dents, tout va bien au logis, il ne veut pas perdre un sou demain, il pleut, il ne peut pas sortir, il est mélancolique, il dit oui toutes les propositions qui peuvent terminer une affaire le surlendemain, il lui faut des garanties la fin du mois, il prétend vous exécuter, le bourreau I Le créancier ressemble ce moineau franc la queue duquel on engage les petits enfants tâcher le poser un grain de sel mais le créancier rétor que cette image contre sa créance, de laquelle il ne peut rien saisir. Grandet avait observé les variations atmosphé riques des créanciers, et ceux de son frère obéirent tous ses calculs. Les uns se fâchèrent et se refusèrent net au dépôt. Bon ça va bien, disait Grandet en se frottant les mains la lecture des lettres que lui écrivait de» Grassins. Quelques autres ne consenti rent audit dépôt que sous la condition de faire bien constater leurs droits, ne renoncer aucuns, et se réserver même celui de faire déclarer la faillite. Nouvelle correspondance, après la quelle Grandet de Saumur consentit toutes les réserves demandées. Moyen nant cette concession, les créanciers bénins firent entendre raison aux créan ciers durs. Le dépôt eut lieu, non sans quelques plaintes. Ce bonhomme,, dit-on des Grassins, se moque de vous et de nous. Vingt-trois mois après la mort de Guillaume Grandet, beau coup de commerçants, entraînés par le mouvement des affaires de Paris, avaient oublié leurs recouvrement» Grandet, ou n'y pensaient que pour se dire Je commence croire que les quarante-sept pour cent sont tout ce que j» tirerai de cela. (A suivre.)

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 15