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L:
Chronique Aéronautique.
I
I
L'Aviation pour Tous
de M. Goethals. Une dernière ovation
la salue alors que son auto l'emporte
vers Menin où elle va reprendre la
série de ses visites dans les humbles
quartiers. La pluie transforme mainte
nant les chemins en ruelles boueuses.
Mais, la reine Astrid se soucie peu de
la bise qui chasse une pluie glaciale
sur la campagne. Elle refermera même
en riant un parapluie qu'on lui ten
dait et que le vent menaçait de re
tourner.
A peine l'escorte royale est-elle ar
rêtée que l'on voit surgir on ne sait
d'où, hommes, femmes et enfants. C'est
que la Reine descend maintenant dans
les quartiers ouvriers les plus populai
res de la cité. Elle est guidée par le
bourgmestre, M. Debunne, qui l'a sa
luée l'entrée de la ville. Les élèves
des écoles ont eu congé, mais il n'en
est pas un seul qui songerait aller
•courir les champs.
Comme un rendez-vous qu'il ne
faut manquer aucun prix, ils sont tous
alignés le long des rues sous la con
duite de leurs maîtres, la poitrine bar
rée du ruban tricolore et ils s'en don
nent coeur joie pour crier Vive la
Reine
Les stations au pied des blocs cubi
ques des habitations bon marché où
des basses maisonnettes la lisière de
la ville reprennent.Dans le joyeux tu
multe des habitants de ces rues popu
leuses qui n'ont jamais été pareille
fête, la Reine passe avec son gracieux
sourire, semant les plus naïfs mais les
plus touchants commentaires Com
me elle est belle dit l'un, et vrai
ment pas fière approuve un autre.
On n'a vraiment pas peur de lui
parler», affirme une brave femme...
Le franc regard de ses yeux bleus
si profonds, l'attrait de sa naturelle
simplicité ont vraiment fait de la Reine,
l'idole de toute la population fron
tière.
Les familles Libbrechts, D'Hondt,
Victor Lievens, Moonen, René Brayne,
Smet, Florent Vervicke, De Poortère,
dont les foyers s'ornent de nombreux
enfants, ont eu, elles aussi, le récon
fort de la royale présence.
A WERVICQ
Nous voici au cœur de l'après-midi
et, avec le même entrain, la Reine As
trid met pied terre devant les habi
tations où son geste est reçu avec un
rrespect qui tient de la piété. Tantôt
c'est un secours en argent, tantôt c'est
un colis de vêtement, de lainages qui
viennent matérialiser l'inoubliable ap
parition..
M. le bourgmestre Vandecandelaere
vient accomplir auprès de celle dont
Te passage sera inscrit dans les fastes
•<de la commune, la même démarche de
courtoisie que ses collègues des villes
•voisines.
Le premier sourire de la Reine,
Wervicq, sera pour la famille Logie-
'Durnez, qui compte dix enfants. Elle
s'arrête encore chez M. Augustin Ghes-
quière, me de l'Avenir, où elle s'inté
resse au sort des treize enfants. En
suite, chez MM. Paul Deconinck, 60,
rue Pompe Feu, où il y a six enfants
Devos-Van Loo, rue de la Lys, huit
enfants me de Becelaere, chez MM.
Cnockaert, six enfants Du r nez-Ver-
straete, neuf enfants Bourquellion,
huit enfants, où les enfants des fonc
tionnaires communaux offrent des
fleurs Weldeman, cinq enfants, ave
nue du Christ Mme Veuve Dierynck,
qui doit éleveT cinq enfants, 3, rue
Guido Gezelle.
Les mêmes manifestations d'enthou
siasme accueillent partout la Reine qui,
le Musée de guerre du saillant
I ira de l'avant et prêchera toujours la Paix
I (Paroi
Nous avons été heureux de pouvoir expo
ser la Chambre de Commerce d'Y près,
toute l'urgente nécessité qu'il y avait
créer Y près une plaine d'aviation. Ce
n'est pas seulement pour recevoir les étran
gers, mais pour donner la jeunesse l'oc
casion d'entrer dans la voie suivie par la
jeunesse allemande et la jeunesse française.
Nous contribuerons ainsi constituer no
tre équipe belge des navigateurs de l'air.
Le vol voile, première école de l'aviation,
rencontre des partisans enthousiastes. Nous
avons Y près une des conditions essen
tielles du vol voile beaucoup de jours
de vent, et d'un vent assez régulier. Quel
ques collines nous donnent l'occasion de
trouver de bons terrains d'expérience. Met
tons cela l'étude. Et en attendant lisez
cet article sur l'aviation pour tous.
C. v. R.
On assiste, en ce moment, en aviation, si
non absolument une recherche de nou
veaux principes, tout au moins, en ce qui
concerne l'aviation privée, l'aviation' de l'a
mateur, un renouveau des formules. Pen
dant longtemps, l'aviation de sport a cher
ché sa voie, elle ne l'a pas encore trouvée,
c'est entendu, mais on commence voir
plus clair dans les tendances et les nom
breux candidats au vol, qu'avaient jusqu'ici
mw M jLsuicsmaaauumzgiaaBTOMP
attachée au devoir qu'elle remplit, ne
se dérobe pas ces éclats des senti
ments populaires qui la poursuivent
comme une auréole.
Sur la route de Comines, la Reine
reçoit l'hommage du commissaire d'ar
rondissement Clinckemaille, et du
bourgmestre de Comines, M. Dujardin.
A COMINES
Il est près de 1 7 h. et c'est dans
cette dernière commune, en bordure
de la frontière, que la reine Astrid ter
mine sa tournée de bonté
Après s'être assise au foyer des
époux Cnockaert, 210, rue de Wer
vicq Georges Braum, 146, rue de
Wervicq, et Dubois, rue Neuve, la gra
cieuse Souveraine témoigna le désir
d'aller s'agenouiller devant l'autel de
l'église Saint-Chrysole.
Avec quelques rares personnes de sa
suite, nous avons accompagné la Reine
l'église...
Si belle et si simple, elle semblait
une vivante réplique de ces personna
ges qui s'animent dans les vitraux lors-
qu'y joue la caresse changeante des
rayons du soleil...
Ce snot encore des foyers où la mi
sère s'est installée, qui vont avoir les
dernières paroles de réconfort que pro
noncera aujourd'hui la Reine des Bel
ges chez MM. Pitteloen, 8, rue du
Canon Rogge, rue d'Houthem De-
leu, cité des Jardins Grison, hameau
de Ten-Brielen et ce sont les enfants
de ces modestes demeures qui rece
vront les dernières caresses que la
Reine distribuera avant de les réserver
tout l'heure ses propres enfants
Bruxelles.
Il est 18 heures. Les voitures ont
regagné Courtrai d'où la Reine se di
rigera sur Bruxelles.
Que de bonheur elle a répandu en
ces quelques heures que de douces
émotions elle a fait naître et, de Cour
trai Comines, que de foyers, hier
soir, où les enfants s'endormirent en
rêvant d'un ange qui avait le visage fin
et les yeux bleus et qu'une auto ta
pissée de fleurs a ravi l'enchante-
indit
tenu écartés les hauts prix de l'aviation de
tourisme, se prennent, enfin, espérer.
C'est dessein que nous employons, pour
les opposer, les expressions d'aviation pri
vée ou de tourisme et d'c aviation de l'a
mateur ou de sport Qu'on veuille bien
toutefois ne point entendre cette dernière
expression dans le sens qu'on lui donne
lorsqu'il s'agit d'automobile, où elle dési
gne, plus spécialement, le bolide pétaradant
et astucieusement carrossé du jeune fou. En
aviation, l'amateur a des goûts plus mo
destes, il veut voler, mais il veut le faire
au moindre prix. Comme les constructeurs,
occupés ailleurs ou que cette fabrication ex
poserait trop de risques, n'ont, jusqu'ici,
guère fait d'effort pour leur donner la ma
chine susceptible de satisfaire leur rêve, ils
ont entrepris de se la donner eux-mêmes et
c'est ainsi qu'on assiste, en ce moment,
un retour de l'aéronautique, d'une partie
de l'aéronautique, celle qui, du point de
vue masse, est la plus intéressante, aux con
ditions de sa naissance.
Retour au berceau
Les premières réalisations, les premiers
succès de l'aviation, ne furent pas dus
des bureaux d'étude puissamment outillés,
mais aux recherches personnelles de quel
ques passionnés, ingénieurs, mécaniciens,
voire simples bricoleurs Ader, qui vit trop
tôt la première machine qui ait volé, et dont
on se désintéressa Santos Dumont Wright,
Blériot, Voisin, Farman, qui, presque simul
tanément, de part et d'autre de l'Atlan
tique, s'efforcèrent d'établir une machine
volante et réussirent l'arracher au sol.
Tout était empirique dans ces premiers
appareils, les uns étaient monoplans, les
autres biplans. Les uns avaient les gouver
nes l'avant, les autres l'arrière. Les
cellules, presque toutes, avaient d'abord été
essayées en planeur et c'est avec des puis
sances de 14 35 CV qu'elles réalisèrent
leurs premiers vols et leurs premières per
formances c'est avec 16 CV que Wilbur
Wright effectua son fameux vol de 67- km.
au cap d'Auveurs en 1908 et c'est avec
35 CV que Blériot traversa la Manche.
On revoit en ce moment de semblables
efforts, qui, du reste, avaient déjà fleuri,
en 1923-24-25 l'époque de la naissance
du vol voile, des meeting de Vauville
et de l'emballement pour ce qu'on appela,
alors, la motocyclette de l'air c'est-à-
dire l'appareil faible puissance. Ce fut le
moment où la Belgique, par les records des
Massaux, des Simonet et des Damblon,
tenant l'air sur des planeurs de construc
tion belge, respectivement pendant 9 h. 55,
10 h. 20 et 10 h. 47 placèrent notre pays
en tête du palmarès mondial du Vol Sans
Moteur. Ce fut l'époque aussi où Wouters
et Van Opstael, montant des appareils éga
lement de constructions belge, enlevaient
une partie des prix les plus importants
dans ce qu'on nommait alors les compéti
tions de moto-aviettes
Planeurs moteurs
Aujourd'hui, le type de ces derniers ap
pareils revient en vogue sous le nom de
moto-planeurs. Il eut un moment de grand
succès en Angleterre où il prit le départ,
mais on peut dire que c'est grâce des
Belges, principalement la Section gan
toise de vol sans moteur qu'on doit le ne-
gain de faveur que rencontre, actuellement,
cette formule.
La jeunesse veut des ailes. Seule l'avia
tion de faible puissance, le moteur de 12
ou 25 CV placé sur un planeur rustique
peut les lui donner. Aussi, lorsque l'an
dernier, les pilotes du Club de Gand se
rendirent des meetings en France, leurs
démonstrations soulevèrent un véritable em
ballement. Elles faisaient entrevoir la possi
bilité, qui fut du reste prouvée par la suite
de former très bas prix, des pilotes en
partant du vol voile. C'est ainsi qu'on
vit, il y a six mois, des aviateurs n'ayant
jamais fait un vol en double commande,
et ne s'étant formés qu'en pratiquant quel
ques lâchers en planeurs, quelques bonds
et quelques virages, obtenir le brevet offi
ciel qui leur permet désormais de voler li
brement.
Pou du Ciel
Cette formule assure donc le moyen d'in
struire des pilotes qui, dans la suite pour
ront, sans grande difficulté, étant déjà ac
coutumés l'air et aux commandes nor
males, passer sur des appareils toujours
plus importants. Il est curieux qu'elle n'ait
rencontré, en Belgique, qu'un succès bien
inférieur celui de la solution quelque peu
révolutionnaire et moins utile dans ses pos
sibilités d'application ultérieure offerte par
le Pou du Ciel dont nous avons eu
l'occasion de parler au moment du Salon de
Paris et qui provoque, en ce moment, en
Belgique comme en France, un véritable
emballement. Cela vient sans doute de ce
que, dans notre pays, où le vol voile
donnait de si belles promesses, on l'ait
laissé dépérir lentement au moment même
où les Allemands montraient les ressources
qu'ils en avaient pu tirer pour la formation
de l'armée de pilotes que leur donnée
leur politique d'encouragement au sport de
l'air.
Il y a, en ce moment, en construction,
en Belgique, une bonne quinzaine de Pou
du Ciel de même qu'il existe plusieurs
réalisations nouvelles du type moto-planeur
et qui mieux est encore d'appareils répon
dant vraiment la formule aéroplane sus
ceptible d'être équipés d'un moteur de
25 CV construit par une firme belge de
motocyclette et qui vient de passer, avec
succès, les dures épreuves de l'homologation
officielle.
Pour l'Aviation Nouvelle
Et voilà, en Belgique, un mouvement
bien parti pour la réalisation de l'« Avia
tion pour tous Les formules diffèrent
quelque peu, on le voit, mais une même
ardeur, une même foi dans l'avenir des
ailes, anime les tenants de l'une ou l'autre
méthode. Il n'est maintenant que de les
réunir et de leur donner les moyens de
convaincre de nouveaux adeptes.
G1 est ce que fera, pendant les journées
de la Pentecôte, une grande fête qui aura
lieu sur la plaine rouverte l'an dernier
l'aviation de Kiewit-Hasselt. Au cours d'un
week-end aéronautique quoi seront con
viés en plus des amateurs de l'air les par
ticipants d'un rallye auto-moto-vélo, on
pourra, pendant trois jours, voir voler
avions légers, moto-planeurs, Poux du
Ciel venus de tous les coins du pays et
même de l'étranger. On pourra comparer
leurs mérites et les possibilités qu'ils of
frent ceux de plus en plus nombreux
que séduit l'appel des ailes.
Ce sera, dans le cadre charmant de notre
campine, une réalisation nationale qui aura
les plus heureux effets sur le développe
ment de ce que certains nomment I'c Avia
tion Nouvelle et que nous aimons mieux
appeler l'« Aviation pour tous
O. T.
L'aviateur Dieudonné Costes Lille.
Sur l'invitation qui lui a été faite par
l'Association aéronautique du Nord de la
France, le célèbre aviateur Costes, fera une
conférence samedi 13 avril 20 h. 30,
dans la salle de la Société Industrielle, rue
de l'Hôpital-Militaire.
La causerie du célèbre pilote traitera un
sujet qui nous préoccupe tous l'heure
actuelle.
Des film documentaires d'un intérêt tout
particulier, relatant les différents raids effec
tués par M. Costes seront projetés et com
mentés.
Quiconque visitera
(Parole* de l'Evêque de Wïlleaden h St.
FielJa Trafalgar Square, Londrea, le
cPYpres
entre Nations
.Martin's-in-the-
10-11-32).
Dan* l'exposition Engins défenaifa et offensifs. Equipe
ments, Curiosités d'intérêt technique et historique dont
plusieurs rappellent de notables exploits, de par les faits
qu'elle* évoquent. Toutes les armes des différentes ar
mées y sont représentées et des Photographies Officielles
de la guerre, prises par l'ennemi et les alliés, reprodui
sent les faits les plus importants.
En face des Halles. Entrée Rue du Verger. Un
Ancien Combattant donne gratuitement toutes les expli
cations. Conservateur M. L. Murpky, F. I. L., Y près.
Bureau de Renseignement pour Touristes t rue princi
pale, face aux Halles. T'Ierhone 195.