I I /AP Thielt. La Panique de samedi. 2e ANNEE No 21. Hebdomadaire 35 cent, le numéro. DIMANCHE 26 MAI 1935. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 12 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Comment voulez-vous que l'on puisse en core accorder quelque crédit au régime po litique parlementaire après la réunion offer te Thielt dimanche dernier par l'Associa tion catholique d'arrondissement Mettons les choses au point. Devant un public nombreux M. Sap, An cien Ministre prononça un discours d'une .grande portée politique et nettement anti gouvernementale. Nous n'y aurions vu au cun inconvénient si la conclusion du dis cours de M. Sap avait été un ordre du jour catégorique de l'Association catholique d'arrondissement. Notre régime épuisé a besoin de personnalités rudes, violentes, qui n'ont pas peur d'entamer une action. Nous ne discutons pas ici le fait de savoir si éco nomiquement parlant M. Sap a tort ou a raison en attaquant la dévaluation. Il est normal qu'en régime démocratique naisse une opposition, lorsque le gouvernement prend des mesures qui atteignent et lèsent une grande partie des citoyens. Ces me- aures peuvent être indispensables au pays, et il serait souhaitable que le régime per mette de les appliquer avec le concours de Cous les citoyens. Cependant tant que nous vivons sous la formule libérale et indivi dualiste une politique gouvernementale comme celle de la déflation, ou de la dé valuation doit rencontrer une opposition. La déflation a succombé sous les coups de cette opposition. La dévaluation a été ac ceptée par la plupart des déflationnistes de la veille. Et cela probablement parce que l'on s'était rendu compte de l'impossibilité de faire triompher le programme de la dé flation. M. Sap avait le droit de prononcer ce discours, et, s'il était convaincu de la jus- cesse de son opinion, il y avait même pour lui un devoir "de s'exprimer de la sorte. Ce qui est inadmissible c'est que l'Asso ciation catholique d'arrondissement de Rou- lers-Thielt ait invité M. Sap a défendre cette thèse, l'ait applaudi, lorsque les co listiers de l'orateur soutiennent le gouver nement Van Zeeland après le désarroi des premiers votes. Cela s'appelle jouer sur les deux tableaux. La Ligue des Travailleurs Chrétiens a approuvé le Plan Van Zeeland. Elle a été jusqu'à déclarer que ce plan était dans la ligne des directives pontificales. Et c'est dans un local de la Ligue des Travailleurs Chrétiens, devant le Doyen et les Aumô niers de la Ligue, que M. Sap a déclaré que le Plan Van Zeeland conduisait la bolchévisation des esprits Voyez-vous c'est cela qui achève de dis créditer la politique des partis. C'est cette désinvolture avec laquelle on traite le corps électoral au nom de la démocratie. Ce que l'on demande savoir avec pré- ■cision c'est si MM. les Sénateurs et Dépu tés Van Coillie, Allewaert, Desmedt, De Jaeghere, présents la réunion de Thielt, approuvent le discours de M. Sap et sous crivent ses affirmations. Ce que l'on tient i savoir avec certitude, c'est si l'absence de MM. les Sénateurs Gilles de Pélichy et Ma- hieu constitue un blâme l'égard des opi nions émises par M. Sap. En d'autres mots si le Gouvernement Van Zeeland a contre lui les mandataires catholiques de l'Arron dissement Roulers-Thielt. C'est ainsi que nous sommes traités de puis qu'existe le suffrage universel par les comitardites politiques. On tire toutes les ficelles, et on laisse toutes les portes ouvertes Un député vous dit blanc, et un autre vous dit noir. Ou plus exactement l'un s'exprime en gris clair et l'autre en gris foncé Dans un local on est de gau che, dans un autre on est de droite, et les deux candidats, sur la même liste, vous de mandent de voter en tête, au nom de vos convictions profondes. Les députés démocrates-chrétiens ont at taqué la déflation du ministère Theunis ils ont préparé le ministère Van Zeeland ils invitent comme orateur M. Sap qui atta que la dévaluation. Les libéraux mangent tous les râteliers et se délectent des entremets anticléricaux. Les socialistes ont soulevé le pays autour du Plan de Man, pour la conquête du pou voir. Ils allaient changer la face du monde Ils ont simplement fait changer de mains quelques portefeuilles, en réalisant docile ment le plan de la dévaluation. Maintenant qu'ils sont au pouvoir, ils jouent la co médie des comités électoraux et s'efforcent de grignoter l'autorité du Premier Minis tre sous la pression des clubs. Le corps électoral est bien résigné n'y plus rien comprendre, jusqu'au jour où cette résignation deviendra de la colère. Ce qui importe pour le moment, c'est de tirer une conclusion de la réunion de Thielt. Ou bien les députés et sénateurs de l'arrondissement prendront attitude ca tégorique et conforme au discours de M. Sap. Ou bien ce ne sont que de pâles fan toches, qui font venir un orateur Thielt pour ménager la chèvre et le chou. Mais après tout n'avons-nous pas vu que M. Jaspar a parlé lundi Bruges. Curieuse coïncidence, cet adversaire du programme Van Zeeland était également invité par l'Association Catholique de Bruges. Sap Thielt, Jaspar Bruges, la Westflandre qui entre dans l'opposition Et nous pensions trouver dans les comp tes rendus des séances de la Chambre, l'écho de cette attitude de nos paladins westflamands. Il n'y eut que de l'absentéis me Mardi on ferma le théâtre faute d'ac teurs tous les orateurs inscrits étaient ab sents 1 Voilà comment on traite le pays. On déclare dans de beaux discours que l'heure est grave. Mais on est même incapable d'as sister aux séances de là Chambre. Nous at tendons au vote les bancs de la Westflan dre ou bien ils prendront une attitude ca tégorique au sujet du programme gouver nemental, et nous serons fixés sur ce qu'ils pensent ou bien lès discours de dimanche et lundi n'étaient qu'un pièce tendu par les comités au corps électoral. Dernière hypo thèse ils demandent simplement de profi ter le plus longtemps possible du régime, et avec un minimum de fatigue f Ch. Tan RENYNGHE. Nous avons connu samedi dernier une panique monétaire 1 Le franc fran çais a été l'objet d'une certaine... mé fiance. En voici l'origine. La semaine dernière le bourgmestre de Menin, appliquant les mesures pri ses par le gouvernement, et tenant .compte de ce que les opérations de change doivent se faire par des gens de métier et non par n'importe quel commerçant, avait ordonné de faire enlever les inscriptions ici on chan ge l'argent français Il est acquis que les banques n'étaient pas étrangères cette mesure, et que d'autre part certaines inscriptions fan taisistes, telles que franc français 200 désorganisaient le marché des changes. Par une erreur psychologique inex cusable les banques utilisèrent la fin de la semaine pour forcer les petits changeurs cesser leurs opérations, et baissèrent le taux de l'argent français samedi midi. Or l'expérience de l'a près-guerre nous a enseigné que les gou vernements accordiènt une faveur spé ciale au samedi pour leurs manifesta tions monétaires. Les banques étant fermées le samedi après-midi, et les frontaliers étant nombreux rentrer en Belgique, la nouvelle se répandit "XPRÈS LE DISCOURS D'HITLER Le premier ministre du gouverne ment anglais, M. Baldwin a terminé son discours sur les armements par ces paroles d'une grande élévation et qui commentent le discours d'Hitler avec plus d'intelligence que ne le fait la presse vendue aux fabricants d'armes et de munitions. Je ne prononcerai pas la péroraison que j'avais préparée, parce que, après avoir étu dié le discours de M. Hitler, je voudrais ter miner sur une note différente. Le grand danger pour le monde, c'est la peur dont souffrent aujourd'hui toutes les nations. C'est en nous débarrassant de cette terreur qui règne sur l'Europe que nous progresse rons. Que deux mille ans après le Christ, l'Europe, ses peuples et ses hommes d'Etat passent leur temps chercher comment met tre l'abri ou conduire l'hôpital leurs femmes blessées et leurs enfants empoison nés par les gaz, voilà qui me rend presque physiquement malade. Les nations où le chômage est intense, sont tentées d'employer les chômeurs la manufacture des arme ments. Cela constitue une cercle vicieux. Je cherche la lumière où je peux la trouver. Jê crois qu'il y a quelque lumière dans le discours d'hier: Nous devons tous la saisir. Nous devons prendre une nouvelle résolu tion même la onzième heure, nous pou vons encore bannir dans lé monde la plus redoutable terreur et la plus épouvantable prostitution du savoir humain que l'on ait jamais connues» (Ovation sur tous les bancs de la Chambre)) rapidement des deux côtés de la fron tière On ne veut plus changer le franc français en Belgique I Il n'en fallait pas plus pour qu'au»- sitôt on annonce qu'un discours du mi nistre des Finances de France serait radiodiffusé le soir même faisant part de la dévaluation du franc français, et déjà, on ne sait pourquoi, le taux était fixé 132 francs belges pour 100 francs français. Ajoutons cet historique un détail piquant. Quand vous demandiez d'où provenait cette certitude, la réponse vous était aussitôt donnée Le mi nistre des Finances a déclaré qu'il ne songeait pas la dévaluation c'est donc qu'il le fera sous peu 1 O su blime confiance dans les déclarations des ministres du régime parlementaire. Toujours est-il que ce ne furent pas les Belges, mais les Français du Nord qui perdirent le plus rapidement leur sang-froid L'inquiétude de samedi devint une panique le dimanche, et l'argent français afflue chez nous par millions.. Ce qui n'était qu'une hypothèse le LA FÊTE DU 9 JUIN. Le Bourgmestre d'Ypres prie la po pulation de la ville de bien vouloir s'associer la commémoration de la Bataille de Steenstraete. L'inauguration des plaques aura lieu le 9 juin 2 h. Yi comme nous l'avons annoncé. Le matin Ypres 10 heures des fleurs seront déposées aux monuments des Yprois, du 1 3 th. Belgian Field Ar- tillery et la Porte de Menin. Messe St Martin 1 1 h. Yï avec le concours de la musique militaire du 3. Concert la Grand'Place 18 h. La population est priée de pavoiser le 9 juin pour participer la célébrar tion des fastes de l'ancien régiment d'Ypres I Nous donnons plus loin un émou vant récit de la bataille de Steen straete dû la plume de Max Deau- ville. En page 2 vous lirez tous les ren seignements concernant les frontaliers texte de l'accord franco-belge et an nexe. LISEZ DANS LE SUD Page 2 Steenstraat. Texte de l'ac cord franco-belge pour les ouvriers frontaliers. Billet de Bruxelles. Allégement des charges fiscales. Page 3 Chronique aéronautique. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5-6-7 - 10 - 11 - 12 Chro niques de la région. Pages 8 et 9 Pour la femme. Page 13 Le Sud l'Exposition. Page 14 Programmes de T. S. F. Page 15 Chroniques agricole et hor ticole. Feuilleton. Page 16 Cinéma. Annonces no-

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