I I La morsure du cobra. LE SUD Après la Grêle. Commission Provinciale pour le Tourisme en West-Flandre. 2e ANNEE No 24. Hebdomadaire 50 cent. le numéro. DIMANCHE 16 JUIN 1935. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Elle est bien émouvante, cette his toire de charmeur de serpents. A l'Exposition de Bruxelles un serpent «e prit mordre son dompteur. Mé chanceté ou gaminerie de la part du reptile, on ne le saura. Mais la presse nous raconta les péripéties qui s'en sui virent. Par T. S. F. on lança on appel, afin de découvrir du sérum. Tout le monde ne possède pas ce vi rus, le serpent lunettes n'étant pas très répandu dans nos régions. Ce pendant une veuve de colonial, un mé decin, et l'institut Pasteur de Paris ré pondirent l'appel de détresse. Déjà, un avion était prêt transporter le pré cieux liquide de Paris Bruxelles. Heu reusement on découvrit temps, sur place, le sérum, car, après un certain nombre d'heures le venin aurait ac compli son œuvre. Le dompteur était sauvé Nous apprenions huit jours plus tard que, sournoisement, le venin était vain queur du sérum. Au cours d'une re présentation le charmeur de serpents ressentit un malaise général. 11 a été conduit l'hôpital, et a succombé aux «uites de l'empoisonnement. Vous n'ignorez pas que le cobra était adoré dans l'Inde et en Egypte et que ce serpent, livrée très variable, paraît souvent dans l'ornementation des mo numents anciens. Le peuple adorait, dans la crainte, la puissance maléfique du serpent. Mais cette fois la science croyait triompher. Triomphe illusoire de la science sur le mal. Le venin l'emporta sur le sérum, et le dompteur mourut. Tel sera probablement le sort du mi nistère Laval-Herriot, succédant au mi nistère Flandin-Herriot, après l'inter mède Bouisson-Herriot. La majorité qualifiée d'« impression nante qui salue l'arrivée au pouvoir de tout nouveau gouvernement ressem ble un sérum destiné combattre la morsure qui fit tomber le ministère précédent. L'exécutif est la merci du croc de la politique des partis, et les majorités ne sont que des sérums qui permettent de retarder la mort de ce pauvre malade qui est le régime poli tique parlementaire, livré la dicta ture des comités et des clubs. Mais réfléchissons en quoi le ca binet Laval diffère-t-il du cabinet Flan- clin L'un comme l'autre, ils sont tous deux un bizarre amalgame de politi ciens aux idées divergentes, impuis sants, électoralistes et terriblement éphémères. Il n'y avait aucune raison de ren verser Flandin s'il fallait accorder par la suite une forte majorité Laval. Le venin subsiste. Cette majorité va s'effriter de semaine en semaine. Laval, pas plus que Flandin, pas plus que Doumergue, ne pourra porter le fer dans la plaie, réformer TEtat, cas ser le tiers du cadre des instituteurs, Tecréer le sens civique, rendre la "France une volonté collective de vie, en dehors des préoccupations des par tis. C'est cela le problème essentiel, vi tal. Là où il n'y a pas d'autorité, où il n'y a plus de pouvoir réel, où les leviers de commande ne se trouvent pas entre les mains d'un exécutif res ponsable, ayant de la continuité dans l'action, il n'y a pas de peuple ni de nation. Un pays n'est pas une mosaï que de patris, et le pouvoir n'est pas une addition de volontés contradic toires La paix de l'Europe exige que dans tous les pays, il y ait un pouvoir qui puisse agir au nom de la Nation. Curieuse évolution de la politique par lementaire les chefs de partis ne re présentent plus le pays, mais un clan de citoyens qui tend exploiter son profit exclusif, sans tenir compte des besoins de la collectivité, l'influence mathématique qui résulte des consulta tions électorales. Automatiquement, fatalement les clans se combattent et il est évident que l'intérêt général du pays ne peut trouver son défenseur en juxtaposant des adversaires. L'œuvre des partis est par l'évolu tion de nos mœurs politiques, dans sa nature même, une œuvre anti-nationale et anti-patriotique. Tous les gouvernements qui se suc cèdent en France ont dans leur sang le venin de la morsure parlementaire. Ils paraissent solides et gaillards leur début, grâce l'illusion de la ma jorité. Mais le sérum est vaincu par le venin. Les gouvernements succom bent l'un après l'autre. Le cabinet Laval porte un numéro d'ordre qui vaut lui seul un traité de psycho logie politique il est le quatre-vingt- dix-neuvième de la Troisième répu blique. A quand le centième Goebels a déclaré Nous sommes prêts une meilleure entente franco- allemande, mais une telle entente est maintenant devenue une question de pol-'ïque intérieure française. Il i^"t des hommes forts pour vain- cre les méfiances séculaires. Hitler a pu arriver un accord avec la Pologne parce que lui et le maréchal Pilsudski avaient une in- fluence exceptionnelle sur leurs com- patriotes respectifs. Il serait aisé d'ar- river une entente avec la France, mais il faut qu'il y ait un Français fort, qui puisse gagner l'opinion pu- blique française cette idée et ob- tenir le soutien de la nation entière. Ch. van RENYNGHE EST LE JOURNAL DE TOUTE LA RÉGION Une question qui ne doit heureuse ment pas se poser tous les jours, est venue, de par les faits, l'esprit de tous, lundi sior. Après un mois de mai aussi froid que pluvieux, le mois de juin nous a gratifié d'une grêle qui a particulièrement ravagé notre région. A qui incombent les réparations de dommages causés aux immeubles par la grêle. Au propriétaire Au loca taire A l'assurance II est évident que si un contrat d'as surance ne porte aucune clause spé ciale pour les cas de l'espèce l'assureur n'a pas intervenir. Ce sera généra lement le cas. La réponse la question propriétaire ou locataire ne peut faire aucun doute. Le code civil est formel. L'obligation du propriétaire de faire jouir le locatai re du bien loué a comme conséquence l'obligation d'entretenir le lieu en état de servir l'usage destiné. D'où l'o bligation d'y faire pendant toute la durée du bail, toutes les réparations qui peuvent devenir nécessaires. Le principe est donc que le pro- priétare est teniu réparation. Ce principe ne souffre que deux excep tions. La première c'est la faute du locataire. II est évident que dans cette hypothèse la casse est payée par l'au teur responsable. La seconde est con nue sous le nom de réparations loca- tives c'est-à-dire les réparations qua lifiées de menu entretien telles qu'elles sont généralement admises par l'usage des lieux. Le légsilateur a énoncé lui-même cer tains exemples, et parmi ceux-là nous trouvons Les réparations faire aux vitres moins qu'elles ne soient cassées par la grêle ou autres accidents extraordinai res et de force majeure, dont le loca taire ne peut être tenu. Remercions le législateùr d'avoir prévu par sa sagesse le cas présent, et d'avoir ainsi enlevé toute raison de discussion. Et consolons les proprié taires qui trouvent ces perturbations at mosphériques cFun goût douteux, en leur faisant remarquer que pareilles in tempéries n'arrivent pas même une fois par siècle, et qu'en payant la casse cette fois-ci, ils sont assurés contre la grêle pour le reste de leurs jours. A. B. LISEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Billet de Bruxelles. Page 3 Chroniques agricole et horti cole. Feuilleton. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chro niques de la région. Pages 8 et 9 Le Sud au Littoral. Page 13 Le Sud l'Exposition. Pages 14 et 15 Pour la femme. Page 16 Cinéma. Annonces no tariales. La Commission Provinciale pour le Tou risme s'est réunie pour la 2e fois l'hô tel gouvernemental Bruges, sous la pré sidence de M. le gouverneur H. Baels. Si les échanges d'idées, lors d'une première prise de contact donnaient déjà une cer- taine forme au plan de travail proposé; l'action s'oriente peqit petit vers des buts plus déterminés, parce que la com mission veut mettre tout en œuvre pour donner de l'extension au Tourisme en Flan dre Occidentale, dans l'espoir, bien entendu, qu'elle pourra compter sur la collaboration des Pouvoirs Publics d'un côté, mais de l'autre côté sur une compréhension intel ligente de la part des particuliers ainsi que des Associations Touristiques. La Commisison s'efforce, dès présent, de réunir la plus grande documentation possible en faveur du tourisme, et espère, ensuite d'études approfondies, pouvoir j introduire de l'unité et de la méthode. D'un autre côté, on a déjà insisté au près de la S. N. des Chemins de fer afin d'obtenir la mise en marche d'un train de nuit Bruxelles-Bruges-Littoral, en faveur des baigneurs et des touristes qui désirent lots d'un voyage d'un jour, visiter l'exposition et jouir du spectacle des illuminations. D'accord avec le Département des Affai res Etrangères on recherche les moyens de remplacer les traités touristiques, existant avec l'Allemagne par de nouvelles conven tions, afin d'attirer de nouveau la clien tèle allemande. Des articles ayant paru dans la presse anglaise, depuis la dévaluation, pour cri tiquer le renchérissement de la vie en Bel gique, le nécessaire sera fait pour qu'à l'ave nir des publications de cet ordre ne voient plus le jour. Il y a trois ans, que la S. N. C. F. B., organisa des excursions dans les Ardennes. L'organisation d'excursions semblables en Flandre Occidentale est l'étude, surtout pour les touristes de la Côte et des Villes d'Art. On a également entamé une action afin que des écoliers, tant belges qu'étrangers» viennent en plus grand nombre en West- Flandre l'occasion des excursions scolaires. Ce qui plus est, grâce aux relations con stantes avec le Service Belgo-Luxembour- geois pour le Tourisme, il sera constitué, selon toute probabilité, une fédération tou ristique pour la Côte et la Flandre Occi dentale, qui fera partie du dit service et laquelle pourraient adhérer la province, les communes et les associations. Elle aurait l'avantage de mieux faire connaître toute la Flandre Occidentale l'étranger ce qui ne pourrait qu'augmenter la circulation tou ristique. L'édiTon et la diffusion d'une bro chure de propagande sur la West-Flandre sera entreprise. La commission sollicitera l'appui du Co mité Exécutif de l'Exposition Internatio nale de Bruxelles, afin que la propagande pour notre contrée y soit autorisée. Comme seule une coopération générale mais saine dans le domaine touristique, c'est- à-dire une organisation souple, mais soli dement organisée et intelligemment diri-

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