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le Supplice du Silence. Le SUD
A propos du
Moto=Cross
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2e ANNEE No 26. -
ItebdomaJuirc 50 cent. numéij.
30 JULi 1935.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
■solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
XI'est sous ce titre que Camille GUTT, an
cien ministre des Finances, parle de la crise
du crédit sous le Ministère Theunis. Nous
javons dit la semaine dernière tout—le bien
que nous pensions de.ce livre franc et loyal
POURQUOI LE FRANC BELGE EST
TOMBE. .Nous croyons intéresser vivement
des lecteurs qui n'auraient pas .encore lu ce
lèvre excellent en donnant cet extrait par
ticulièrement vivant.
L'affaire du Boerenbond... Microcosme
de la politique belge rivalité des partis,
•rivalité de races, rivalité de clans, rivalité
d'hommes, sous le signe d'un désastre
-financier s'amorçant dans l'incompréhension
générale.
Car ce fut là notre son pendant quatre
mois au milieu de travaux absorbants, de
préoccupations nationales et internationales,
il nous fallait étançonner tel édifice qui me
naçait ruine, calfater k voie d'eau risquant
de faire sombrer tel navire, cela sans jeter
l'alarme dans l'esprit public.
C'était la difficulté cruciale. Le mot n'est
pas trop fort, car ce fardeau, nous l'avons
porté sur nos épaules comme une croix,
<t la croix nous a écrasés.
D'une part nous devions demander
..toutes les classes de la population, je l'ai dit
au début de cet article, des sacrifices d'au
tre part, nous devions maintenir intact le
■crédit public. Or, toutes les raisons que
nous aurions pu donner pour justifier de la
façon la plus éclatante les sacrifices deman
dés, risquaient d'ébranler 'le crédit.
J'y reviendrai. Car îl est odieux d'insinuer
que nous avons gouverné sans dire la vérité,
que nous sommes partis sans dire la vé
rité. Rarement gouvernement, fit déclara
tions plus franches, plus exemptes d'opti
misme de commande. Ceux qui ne les ont
pas comprises ne voulaient pas les com
prendre. Elles étaient véridiques. Elles
étaient précises. Elles n'eussent pu l'être
plus encore qu'en ruinant ce crédit que
nous avions pour mission de sauvegarder
parce que, lui croulant, tout croulait en
Belgique.
Pourquoi le salut du "Boerenbond nous
préoccupait-il Pourquoi celui de la Ban
que belge du Travail avàit-il préoccupé le
"Gouvernement précédent Pourquoi ai-je,
au Sénat, le 13 mars 1935, publiquement
exprimé le regret que nos prédécesseurs
-n'eussent pas complètement sauvé la banque
■socialiste
Parce qu'en matière de crédit tout se
tient. Le crédit est un. Les retraits d'une
caisse d'épargne se propagent jusqu'à d'au
tres caisses. Ils vont jusqu'aux banques. Le
dimanche 2 décembre 1934, les ministres
siégèrent chez M. Theunis jusqu'à onze
heures du soir, envisageant les mesures qui
pourraient devoir être prises la suite de
la fermeture des guichets du Boerenbond,
ou plus exactement de la limitation des re-
traits, décidée pour le lendemain. Nous
nous demandions si la panique se déclen
cherait, se propagerait, si nous ne serions
pas acculés dans les quarante-huit heures au
moratoire général des banques.
Telles étaient nos préoccupations, ce deu
xième dimanche suivant l'entrée en fonc
tions du cabinet Theunis. Elles devaient
être les mêmes quatre mois plus tard, le
dernier dimanche qui précéda notre démis
sion
L'opposition avait beau attaquer les ban
ques et les banquiers, des publicistes de ta
lent tonner contre le Mur d'Argent il nous
fallait, contre nos adversaires et dans leur
propre intérêt, maintenir intacte la structure
bancaire qui fait elle-même partie intégran- -
te de notre structure sociale. L'écroulement
des banques, l'économie du pays la dé
rive, l'épargne volatilisée, c'étaient vingt,
trente années de progrès anéanties.
Mais qui eût pu croire cette possibilité
Certes le chômage grandissait, les polémi
ques fleurissaient, un certain mécontente
ment régnait mais rien de cela n'était- très
nouveau en Belgique. Pourtant nous criions
Casse-cou A la Chambre, dès le 13 fé
vrier, au Sénat, un mois plus tard, j'avais
déclaré qu'une question de vie ou de mort
allait se décider pour notre pays. M. Theu
nis, chaque fois qu'il avait pris la parole
au Parlement, avait fait entendre la même
note, la donnant pour la dernière fois
la Chambre dans le discours qu'il pronon
çait le 7 mars pour justifier notre demande
de pouvoirs spéciaux. Il s'exprimait dans des
termes qui faisaient dire au député socialiste,
M. Piérard
Le lyrisme de certains contraste singu-
lièrement je tiens le rappeler avec
le pessimisme qu'exprimaient ici même
MM. Theunis et Gutt, quand ils ont parlé
dans des circonstances récentes.
Etait-il possible d'aller plus loin, sans
hâter ce désastre que nous étions précisément
résolus éviter Etait-il possible de dé
clarer Messieurs, si vous n'acceptez pas
notre politique, vous verrez le désastre écla
ter, les banques se fermer l'une après l'au
tre, un moratoire s'imposer, dont il est im
possible de prévoir toutes les conséquen
ces D'une part, c'était déclencher la
ruée sur les banques au lieu de l'empêcher
D'autre part, l'opposition nous aurait ré
pondu A d'autres c'est un jeu trop
simple que de vous identifier avec le salut
du pays.
Pourtant, déjà les lettres fatidiques s'ins
crivaient sur le Mur, qui n'était pas le
Mur d'Argent. La Caisse Générale d'Epar
gne et de Retraite enregistre régulièrement
un excédent des dépôts nouveaux sur les
retraits de dépôts anciens. Le mouvement
s'était ralenti au moment des incidents de
la Banque Belge du Travail et de la fail
lite d'une banque anversoise. puis il avait
repris. En novembre, la crise ministérielle et
l'inquiétude qu'elle provoqua produisit un
excédent des retraits sur les dépôts. En dé
cembre le Boerenbond fut l'occasion d'une
discussion parlementaire grand fracas. Un
député libéral parla d'un gouvernement con
stitué sous le signe de deux faillites celle
de la Banque belge du Travail et celle du
Boerenbond. L'expression eut un grand re
tentissement. Les retraits de la Caiste d'E
pargne augmentèrent. Ce n'étaient plus,
cette fois-ci, les criailleries, les mécontente
ments sporadiques, les petites querelles po
litiques k méfiance était en marche. Et
En .parcourant notre journal tout
lecteur objectif doit' reconnaître, que
nous -accomplissons un effort qui mé
rite d'être soutenu avec enthousiasme
par tous les esprits constructifs et réa
lisateurs.
Nous devons sortir de cette ambiance
de mécontents et de grognons, et sur
tout désinfecter les esprits de tout ce
qu'il y a de médiocre et de paralysant
dans la mentalité créée par les comi-
tardites politiques. Notre peuple est
courageux, travailleur, pratique. Il
est divisé, arbitrairement, par la poli
tique en groupes hostiles, et au lieu
de faire naître le sentiment de la soli
darité nationale, nos politiciens locaux
créent des animosités, si pas des haines
artificielles. C'est leur métier, et
parfois leur bénéfice A notre popu
lation répondre une fois pour tou
tes que la pièce est usée, et igno
rer ces manœuvres et ces polémiques.
Nous disons ceux qui se plaignent
juste titre de ce que la politique de
partis tue toute initiative et toute vie
d'accord, mais ne vous contentez pas
de cette constatation, et ne vous attar
dez pas en vaines jérémiades. Nous
créons pratiquement un mouvement qui
ne peut qu'être utile ttous. Dès main
tenant nous avons notre actif de nom
breuses réalisations. Lentement et mé
thodiquement nous nouons des liens
LE SUD est en vente dans toute
la région et aux bibliothèques des ga
res de Bruges, Bruxelles-Nord, Cour-
trai, Gand-St Pierre, Menin, Mouscron,
Ostende, Poperinghe, Ypres, ainsi
qu'au littoral. Tous les amis du Sud
demandent en voyage LE SUD
jusqu'à notre départ, les retraits de la Caisse
d'Epargne se maintinrent supérieurs aux dé
pôts, sauf pendant le mois de janvier, qui
fut on le verra plus loin le mois re
lativement le plus calme que nous ayons
vécu.
Cependant l'affaire du Boerenbond s'ar
rangea. Le Gouvernement trouva dut
trouver la Chambre une majorité de
rechange. Le sauvetage fut voté par les
voix catholiques et socialistes réunies, aux
quelles se joignirent une partie des voix
libérales. Il avait été bien entendu, au préa
lable, que l'Office Central de k Petite Épar
gne organisme créé par 1a loi nouvelle
ne ferait de distinction ni entre les ban
ques ni entre les épargnants la manne
gouvernementale serait répartie sans égard
1a couleur politique du bénéficiaire. Et
l'opposition avait rendu hommage la
haute probité morale de M. Theunis,
qui avait pris une part prépondérante au
débat.
Cette accalmie ne devait pas durer.
Camille GUTT.
UN PROBLEME D'ACTUALITE
o
Nous rappelons tous nos lecteurs
que la journée du Moto-Cross dans les
Monts de la Westflandre a lieu ce di
manche 30 juin.
L'après-midi de bons coureurs réa
liseront un parcours très difficile, et
l'itinéraire permettra aux spectateur»
de suivre l'épreuve. Un plan et un ta
bleau de pointage figurent, ainsi que
tous les renseignements, dans le pro
gramme édité en supplément par LE
SUD
Mais l'épreuve du matin a un ca
ractère tout spécial. Elle a comme ob
jet de recruter les éléments nécessaires
la motorisation de certaines unités.
Pendant longtemps on a discuté la con
troverse cheval ou moteur En
Allemagne en juillet 1933 les effec
tifs motocyclistes de la Reichswehr s'é-
solides entre notre province et le Nord
de la France. Nous recevons un accueil
aussi aimable que sympathique dans la
Presse du Nord, et nous saisissons cette
occasion pour en remercier tous nos
confrères. Nous avons constaté avec
plaisir, que cet accueil ignorait une
classification politique quelconque.
Mais où nous atteignons un résul
tat qui dépasse nos espérances, c'est
au littoral. N'est-il pas logique que
Le Sud serve de liaison entre tout
le littoral et le Nord de la France. Les
Journaux locaux restent ce qu'ils sont,
et ils ont, en saison, une mission rem
plir. 11 fallait qu'en dehors des plages,
et de leurs rivalités, un organe s'oc
cupa de la propagande et des informa
tions de tout le littoral. Ce n'est pas
sans difficultés que nous y arrivons.
Nous sommes convaincus qu'en le fai
sant nous rendons un grand service.
Dès maintenant la rapide ascension
de notre hebdomadaire nous permet de
dire, que plus LE SUD sera puissant
et répandu, plus la Westflandre en ti
rera profit. Aux esprits clairvoyants et
dont l'énergie n'est pas totalement
anesthésiée par notre régime et noa
querelles locales, nous faisons appel
afin qu'ils soutiennent et propagent
LE SUD Cet appel sera entendu.
LE SUD.
LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Page 3 Chroniques horticole et agri
cole. Marchés. Feuilleton.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6 et 7 Chron. de la région.
Pages 8 et 9 Le Sud au Littoral.
Pages 10, 11 et 12 Chr. de la région.
Page 13 Le Sud l'Exposition.
Pages 14 et 15 Pour la femme.
Page 16 Annonces notariales. j