I
NEGATIFS
Lisez dans le
SUD
Le Vingtième Siècle
Les salaires des Fron*
taliers et l'engagement
des Belges
L ouverture de la chasse
n'aurait pas lieu
avant le premier septembre
2e ANNEE No 32.
ilebdomadJrc 50 cent. numei o.
DIMANCHE 11 AOUT 1935.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
La caractéristique de toute la vie
politique parlementaire actuelle est bien
le négativisme. L'esprit des politiciens
en est obsédé. Ce n'est, tout prendre,
qu'une conséquence de la mentalité
du 19me siècle. Tout le dix-neuvième
siècle peut être interprété sous deux
aspects différents l'aspect technique
qui est son triomphe, et l'aspect spi
rituel qui est sa honte. Son triomphe
technique a conduit un matérialisme
tel que seul l'appétit du gain par le tra
vail d'abord, par la finance ensuite,
a submergé. Sa honte est d'avoir
désaxé par un rationalisme de déca
dence toutes les valeurs spirituelles. Il
a construit dans la matière, mais il
a démoli dans l'esprit.
Dans la vie de société, cette anémie
de la certitude tue les civilisations. Un
peuple ne peut vivre, que s'il tend vers
un but, que s'il a une volonté con-
structive. Une nation qui n'a comme
idéal que de se maintenir, s'effrite. Or
tous les pays ulcérés de politique par
lementaire ont perdu la volonté de vie.
cette volonté collective qui tend un
peuple entier, avec enthousiasme, vers
un idéal, fut-il irréalisable. La politi
que des partis ne peut avoir comme
objet la grandeur du pays, mais sim
plement la défense ou la victoire d'un
parti. Le matérialisme de notre époque
fait que le parti devient une organisa
tion bureaucratique destinée nourrir
ses hommes et placer ses partisans.
Chaque parti est sur une perpétuelle
défensive vis-à-vis des autres partis.
Tous défendent leurs positions ils
s'emparent des places pour, leurs créa
tures tous consciemment ou incon
sciemment pillent la Nation.
C'est cette défensive qui déforme
l'esprit des politiciens. Jamais ils ne fe
ront l'éloge, ou n'encourageront une
initiative prise par quelqu'un qui n'est
pas domestiqué par leur comitardite.
Ils ne songent qu'à attaquer et démo
lir ce qui pourrait être réalisé par ceux
qui ne font pas partie de leur clique,
et ils employent un tel temps cette
œuvre négative, qu'ils ne trouvent plus
le moindre loisir pour créer quelque
chose leur tour.
Négatifs jusqu'à la moelle, pourris
d'esprit partisan, nos politiciens vivent
•dans une atmosphère de suspicion et
de guérillas. Comment faire quelque
chose de grand et d'utile avec pareil
■climat Dans les grandes villes, il est
encore possible d'agir. Mais dans le
pays, dans la petite ville et dans le
village, où tout habitant son éti
quette et, splendide stupidité, l'accro
che tout ce qu'il produit son pain,
ses épiceries, sa charcuterie, son beurre,
son matériel de bureau, ses meubles,
le demi qu'il sert au client, la chaise
qu'il place devant son café, »- vous
comprendrez que dans ce pays où rè
gne pareil esprit, il n'y ait plus qu'une
hypothèse crever
Ceci s'adresse tous les politiciens
la petite semaine, qui sentent appro
cher l'échéance électorale de 1936. No
tre devoir, nous oblige parcourir cha
que semaine leur prose. Depuis un an
nous avons la ferme intention de dé
couvrir au moins une initiative désin
téressée, et qui aurait comme objet le
bien général. Nous eussions tant voulu
les en féliciter. Nous n'avons, hélas
découvert que de basses polémiques,
des suspicions, des vieilles querelles,
de la baye, du négativisme. Non seu
lement nos comitards libéraux et so
cialistes, (ne parlons pas des catholi
ques,... ils dorment), sont incapables
de réaliser une œuvre utile en dehors
de l'exploitation des lois et de la dis
tribution des bénéfices, places, rému
nérations et avantages, mais ils ne to
lèrent même pas que quelqu'un d'autre
fasse du bien leur place. Dans leurs
journaux confidentiels et réservés au
bourrage de crâne de leurs féodaux,
il est amusant de découvrir chaque se
maine les articles fielleux, rageurs et...
déconcertés devant notre action et no
tre activité. Ils n'ont qu'une excuse
ils sont payés pour le faire.
Nous prétendons rompre avec cette
domestication de toute activité aux co-
mitardites des partis. La politique a
tout absorbé, tout paralysé, et tout
tué. L'œuvre laquelle nous nous atte
lons est une œuvre de libération, de
désinfection du microbe politique. Ce
qui nous laisse le droit entier de juger
les politiciens et les partis, mais de
l'intérieur et avec objectivité.
Qu'ils préparent leurs élections. Ils
ne sont plus que de médiocres et dé
cevantes marionnettes d'un guignol
sans spectateurs.
Ch. van RENYNGHE.
Page 2 Chronique aéronautique.
Billet de Bruxelles.
Page 3 Chronique horticole. Mar
chés. Feuilleton.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chro-
niques de la région.
Pages 8 et 9 Le Sud au Littoral.
Page 13 Le Sud l'Exposition.
Pages 14 et 15 Pour la femme.
Page 16 Cinéma. Annonces nota
riales.
Après des négociations belgo-françaises
qui furent laborieuses, la question des tra
vailleurs frontaliers est sur le point d'être
entièrement réglée la satsifaction des deux
parties en cause.
Le renouvellement des cartes.
On sait que le renouvellement des cartes
d'ouvriers frontaliers a pu être effectué,
grâce une lettre adressée par M. Laval
feu le baron de Gaiffier d'Hestroy, et
dans laquelle le Premier Ministre français
donnait son agrément l'accord déjà inter
venu sur ce point.
Le contingentement
de la main-d'œuvre
En ce qui concerne le contingentement
de la main-d'œuvre belge, il est acquis qu'il
ne sera pas touché la situation des Bel
ges résidant en France depuis cinq ans au
moins, ni celle des Belges ayant épousé
des Françaises, ou ayant des enfants nés en
France.
On songe demander aux industriels in
téressés d'établir une sorte de bourse de la
main-d'œuvre, qui permettrait d'utiliser
complètement le contingent admis.
Les ouvriers belges congédiés parce que
en surnombre, pourraient être immédiate
ment engagés par des industriels n'ayant pas
atteint le pourcentage de main-d'œuvre belge
admis.
D'autre part, la situation des Belges ex
pulsés de France, bien qu'ils y eussent ac
compli un séjour ininterrompu de plus de
cinq ans, sera soumise révision.
La question des salaires
Un seul point reste régler, et il est
d'importance c'est celui des salaires payés
aux frontaliers. Une solution est envisagée,
dont voici les grandes lignes.
Les salaires des ouvriers frontaliers belges
travaillant en France, qui avaient été réduits
de 20 p. c., et les salaires des ouvriers
français seront unifiés, un taux quelque
peu inférieur aux salaires antérieurs.
On établira un supplément mobile, de
vie chère, qui ne sera payé qu'aux ouvriers
vivant dans des régions vie chère.
Les frontaliers rentrant chaque soir en
Belgique seraient exclus du bénéfice de ce
supplément, la vie étant, pour eux, meil
leur marché.
On croit généralement que cette solution,
considérée comme équitable, sera acceptée
par les parties en présence.
Une regrettable coquille, mais que le
lecteur aura rectifiée, nous a fait dire
dans le dernier numéro du Sud
qu'Etienne de la Vallée était... Pari
sien. La signature de l'éditorial du
Vingtième Siècle vous aura fait
comprendre la coquille.
Nous saisissons cette occasion pour
signaler l'attention de nos lecteurs
Les prévisions sont bonnes
mais le lièvre sera rare.
La question est d'actualité au mo
ment où l'on songe fixer la date de
réouverture de la chasse et où les ama
teurs de gibier préparent leur fusil.
Un technicien de toutes ces questions
nous a déclaré que les prévisions étaient
généralement bonnes aussi bien en ce
qui concerne le gibier de poil que le
gibier de plume. Toutefois, pour le
lièvre, il convient de se montrer assez
réservé. Il y en aura moins par suite
du manque de reproducteurs. Les der
nières ouvertures ont été trop hâtives.
On a détruit malencontreusement des
hases alors qu'elles allaitaient encore
leurs nichées et celles-ci ont été per
dues en même temps qu'elles.
Pour ce qui concerne les perdreaux,
les pluies orageuses de mai et de juin
leur ont fait du tort et l'on prévoit
aussi un déficit de ce coté. Mais le
faisan a mieux résisté.
Quant aux récoltes, elles sont très
avancées et seront achevées partout le
24 août prochain.
On a annoncé que l'ouverture de la
chasse aurait lieu le 5 septembre. A
l'heure présente, on n'en sait rien en
core. M. De Schryver possède l'avis
du Conseil supérieur de la Chasse, mais
il faut connaître encore l'opinion des
agronomes, des forestiers et aussi celle
des députations permanentes. II sem
ble, en tout état de cause, que l'ouver
ture n'aura pas lieu avant le samedi
3 I août.
En d'autres pays, comme l'Allema
gne, les Pays-Bas, le Grand Duché, on
considère le lièvre comme un gibier
d'arrière-saison et l'ouverture, en ce
qui les concerne, est retardée jusqu'au
1 er octobre. Dans notre pays, on a
eu cette sagesse aussi dans la période
qui a suivi immédiatement la guerre.
Le baron Ruzette a ouvert tardivement
ce qui a permis de reconstituer le chep
tel. A présent, on en est revenu au
régime de l'ouverture simultanée com
me dans la période d'avant-guerre. Les
propriétaires de grande chasse, en gé
néral, préféreraient que l'on attendit
la date du 1 5 septembre. Mais le petit
chasseur désire pouvoir se livrer au
plus vite son sport favori. Il est,
comme le gendarme, sans pitié.
l'évolution de ce journal. Les numéros
de cette semaine étaient d'un intérêt
croissant. 11 y a là vraiment une initia
tive encourager. Si l'effort actuel se
poursuit le Vingtième Siècle pren
dra rapidement l'allure d'un grand
journal, moderne et très vivant. Les
lecteurs du Sud qui désireraient re
cevoir gratuitement le Vingtième
Siècle titre d'essai, pendant un
mois, peuvent nous adres 1er- de
mande. 7^^