Eugénie 6RDHDET CHRONIQUE HORTICOLE UNE EXPOSITION DE PORCELAINES DE TOURNAI. Le 13 de ce mois, a eu lieu, Tournai, l'inauguration de la grande exposition des Porcelaines de Tournai organisée par l'Administration communale, sous la direc tion d'un Comité constitué spécialement cet effet. Elle réunira un choix très varié des plus belles pièces fabriquées par la cé lèbre Manufacture Impériale et Royale des Porcelaines de Tournai pièces de collec tions et de musées, aujourd'hui éparpillées dans tous les grands centres européens où elles attestent la maîtrise qu'avaient atteinte les artisans tournaisiens du XVIIe siècle. La porcelaine de Tournai, très haut co tée, est surtout appréciée par les amateurs d'art pour l'élégance de son modelé, la fi nesse de sa pâte, le choix de ses coloris, la délicatesse de touche des sujets d'orne mentation, qu'il s'agisse de groupes allégo riques, de statuettes, d'objets de table ou autre chose. C'est une erreur de croire, en effet, que la Manufacture Impériale et Royale des Porcelaines de Tournai n'a pro duit que des objets de vaisselle. Certes, elle excellait dans cette production et maints ser vices sortis de ses ateliers tel le service aux oiseaux de Buffon fabriqué spécia lement pour le duc d'Orléans, Philippe Ega lité sont bien connus de tous les ama teurs qui s'en disputent pièce par pièce. Mais sa production de bibelots de tous genres boîtes, vases, manches de cou teaux, pommeaux de canne, plaques décora tives, etc... et surtout ses statuettes, ses sujets bergers et bergère galantes, ses groupes polychromes aux détails savoureux, attestent la richesse et la variété infinie de ses fabrications. L'exposition de Tournai sera, cet égard, une véritable révélation. Il nous a paru intéressant, cette occa sion, de donner nos lecteurs une idée de ce que fut la Manufacture Impériale et Royale des Porcelaines de Tournai Son histoire et celle de son fondateur et anima teur F.-J. Peterinck, nous est connue, grâce aux études et aux recherches patientes de feu le chevalier Soil de Morialmé, l'archéo logue distingué, récemment disparu. Son ■ouvrage sur Les Porcelaines de Tournai (dont une nouvelle édition est en prépa ration), nous montre Peterinck, homme en treprenant, inventif et supérieurement doué, créer de rien cette fabrique dont l'impor tance et l'excellence étonnent encore y em ployer jusqu'à quatre cents ouvriers et lutter avantageusement, au point de vue de la per fection et du caractère artistique des pro duits, avec les plus célèbres manufactures de l'époque. En réalite, Peterinck ne fit pas fortune la manufacture connut sans doute des heures de prospérité, mais, dans le domaine finan cier, ce fut toujours une affaire médiocre No 82. par HONORE DE BALZAC Il le faisait ouvrir par sa fille, et veil lait ce qu'elle plaçât en secret elle- même les sacs d'argent les uns sur les autres, ce qu'elle fermât la porte. Puis il revenait sa place silencieuse ment aussitôt qu'elle lui avait rendu la précieuse clef, toujours placée dans la poche de son gilet, et qu'il tâtait de temps en temps. D'ailleurs son vieil ami le notaire, sentant que la riche héri tière épouserait nécessairement son ne veu le président, si Charles Grandet ne revenait pas, redoubla de soins et d'at tentions il venait tous les jours se mettre aux ordres de Grandet, allait son commandement Froidfond, aux terres, aux prés, aux vignes, vendait les récoltes, et transmutait tout en or et en argent qui venait se réunir secrè tement aux sacs empilés dans le ca binet. Enfin arrivèrent les jours d'ago nie, pendant lesquels la forte charpente du bonhomme rut e:x prises avec la il semble bien que le souci de produire du beau ait guidé davantage Peterinck que celui de rendre son entreprise lucrative il tra vaillait en artiste et non en homme d'affaires. Dès l'origine, la manufacture tournaisien- ne connut les faveurs du gouvernement et de la cité. Le 3 avril 1751, Peterinck obtenait de l'impératrice Marie-Thérèse un octroi qui lui assurait l'exclusivité, dans les Pays-Bas, de la fabrication d'ouvrages en fine por celaine. Cet octroi s'accompagnait d'exemp tion de droits d'entrée et de sortie et de privilèges de toute espèce. Un an plus tard, par décret du 7 août 1752, le prince Char les de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas, accordait la fabrique le titre de Manu facture impériale et royale en même temps que l'autorisation de placer, au-dessus de la porte d'entrée, les armes de Sa Majeté. Mais, dès l'origine, il s'avérait que Pe terinck ne disposait pas des moyens suffi sants pour donner son entreprise l'essor qu'il ambitionnait. La ville et le Gouver nement ne lui ménageaient pas les subsides ce fut d'abord une avance de 4.000 flo rins, puis de 6.000, de 3.000, de 10.000. Cela ne suffit pas, car Peterinck voyait grand. Il résolut de prendre des associés et, grâce au concours financier qu'ils lui apportèrent, il put augmenter son outillage et construire de nouveaux moulins. Le résultat fut heureux la vente se trouva doublée et l'effectif de la fabrique passa de 40 80 et 100 ouvriers. Les produits de la Manufacture tournaisienne avaient acquis une renommée qui s'étendait la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Russie. L'ancienne usine ne pouvait plus suffire. Peterinck entreprit donc la construction de nouveaux et somptueux bâtimentis la ville intervint dans les frais et, le 27 juin 1763, on posait la première pierre du nouvel édi fice érigé sous les auspices et grâce la magnificence du magistrat de Tournai, il lustre protecteur de cette fabrique impériale et royale En 1770, la renommée de la Manufacture avait atteint son apogée ce fut en effet la période la plus brillante celle des Gillis, Duvivier, Delmotte, Lecreux, Willems, de la Muselière, Mayer, artistes en renom, qui ont produit de véritabes chefs-d'œuvre. A cette époque, la fabrique comptait 400 ouvriers et la vente atteignait 175 mille florins par an. Hélas les événements politique de l'épo que ne devaient pas tarder réduire néant tant de splendeurs Les industries de luxe furent durement frappées. L'inquié tude du moment, les ruines accumulées par la guerre jetèrent le commerce et l'industrie dans le marasme. Peterinck disparut temps pour ne pas voir s'effondrer son œuvre. Il mourut en 1799 âgé de 80 ans. La fabrique fut dirigée alors par une fille du fondateur, puis par la fils de celle-ci. destruction. Il voulut rester assis au coin de son feu, devant la porte de son cabinet. Il attirait lui et roulait toutes les couvertures que l'on mettait sur lui et disait Nanon Serre, serre ça, pour qu'on ne me vole pas. Quand il pouvait ouvrir les yeux, où toute sa vie s'était réfugiée, il les tour nait aussitôt vers la porte du cabinet où gisaient ses trésors, en disant sa fille Y sont-ils y sont-ils d'un son de voix qui dénotait une sorte de peur panique. Oui, mon père. Veille l'or, mets de l'or de vant moi I Eugénie lui étendait des louis sur une table, et il demeurait des heures entières les yeux attachés sur les louis, comme un enfant qui, au moment où il commence voir, contemple stupi dement le même objet et, comme un enfant, il lui échappait un sourire pénible. Ça me réchauffe disait-il quel quefois en laissant paraître sur sa fi gure une expression de béatitude. Lorsque le curé de la paroisse vint l'administrer, ses yeux, morts en ap Dans son dernier communiqué, l'of fice horticole fit savoir que dans la plu part des vergers,, les propriétaires avaient eu combattre spécialement la maladie de la TAVELURE et com me insecte, l'ANTHONOME DU POMMIER. Nous sommes toujours prêts aider nos lecteurs et, afin de leur être agrébale, dans nos articles suivants, nous traiteront les deux points. L'ANTHONOME DU POMMIER C'est un insecte, long de 5 millimètres, d'un brun-rougeâtre, avec bandes claires sur les élytres. Cet insecte appartient l'ordre des co léoptères et la famille des curculionides. Le nom scientifique de l'anthonome du pommier, est anthonomus Pomorum. Com me nom vulgaire, on l'appelle ver du pommier, aussi Rousset. L'aspect des dégâts Les boutons fleurs des pommiers de viennent roux-ferrugineux, se desséchant et prenant l'aspect d'un clou de girofle. Caractères généraux et mœurs Ce petit charançon est un des fléaux les plus redoutés dans les pays où la produc tion du cidre constitue une des principales sources de revenu. Chaque année il cause des dégâts considérables dans les cultures de pommiers. Cette année-ci, cela a été le cas en Belgique. L'adulte fait son apparition du milieu de mars la fin d'avril selon la tempé rature les couples s'unissent aussitôt la femelle perce un bouton fleur, dépose un œuf et se porte sur un autre bouton, con tinuant ainsi son manège jusqu'à la fin de la ponte qui est d'environ 60 œufs. La larve qui éclot au bout d'une semaine ronge de suite les étamines, le pistil et même sou vent l'ovaire de la fleur. La fleur roussit, se dessèche et avorte en prenant un aspect caractéristique. Cette larve se transforme en nymphe l'intérieur du bouton et devient ensuite un Mais les difficultés ne faisaient que croî tre situation financière obérée ralentisse ment de la vente concurrence du dehors, amenèrent la mise en liquidation de la fa brique qui fut rachetée, en 1817, par Henri de Bettignies, lequel la dirigea jusqu'en 1850 et la céda alors MM. Boch frères, qui l'ont exploitée jusqu'en 1891- C'est, en réalité, la belle et florissante période de la Manufacture Impériale et Royale de Tournai que l'Exposition a eu pour but de mettre l'honneur. parence depuis quelques heures, se ra nimèrent la vue de la croix, des chandeliers, du bénitier d'argent qu'il regarda fixement, et sa loupe remua pour la dernière fois. Lorsque le prêtre lui approcha des lèvres le crucifix en vermeil pour lui faire baiser l'image du Christ, il fit un épouvantable geste pour le saisir. Ce dernier effort lui coûta la vie. Il appela Eugénie, qu'il ne voyait pas, quoiqu'elle fût agenouillée devant lui et qu'elle baignât de ses larmes une main déjà froide. Mon père, bénissez-moi..., de- manda-t-elle. Aie bien soin de tout Tu me rendras compte de ça là-bas, dit-il en prouvant par cette dernière parole que le christianisme doit être la religion des avares. Eugénie Grandet se trouva donc seu le au monde dans cetje maison, n'ayant que Nanon qui elle pût jeter un re gard avec la certitude d'être entendue et comprise. Nanon, le seul être qui l'ai mât pour elle et avec qui elle pût cau ser de ses chagrins. La Grande Nanon était une providence pour Eugénie. Aussi ne fut-elle plus une servante, mais une humble amie. Après la mort adulte une fois que ses téguments sont raffermis, l'adulte sort de son abri. Entre la ponte de la femelle et la sortie de l'adulte, il s'écoule environ un moi. L'adulte passe le printemps et l'été parmi les feuilles des pommiers ou sur les branches chargées de lichens des arbres mal entrete nus. Dès le début de l'automne, il se ré fugie sous les feuilles mortes tombées, dans l'herbe, dans la mousse, les lichens et dans les fentes de l'écorce ou du sol et J passe engourdi la mauvaise saison. Dans le courant de l'année suivante, du milieu de mars la fin d'avril, il sort de sa retraite, s'accouple et commence la ponte. Procédés de destruction Ils sont npmbreux et tous différents les uns des autres. 1. Au printemps, l'apparition des adultes sur les arbres, on secoue les branches au-dessus d'un drap étendu terre pour recueillir les insectes. 2. En hiver, entourer étroitement d'un drap étendu terre, le tronc des arbres gratter l'écorce du tronc et des grosses branches pour en détacher la mousse et les lichens, brosser ensuite avec une brosse en chiendent ces troncs et ces branches et brû ler les débris tombés sur le drap. 3. Pratiquer l'anthonomage, c'est-à-dire, la récolte des insectes parfaits. Elle se pra tique entre 8 h. et 4 h. du matin. 4. Blanchir les troncs et les grosses bran ches avec de la chaux et du sulfate de fer (8 5. Faire dissoudre du sulfate de fer 20 °/0 et badigeonner. 6. Employer les ceintures pièges. P. S. Ces procédés de destruction ne se ront réellement efficaces qu'autant qu'ils se ront appliqués par tous les propriétaires d'une région, car l'anthonome du pommier vole très facilement d'un arbre l'autre. ENNEMIS NATURELS: Deux Ichneumons, le Pimpla graminellâ et le Bracon Variator, détruisent les larves en les perçant pour pondre des œufs dans le corps des larves. Il en sort des autres larves qui tuent les grands Anthonomes qui rongent les boutons et les fleurs des pom miers. Ja. V. Pour vos Fruits, Fleurs, légumes, pri meurs, Bouquets, gerbes, garnitures de ta ble, adressez-vous en toute confiance Jacques VEYS La Butte WARNETON de son père, Eugénie apprit par maître Cruchot qu'elle possédait trois cent mille livres de rente en bien-fonds dans l'arrondissement de Saumur, six mil lions placés en trois pour cent soi xante francs, et il valait alors soixante- dix-sept francs plus deux millions en or et cent mille francs en écus, sans compter les arrérages recevoir. L'esti mation totale de ses biens allait dix- sept millions. Où donc est mon cousin se dit-elle. Le jour où maître Cruchot remit sa cliente l'état de la succession, de venue claire et liquide, Eugénie reeta seule avec Nanon, assises l'une et l'au tre de chaque côté de la cheminée de cette salle si vide, où tout était sou venir, depuis la chaise patins sur laquelle s'asseyait sa mère jusqu'au ver re dans lequel avait bu son cousin. Nanon, nous sommes seules... Oui, mademoiselle et, si je sa vais où il est, ce mignon, j'irais de mon pied le chercher. Il y a la mer entre nous, dit-elle. (A suivre).

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 3