S. D. N.
Pour l'usage
des
deux Langues
L'administration
du chômage
La prochaine session de la
Fédération des Associations
et des Cercles Catholiques
"2e ANNEE No 38.
liebdomaJvJr- - 50 cent le numéro.
DIMANCHE 22 SEPTEMBRE 1935.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Le signal de détresse international était
jusqu'ici S. O. S. On pourait le rem
placer par ces trois lettres qui symbolisent
l'effondrement de la plus folle illusion de
l'humanité S. D. N.
S. D. N. L'orgueil des Nations triom
phe de la sagesse. Dominer, conquérir ou
simplement vivre A discuter perte
de vue entre ces verbes ne change en rien
les données du problème des peuples
marchent volontairement vers_ la guerre.
Nous ne disons pas des dirigeants, des ma
gnats, des financiers, mais avec intention
et précision des peuples. Les dirigeants
ont créé une atmosphère au moyen de la
presse, des discours de la radio. Collective
ment, avec enthousiasme, des peuples ac
ceptent ces directives. Méditez sur cette
vérité avant de lire les comptes rendus des
séances de Genève.
S. D. N. Relisez l'article paru il y a
trois semaines dans Le Sud Blanc et
Noir. La comédie s'achève. L'Ethiopie fut
un prétexte.
Qui dominera dans la Méditerranée
Qui aura la plus grande influence en Afri
que Qui tiendra en mains la route des
Indes
La France et l'Italie ont écarté leurs dis
sentiments au sujet de la Méditerranée et
■de l'Afrique. C'est devenu une question vi
tale entre l'Italie et l'Angleterre.
S. D. N. Que fera l'Allemagne Les
discours les plus récents confirment notre
thèse ancienne l'Occident n'intéresse plus
l'Allemagne. Elle se retourne catégorique
ment vers la Russie. L'Allemagne, puissance
germano-nordique, n'ayant plus de colo
nies oriente son expansion vers les immenses
territoires voisins de la Russie. C'est en
même temps le grand heurt entre deux
idéologies nationalisme et bolchevisme.
S. D. N. Le Japon voit venir son heure.
Il dominera l'Extrême-Orient. Il accomplira
la mission assignée son Empire. On ne
remaniera plus par la guerre la carte de
l'Europe Occidentale, la carte de ces peu
ples épuisés et de ces contrées surpeuplées.
Le conflit est mondial les Blancs domi-
tieront-ils le monde, et qui parmi les
Blancs L'Angleterre prétend être seule
pouvoir répondre.
S. D. N. Et dans tout cela que
doit faire la petite Belgique. Etre
bien sage, bien attentive, bien silen
cieuse. Elle ne peut rien. Elle doit se taire,
éviter toute division intérieure, paraître
unie et forte et suivre le sage conseil du
ministre d'Etat, M. Masson
La Belgique est-elle de taille se mê
ler aux conflits qui mettent aux prises de
grandes nations et pour des sujets qui lui
sont étrangers
Peut-elle jouer dans ces formidables
querelles le rôle de champion du Droit et
En prononçant, en flamand, la mercu
riale annuelle de la Cour d'Appel du Bra-
bant, M. Hayoit de Termicourt n'a pas seu
lement donné l'exemple du bilinguisme, il
a encore tenu insister sur l'importance
qu'il voit ce que l'usage des deux langues
nationales se répande dans tout le pays.
Mais, dit-il, ce principe n'a pas pu être
appliqué dans la nouvelle loi, la Wallonie
n'en a pas voulu chez elle la Flandre n'a
pas voulu l'appliquer seule. Mais la nou
velle loi aura l'avantage de faire comprendre
mieux l'avantage du bilinguisme et de ré
pandre l'usage du néerlandais. Lorsque la
compréhension de cette langue sera plus
étendue, le bilinguisme pourra être appli
qué dans toirt le pays.
Ce n'est pas le lieu, bien entendu, de re
venir sur ce qui aurait pu être et nous
sommes les premiers comprendre com
bien le bilinguisme peut représenter de dif
ficultés et d'efforts pour certains. Mais cela
ne diminue en rien l'évidence des avantages
qu'il comporte. Autant nous devons rester
attachés au régime de la liberté en matière
privée, autant il importe de comprendre la
nécessité d'étendre le bilinguisme dans les
administrations publiques. La conversation
de l'unité nationale dépend en bonne partie
de la loyauté des efforts qui seront faits
dans ce sens.
On saura gré M. Hayoit de Termicourt
d'avoir souligné ces fatalités naturelles, non
pour s'en plaindre ou les regretter, mais avec
l'optimisme sain de l'esprit qui comprend
et qui prévoit. On le remerciera aussi d'a
voir particulièrement insisté sur la loyauté
qui s'impose dans l'application du nouveau
régime.
Nous sommes résolus, conclut-il, ap
pliquer la loi consciencieusement. Ainsi la
magistrature restera dans son rôle tradition
nel, qui consiste, notamment, fortifier
l'unité nationale.
Il ne pouvait y avoir d'attitude plus digne
et de disposition plus conforme l'intérêt
public, qui ne peut que trouver son compte
une paix civile fondée sur la justice.
C'est en ces termes excellents que
dans le Vingtième Siècle notre ami
Max Hodeige exprime son opinion au
sujet de la mercuriale du Procureur
de la Justice
Disons-le en toute sincérité le peuple
belge n'est pas né pour une telle destinée
il n'a ni la force, ni les moyens qu'il fau
drait pour la remplir. C'est bien assez que
nous ayons défendre notre patrimoine,
notre indépendance. Consacrons-nous-y de
toutes nos forces. Nous aurons fait ainsi
tout ce que le patriotisme et le droit peu
vent exiger de nous.
Hors une criante et éclatante injustice
qui éclaterait proche de nous, la solidarité
ne doit pas nous entraîner au delà.
Général, M. Hayoit. L'application de
la loi doit faire ressortir les défauts de
celle-ci. Pour la région de la Flandre
wallonne ces défauts apparaîtront im
médiatement. Le devoir du législateur
s'imposera amender cette loi pour évi
ter de criantes injustices, tant dans l'in
térêt des Flamands que des Wallons.
Considérons cette évolution avec calme.
Nous nous trouvons devant des faits.
Par conséquent nous devons faire ap
pel la raison, la sagesse, et non
une quelconque sentimeritalité ro
mantique... ou démagogique 1
Le Sud conservera toujours dans
la question linguistique une totale et
impassible sérénité.
Un seul objectif est atteindre
faire rendre le maximum de services
par cet outil la langue, et encourager
tout ce qui peut concourir élever
le niveau de la masse, et le désir de
culture de l'élite, aussi bien en fla
mand qu'en français.
C. v. R.
La 62e session de la Fédération des
associations et des cercles catholiques
se tiendra Courtrai les samedis 2 et
dimanche 3 novembre prochains.
Le samedi après-midi, le congrès
comprendra deux sections d'étude, l'u
ne flamande, l'autre française, qui
s'occuperont respectivement de la ré
forme des institutions provinciales et
de la réforme du Parlement. Le diman
che matin, l'assemblée générale, di
vers rapporteurs s'appliqueront met
tre en lumière les devoirs des catholi
ques dans la société religieuse, civile,
familiale, professionnelle et interna
tionale.
Au banquet qui aura lieu 1 heure,
des personnalités politiques en vue dé
finiront la tâche des catholiques la
veille des prochaines élections.
Le programme détaillé des travaux
de la session sera communiqué ulté
rieurement.
LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Chr. aéronautique. Billet
de Bruxelles.
Page 3 Chronique horticole. Feuil
leton.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 6, 7, 10 et 11 Chroniques de
la région.
Page 8 Le Sud au Littoral.
Page 9 Adoua 1896 Dernière vic
toire de l'Ethiopie
Page 12 Les Sports.
Page 13 Le Sud l'Exposition.
Pages 14 et 15 Page de fat Femme.
Page 16 Cinéma Annonces nota
riale».
Ce qui, dans la distribution des sub
sides du Fonds National de crise, frappe
immédiatement tout observateur instruit des
nécessités constituant la sauvegarde des
grands services publics, c'est le manque d'or
ganisation et de contrôle.
A tous les degrés de la hiérarchie, les
services du chômage se soustraient aux dis
ciplines de bonne administration qu'exigent
la prise en charge et la liquidation d'énor
mes dépenses. Il ne faut rien connaître de
la mentalité humaine pour ne pas admettre
que le gaspillage et l'abus se soient déve
loppés sans cesse la faveur de ces erre
ments.
Jusqu'à présent le Département du Tra
vail et de la Prévoyance Sociale s'est montré
incapable d'exercer les fonctions qui lui in
combaient. Il n'a pris les mesures législa
tives et exécutive# qu'imposaient les événe
ments il n'a pas organisé les cadres ad
ministratifs sur des bases rationnelles il
n'a pa établi un contrôle digne de ce nom.
Les anciens Fonds de chômage l'arbi
traire des communes sabotèrent l'action ad
ministrative au lieu de la seconder l'es
prit de cette politique néfaste subsiste tou
jours. Les bourses du travail sont pratique
ment inexistantes. Quant aux nouveaux Of
fices' l'organisation et le recrutement en fu
rent improvisés. Après avoir tergiversé pen
dant plusieurs années et laissé empirer le#
choses, on a brusquement tout démoli sans
avoir préparé les éléments de reconstruction.
Le personnel est, en général, de médiocre
qualité, tout en absorbant un crédit impres
sionnant dépourvu d'expérience, il tâtonne
dans l'arriéré la paperasserie, les tra
vaux mal faits et, par surcroît, dans le dé
dale des instructions.
Enfin, en matière de dépenses, l'impré
voyance et les tergiversations de ce Dépar
tement furent pour une grande part dans
le retard que subit l'assainissement bud
gétaire.
Déjà condamnable en soi, la politique
de facilité, en matière d'indemnisation de
chômage, a encore créé un déplorable exem
ple qui commence contaminer les autres
services de l'Etat. Que le Gouvernement y
prenne garde Le personnel des administra
tions régulières se livre de fâcheuses eomp
paraisons on se dit quoi bon faire
preuve de zèle et de conscience profession
nelle quand, par ailleurs, régnent le bon
plaisir et la dépense sans contrôle sérieux.
Ces diverses critiques d'une œuvre ad
ministrative informe, nous n'avons cessé de
les faire depuis longtemps. Aussi, a-t-il été
agréable de prendre connaissance du Rap
port au Roi qui justifie la création du nou
vel Office pour le chômage. Le Gouverne
ment y dit de dures vérités sous la signa
ture de tous ses membres comprenant, no
tamment deux anciens Ministres de la Pré
voyance Sociale, MM. Van Isacker et Rub-
bens. On ne pouvait prononcer condamna
tion plus significative.
Le témoignage de ses deux Ministres est
assez troublant. On ne peut s'empêcher de
se demander pourquoi n'ont-ils pas réussi
M. Rubbens n'a, évidemment, pas tai
le temps de procéder des réforme».