Chronique Aéronautique
De Grande Réputation Mondiale. |e Mutée de Guerre du saillant d'Ypres.
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LE SUD, dim. 22 septembre 1935.
Quant M. Van Isacker, animé des
meilleures intentions, il a très coura
geusement tenté de réagir. En 1932,
sous la pression d'une situation finan
cière alarmante et grâce aux premiers
pouvoirs spéciaux, il prit des mesures
qui eurent d'heureux résultats. D faut
lui savoir gré de ses initiatives.
Il n'a pas abouti.
Le titulaire actuel, M. Delattre, sera-
t-il plus heureux. En installant l'Office
national de chômage et de placement,
l'honorable Ministre a prononcé un dis
cours plein de sagesse et qui témoigne
d'une évidente bonne volonté. Puissent
les militants du parti permettre que ses
actes correspondent ses paroles
J. INGENBLEEK
Sénateur.
BILLET DE BRUXELLES
COMMENT ON PEUT DÉTRUIRE
TOUTES LES USINES ÉLECTRI
QUES D'UN GRAND PAYS.
L'étranger afflue toujours chez nous.
C'est encore la joule en ville et l'Expo
sition, malgré la saison qui s'aidhce On
redouble d'ardeur pour tout voir car ce
sont les dernières semaines de cette jéérie,
éphémère hélas et dont certains bâtiments
importants nous resteront comme témoins
de cette année de gloire... et de malheur
Car nous ne saurons oublier la date du
29 août 1935 elle se mêlera toujours aux
jours de fêtes que nous évoquerons.
Les cinémas et les théâtres nous annon
cent déjà leurs programmes d'hiver et di
vers. Les uns tentants, les autrei fort
médiocres. On part sans courage dans les
mois qui vont venir on souffre de la
tristesse qui a plongé le pays en deuil on
frémit la pensée des événements qui assom
brissent l'horizon
Les enfants ne joueront plus la rue, il
va faire froid nous dit-on les vieilles da
mes ne pourront pas passer les soirées d'hi
ver confectionner des chaussettes pour les
soldats du Négus, car il fait chaud là-bas et
ils n'en portent pas. D'autre part les
ménagères craignent la hausse du macaroni.
Reprenons cependant un bon moralcela
vaut toutes les vissicitudes présentes et
venir. Allons manger des saucisses au Vieux-
Bruxelles avant qu'il ne ferme ses portes
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Poursuivant, dans LES AILES l'exa
men de son PLAN DES 10.000 le Com
mandant André Laugeron montrait récem
ment 1) la terrifiante puissance que recèle
l'arme aérienne s1 attaquant aux forces vi
ves de la Nation, par exemple l'organisa
tion de l'industrie électrique.
Nous extrayons de son magistral article
le passage suivant
S'il est, dans les grandes nations euro
péennes, une force qui joue un rôle capital
c'est, je crois, l'industrie qui produit l'éner
gie électrique. Le fonctionnement des gran
des villes, la vie d'innombrables usines,
celle de nos mines du Nord, le fonctionne
ment d'une portion importante du réseau
ferré, sont subordonnés de façon totale
l'arrivée du précieux courant. Les applica
tions de l'électricité la vie humaine ne
cessent de s'accroître. L'industrie électrique
est une des rares donr la crise économique
mondiale n'a point ralenti le développe
ment. En 1934, la consommation française
a atteint 15 milliards de kilowatts-heure.
Trente milliards de francs sont investis dans
les entreprises.
On peut assurer, sans se tromper, que
frapper rudement cette industrie permettrait
de paralyser instantanément le cerveau mê
me de la nation et de porter des troubles
absolument décisifs dans le fonctionnement
du corps économique. Et j'apporte mes
adversaires (2) la preuve que l'affirmation
que je viens d'énoncer n'est pas simplement
une vue de l'esprit.
D'abord, l'établissement technique des
grandes usines thermiques en hydro-électri
ques productrices d'énergie électrique est
une entreprise relativement longue et déli
cate. Les ingénieurs estiment qu'ils faudrait
plus d'un an pour remettre en marche une
grande centrale thermique atteinte dans ses
œuvres vives.
Ainsi, par rapport aux nécessités de la
défense nationale, tous les coups portés
cette industrie resteraient longtemps irrépa
rables. Or, parmi les forces économiques
que l'on peut appeler les forces de comman
dement, il n'est peut-être pas une force plus
sensible aux coups de l'aviation que l'indus
trie électrique, parce que, très concentrée,
elle présente des surfaces en nombre limité,
faciles repérer et plus faciles encore
détruire par surprise.
Les 15 milliards de kilowatts-heure ac
tuellement nécessaires la vie française sont
fournies presque complètement par 52 gran
des usines thermiques ou hydro-électriques
produisant chacune de 30.000 400.000
kilowatts-heure.
Aucune des 52 usines ainsi constituées
n'ayant une grande superficie, 150 avions
portant chacun deux bombes de 250 Kg et
effectuant deux tirs consécutifs, régleraient
dans une journée, le sort de l'industrie
électrique française.
Les usines thermiques, base de houille,
ont produit en 1934, plus de 8 milliards
de kilowatts-heure. Leur répartition géogra
phique s'inspire naturellement des facilités
d'approvisionnement en charbon. Le Nord,
l'Est, la Région Parisienne viennent en tête.
Viennent ensuite des précisions que nous
résumons Sept usines thermiques alimen
tent Paris. On les connaît bien elles sont
facilement repérables. A la destruction de
ces sept usines, un adversaire avisé ne man
querait point d'ajouter une rapide visite
Eguzon, dans le Massif Central, et Bois-
de-Cure, dans le Morvan. Ainsi Paris serait
privé complètement d'énergie électrique.
La région du Nord, dont on sait l'impor
tance industrielle, est, pour sa part, desser
vie par sept grandes centrales thermiques.
Celle de l'Est est plus concentrée encore
deux centrales thermiques et deux hydro
électriques la desservent. Il en est de même
partout. La concentration résulte, en effet,
de la nature de l'industrie électrique.
J'ajoute que toute la documentation est
publique. Ce que nous savons sur notre
pays, nous pouvons le savoir sur l'Angle
terre, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, et réci
proquement. Donc, rien de secret, aucune
recherche coûteuse.
Comment, dès lors, éviter la redoutable
paralysie du système moteur national, qu'un
instant de réflexion permet d'entrevoir
Aucun moyen ne m'apparaît très sûr. Si
l'assaillant vient par surprise et de jour, il
aura partie gagnée. On peut, dira-t-on,
camoufler les usines dès le temps de paix.
Je rétorque que, pour des équipages bien
et longuement préparés leur mission, le
camouflage ne serait qu'une gêne et non
pas une cause certaine d'échec. Les usines
sont fixées dans le sol et par suite, situées
sur la carte. On ne peut les déplacer. Leurs
coordonnées exactes sont connues. Cela suf
firait des équipages entraînés comme le
seraient ceux dont je rêve dans l'application
du Plan. Pour les usines hydroélectriques,
les immenses barrages dont elles sont la
conséquence rendraient vain tout camou
flage. Le départ des pylônes constituerait du
reste une indication suffisante pour trouver
le point sensible du dispositif.
D'ailleurs, comme l'enjeu vaudrait vrai
ment un effort, si 150 avions ne suffi
saient point, on pourrait en ajouter quel
ques dizaines. Les pertes compteraient peu
en égard l'importance décisive du résultat.
Des conclusions extrêmement importantes
et graves peuvent être tirées de ce qui pré
cède. En effet, ce qui est vrai pour les 52
surfaces électriques détruire, est vrai
également pour tout le système conducteur
de la vie d'une nation. On peut d'ailleurs
établir avec une précision absolue les cartes
géographiques et topographiques des forces
vives de commandement
1° Eléments de la Direction ministères,
principales préfectures hôtels des grands
journaux, grandes banques, etc...
2° Communications aiguillages des voies
ferrées, ouvrages d'art, ponts, croisements de
routes, centraux téléphoniques et télégra
phiques
3° Industrie de Base Superstructures
des mines, hauts fournaux, usines métallur
giques, usines électriques, usines d'automo
biles et d'aviation.
410 Eléments militaires Casernes occu
pées, arsenaux, entrepôts et magasins mili
taires, sièges de grands états-majors, etc...
Ces cartes étant dressées, l'état-major d'u
ne nation décidée l'agression aérienne
brusquée saurait faire un choix afin d'atta
quer d'abord les surfaces dont la destruc
tion serait la plus lourde de conséquences.
Les escadres pourraient même être spécia
lement entraînées l'attaque d'une catégorie
de surfaces. Dans une armée de l'Air bien
préparée l'offensive, on devrait trouver la
brigade des ponts, celles des aiguillages,
les brigades de l'électricité, l'escadre des
ministères et ainsi de suite. D'un bout de
l'armée l'autre, des équipages d'élite
s'entraîneraient, sous différentes conjonc
tures, tactiques, l'attaque figurée de la
surface qu'ils devraient détruire l'heure
H
Que l'Allemagne, qui sait garder ses
secrets, consacre l'ensemble des tâches que
j'évoque, quelques milliers d'avions comme
celui que nous avons défini dans le Plan,
volant près de 500 Kmh. et ne coûtant
pas même 200.000 francs, et je demande
au général Alléhaut de nous dire ce qui res
terait après huit jours des forces vives qu'il
suppose illimitées...
(1) Les Ailes 22-8-35.
(2) du «Plan des 10.000» (N.D.L.R.).
(3) dont les théories sont évoquées par
la fin de cette phrase. (N.D.L.R.).
PETITES NOUVELLES
Le grand événement de la semaine der
nière a été la tentative couronnée de succès
de l'Américain Howard Hughes contre le
record de vitesse sur base des avions ter
restres. Avec un appareil d'une puissance
de 1000 CV et construit spécialement en
vue de ce record, Hughes a atteint 566
Kmh. Raymond Delmotte avait atteint 505
Kmh. avec l'avion Caudron C. 460 de la.
Coupe Deutsch qui détient toujours le re
cord de vitesse sur 1000 Km. avec 450
Kmh. Cet appareil n'a que 330 CV...
Les Caudron type Coupe Deutsch 1935,
qui sont en Tours de mise au point, et qui
développent 450 CV doivent atteindre 550
Kmh. ce qui ne leur permettra pas de battre
le record mais l'ingénieur Riffard, de cher
Caudron a d'autres projets...
d Le Capitaine Thoret, un as français du
vol sans moteur, a accompli le voyage Paris-
Milan-Paris, comportant la double traver
sée des Alpes, bord d'un-motoplaneur de
25 CV.
d L'hydravion Lt de Vaisseau Paris
entreprendra une randonnée France-Améri
que du Sud. Puis il s'attaquera au record
de distance sur le parcours Rio de Janeiro-
Miami. Après une visite aux Antilles, il
regagnera Biscarosse.
d La Coupe Deutsch 1936 aura lieu le
13 septembre.
d Détroyat n'a pas gagné au meeting
de Cleveiand, comme nous l'avons dit. II
ne s'agissait pas de compétition mais d'exhi
bitions. Le grand pilote n'en a pas moins
immédiatement conquis l'admiration des
spectateurs américains,
d Mignet a vendu son Pou-du-Ciel et
la licence de construction en Angleterre,
d On sait que la ligne française Alger-
Brazzaville est exploitée, en pool avec là
Sabena, par l'Etat Français (régie Air-Afri
que). Cette exploitation sera mise en adju
dication la fin de l'année. Qui la repren
dra Air-France ou Air-Bleu On parle
aussi de la Cie des Chargeurs Réunis et mê
me de Mr Louis Renault...
Ph. V.
Une belle exhibition
d'un Pou du Ciel soles mois
Cambrai.
Renouvelant son exploit de dimanche der
nier, M. Bajeux, de Douai, a fait voler, di
manche, 17 h. 30, sur le terrain de l'aéro
port de Niergnies, un Pou du Ciel appar
tenant, cette fois, M. François Lemoine
fils, boulanger, Solesmes.
Le minuscule avion, qui fut construit en
juillet dernier par M. Weerts, sculpteur,
Solesmes, décolla avec une grande aisance
et accomplit deux tous de terrain et le sur
vol de Cambrai une altitude évaluée, d'a
près les compétences 150 mètres.
La meilleure collection qui existe complétée en 1935.
Toutes les branches des différentes armées y sont représentées
Quiconque visitera le MUSÉE DE GUERRE DU SAILLANT D'YPRES
YPRES, ira de l'avant et prêchera toujours la Paix entre Nations
Paroles de l'Evêque de Willesden, prononcées en l'Eglise de St. Martin's-in-the-Fields,
Londres, Commémoration de l'Armistice 1932.
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