Messinet ClMiQUe HortlGOlB
LE SUD, dim. 22 septembre 1935.
LE CLUB NATIONAL D'AVIATION
EST NÉ
Le Club National d'Aviation est né.
Et cette naissance a été célébrée comme
il convenait au cours de la journée de jeudi,
par ses membres lesquels sont déjà fort
nombreux et par leurs invités.
C'est le Club National d'Aviation n'est
pas un club comme les autres c'est un
cercle groupant avant tout des membres qui
volent, qui font voler et dont le prosély
tisme est quelque chose de réellement con
vaincant.
La petite fête inaugurable qui se déroulait
i la plaine de Haren, fut une démonstra
tion parfaite de l'actvité du néo-club. Tous
les appareils de ses membres et il en
est déjà dix-huit étaient rangés en ordre
de bataille avant de prendre leur envol
pour effectuer d'impeccables démonstrations
d'ensemble. On vit successivement cinq R.
S. V. puis cinq Avro effectuer des vols de
groupe que n'eussent certes pas désavoués
les plus sévères de nos moniteurs militaires...
A ces évolutions, succédèrent des démon
strations acrobatiques par MM. P. Quersin,
Bollinne et Jacobs, ce dernier se taillant un
particulier succès en menant au looping, au
renversement et autres classiques de l'a
crobatie aérienne un Hanriot datant de
l'époque héroïque et ayant fait la guerre.
Après quoi, les vols se succédèrent, et,
comité en tête, tout le club reprit l'air.
La soirée se poursuivit par un dîner ami
cal, au cours duquel M. Lemmens, prési
dent du C. N. A., développa les principes,
les buts et les projets du club une vulga
risation intense de l'aviation de tourisme,
une vulgarisation par tous les moyens qui
seront en la possession des membres du
club mettre l'aviation la portée de ceux
qui la considèrent de loin, avec envie, sans
avoir la possibilité d'y toucher. Bref, con
quérir de nouveaux adeptes l'idée aé
rienne.
Quant aux membres actuels, leur activité
est réjouissante dès présent une Coupe,
dotant une épreuve d'altitude, est mise en
compétition entre eux. Elle sera suivie d'un
autre trophée réservé la vitesse...
Des cours théoriques et pratiques de nat
vigation aérienne figurent également au
programme du club, qui se promet d'être le
plus actif de tous les clubs aéronauriques de
Belgique.
Nous ne pouvons que lui souhaiter le
meilleur des destins, et l'assurer de notre
entière sympathie.
DES NOUVELLES...
Arnaux enlève la coupe Zenith 276 km.
de moyenne horaire sur un avion Caudron-
Royale 660 de 140 CV il é/ait accom
pagné de Madame Becker. Les 1577 Km.
ont été accomplis en 5 h. 41 min. Dans
cette moyenne sont compris les atterrissages
répartis sur le parcours.
La coupe se dispute jusqu'au 30 sept.
Arnaux la gardera-t-il
Un record féminin. Un nouveau re
cord d'altitude de MARYSE HJLSZ re
cord féminin sur avions légers monoplaces
pesant moins de 450 Kg. A sa descente
d'avion le barographe marquait 6.500 Km.
alors que le précédent record appartenait
la regrettée Hélène Boucher depuis le
3 sept. 1933 avec 5.900 m.
Mermoz En 10 h. d'absence y compris
1 h. 23 d'arrêt Alger, Jean Mermoz et
Gimié ont réalisé sur le Cornet la liaison
Paris-Alger dans la journée soit 2.940 Km.
la moyenne horaire de 324 Kmh. 300.
Mermoz repartira bientôt pour renou
veler la démonstration sur le parcours Pa
ris-Tunis-Paris. Il met ainsi en valeur les
possibilités pratiques de l'avion rapide
puissance limitée mais haut rendement
dans le transport de la poste.
de BERNERAY.
Un terrain d'aviation vient d'être créé
proximité du port et de la ville
de Dunkerque.
Les minstères des Finances et de l'Air
étudient la création d'aéroports douaniers
spécialement chargés de barrer la route,
au-dessus des frontières, aux avions de plus
en plus nombreux équipés pour le trafic
de la contrebande. Ces aéroports seront dis
séminés au Nord, l'Est et au Sud de la
France.
Mais il ne s'agit encore que d'un projet
l'étude et la direction départementale
des douanes ignore si un aéroport sera in
stallé Dunkerque, avec mission de sur
veiller une partie de la frontière franco-belge.
Ce qui est acquis pour le moment, c'est
que l'initiative privée a devancé l'initiative
officielle. En effet, l'Aéro-Club de Dun
kerque vient d'aménager un vaste terrain
de vingt-cinq hectares, qui est déjà en état
de recevoir des appareils et qui se trouve
proximité de la ville et du port, la
limité des communes de Petite-Synthe,
Grande-Synthe et Fort-Mardyck.
Si, un jour ou l'autre, l'administration
décide de choisir Dunkerque comme base
d'un aéroport douanier, le terrain du Club
Aéronautique de Dunkerque sera tout in
diqué pour devenir le centre de ce nouveau
service.
HISTOIRE DE MESSINES
(29me suite)
Du dimanche 25 octobre au lr novembre
ce fut une vie d'enfer pour les quelques
Messinois qui, obstinément, restaient accro
chés aux mines de leur foyer, avec au cœur,
l'espoir que la Providence déplacerait le
champ de bataille, et que libres ou sous
l'occupation ils pourraient bientôt nou
veau vivre et dormir autrement que sous
un ciel strié d'obus.
Durant les accalmies du bombardement,
les habitants qui, déjà avaient fui, reve
naient furtivement pour tenter de sauver
des débris de leurs bien, quelqu'objet épar
gné par le fer et le feu.
Ceux qui étaient restés accrochés leur
terre nourricière, s'étaient groupés autour
de F.-S. Deleu, seul représentant des auto
rités communales encore présent. C'est le
27 octobre et pour la dernière fois avant
l'armistice qu'il fit acte d'autorité au nom
de la ville de Messines. Les anglais avaient
en effet eu l'impression que des espions
travaillaient de nuit dans la localité. Ils ré
quisitionnèrent l'Autorité Communale pour
procéder une enquête et des visites do
miciliaires. On finit par découvrir, qu'un
café situé au faubourg d'Armentières, rece
vait chaque nuit la visite d'un étranger, qui
du haut de la lucarne faisait l'ennemi des
signaux lumineux morses.
Le 31 octobre, la situation devint tota
lement intenable. Seules quelques caves ré
sistaient encore. Les Allemands menaçaient
d'entrer dans la ville. Il fallait fuir coûte
que coûte.
Après de multiples péripéties, le groupe
de Messinois se trouvant l'ouest de la
localité put quitter ces lieux de désolation.
Ils partirent par le Bon Fermier et l'An
cien Chemin d'Armentières pour échapper
autant que possible aux projectiles ennemis
qui s'abattaient sur la ville. Un autre groupe
de Messinois resté l'Est de la localité ne
put plus fuir vers la liberté et fut contraint
de chercher refuge en pays occupé. Messi
nes était détruite et le lendemain matin, lr
novembre, était occupée par les ennemis.
L'OIDIUM DE LA VIGNE
(Suite.
(A suivre)
Un Ancien de la Région.
Reproduction interdite.
Pour vos Fruits, Fleurs, légumes, pri
meurs, Bouquets, gerbes, garnitures de ta
ble, adressez-vous en toute confiance
Jacques VEYS
La Butte
WARNETON
Le traitement
Actuellement, on dispose contre l'oïdium
de la vigne d'un procédé d'une efficacité
absolue et qui est employé aujourd'hui,
d'une façon courante, dans la plupart des
pays vignobles. C'est le soufrage, qui con
siste répandre, sur les parties vertes de
la vigne, de la poussière de soufre (soufre
en canons pulvérisé ou fleur de soufre).
On opère d'ordinaire un soufrage pré
ventif, un peu avant la floraison, qui suf
fit, lorsque les conditions météorologiques
sont exceptionnellement favorables, em
pêcher l'apparition du cryptogame.
Mais le plus souvent, on est obligé de
renouveler l'opération trois et même quatre
fois un mois d'intervalle.
En serre, on étend le soufre un en
droit chaud, sur des planchettes placées le
long du vitrage le renouveler deux ou
trois fois pendant le courant de la végéta
tion.
On choisit, pour effectuer le soufrage, un
temps chaud et calme. La présence sur les
feuilles d'une rosée abondante assure une
adhérence plus facile au soufre, tout en
nuisant sa répartition uniforme. On sau
poudre le soufre sur toutes les parties de
la plante si c'est nécessaire. L'essentiel est
d'arriver produire un dégagement de va
peurs sulfureuses une température de 25
30° augmente beaucoup le pouvoir destruc
teur de soufre.
Les appareils usités pour le soufrage sont
nombreux. Celui qu'on emploie le plus
commodément aujourd'hui est un soufflet
spécial qui donne un épandage beaucoup
plus régulier.
Les moyens préventifs sont assez nom
breux. On évitera d'abord les changements
brusques de température, les courants d'air
froid et surtout l'humidité excessive. Bien
aérer la serre ébourgeonner, pincer, de
manière donner de l'espace entre toutes
les productions.
Dès l'apparition de la maladie, enlever
ça et là les grains attaqués et même les
greffes. En hiver, on enlève les vieilles éoor-
ces et on badigeonne les ceps avec une
bouillie composée de soufre et de chaux.
Brûler du soufre dans la serre en hiver,
aucun accident n'est craindre.
JA. V.
No 86.
par
HONORE DE BALZAC
Il se souvenait seulement du pe
tit jardin encadré de vieux murs, parce
que là sa destinée hasardeuse avait
•commencé mais il reniait sa famille
son oncle était un vieux chien qui lui
avait filouté ses bijoux Eugénie n'oc
cupait ni son cœur ni ses pensées, elle
occupait une place dans ses affaires
comme créancière d'une somme de six
mille francs. Cette conduite et ces idées
expliquent le silence de Charles Gran
det. Dans les Indes, Saint-Thomas,
la côte d'Afrique, Lisbonne et aux
Etats-Unis, le spéculateur avait pris,
pour ne pas compromettre son nom,
le pseudonyme de Sepherd. Cari Sep-
Eerd pouvait sans danger se montrer
-partout infatigable, audacieux, avide,
en homme qui, résolu de faire fortu
ne quibuscumque viis, se dépêche d en
finir avec l'infamie pour rester hon
nête homme pendant le restant de ses
Jours. Avec ce système, sa fortune fut
rapide et brillante. En 1827 donc, il
revenait Bordeaux sur le Marie-Ca
roline, joli brick appartenant une
maison de commerce royaliste. 11 pos
sédait dix-neuf cent mille francs en
trois tonneaux de poudre d'or bien
cerclés, desquels il comptait tirer sept
ou huit pour cent en les monnayant
Paris. Sur ce brick se trouvait égale
ment un gentilhomme ordinaire de la
chambre de S. M. le roi Charles X,
monsieur d'Aubrion, bon vieillard qui
avait fait la folie d'épouser une fem
me la mode, et dont la fortune était
aux îles. Pour réparer les prodigalités
de madame d'Aubrion, il était allé réa
liser ses propriétés. Monsieur et mada
me d'Aubrion, de la maison d'Aubrion
de Buch, dont le dernier Captai mou
rut avant 1 789, réduits une vingtaine
de mille livres de rente, avaient une
fille assez laide que la mère voulait
marier sans dot, sa fortune lui suffi
sant peine pour vivre Paris. C'était
une entreprise dont le succès eût sem
blé problématique tous les gens du
monde, malgré l'habileté qu'ils prê
tent aux femmes la mode. Aussi ma
dame d'Aubrion elle-même désespé-
rait-elle presque, en voyant sa fille.
d'en embarrasser qui que ce fût, fût-ce
même un homme ivre de noblesse.
Mademoiselle d'Aubrion était une de
moiselle longue comme l'insecte, son
homonyme maigre, fluette, bouche
dédaigneuse, sur laquelle descendait un
nez trop long, gros du bout, flàvescent
l'état normal, mais complètement
rouge après les repas, espèce de phé
nomène végétal plus désagréable au
milieu d'un visage pâle et ennuyé que
dans tout autre. Enfin, elle était telle
que pouvait la désirer une mère de
trente-huit ans qui, belle encore, avait
encore des prétentions. Mais, pour
contre-balancer de tels désavantages,
la marquise d'Aubrion avait donné
sa fille un air très distingué, l'avait
soumise une hygiène qui maintenait
provisoirement le nez un ton de chair
raisonnable, lui avait appris l'art de se
mettre avec goût, l'avait dotée de jo
lies manières, lui avait enseigné ces re
gards mélancoliques qui intéressent un
homme et lui font croire qu'il va ren
contrer l'ange si vainement cherché
elle lui avait montré la manœuvre du
pied, pour l'avancer propos et en
faire admirer la petitesse, au moment
où le nez avait l'impertinence de rou
gir enfin elle avait tiré de sa fille un
parti très satisfaisant. Au moyen de
mances larges, de corsages menteurs,
de robes bouffantes et soigneusement
garnies, d un corset haute pression,
elle avait obtenu des produits féminins
si curieux que, pour l'instruction de*
mères, elle aurait dû les exposer dan*
un musée.,
Charles se lia beaucoup avec ma
dame d Aubrion, qui voulait précisé
ment se lier avec lui. Plusieurs per
sonnes prétendent même que, pendant
la traversée, la belle madame d'Au
brion ne négligea aucun moyen de
capturer un gendre si riche. En débar
quant Bordeaux, au mois de juin
1827, monsieur, madame, mademoi
selle d'Aubrion et Charles logèrent
ensemble dans le même hôtel et parti
rent pour Paris. L'hôtel d'Aubrion était
criblé d'hypothèques, Charles devait
le libérer. La mère avait déjà parlé du
bonheur qu elle aurait de céder son rez-
de-chaussée son gendre et sa fille.
(A Suivre)