Et Après... Pour les Frontaliers. Jusqu'au bout? Non! Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 6 OCTOBRE 1935. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. I ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS JUSQU'A FIN 1935 5 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. I Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Le complot des politiciens et de la presse reprend le dessus. De tous les côtés, partent des attaques contre le Ministère van Zee- Ltnd. Admettons que ces attaques parvien nent soulever l'opinion publique, et ren verser le cabinet, quoi aboutirait-on. Au retour des vieux chevaux 1 Et après... s On attaque van Zeeland cause de la dévaluation. A quoi cela aiance-t-il On ne réévaluera tout de même plus le franc. Laissons au gouvernement le temps d'ache ver son programme complet. On dit qu'il va un échec. Les renseignements écono miques que nous possédons prouvent le con traire. Mais l'échec serait certain, si les Bel ges ne laissaient pas van Zeeland le temps nécessaire pour diriger l'évolution de notre économie nationale. s Nous manquons d'hommes. L'équipe mi nistérielle est bonne, et, en tout cas, nous défions qui que ce soit de nous en désigner une autre. Tous sont usés ils ont tous connu le pouvoir, et chacun a apporté sa part la faillite générale. Des hommes nouveaux Peut-être bien. Mais jusqu'ici aucune équipe complète d'hommes nouveaux ne nous fournit les ga ranties nécessaires. Notre régime est en per pétuelle démission. Les successeurs n'ont pas fait leurs preuves de leaders, d'organisateurs, de chefs. Le jour où cette preuve sera faite, le pouvoir leur appartiendra. s s. Alors quoi Tout ce vacarme pour pré parer des élections Toute cette pesti lence pour le plaisir de remuer le pouvoir Et tous ces bobards dont le plus admirable est de déclarer que van Zeeland est franc- ntaçon, quoi cela rime-t-il NOTRE PAYS, répétons-le sans cesse, A UN BESOIN VITAL D'UNITE ET DE SENS NATIONAL. Tout ce qui le divise le tue, et ses pires ennemis sont ces divi seurs par profession les politiciens de parti. Le Belge trouverait tous les problèmes politiques une solution équitable si chaque fois n'intervenait pas le politicien, qui passe toute sa carrière éviter les solutions les plus logiques. Le parti politique se nourrit de désordre. C. v. R. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Propos de l'Oncle Bep. Page 3 Chronique horticole. Feuil leton. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 6, 7, 10 et 11 Chroniques de la région. Page 8 Le Sud au Littoral. Page 9 L'affaire de Risquons-Tout. Page 12 Les Sports. Page 13 Le Sud l'Exposition. Pages 14 et 15 Page de la Femme. Page 16 Cinéma Annonces nota riales. Nos lecteurs se souviennent de la campagne amorcée par Le Sud en décembre, dernier pour la défense de nos frontaliers. Cette campagne avait pris une réelle ampleur, et la Presse du Nord avait répondu notre appel. Si ce moment-là, la presse régionale et les mandataires politiques avaient fait bloc s'ils nous avaient soutenu si la presse quotidienne qui prétend défen dre les frontaliers avait fait écho no tre campagne au lieu de se taire si tous avaient compris qu'il s'agissait de défendre l'ouvrier, et non pas des égoïsmes, des boutiques ou des intérêts électoraux, nous eussions pu faire naî tre un mouvement d'opinion tel que les mesures prises aujourd'hui n'auraient jamais été mises en vigueur. Pesez bien ceci la presse française et des politiciens français nous ont sou tenu. La presse belge a fait le complot du silence, et les mandataires de nos arrondisements frontaliers se sont réu- mis en grande agitation pour torpiller l'action commune que nous leur de mandions d'organiser. Nous touchons du doigt les plaies du régime. Pourquoi la presse dite ouvrière n'a- t-elle pas fait écho notre campagne parce que nous n appartenons pas leur boîte, leur administration, leur personnel. Nous ne sommes ni fonction naire, ni bureaucrate, ni mandataire des ouvriers, et dans ce cas il est interdit de rendre service auh ouvriers. Voyez- vous, il y a un monopole, et ce mono pole est indispensable car sinon com ment expliquer l'utilité de certaines créatures, ou justifier certains mandats. On a été plus fort. Comme nous nous plaignions de ne pas être soutenu par les politiciens et les journaux ou vriers, on nous a fait cette réponse dés armante Cela ne vous regarde pas il vous est interdit de parler de ces questions I Nous avons dénoncé le danger cer tain. Ce n'était pas difficile prévoir. Mais au lieu de nous contenter de la mentations, de protestations, d'ordres du jour, de visites aux ministres, et un tas d'autres calembredaines, nous avons demandé aux politiciens et la presse d'organiser une action directe. La ré ponse fut d'une touchante unanimité nos bureaux s'en occupent Et, comble de l'ironie, maintenant que cette inertie met nos frontaliers dans une situation tragique les mêmes bureaux ont le toupet de se retourner contre le Ministère, de lui demander de l'énergie, et de déclarer que dans des cas pareils il faut une action im médiate et qu'il vaut mieux prévenir que guérir v. Nous ne qualifions pas cette attitude, car le qualificatif pour rait être pris pour une injure. Mettons nu les plaies de notre temps. Pourquoi la presse n'a-t-elle pas sou tenu avec enthousiasme notre action Parce que chaque quotidien traite le problème frontalier surtout dans l'es poir de faire des abonnés son journal, et souhaite plutôt avoir le monopole des informations, que rendre service aux ouvriers. La presse régionale Ici le mercan tilisme est tout au plus un esprit de boutique t La presse des syndicats ouvriers Vous l'avez déjà compris, n'est-il pas vrai Ces journaux sont les moniteurs officiels des partis politiques, qui s'ar rachent aux élections les voix des ouvriers. Si une action commune est tentée, les règles du jeu ne sont pas observées Que! est le parti qui tirera un bénéfice électoral du service rendu aux ouvriers. Or pourquoi sauver les ouvriers, si éventuellement cela peut donner des voix aux autres la boutique d'en face Voilà où vous conduit, électeurs pro létaires, le régime de la démocratie politique des partis. Lés mandataires, du*moins, eussent dû comprendre l'utilité de l'action que nous leur proposions d'entreprendre. Mais ces pauvres mandataires sont pri sonniers de leurs comités, et de toute la phraséologie démagogique qu'ils uti lisent au cours des campagnes électo rales pour attirer vers eux les électeurs flottants 11 est impossible, actuellement, de rendre service, sans se heurter cette peste de notre époque l'électoralisme. Le problème frontalier n'est pas qu'un problème ouvrier. Comme tous les pro blèmes économiques et sociaux, c'est un problème national. 11 intéresse la vie économique du pays tout entier par les multiples conséquences sociales et financières qui en découlent. Une col lectivité forme un tout, que l'on ne peut arbitrairement diviser en classes, ni en stands, ni en partis. Chaque ques tion spéciale devient par son impor tance une question nationale. A vou loir les isoler toutes notre régime est incapable de les résoudre. Mandataires et journaux vont protes ter avec indignation. Et la France con tinuera expulser les frontaliers belges. Ch. van RENYNGHE. Visitez Ypres, au Musée Merghe- lynck, l'exposition organisée par Les Amis d'Ypres la mémoire de S. M. la Reine Astrid. Une magnifique collection de photographies évoque la vie bonne et souriante de notre douce Reine. Dans les salles de la cour intérieure vous verrez également les œuvres d'art des peintres Beun, Boudry et Deput- ter. Entrée libre, tous les jours, de 10 12 h. Vi et de 2 5 h. ATTENTION AU CHANGEMENT DE L'HEURE la nuit du 5 au 6 octobre Vous devez retarder vos pendules d'une heure. C'est sous ce titre que les Croix de Feu répondirent au discours de M. Van Zeeland Genève. Et nous constatons que la thèse des Croix de Feu coïncide exactement avec celle que nous avons développée dans Le Sud depuis le début de l'affaire éthio pienne. La position prise par les Croix de Feu est aussi énergique que catégorique. Tant mieux. Voici l'extrait le plus impor tant de cette déclaration des Croix de Feu. Il convenait que la Belgique prit sa part au débat de Genève, pour procla mer encore et toujours comme en 1914, le droit des petites nations la vie et la Liberté. Il importait d« clamer bien haut qu'elles ont envers elles-mêmes le devoir de veiller leur sécurité, en se tenant avec vigilance sur la défensive. Mais, partir de ce moment, nous ne parvenons plus comprendre. Pour quoi avoir offert une collaboration JUSQU'AU BOUT des sanctions qui, forcément, sont du domaine de l'offensive et qui pourraient éventuelle ment s'appliquer un peuple en qui jadis nous avons trouvé un fidèle et loyal allié et nous cherchons vaine ment le tort qu'il nous aurait fait de puis. Laissez-nous vous dire, M. Van Zee land, que vous n'aviez ni cette obli gation, ni ce droit. Parce que, derrière vous, il y a un peuple qui ne demande qu'à panser les plaies que lui causa l'in vasion complète de son territoire, du rant quatre ans. Parce que derrière vous il y a un pays complètement, totalement désa busé sur le chapitre de la reconnais sance internationale et qui, depuis l'ar mistice, a vu pas mal de coquins, d'en richis, voire de traîtres récompensés au détriment des patriotes et des hon nêtes gens. Parce que derrière vous il y a ces hommes en âge de prendre les armes, qui se tournent vers nous, les Hommes du Feu, pour nous demander un con seil. Que leur répondrons-nous Sinon pour la Défense du Pays TOUT mais RIEN pour la formation de corps expéditionnaires destinés des opérations offensives, c'est-à-dire jus qu'au bout des sanctions. Monsieur le Premier Ministre, nous ne vous suivrons pas sur ce chemin où vous prétendez engager le Pays. Non, pas que nous soyions, moins que vous, soucieux de la tradition de loym». té qui est celle de notre Pays. Non pas que nous soyions moins que vous respectueux des engagements, solennels ou non, ou des signatures échangées. Non pas surtout que nous doutionn de la vaillance d'une jeune armée ot d une population prête aux plus no bles actes et aux ultimes sacrifices sur le terrain patrial nous n'ignorons pas que la rude expérience de la guerre n

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 1