Bailleul Léon Grillet LE SUD, dimanche 6 octobre 1935. UNE REUNION DES BOURGMESTRES DES LOCALITÉS FRONTALIÈRES A MENIN LES LICENCIEMENTS D'OUVRIERS BELGES. POUR PENETRER EN BELGIQUE PIECES A PRODUIRE LE POLITICIEN BOURSE CHANGE COUPONS 31. Rue de Menin YPRES Bureau ouvert la semaine et le LE SUD est en lecture dans plus de cent hôtels et cafés et vous recom mande DUNKERQUE Hôtel des Arcades. Au Brave Jean Bart. Café-Restaurant du Vingtième Siècln Café du Commerce. BERGUES La Tête d'Or. HAZEBROUCK Hôtel du Nord. Hôtel St Georges. Café du Centre. Hôtel Gambrinus. au MONT-CASSEL Hôtel du Sauvage. Taverne Flamande. ARMENTIÈRES A la Douane Française. Café de la Bourse. Au Coq Gaulois. Café Moderne. Au Prophète. Estaminet du Bu eau. BAILLEUL Café-Restaurant de l'Epi de Blé. Café Français. Café de la Paix. Café de Belle-Vue. STEENVOORDE Hôtel de Flandre. LE SUD DANS LE NORD iABONNEMENT: 18 francs français. I Les bourgmestres des communes frontaliè res Cuerne, Wervicq, Luingne, Herseaux, Reckem, Menin, Mouscron, se sont réunis lundi après-midi l'Hôtel de ville de Me- nin pour discuter, sous la présidence de M. Debunne, de la question angoissante des ou vriers frontaliers. M. Vandevelde, bourgmestre de Mous cron, a exposé la question frontalière. Diverses résolutions ont été prises et no tamment une demande d'audience M. le Premier ministre van Zeeland. Un ou deux délégués de chaque commune intéressée assisteront l'entrevue. Entretemps, le recensement des ouvriers frontaliers sera effectué. On signale qu'une usine du Nord de la France, qui licencie son personnel en masse, serait sur le point de fermer ses portes. Le fameux décret 42, visant la limitation de la main-d'œuvre frontalière commence faire sentir ses effets néfastes. Chaque jour c'est par dizaines que des ouvriers et ouvrières belges sont renvoyées sans délai. La semaine dernière plus de 100 cas nous ont été signalés. On annonce pour cette semaine le licenciement de 150 ou vriers belges occupés dans une importante usine de Tourcoing. Un établissement de la Croix-Rouge a prévenu son personnel qu'il serait dans l'obligation de le licencier jusqu'à nouvel ordre. 11 est d'extrême urgence que le gouver nement belge prenne une attitude énergique en face de ce problème qui menace de créer un état très grave d'agitation dans toute la région frontalière. Les organisations politiques ont tenté des efforts, mais ceux-ci se sont avérés vains et infructueux. Au gouvernement belge jouer cartes sur table Paris. Libre Belgique. Les nationaux français ne doivent pas être porteurs d'un passeport pour entrer en Belgique. A l'exception de ceux qui viennent en Belgique pour y travailler ou occuper un emploi, ils peuvent entrer dans le Royaume sur le vu d'une des pièces d'identité énu- mérées ci-après et qui doivent toutes por ter la photographie du titulaire, l'indication de sa nationalité française et le visa d'une autorité officielle française (Ministère, Pré fecture, Mairie, Commissariat de Police, etc...). Ces pièces sont 1. Soit un passeport, qui peut être périmé depuis moins de cinq ans 2. Soit une carte d'identité officielle ou un certificat officiel d'identité avec photo graphie oblitérée d'un sceau officiel 5. Soit la carte d'identité spéciale des con seillers municipaux, des conseillers d'arron dissements et des conseillers généraux 4. Soit le livret militaire avec photogra phie certifiée par l'autorité militaire 5. Soit la carte de service dont sont por teurs certains fonctionnaires (Police, Ponts et Chaussées, etc.. 6. Soit la carte de surclassement des of ficiers de réserve français. En outre, seront également considérées comme suffisantes, les pièces, qui, en se complétant l'une l'autre, réunissent ensem ble les conditions de validité exigées, c'est-à-dire photographie du titulaire, sceau officiel, nationalité et identité du porteur par exemple, carte d'abonnement du chemin de fer, qui porte une photographie, accom pagnée soit du livret militaire, soit de la carte d'électeur. Les pièces suivantes ne sont pas admises Carte d'identité délivrée par la Poste Livret de Famille Extrait d'acte de naissance Quittance de loyer Feuilles de contributions, etc. Les enfants âgés de moins de quinze ans, voyageant seuls, doivent être munis pour entrer en Belgique, des pièces requises pour les adultes. S'ils sont accompagnés de leurs parents, il suffit que ces derniers soient porteurs d'une pièce officielle constatant l'identité et la parenté du ou des enfants (carnet de mariage, extrait de naissance sans photogra phie, etc.). CARTES DE TOURISTE. Il est créé une Carte de Touriste réservée uniquement aux visiteurs étrangers pour lesquels il n'y a pas obligation du passeport, afin de leur permettre d'établir la preuve de leur na tionalité et qui les dispense de présenter les pièces énumérées ci-dessus. Cette carte est délivrée contre paiement d'un Belga, toute demande, par les Con sulats belge et par l'Office de la Société Nationale des Chemins de fer Belges, 14, rue du 4 septembre, Paris. Elle ne sup prime pas les prescriptions internationales visant les passeports et les visas. Elle don nera droit des avantages encore l'étude. Un politicien, c'est un homme qui pense ses intérêts dans une place où il devrait penser aux nôtres. C'est quelqu'un qui se sent envers son parti tous les devoirs qu'il devrait se sen tir envers sa patrie. C'est un homme qui ne parle pas toujours mal, mais qui n'agit presque jamais bien. C'est un esclave déguisé en chef, qui prend des ordres avant d'en donner. C'est quelqu'un qui n'a pas le courage de braver la foule pour servir le peuple. C'est qu'elqu'un qui la possession d'une grande place ne donne jamais la tentation d'être grand. Car il ne faut pas oublier que la poli tique est en principe et devrait devenir en fait, un art haut et austère qui demande ceux qui s'y vouent autant d'âme que de talents. Et si l'on se rappelle cela, on conçoit qu'un politicien en somme c'est quelqu'un qui n'est pas digne de faire vraiment de la politique. Abel BONNARD, de l'Académie Française. Téléphone 144. dimanche. (suite) FAITS HISTORIQUES DU XVe au XVIIIe siècle Au XVe siècle, Bailleul avait perdu le rang qu'il occupait parmi les grands centres industriels de la Flandre les désastres qui frappèrent alors la ville achevèrent ce que le déplacement du courant commercial avaif commencé. Bailleul fut, en effet, incendié en 1436 par les Anglais du duc de Glocester et en 1478 par les troupes de Louis XI. En 1469, son importance était déjà telle ment diminuée que, de la grande cité indus trielle, il ne restait plus que l'ombre sa population n'atteignait pas 2.500 habitants (529 feux). En 1503, un incendie y détruisit quatre cents maisons. Malgré cette suite non in- tetrompue de sinistres, Bailleul ne disparut pas du nombre des cités flamandes l'in dustrie de la draperie elle-même, qui avait fait la richesse de la ville, y comptait en core quelque représentants au XVIe siècle. En 1565, Lamoral d'Egmont invitait les drapiers de Bailleul se rendre la foire de Messines, et en 1588 le magistrat obtenait encore de Philippe II de frapper d'un droit de douze sols parisis les pièces de drap fabriquées Bailleul. C'est la dernière men tion que nous ayons rencontrée d'une in dustrie locale qui, après avoir brillé d'un vif éclat, disparut entièrement durant les premières années du XVIIe siècle. Bailleul, comme toutes les villes des Pays- Bas, eut cruellement souffrir des guerres de religion. Le 1er août 1582, la ville fut peu près complètement détruite les trou pes espagnoles y avaient mis le feu l'é glise, la halle et maison de ville, l'école, presque toutes les habitations particulières, devinrent la proie des flammes. Ses habi tants, ne se sentant pas en sûreté au mi lieu des ruines de leur cité, se réfugièrent Armentières, où les échevins de Bailleul rendirent pendant plus de deux ans la justice leurs malheureux concitoyens. Sous le gouvernement d'Albert et d'Isa belle, Bailleul se releva et renaquit de ses cendres, ses habitants reconstruisirent leurs maisons incendiées, l'église paroissiale fut restaurée en 1598 l'hôtel de ville ne le fut complètement qu'en 1622. En 1625, les pères de la Compagnie de Jésus, qui y enseignaient depuis 1617, ouvrirent Bail leul un collège, qu'ils gardèrent jusqu'en 1764. En 1629, les capucins obtinrent du magistrat la permission d'établir en ville nn couvent qui subsista jusqu'à a Révolu tion. Dès les premières années du XVIIIe siècle, la population de Bailleul, désireuse de rendre la cité une partie de l'impor tance commerciale qu'elle avait eue, y im planta une industrie nouvelle, la fabrication du fil, qui prit bientôt un certain déve loppement et ne disparut que vers 1840. Bailleul devait au XVIIe siècle être deux fois encore la proie des flammes. Pendant la longue lutte engagée entre la France et l'Espagne, un parti de Français, commandé par le duc d'Elbeuf, passa en 1653 par Bailleul et y brûla un grand nombre de maisons. L'incendie du 8 août 1681 fut plus terrible encore la ville entière fut alors réduite en cendres l'hôtel de ville, le beffroi, l'église paroissiale et la flèche qui surmontait sa tour, le collège et la cha pelle des pères jésuites, dont il ne resta que la façade, les couvents des Sœurs noi res et des Sœurs grises, et plus de quatre cents maisons furent brûlés. Le traité de Nimègue de 1678 venait, en consacrant les conquêtes de Louis XIV, d'attribuer Bailleul la France cette ville lui resta et ne fut point comprise dans les rétrocessions que la paix d'Utrecht lui im posa. Bailleul devint alors le siège d'une institution judiciarie importante, que Louis- XIV avait créée Ypres, alors que cette ville était sous sa domination le présidial de Flandre fut transféré Bailleul en 1713 il y siéga jusqu'en 1790. Sa juridiction s'étendait sur le territoire des deux arron dissements actuels de Dunkérque et d'Haze- brouck, sauf sur les trois villes de Grave- lines, de Bourbourg et de Dunkerque. Le XVIIIe siècle marqua du reste dans l'his toire de Bailleul une période de prospérité dont ses habitants ont gardé le souvenir. A la suite du présidial, de nombreuses fa milles de robe se fixèrent Bailleul des rues nouvelles furent tracées et bientôt des constructions plus modernes les bordèrent. A la fabrication des fils retords vint s'ajou ter aussi, dans la première moitié du XVIIIe siècle, celle de la dentelle dite de Valen- ciennes, qui, après avoir été longtemps pour 'a population bailleuloise une source de richesses, n'a pas encore complètement dis paru aujourd'hui. CHAMBRES DE RHETORIQUE Bailleul avait autrefois cinq chambres de rhétorique les Jongen van Herte, ou Jon- gen van Sinnen, affiliés la société mère Alpha et Oméga d'Ypres en 1530 le» Geltzenders, affiliés le 10 août 1531 le» Spaderycken, affiliés le 8 août 1541 1» Gilde de Sainte-Barbe, existant certainement avant 1591, et la Gilde de Saint-Nicolas. ARMOIRIES Les armoiries de Bailleul sont de gueule» la croix de vair.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 4