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LE SUD, dimanche 13 octobre 1935.
Le Sud l'Exposition.
LE VIEUX-BRUXELLES
Pour évoquer le souvenir du Bruxelles
d'autrefois, le Comité exécutif de l'Exposi
tion a choisi dans l'histoire tourmentée de
notre capitale, le début du XVIIIe siècle,
époque où elle commence, pour la première
fois, jouir d'une période de calme, de
travail et de prospérité.
Sous l'impulsion du gouverneur des Pays-
Bas, le jeune et fastueux Maximilien Em:
manuel, électeur de Bavière, elle prit, en
effet, dès 1700, le rang de grande ville.
Maximilien Emmanuel nous dit Pi-
renne, déploya toute l'activité de sa na
ture faire de Bruxelles une capitale digne
d'un roi. H y achevait les travaux d'où
devait bientôt sortir cette merveilleuse
Grand Place, entourant le joyau gothique
de l'hôtel de ville de ce cadre d'une somp
tuosité un peu lourde, dans lequel la re
naissance italienne s'allie aux vieilles tra
ditions brabançonnes.
Il donnait ses couleurs aux arquebusiers,
organisait des fêtes...
Son éducation, toute française, le rap
prochait de la haute noblesse du pays. Le
vieux palais du Coudenberg s'anima d'une
cour brillante çt pompeuse, calquée sur le
modèle de Versailles.
Grâce aux efforts du pays tout entier,
la prospérité ne tarda pas revenir. Nous
voyons *e continuer la Compagnie belge
des Indes, connue sous le nom de Com
pagnie d'Ostende, que Charles V organisa
par lettres patentes en 1722. Cette entre
prise pour le commerce transocéanique sus
cita un vif enthousiasme en deux jours,
an capital de six millions de florins se
trouva réuni pour la soutenir.
Deux expéditions maritimes furent diri
gées vers le Bengale et la Chine. Les béné
fices que celles-ci laissèrent furent énormes.
La noblesse belge remplit un rôle in
fluent, soit la Cour, soit la ville, ou
bien l'armée, dans les régiments wal
lons. Citons les noms des princes de Ru-
bempré, du trésorier général de Bergeyck,
des échevins van der Noot et de Villegas,
du feldmaréchal prince de Chimay.
Bruxelles donna alors aux seigneurs qui
la visitèrent des fêtes et des réceptions
magnifiques. Le duc de Marlborough, vain
queur de Ramillies, séjourne chez son frère
lord Churchill, délégué la Conférence
anglo-batave. Après la paix d'Utrecht, le
marquis de Prié, ministre plénipotentiaire,
gouverne nos provinces au nom du prince
Eugène de Savoie. Il reçoit, en 1717, le
tsar Pierre le Grand qui s'arrête dans la
capitale avec tous les personnages de sa
suite.
Un beau matin d'octobre 1725, toute la
ville pavoise, car la nouvelle Gouvernante,
Marie-Elisabeth, sœur de l'Empereur, fait
sa joyeuse entrée. Les vivats accompagnent
le majestueux cortège depuis les parvis ex
térieurs jusqu'à Sainte-Gudule.
Sur tout le parcours, la milice bourgeoise
fait la haie. Tandis que le pas cadencé des
archers de la Garde pr&ède le carrosse
six chevaux, un régiment de cuirassiers es
corte la bienveillante archiduchesse. Et la
population s'émerveille la vue d'une aussi
illustre princesse.
Six ans plus tard, durant l'hiver 1731,
un incendie détruisit en une nuit le pa
lais des ducs de Brabant. Marie-Elisabeth
fut sauvée par le dévouement d'un grena
dier de sa garde qui, malgré la consigne,
força la porte des appartements où repo
sait la princesse et l'emporta sans lui laisser
le temps de se reconnaître. L'histoire ne
nous dit pas s'il fut puni ou récompensé.
Puis, Charles de Lorraine, nommé gou
verneur par Marie-Thérèse, en 1744, forme
Bruxelles cette jolie Cour, gaie, sûre, agréa
ble, polissonne, bruyante, déjeunante et
chassante comme le dira le prince de
Ligne, qui aimait venir s'y reposer des
fatigues de ses campagnes.
Deux cents ans se sont écoulés, la Bel
gique a traversé les révolutions et les guer
res laborieusement, elle a surmonté toutes
les crises. Bruxelles est maintenant une des
plus aimables capitales de l'Europe, mais
elle doit une grande part de reconnaissance
ce charmant XVIIIe siècle et ne veut pas
l'oublier.
Le Vieux-Bruxelles a donc reconstitué,
l'Exposition de 1935, avec un soin attentif
du souvenir historique, cette époque joyeu
se, galante et chevaleresque.
Admirablement situé dans un cadre de
verdure, l'entrée principale de l'Exposi
tion, le Vieux-Bruxelles, qui couvre trois
hectares et demi, nous transporte aussitôt
au siècle de Louis XV.
En suivant la vieille chaussée qui relie
la porte de Coudenberg la porte de Flan
dre, nous arrivons bientôt sur l'ancienne
place des Bailles (actuellement, la place
Royale)Devant nous se détache la sil
houette du palais des ducs de Brabant. Et,
tout autour de la place, nous retrouvons
la vieille église Saint-Jacques et les demeu
res patriciennes de Nassau, d'Arschot-Croy,
l'hôtel de Rubempré, l'hôtel de Malde-
ghem.
Le style brabançon et et ses gracieux pi
gnons, tous les détails d'architecture de cer
tains monuments, tels que la maison des Or
fèvres, le Veerhuis, la fontaine de Charles-
Quint, y sont fidèlement reproduits.
On revoit, dans ce décor ancien, les sol
dats badiner avec d'aimables bourgeoises
et les artisans du temps jadis s'interpeller
d'une boutique l'autre. Charmant tableau
aux vives couleurs que ces rues s'animant
au passabe des courriers et des attelages
d'autrefois
Quelques jolis coins reproduisent les ponts
sur la Senne et, non loin de là, un frais
bouquet d'arbres abrite des auberges pit
toresques où l'on vient s'attabler pour rê
ver du passé
La vie du peuple et des seigneurs, leur
histoire et leurs coutumes sont retracées
par les fêtes, les cavalcades en costume du
temps, les mascarades et l'animation d'une
foule en liesse.
Fanfares paysannes, musiques militaires,
tir l'arc, ballets et défilés, voilà tout un
programme qui sera brillamment exécuté.
Une fois franchie l'entrée du Vieux-Bru
xelles, adieu soucis et préoccupations Jour
nalières, place uniquement la plus fran
che gaîté, aux plaisirs des yeux et de la
table, car nous voilà ramenés, comme dans
un songe, cette aimable époque où l'on
affirmait volontiers que c l'humeur noire
était une inconvenance
Ici, aussi, l'humeur noire ne peut être
qu'une inconvenance. II nous faut laisser
ici tout souci. Et le cœur en joie, l'âme
en fête, c'est tout guilleret que nous al
lons suivre en chantant la retraite du
Vieux-Bruxelles au milieu des pétarades
incessantes des feux d'artifice permanents...
UN PETIT GUIDE
Le Bijoutier HEURSEL offre gra
cieusement sa clientèle un petit gui
de de l'Exposition de Bruxelles avec
plan et description.
Dans ce guide les clients de la Mai
son Heursel, rue au Beunre, Ypres,
trouveront également une série de bons
gratuits pour différentes attractions de
l'Exposition.
LA CEREMONIE DE LA REMISE
DES RECOMPENSES
AURA LIEU LE 15 OCTOBRE.
neur de l'Exposition des discours seront
prononcés par M. Adolphe «Max, Président
du Comité Exécutif M. Van Zeeland, Pre
mier Ministre, M. Van Isacker, Ministre des
Affaires Economiques.
Le comte Adrien van der Burch, Com
missaire Général du Gouvernement, pro
cédera ensuite la proclamation des ré
compenses.
Cette cérémonie aura lieu le MARDI
15 OCTOBRE 15 heures et non le ven
dredi 18 ainsi qu'il avait été annoncé.
UNE OPINION DE M. CHIAPPE
AU SUJET DE L'EXPOSITION
Comme on le voit, c'est sous d'excel
lents auspices que s'annonce la Foire Com
merciale de Bruxelles, seizième depuis sa
création.
L'ESTHONIE ET LA LITHUANIE
A L'EXPOSITION
La cérémonie de la remise des récom
penses de l'Exposition aura lieu dans la
Salle des Fêtes, sous la présidence de S. A.
R. le Comte de Flandre, Président d'Hon
En mil neuf cent trente-six pour la pre
mière fois, la Foire Commerciale se pré
sentera dans un décor digne de la renom
mée qu'elle s'est acquise depuis sa création
en 1919.
Les millions de Belges et d'Etrangers qui
ont visité les grands halls, aux lignes élé
gantes des Grands Palais de l'Exposition en
1935 ont pu admirer l'ensemble homogène
des stands de notre industrie.
Ce caractère d'homogénéité et de présen
tation rationnelle que la Foire Commer
ciale n'avait pu réaliser dans les halls du
Cinquantenaire, devenus trop petits, lui est
acquis dorénavant.
Les Grands Palais de l'Exposition cou
vrant une surface de 45.000 mètres carrés,
des extensions son; possibles.
Grâce aux voies spacieuses et aux moyens
de communication nombreux installés
l'Exposition, on peut faire aisément face
une affluence de plus de 500.000 personnes
en un seul jour.
Le chemin de fer directement raccordé
l'Exposition procurera aux exposants de
1936 une grande et avantageuse facilité.
Grâce aux ressources en agréments du
nouveau quartier du Centenaire ses jeux
d'eaux, lumineux le soir au parc forestier,
la future Foire Commerciale exercera sur
les visiteurs un charme particulier et
attrayant.
Des théâtres, des cinémas et des mani
festations de tous genres contribueront
l'envi créer et maintenir une atmosphère
de fête qui amusera les étrangers et les
nationaux.
Au cours du Banquet offert par la VILLE
DE BRUXELLES M. Chiappe, Président
du Conseil Municipal de Paris, ce dernier
répondant au toast de M. Max, après avoir
fait un vibrant éloge des vertus civiques
du Bourgmestre de Bruxelles et avoir sou
ligné l'étroitesse des liens qui unissent les
deux capitales, s'est exprimé en ces termes
au sujet du magnifique effort que repré
sente l'EXPOSITION DE BRUXELLES et
de la haute signification morale de la
WORLD'S FAIR
Votre peuple, au surplus, ne cesse de
donner l'univers des exemples d'énergie
et de stoïcisme.
Si endolories que soient vos âmes et
par quelles atroces douleurs le devoir
vous maintient dans le dur chemin où vous
mènent, sans défaillance ni repos, vos con
fiants administrés vers plus de bonheur et
de quiétude.
Ainsi, l'Exposition de Bruxelles offre un
superbe et séduisant témoignage de vos for
ces de travail, d'attraction et de rayonnement.
Son succès prouve que l'on peut opposer
au désarroi trop répandu une hautaine et
efficace barrière de courage et d'optimisme.
Et de cette démonstration réconfortante,
le monde entier vous doit courtoisie, estime
et vive gratitude
LA FOIRE COMMERCIALE
DE BRUXELLES 1936
DANS LE NOUVEAU QUARTIER
DU CENTENAIRE.
L'Esthonie ne fait pas partie de 30 na
tions qui participent officiellement la
World's Fair. Pourtant, l'intervention com
mune de la Chambre de Commerce esto-
bdge de Tallinn et de la Chambre de
Commerce belgo-estonienne de Bruxelles, un
stand lui a été consacré dans la Halle laté
ral gauche des Grands Palais. L'activité du
peuple estonien y apparaît en un raccourci
saisissant, spécialement en ce qui concerne
ses échanges commerciaux avec notre pays.
Au mur une carte imagée évoque les
produits naturels et les pritjçipaux fabri-
cats de la nation. Une abondante documen
tation vivante montre le mouvement dans
les ports les progrès réalisés dans le do
maine de l'agriculture, dans celui de l'in
dustrie des schistes combustibles, l'impor
tance du commerce d'exportation principae-
ment en direction de la Belgique.
Des statistiques rappellent que l'Esthonie
est un pays producteur de lin, de beurre,
de pommes de terre, de papier, de bois.
Des échantillons de blé, de seigle, de grai
nes de lin, de conserves complètent la pré
sentation.
Une collection de reliures et de maro-
Suineries d'art permet de se rendre compte
u degré de perfection réalisé par les arti
sans estoniens.
Enfin des vues de Tallinn, la capitale et
des autres villes du territoire ainsi que des
spécimens de costumes nationaux, de tapis,
de nappes, de serviettes achèvent de don
ner du visage et de l'activité du pays une
synthèse du plus haut intérêt.
II en est de même de la Lithuanie qui
occupe un stand voisin, décoré de bois choi
sis du pays. Au centre se dressent des ar
moiries ornées du fier chevalier la croix
de Malte et le portrait du Président de la
République.
Des vues Curieuses de Kaunas et des gran
des centrales électriques voisinent avec des
statistiques claires et vivantes sur le com
merce extérieur du pays œufs, beurre, cé
réales, bois, graines de lin.
Avec les pavillons de la Lettonie et de
la Finlande, les stands de l'Esthonie et de
la Lithuanie donnent un aperçu captivant
du génie créateur et de la civilisation des
nations baltes.
HATEZ-VOUS
Plus que trois semaines avant la
fermeture de l'Exposition.
Le JEUDI et le DIMANCHE
26, Grand'PIace, YPRES
vous conduira l'Exposition
pour le prix incomparable de
38 francs
aller et retour.