Chronique Aéronautique
De Grande Réputation Mondiale, Le Mutée de Guerre du saillant d'Ypres.
LE SUD, dimanche 27 octobre 1935.
PROPOS DE L'ONCLE BEP.
COCQUYT MILLIONNAIRE
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Paroles de l'Evêque de Willesden, prononcées en l'Eglise de St. Martin's-in-the-Fields,
--très. Commémoration de l'Armistice 1932.
Un
Conservateur Monsieur L. N. MURPHY, F. L L.,
reprendre. I] y a là toujours un décalage
inévitable.
Autre symptôme intéressant l'augmen
tation de tonnage du lin brut. Les arrivages
dans le pays de Courtrai représentent un
tonnage double de celui de l'an dernier.
11 est arrivé autant de wagons cette année
que pendant les deux années précédentes
réunies.
Ne croyez-vous pas que cette situation in
contestablement meilleure, mérite d'être si
gnalée
Avec quel dégoût il nous faut lire les
journaux des derniers temps Cette guerre
italo-éthiopienne déjà si peu sympathique au
début nous lasse et nous écœure Des co
lonnes entières consacrées tous ces mas
sacres font que je deviens comme une con
cierge qui ne lit plus que les réclames et
les annonces Oui, j'en arrive là, c'est plus
reposant et je n'en ai pas l'âme si chavirée
Que nous réservent les mois qui vont
suivre Nul ne le sait On est dans un
chemin creux, sinueux, rien voir droite
■ni gauche. On patauge dans la boue des
combats
L'âme se tisse de mélancolie, on foule
aux pieds les feuilles mortes d'automne,
comme on foule aux pieds les pactes et les
contrats C'est l'ère de la duperie et du
mensonge, du piège et de la trahison.
Les êtres humains furent de tout temps
ainsi, nous dira-t-on. C'est possible, c'est
probablement très vrai, mais du passé, nous
n'avons pas souffert, tandis que le présent
nous le dégustons
Il est très probable que Gaston Génin,
chef-pilote du réseau continental d'Air-
France s'attaquera son record France-Ma
dagascar (3 j. 6 h. 55', avec un Farman
190 de 230 CV). Cette fois Génin pilo
terait un Caudron Simoun 180 CV Re
nault (vit. max. 292 Kmh.) et il espère
faire moins de 48 heures
L'hydravion Santos-Dumont a ac
compli le 23 octobre sa 21e traversée de
l'Atlantique-Sud sur la ligne postale d'Air-
France.
La K. L. M. et la Britisch Continental
Airways vont assurer, sans doute partir
du 1 novembre, l'exploitation du prolon
gement de la nouvelle ligne Londres-Lille,
vers Anvers et Amsterdam.
Le Gai Nalle, minister italien de l'Air
est revenu de Catane (Sicile) Rome
333 Kmh sur le Savoia 5.79 dont nous
avons souligné les récents records.
C Au cours d'un essai, Détroyat a atteint
468 Kmh. sur le nouvel avion de chasse
Morane 405-Hispano 860 CV. Cet avion
est donc, de loin, le chasseur le plus
rapide du monde.
C En cinq ans, le record de distance pour
hydravion est passé de 3.173 Km., par
Mermoz, 5.400 Km. distance homo
loguer par l'équipage américain du
Lieutenant Comm. Nac. Ginnis, le 17 oc
tobre.
Ph. V.
Nous avons été parmi les premiers de la
presse belge annoncer que Cocquyt, l'ex
cellent chef-pilote de la SABENA avait dé
passé le million de kilomètres parcouru sur
les lignes, et était ainsi passé million
naire titre hautement estimé dans les
aviations commerciales du monde entier.
On a fêté l'autre jour cet exploit voici
ce qu'écrit le Vingtième Siècle
Ce n'est pas aux lecteurs du Vingtième
Siècle qu'il faut présenter Prosper Coc
quyt, chef-pilote de la Sabena.
Sortant de l'école de pilotage de l'armée
belge, Cocquyt a été pilote la lie esca
drille d'Evere, commandée cette époque
par le lieutenant Jean Verhaegen. Il passait
l'aviation civile en 1926, l'occasion de
la réorganisation de la Sabena.
Depuis lors, son nom est attaché au dé
veloppement des lignes aériennes belges.
C'est lui, en effet, qui a organisé et inau
guré la plupart des lignes commerciales.
On se souvient encore avec quelle maî
trise il entreprit le premiei voyage Bel
gique-Congo, en dépit de très mauvaises con
ditions météorologiques.
Bien qu'à peine âgé de 36 ans, Cocquyt
est le premier pilote belge ayant dépassé
le cap formidable du million de kilomètres
de vol en avion. C'est ce qu'on appelle un
K Millionnaire dans le style imagé des
as de l'aviation.
Cet événement aurait déjà-dû être fêté
il y a deux mois. Mais le deuil national
vint renverser les projets et voilà pourquoi
c'est de vendredi midi qu'un déjeuner in
time réunit au Club-House de l'avaition ci
vile de Haeren, le comte Hadelin d'Oultre-
mont, président de l'Aéro-Club de Belgi
que, le lieutenant général baron Greindl,
président de la Sabena le général Iseren-
tant, commandant l'Aéronautique militaire
le lieutenant général baron Baltia les co
lonels Daumerie, Desmet, Foidart, ainsi que
de nombreux aviateurs et, bien entendu, le
héros de la fête, le millionnaire Coc
quyt et sa charmante épouse.
Le comte d'Oultremont félicita le sym
pathique pilote et lui remit la plaquette de
l'Aéro-Club. De son côté, le baron Greindl
offrit un souvenir Mme Cocquyt. Enfin,
notre confrère Victor Boin associa la presse
cette manifestation en décernant notre
premier pilote de ligne la plaquette d'hon
neur des Journalistes Sportifs.
Nous ne pouvons qu'applaudir la ré
cente création, par le ministre des Trans
ports, d'un Comité national de Propagande
Aéronautique.
Le colonel Daumerie, directeur de l'admi
nistration de l'aéronautique et qui a été
nommé président de ce comité, a reçu mer
credi les délégués de la presse afin de leur
eposer les buts poursuivis.
Le transport aérien, dit-il, est devenu
un élément capital de la puissance écono
mique d'une nation et l'arme aérienne est
appelée jouer un rôle décisif dans la dé
fense du territoire de plus le sport aérien
est susceptible de fournir la jeunesse l'i
déal d'action qu'elle réclame grands cris.
Certains l'ont compris et l'aviation
compte pas mal d'enthousiastes, mais la
masse du public reste encore indifférente
et loin d'être familiarisée l'usage de
l'avion comme moyen de transport.
Le Comité national de Propagande est
décidé utiliser tous les moyens possibles
pour faire comprendre au pays toute l'im
portance du problème aérien et d'attirer son
attention sur les graves dangers qu'il court
s'il persiste dans son indifférence et son
imprévoyance.
Il incombera ce comité de propagande
d'essayer de créer, avec la collaboration 'de
groupements agissants cette mentalité et de
la diriger vers des buts saints et réalistes.
Le gouvernement ne lui a pas ménagé
ses encouragements avec l'appui bienveil
lant du ministre de la Défense Nationale,
du ministre des Transports et du ministre
de l'Instruction publique, il va pouvoir éla
borer et entamer bientôt un programme
d'action en tout premier lieu, il va s'a
dresser la jeunesse des écoles, en repre
nant l'œuvre des sections universitaires et
scolaires de propagande. La fête qu'il or
ganise dimanche prochain Haren, lui per
mettra de récompenser, par de nombreux
baptêmes de l'ai», la constance dans l'effort
de ses dévoués professeurs et d'admirables
jeunes gens qui sans appui et sans direc
tion, avaient continué servir la cause de
la vulgarisation.
Voilà un beau programme et nous espé
rons que ce Comité le réalisera, nous au
rions aimé voir parmi ceux qui le compo
sent certains éléments jeunes qui ont fait
leurs preuves dans la propagande aérienne
scolaire et universitaire.
(Suite)
La semaine dernière, a été réception
né Haeren, un nouvel appareil appelé
rendre les plus grands services, tant
l'aéronautique civile que militaire. Cet ap
pareil, appelé e Radiophare consiste en
un poste émetteur destiné indiquer aux
aviateurs, par temps de brouillard ou de
brume, et pendant la nuit, la ligne de meil
leur atterrissage et l'angle sous lequel la
plaine se présente, sur sa plus grande éten
due.
L'appareil émetteur, qui fonctionne la
fois sur cadre et antenne, émet, sur cette
ligne idéale, des signes déterminés gau-
the de la ligne des points télégraphiques
et de l'autre côté des barres.
Ces signes fonctionnent, les uns par rap
port aux autres, dans le temps, de façon
former un trait continu.
La réception du Radiophare qui est
un appareil breveté par Philipps, a eu lieu
en présence de MM. Lecomte, directeur du
service de l'aéronautique au Ministère des
Transports, Moïse, ingénieur la Société
Philipps, et Cocquyt, chef-pilote de la Sa
bena.
Au cours du vol d'essai, les signaux
étaient déjà parfaitement perceptibles,
partir d'Anvers et, sa descente d'avion,
Cocquyt déclarait qu'il aurait pu descendre
les yeux fermés.
Un appareil indicateur de direction per
met d'ailleurs au pilote de se rendre compte
si l'appareil se trouve droite ou gauche
(suivant les sons perçus) de la ligne idéale.
Ajoutons que c'est le premier appareil de
la sorte, entièrement automatique, qui est
installé en Belgique. La Hollande en pos
sède déjà un, l'aérodrome de Schiphol,
dont les signaux sont peceptibles jusqu'à
Haeren.
On a fort discuté, ces derniers temps aa
sujet de l'emploi éventuel du parachute
bord des avions de transport. Faut-il mt>-
nir les passagers de parachutes
A vrai dire nous verrons pourquoi
la question doit se poser comme suit Faut-
il que les passagers puissent évacuer le
bord en vol En principe, oui. Tout le
monde est d'accord là-dessus. Il y aura tou
jours des accidents en vol, c'est inévitable.
Et actuellement', les passagers n'ont aucun
moyen de quitter un avion accidenté en
vol. Reste savoir si, avec les progrès
actuels et ceux qui ne manqueront pas d'être
apportés la sécurité, il vaut la peine (an
point de vue de l'exploitant) de faire de
coûteuses installations en vue d'assurer, en
de très rares circonstances, la vie d'un pas
sager. Nous pourrions dire, en d'au:res ter
mes le parachute payerait »-il C est
toute la question, puisque celle-ci dépend
des Compagnies exploitantes.
Actuellement, la plupart des compagnies
de transports aériens sont contre Voici
leurs principaux arguments. On verra qu'on,
n'y tient compte que du parachute indi
viduel.
1) Crainte de la part des passagers
embarquer bord d'un avion équipé de
parachutes.
Je crois que cet argument repose sur une
fausse psychologie. On entend toujours dire,
après un accident où les passagers ont péri
faute d'avoir pu évacuer le bord Et les
passagers Pourquoi n'avaient-ils pas de
parachutes l D'ailleurs il ne faut pas fré
quenter assidûment la clientèle habituelle
des avions pour savoir que la grande ma
jorité désire un parachute. Et par ana
logie quels sont ceux qui, sur un bateau,
frissonneraient la vue d'une ceinture oa
d'un canot de sauvetage
Et puisque la mode èst aux consultations,
aux référendums, la grande presse et la
presse spécialisée devraient en organiser
autour de cette question.
2) Le confort serait diminué.
Naturellement, le parachute actuel ne
constitue encore ni un siège ni un dossier
très moelleux. Mais a-t-on déjà étudié des
parachutes pour passagers Et le parachute-
valise Et puis, la sécurité ne passe-t-elle
pas avant le confort, surtout maintenant
que la durée des parcours diminue de plus
en plus. On a bien, si longtemps, toléré le
bruit épouvantable D'ailleurs, les passa
gers seraient libres sous leur unique res
ponsabilité naturellement de se servir
ou non de l'instrument.
3) Il est pratiquement impossible
d'évacuer un appareil en vol.
Pratiquement, oui. Car il y a des cas
et ce sont les plus fréquents où les passa
gers ne disposent que de quelques secon
des et la capacité des appareils ne fait
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