BELGE
-«TE
GARAGE NATIONAL
VAN DER BAUWHEDE
YPRES
29, rue des Chiens
Tél. 430
LE SUD, dim. 3 novembre 1935.
VERS LA FIN DE LA GRÈVE...
ON SE MOQUE DE NOUS,
LES BELGES.
En vue des élections
prochaines,
TRIBUNE LIBRE.
Il faut rajeunir et nettoyer
le parti catholique...
DERNIERE MINUTE.
PENSÉES
LA QUESTION FRONTALIERE
Une enquête dans les milieux patro
naux, syndicalistes et ouvriers.
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CONSOMMATION 10 12 L ESS.
AUX 100 KM.
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fut congratulé et chaudement félicité.
Ce dernier très ému par les paroles du
Président remercia délicatement les membres
du Comité, pour la superbe médaille-sou
venir reçue l'occasion de cette victoire et
trouvant vraisemblablement que les gestes
sont plus éloquents que les paroles, il offrit
une excellente tournée qui fut certes la bien
venue...
Notons le beau geste de Mr Lucien DE-
METS, qui, aux applaudissements de tous
les membres du D. M. C. décida d'offrir
personnellement une coupe destinée ré
compenser le champion de la série II.
Nous apprenons que le conflit du bâti
ment tire sa fin.
La reprise du travail se fera vraisembla
blement lundi prochain.
En effet, malgré le retrait momentané du
décret limitant la main-d'œuvre belge en
France, nous sommes en mesure d'affirmer
que des ouvriers mouscronnois ont été ren
voyés ces jours derniers.
Que compte faire notre gouvernement en
présence de pareils procédés
Il est avéré que les élections prochaines
s'annoncent comme peu réjouissantes. No
toirement on est convaincu que les grands
partis perdront des électeurs.
Cela ne fait de doute pour personne.
Les socialistes tout aussi bien que les catho
liques verront s'effriter leur groupe. Au pro
fit de qui
Les multiples listes, Réaliste, Légionnaire,
Action Civique, peut-être bien Rexiste, se
ront les premiers bénéficiaires dtl déchet
des forces des trois grands partis. Monsieur
Bulletin Blanc sera, lui, certainement
élu
Pourquoi Cela n'est guère difficile
i comprendre, le peuple est lassé des poli
ticiens, il se f... de ces messieurs comme
de sa première bavette et il faut reconnaître
froidement que l'homme de la rue n'a
pas tout fait tort En ce sens surtout
que les mandataires de tous les partis, pour
c arriver l'assiette au beurre sont capa
bles de tout, or le bon peuple ne peut
tolérer les pirouettes et les cabrioles
de ceux qui ont pour mission de veiller
aux inérêts de la collectivité et qui bien
souvent ne recherchent qu'une chose, se
grossir le portefeuille le plus rapide
ment possible et s'assurer pour plus tard
des rentes plantureuses...
Il faut des hommes intègres, loyaux, dés
intéressés et actifs.
Sans ces qualités il n'y a rien faire et
le parti catholique se doit s'il ne veut pas
être le grand vaincu de la journée présenter
des hommes qui remplissent ces conditions
Il faut également rajeunir les cadres
Les aînés ont accompli de la bonne be
sogne, soit, admettons-le sous bénéfice d'in
ventaire, mais ils ne sont PLUS A LEUR
PLACE COMME CHEFS RESPONSA
BLES du PARTI.
Qu'ils restent conseillers, nous le vou
lons bien, mais de grâce avant qu'il ne
soit trop tard, qu'ils comprennent qu'il est
urgent de compter sur l'élément jeune, qui
est mieux même qu'eux de continuer la
lutte et de vaincre
Il est intolérable de voir dans nos Con
seils communaux provinciaux et autres des
vieux bonzes qui au temps jadis, étaient
peut-être des as mais qui actuellement
ont l'âge bien sonné de la retraite
Si par malheur la glu qui fait adhérer
ceux-ci leurs sièges était trop forte, la
position du parti catholique serait bien pré
caire.
Qu'on se persuade de cette vérité qui
crève les yeux. LA JEUNESSE ARDENTE,
JSIOBLE ET GENEREUSE NE VOTERA
PAS POUR DES HOMMES FINIS, PAS
PLUS QU ELLE NE VOTERA POUR DES
CANDIDATS n'ayant PAS LES MAINS
NETTES.
La parole est ces messieurs. Il n'y a
pas de milieu, ou le parti catholique vaincra
en nettoyant et en rajeunissant ses cadres
OU IL SERA HONTEUSEMENT BATTU
en laissant perdurer la situation actuelle.
X...
bre il y a une ou deux ouvrières françaises
Il m'est impossible d'admettre que des
adoucissements ne soient pas apportés ce
draconien décret.
Avant de nous quitter, M. Motte tient
nous déclarer que la diminution de salaires
des ouvriers belges n'a jamais été appliquée
chez lui.
Au moment de mettre sous presse, nous
apprenons que Monsieur Antoine GRAU-
LICH, le Directeur de la Troupe des Amis
du Bon Théâtre, qui se disposait répondre
notre collaborateur M. V. au sujet de
l'interprétation du LIS au Gala Jiciste,
est malade au lit et est par conséquent in
capable d'assurer pour cette semaine ce
travail.
LE SUD.
La nature qui ne nous a donné
qu'un seul organe pouf la parole, nous
en a donné deux pour l'ouïe, afin de
nous apprendre qu'il faut plus éouter
que parler.
Nabi Effendi.
Une bonté opiniâtre triomphe du
plus mauvais cœur.
Sénèque.
Le MOI est haïssable il est in
juste en soi, en ce qu'il se fait le centre
de tout...
...il est incommode aux autres car
chaque MOI est l'ennemi, en ce qu'il
veut asservir.
Pascal.
On triomphe dé mauvaises habitudes
plus facilement aujourd'hui que de
main.
Confucius.
Ne rire jamais de ceux qui souffrent,
souffrir quelquefois de ceux qui rient.
V. Hugo.
Pour bien porter une belle robe, il
faut oublier qu'on la porte.
Girardin.
(Suite)
Après notre randonnée en territoire belge,
nous sommes partis en plein cœur de ce
Nord devenu par la politique protection
niste du gouvernement français, si inhos
pitalier pour nos compatriotes.
Et nous nous sommes risqué solliciter
une interview de M. Motte, le puissant fi-
lateur de coton de Tourcoing.
Celui-ci nous a courtoisement reçu dans
ses bureaux de la rue des Piats, Tourcoing.
M. Motte, nous serions désireux d'ob
tenir quelques renseignements sur les ré
percussions du décret limitant et contingen
tant la main-d'œuvre belge
Le front de notre interlocuteur s'est as
sombri et c'est d'une voix grave qu'il nous
déclare
La situation de vos compatriotes est
désespérée...
Chez moi, dans un de mes bâtiments,
j'occupe un personnel de 766 ouvriers
(hommes et femmes). Il y a sur ce nombre
186 Français et 580 Belges Si le dé
cret n'est pas rapporté, je me verrai donc
dans l'obligation de licencier 197 ouvriers
belges.
Dans ce cas, il me reste une chose
faire, fermer mon usine partir du 19 oc
tobre prochain
Le Bureau de Placement français est-
il même de vous fournir le personnel qui
vous est nécessaire pour la bonne marche
de votre établissement
Non, on peut me fournir des hommes
de peine, des ouvriers c standaard si vous
voulez. Il m'est impossible de trouver
Tourcoing des ouvrières de préparation, des
soigneuses de continus filer et retordre,
etc. Certaines salles de mon usine comptent
un personnel de 40 ouvrières, sur ce nom-
Nous recevons la même déclaration du
directeur de la Bonneterie Julien Flament
et Cie, qui tient nous préciser que son
point de vue n'a jamais varié ce sujet
et qu'il est partisan du juste adage A
travail égal, salaire égal Bons patrons,
ayant une juste et saine compréhension de
la justice sociale, aimant leur personnel,
tels sont les hautes qualités des deux indus
triels que nous venons de citer.
En l'absence de M. Jules Joire, président
de la Chambre de Commerce de Tourcoing,
M. Van den Driessche, malgré ses occupa
tions, a bien voulu distraire de son temps
un quart d'heure pour nous exposer le point
de vue de la Bourse de Commerce sur la
main-d'œuvre étrangère. Voici quelques ex
traits d'un vœu émis par la Chambre de
Commerce au début de l'an 1935
1. Considérant que les employeurs du
textile et du bâtiment de Tourcoing seraient
dans l'impossibilité de remplacer la main-
d'œuvre belge spécialisée qui leur serait en
levée par l'application des mesures restric
tives
2. Considérant que le départ d'ouvriers
belges spécialisés entraînerait la mise en
chômage de toute une série d'ouvriers, par
mi lesquels nombre de Français travaillant
aux opérations qui précèdent celles auxquel
les se livrent ces ouvriers belges et qu'ainsi
on irait l'encontre du résultat recherché
3. Considérant que les accords qui lient
la France et la Belgique et fixent la situa
tion des frontaliers ne sauraient être modi
fiés par voie unilatérale,
Emet le vœu
Qu'aucune mesure de restriction brutale
ne soit prise l'égard de la main-d'œuvre
frontalière belge avant que le Gouverne
ment ne soit exactement renseigné, par l'in
termédiaire des Chambres de Commerce et
des organismes syndicaux intéressés, sur les
besoins réels de la circonscription.
Des mesures rigoureuses ont été prises au
mépris d'engagements antérieurs par le
Gouvernement français l'égard de la
main-d'œuvre étrangère, spécialement bel
ge. Ces mesures sont de nature attirer des
représailles sur les nombreux résidents et
commerçants français en Belgique...
D'autre part, nous extrayons d'un discours
prononcé par M. Joire, les quelques notes
suivantes qui nous ont été obligeamment
communiquées par M. Van den Driessche
Il est question de contingenter rigou
reusement la main-d'œuvre étrangère et
d'en taxer l'emploi.
Nous n'y voyons aucun inconvénient
quand il s'agit des ouvriers ordinaires qui
occupent la place d'ouvriers français qu'ils
réduisent ainsi au chômage.
Mais nous demandons qu'un régime de
faveur soit fait la main-d'œuvre belge et
qu'une considération particulière soit accor
dée la situation tout fait spéciale de la
circonscription.
L'organisation économique de celle-ci qui
résulte de la compénétration réciproque de»
deux pays, français et belge, est telle qu'il
n'est pas possible, nos ressortissants, de
se priver de puiser dans le grand réservoir
de main-d'œuvre qu'ils ont proximité
d'eux en Flandre belge. Il est impossible
pour certaines industries de se passer de
cette main-d'œuvre. Celle-ci, pour nombre
d'entre elles, et notamment pour l'in
dustrie textile et le bâtiment, s'emploie
des travaux pour lesquels il n'est absolu
ment pas possible de faire appel notre
main-d'œuvre nationale, soit qu'il s'agisse
de travaux particulièrement pénibles, soit
que ces travaux constituent des spécialités.
Plus loin nous lisons
Les Belges ne sont pas pour les Fran
çais des étrangers ordinaires. Outre qu'ils
offrent des qualités professionnelles excep
tionnelles très appréciées, il ne faut pas ou
blier l'appui précieux qu'ils ont fourni la
France pendant la dernière guerre. Il se
rait navrant que l'accès du sol français soit
interdit, pour y travailler, des anciens
combattants, leurs fils ou leurs veuves
Nous avons pu joindre M. Vandamme,
inspecteur du Travail Tourcoing.
A nos questions, il lève les bras et dé
clare
Je ne peux absolument rien vous
dire... Revenez me voir le 19 octobre...
Il consent néanmoins nous dire que les
industriels n'appliquant pas la loi seront
passibles de peines et d'amendes assez fortes.
Conclusion. Il est donc démontré que si
le décret est appliqué 1) Rien que dans
la région de Courtrai, il y aura environ
15,000 nouveaux chômeurs 2) Qu'il est
impossible de résorber ce nouveau contin
gent de chômeurs.
Il est donc urgent pour le gouvernement
belge de jouer franc jeu. La méthode de M.
van Zeeland, méthode qui consiste attendre
le 18 octobre afin de juger de l'effet de
l'application du décret, n'est pas la bonne.
Le 18 octobre il sera trofp tard, c'est tout
de suite qu'il faut engager des pourparlers.
Et, en cas d'échec, c'est tout de suite qtd't
faut agir.