La Fédération
des Cercles
h
La Question
Frontalière
Gouvernement
National
Nieupor
lisez dans le
SUD
Une Enquête.
c.
2e ANNEE No 44.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 3 NOVEMBRE 1935.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise d^ns la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 5 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Le Premier Ministre a fait le point au
cours de son exposé l'Union Catholiuqe
samedi dernier. Cet exposé a conquis l'audi
toire par sa simplicité, sa clarté, sa sincérité.
Le gouvernement gouverne.
Il gouverne au-dessus des partis. C'est
la seule façon de remédier aux erreurs du
régime parlementaire. Le gouvernement
agit, il dirige la politique du pays. Les
parlementaires exposent les différentes opi
nions de leurs groupes au sujet de cette
action. La représentation populaire est écou
tée, ou même consultée. Mais le gouverne,
ment n'envisage que le bien général il est
national.
Les ministres se rendent des réunions
politiques au cours desquelles ils exposent
aux différents groupes l'attitude et l'action
du gouvernement. Ils tiennent le pays au
courant de la situation. Ils ne vont par
ces réunions pour obéir aux indications de
la masse. Du tout. Ils précisent la politique
suivie par le gouvernement, et déclarent
qu'ils garantissent leur bonne volonté, et,
dans la mesure de leurs moyens, le succès
de leurs efforts.
Telle est l'atmosphère des discours nom
breux prononcés depuis un mois par les mi
nistres du gouvernement national. Si l'opi
nion publique acceptait de trouver dans le
discours de M. van Zeeland tout ce qu'il
a dit, et non tout ce qu'il n'a pas dit, si
l'opinion voulait objectivement admettre,
que ce gouvernement tend redresser l'éco
nomie du pays, et, sans éviter certaines er
reurs, obtenir de nombreux et heureux
résultats, nous verrions aussitôt l'économie
nationale opérer un redressement encore plus
sensible grâce la confiance.
Pourquoi cette confiance n'est-elle encore
accordée qu'au compte-goutte Parce que
trop souvent et pendant trop longtemps nos
dirigeants ont trompé l'opinion. Et presque
toujours par légèreté plus que par du pli.
cité. Nous avons eu trop de fantaisistes com
me Ministres du Roi. Cette fois nous
paraissons avoir une équipe d'hommes qui
prennent cœur leur rude tâche.
Nous vivons une expérience politique
nouvelle d'un gouvernement au-dessus des
partis. D'accord. C'est nécessaire, et ce peut
être le salut. Mais comment accommoder
cette heureuse évolution avec la préparation
d'une campagne électorale démagogique
C'est le conflit entre le ministre et le comi-
tard, entre le gouvernement et l'électora-
lisme. entre la volonté de vie du pays et
le désir d'exploitation des partis.
C'est aux politiciens nous répondre s'ils
consentent mettre un terme leurs me
nées électorales. Hélas la presse des clans
politiques répond négativement, chaque se-
mai ne par sa basse politique et sa polé
mique vulgaire.
Ch. van RENYNGHE.
Nous souhaitons la bienvenue la Fédé
ration des Cercles dans le Sud de la Flan
dre. Courtrai et Ypres n'ont pas comme
seul lien de former une circonscription
électorale pour le Sénat Les deux villes
doivent avoir un programme commun d'ex
pansion commerciale, de relations avec le
Nord de la France, de propagande touris
tique, de liaison avec le littoral, et de par
faite entente entre les deux parties de la
population, flamande et wallonne.
Le littoral ouest de Nieuport La Panne,
la région d'Ypres et le Courtraisis forment
une région bien définie, une véritable entité
économique, un tout qui demande un pro
gramme commun d'action et de réalisations.
C'est le Sud de la Flandre. Aujourd'hui
LE SUD est heureux de pouvoir sou
haiter au Congrès de la Fédération une ses
sion fructueuse en vœux et en résolutions.
Voici le programme de la session.
Samedi 2 novembre Section flamande
15 h., au Cercle St Martin, rue des Sœurs
Grises, souhaits de bienvenue par M. Léo-
pold Gillon, président de l'Association Ca
tholique de l'arrondissement de Courtrai
réponse de M. Segers, président de la Fé
dération adresse S.S. le Pape télé
gramme rapport de M. E. De Winde sur
la réforme des institutions provinciales
discussion.
Section française, 15 h. 30, Patria,
Grand'Place, mêmes préliminaires que pour
la section flamande, puis rapports sur la ré
forme du pouvoir législatif par MM. P.
Nothomb, P. Struye et H. Velghe discus
sion.
Dimanche 3 novembre 9-45 S., messe
basse en l'église St Michel 10.15 h.,
assemblée plénière au théâtre communal
allocutions par MM. A. Roelens Les ca
tholiques et la société familiale Comte
d'Aspremont-Lynden Les catholiques et
la société civile Léon Bekaert, président
de la Ligue Catholique de l'arrondisse
ment de Courtrai Les catholiques et la
société professionnelle Comte de la
Barre d'Erquelinnes Les catholiques et
la société internationale s Joseph Flan
quer Les catholiques et la société chré
tienne discours par un membre du gou
vernement 12.30 h., hommage au mo
nument aux morts 13 h., banquet au
Collège St Amand des toasts seront por
tés par le président de la Fédération, les
députés et sénateurs de l'arrondissement,
le président de l'Union Catholique de Bel
gique et des membres du gouvernement.
EXPOSITION A COURTRAI
la mémoire de S. M. la Reine Astrid
organisée par LE SUD
Trois cents photos et une superbe col
lection de photographies prises par
des amateurs lors de la visite de S. M.
dans la région Mouscron, Courtrai,
Menin, Wervicq et Comines.
Lisez en chronique d'Ypres les préci
sions sur la journée de l'aviation le
16 novembre.
Nous étions étonnés de voir sortir
deux types différents de projets au su
jet de la construction du pont de Nieu
port et du monument au Roi. Eton-
nement ou même stupéfaction quand
nous vîmes certains croquis Un pont
traversant le chenal ,et un autre fer
mant irrémédiablement la navigation
vers l'intérieur du pays.
Au moment où une politique des
canaux paraît aboutir en Westflan-
dre où le gouverneur M. Baels a pris
lui-même position catégorique dans ce
domaine où on peut enfin offrir
Nieuport l'espoir d'un hinterland où
ce tout formé par un port et un hinter
land pourrait devenir la colonne ver
tébrale de la vie économique du Sud
de la Flandre ce moment-là, par des
travaux camouflés sous l'aspect d'un
hommage au Roi Albert on tuerait dé
finitivement tout l'essor de Nieuport
Nous avons fait une enquête, et nous
en sommes revenus stupéfaits et con
sternés.
Nous en sommes revenus convain
cus de ce que toute notre région forme
bien une entité économique, englobant
tout le Sud de la Flandre, et que nous
ne pouvions rester indifférents l'iner
tie, ou peut-être même aux efforts de
paralysie de ceux qui devraient être
les animateurs de Nieuport. Le
temps nous permettra de préciser cette
impression. Mais nous voudrions
dès maintenant provoquer des prises de
position catégoriques. Quels sont ceux
qui veulent avec nous mener campa
gne pour établir dès maintenant un
programme longue échéance ayant
comme but de faire de Nieuport, un
port florissant grâce son hinterland.
Quels sont ceux qui sont bien déci
dés éviter que le nouveau pont de
Nieuport annihile tout l'avenir du port,
et qui proposent soit la création d'un
tunnel, soit l'élaboration de plans qui
sauvegardent l'expansion du port.
R.
Page 2 Chronique aéronautique.
Propos de l'Oncle Bep.
Page 3 Chronique horticole. Feuil
leton.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 6, 7, 10 et 11 Chroniques de
la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Feuillets de Courtrai.
Page 12 Les Sports.
Page 13 La Bataille d'Ypres.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Annonces notariales.
II. LE DÉCRET 42
ET SES CONSÉQUENCES
LAMENTABLES.
Voir Le Vingtième Siècle du 24 octo
bre 1935 ou Le Sud du 27 octobre 1935.
Le 18 septembre 1935 paraissait au
journal Officiel de Paris un certain décret
42, d'apparence bénigne, qui semblait ne
devoir servir qu'à préciser des décisions
antérieures relatives l'emploi de la main-
d'œuvre étrangère. Tel eût été le cas, en
effet, si son texte s'était contenté de dé
terminer des pourcentages par corporation
et par localité. Fixer le nombre des fron
taliers admis 60 p. c. dans le textile de
Wattrelos, 55 p. c. Tourcoing et 40
p. c. Roubaix, alors que la proposition
existante n'atteint qu'une moyenne de
51 p. c. pour l'ensemble de ces trois régions,
voilà qui n'eût pas entraîné de modification
sensible dans la situation des nôtres. Mais'
la nouveauté révolutionnaire du décret 42
consiste s'appuyer précisément sur la loi
générale du 10 août 1932, en vertu de la
quelle toutes ces proportions devront s'en
tendre par usine C'est-à-dire que s'il se
trouve quelque part deux établissements
employant une proportion d'étrangers su
périeure ce plafond, ils seront obligés
d'en licencier le surplus, même si la pro
portion légale n'est pas atteinte pour l'en
semble de la localité.
DÉSORDRE ET INTRANSIGEANCE.
Cette nuance qui paraît mince quand on
l'envisage dans l'abstrait constitue en réalité
le fond de l'actuel litige franco-belge. La
gracité de ses répercussions n'a d'égale que
l'extravagance de ses modalités. En effet,
au dire même de la Commission textile de
Roubaix-Tourcoing, les perturbations qui
vont être occasionnées par le décret du 18
septembre dernier ne se justifient pas par
le nombre de places qui seront laissées li
bres la disposition des ouvriers français
c'est ainsi que dans la commune française
de Wervicq, par exemple, 428 ouvriers
étrangers devront être licenciés, dont 210
dans une seule usine, alors qu'il n'existe,
dans la même commune, que 19 ouvriers
chômeurs dont 2 seulement appartiennent
l'industrie textile Nous pourrions citer
d'autres exemples pour Halluin, pour Co
mines, pour Armentières, et pour des in
dustries et des usines particulières.
Autres exemples dans une usine, 350
ouvrières belges spécialisées dans le tissage
doivent quitter le 18 octobre. Or, dans la
même profession, il y a une seule ouvrière
française en chômage Dans l'usine de tis
sage Stock de Halluin, on doit licencier
23 p. c. du personnel, et les employeurs
français déclarent qu'ils ne trouveront pas
de chômeurs français capables pour rempla
cer les Belges. Même situation chez Maso*
rel et chez Motte Tourcoing, au point que,
d'après le ministre Frossard lui-même, 5.400
frontaliers seront victimes de la nouvelle
mesure, tandis que plusieurs usines se ver
ront acculées fermer leurs portes Etrange
manière de réduire le chômage...
(Voir la suite en page 4)