I
Presse indépendante.
REX
Nieuport
2e ANNEE No 45.
Hebdomadaire 50 cent. le numéro.
DIMANCHE 10 NOVEMBRE 1935.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 5 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Nous ne pouvons nous empêcher de
formuler quelques réflexions au sujet
de l'Exposition de Photographies de
Sa Majesté la Reine Astrid organisée
par LE SUD l'Hôtel de Ville
de Courtrai avec le concours du Photo-
Club local et des amateurs de la ré
gion. Nos lecteurs auront appris par
la voie de la presse quotidienne que
cette exposition avait connu le plus
grand succès. Dans le Courtraisis toute
la population voue un culte au souve
nir de la Reine Astrid, LA MÈRE DES
PAUVRES, qui s'est penchée avec
tant de grandeur simple sur les plus
humbles foyers de notre région. Nous
avons enregistré l'exposition plus de
quinze mille entrées Et cela sans au
cune propagande, sans affiches, sans
réclame. Tout simplement parce que
cette exposition répondait au vœu du
pays réel.
Le pays réel Que cette expression
correspond bien l'état d'esprit de
notre population, quand nous lui oppo
sons l'autre expression le pays légal.
Au cours de ces trois journées nous
n'avons cessé de prendre contact avec
les visiteurs, d'entendre leurs réfle
xions, d'enregistrer leurs réactions.
Dans cette foule il y avait unanimité
de sentiments. La Reine avait conquis
le cœur de son peuple, et il n'existait
là, Courtrai, ni partis politiques, ni
classes sociales, ni flamands, ni wal
lons, il y avait tout un peuple loyal,
ému et fervent, rendant un hommage
spontané la dynastie de Belgique.
Nous avions décidé de fermer l'Ex
position le dimanche. Devant cet ac
croissement continuel du nombre des
visiteurs, en tenant compte des cen
taines et des centaines de personnes
qui ont renoncé pénétrer dans la
salle cause de la file sans cesse re
formée de ces visiteurs, qui l'inté-
Tieur attendaient patiemment de pou
voir apporter leur tour leur hom
mage, il est certain que lundi et mardi
l'exposition eut connu le même succès.
Posons bien nettement une ques
tion si l'exposition avait été orga
nisée par un parti politique eut-elle
attiré une telle affluence Et, d'au
tre part, un parti politique eut-il pu
couvrir de son étiquette une exposi
tion dédiée en hommage la Reine
de tous les Belges
Le but poursuivi par LE SUD
en organisant cette exposition était de
permettre la population de Courtrai
de témoigner en ce jour de Toussaint
toute sa reconnaissance la Reine As
trid. Et la population de Courtrai a ré
pondu cette initiative, et nous a per
mis en même temps d'affirmer, que
le point essentiel du programme du
SUD était de réaliser le plus de
bien possible en restant complètement
INDÉPENDANT DE TOUTES LES
ORGANISATIONS DE PARTI.
INDÉPENDANT ne signifie pas
MUET. Et INDÉPENDANT ne signi
fie pas ISOLÉ.
Les mandataires politiques auraient
trop beau jeu si la presse indépendante
se trouvait, par le fait même, vouée
au silence. Tout au contraire, c'est la
presse indépendante qu'il appartient
de discuter, d'apprécier, de promou
voir, de tendre des réalisations pra
tiques qui satisfassent aux nécessités de
l'intérêt général.
Et la presse doit être indépendante.
Ou plutôt, il faut qu'une presse indé
pendante existe côté de la presse de
propagande des partis politiques. Car
si la presse politique défend les man
dataires, la presse indépendante dé
fend les électeurs. Sa mission très déli
cate est d'être objective, sincère, sans
pression, comme sans faiblesse.
Mission ardue, tâche ingrate, mais,
d'après nous, devoir civique.
Les conversations que nous avons
eues avec les visiteurs de l'Exposition
pendant ces trois jours Courtrai
prouvent que la mission du SUD
ainsi comprise répond une nécessité
urgente et un vœu quasi unanime de
la population. Nous sommes bien dé
cidés en assumer la responsabilité et
les risques.
Nous n'ignorons pas que, de toutes
parts, des politiciens embourbés s'in
quiètent de notre action et traduisent
naïvement leur inquiétude par cette
phrase cela allait si bien avant que
Le Sud n'ait été créé L'avis de
la population n'est précisément pas
celui de ces mandataires politiques.
Elle trouve un réconfort et une con
solation voir s'affirmer chaque jour
plus solide la position du SUD en
Westflandre.
Pour adopter une expression cou
rante, par notre attitude nous avons
coupé derrière nous tous les ponts.
Notre indépendance est au service de
l'intérêt de la région.
Nous arriverons en peu de temps
prouver qu'une œuvre constructive est
possible, grâce une volonté bien nette
et bien claire, en dehors de toute po
litique de partis.
Ch. van RENYNGHE.
Nous venons de recevoir une très
intéressante documentation de la
Chambre de Commerce de Nieuport
sur la question du nouveau pont. Nous
ne manquerons pas de la donner la
semaine prochaine, et nous espérons
que du choc des idées jaillira... la pros
périté de Nieuport.
BOURGOGNE BELGIQUE
Ce vendredi 8 novembre a eu lieu
Bruges le service solennel la mé
moire de nos grands princes natio
naux Marie de Bourgogne et Charles
le Téméraire. Nous en reparlerons lon
guement la semaine prochaine. Dès
maintenant LE SUD se réjouit de
ce que son intervention n'ait pas été
inutile, et félicite chaleureusement M.
le Gouverneur Baels pour l'appui qu'il
a apporté la résurrection de cette
tradition. Et il est heureux de pouvoir
féliciter etn même temps pour son opi
niâtre ténacité l'historien des Ducs de
Bourgogne, l'archiviste brugeois Baron
Albert van Zuylen van Nyevelt. Au
moment où la limite d'âge termine une
carrière vouée toute entière aux re
cherches historiques et l'étude de la
période bourguignonne, ce doit être
une douce consolation pour le Baron
van Zuylen de voir se réaliser une de
ses idées les plus chères et qu'il ca
resse depuis plus de trente ans le ser
vice solennel la mémoire des princes
de nos provinces belgiques
Nous sommes certains que nous in
téresserons nos lecteurs en donnant
fréquemment des pages d'histoire sur
la période bourguignonne, fruits des
patientes et savantes recherches du Ba
ron van Zuylen.
S. M. LE ROI
REMERCIE LES COURTRAISIENS.
A l'issue de l'Exposition de Cour
trai nous avons adressé Sa Majesté
le Roi un télégramme pour lui trans
mettre l'hommage des quinze mille vi
siteurs la mémoire de notre regrettée
Souveraine. Cet hommage des Cour-
traisiens a profondément ému Sa Ma
jesté qui nous a fait parvenir le télé
gramme suivant
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Propos de l'Oncle Bep.
Page 3 Chronique horticole. Co
lombophilie. Feuilleton.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 6, 7, 10 et 11 Chroniques de
la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Le 4 octobre 1914 War-
neton.
Page 12 Les Sports.
Page 13 Construction et achat de
maisons ouvrières.
Pages 14 et 15 Pour la Ferana.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
Marchés.
Très sensible aux sentiments de pa
triotique attachement que vous lui avez
exprimé, comme aussi votre pieux
souvenir pour la Reine, le Roi me
charge de vous transmettre ainsi qu'à
tous ceux dont vous vous êtes fait l'in
terprète ses sincères remerciements
Secrétaire d'Etat, Maison du Roi.
LE SUD adresse au Comte de
Looz-Corswarem ses plus chaleureuses
félicitations pour le raid Belgique-
Congo et retour, et est heureux d'ap
prendre que le Trophée National du
Mérite Sportif lui a été attribué.
LE SUD souhaite que les Yprois
fêtent avec enthousiasme cet hardi
aviateur samedi prochain 16 novem
bre, quand 3 viendra Ypres.
Le Congrès de la Fédération des Cercles
s'est tenu Courtrai sous le signe de
REX
Est-il nécessaire ou même utile de dres
ser le bilan de cette journée Dégageons-
en les éléments essentiels.
La violence avec laquelle s'est exprimé
Léon Degrelle ne lui a pas été favorable.
Du moins immédiatement. Mais il faut s'é
tonner de ce que cette violence ait pu pa
raître certains extraordinaire ou même
imprévisible. Depuis dix ans nous voyons
se creuser de plus en plus le fossé entre
les mandataires et le pays. Les hommes po
litiques songent plus s'entendre entre
groupes, qu'à se faire comprendre par le
pays. Une génération entière s'est détour
née de la politique. La génération suivante,
celle de D°grelle, se lance l'assaut des
partis.
Que l'on se souvienne, la Fédération des
Cercles, du rôle ingrat que nous avons
assumé depuis des années, en mettant nos
aînés en garde, en les avertissant de l'état
d'esprit de la jeunesse et du pays. Que n'a
vons-nous fait avec Paul Crokaert pour que
Dinant soit le début du redressement mo
ral et national de la politique. Ce ne fut,
hélas qu'un pétard sans lendemain. A
qui la faute
Le Congrès de Courtrai est une étape de
la courbe logique de l'évolution des idées.
Ne croyons pas qu'après cette escarmouche
tout soit fini. Ceux qui ont consacré tous
leurs efforts réformer la politique par
l'intérieur, par les cadres, comme nous
l'avons fait, ont constaté que cette réforme
était irréalisable, aussi bien dans l'Etat, que
dans la Province ou dans la Commune. Une
féodalité politique occupe le pays elle se
partage les zones d'influence et de profit.
Elle ne changera pas d'esprit.
Mais nous croyons que la confiance que
les Rexistes nous témoignent, nous auto
risent leur dire franchement que la ma
nœuvre du 2 novembre a été bien mal
adroite. Ils se sont trompés de porte Ce
n'est pas la Fédération des Cercles qu'ils
devaient tenir pareil langage, mais l'Union
Catholique. Et s'ils veulent tout prix
réclamer un peu plus de propreté, de dé
sintéressement et d'idéal dans la politique
catholique, qu'ils profitent des journées du
Boerenbond pour exposer leurs thèses. Ou
même de certaines réunions de Travailleurs-
Chrétiens. Nous espérons que cette sugges
tion fera l'objet de leurs réflexions, et que
nous apprendrons bientôt, que les Rexistes
ont compris où gisaient la faiblesse do
parti catholique, et ses collusions avec la
Finance
Dans ces milieus-là le ton de Léon De
grelle serait mieux compris, que dans le
salon de la Fédération. Car reconnaissons
que si l'éloquence et le style de la Fé
dération sont peut-être très dix-neuvième siè
cle, il n'en reste pas moins vrai que les
congrès et les réunions de la Fédération de-