duel sera le sort de i\os ouvriers frontaliers Les conclusions de notre enquête La Westvlaamsche Léon Grillet LE SUD, dim. 17 novembre 1935. (ABONNEMENT 18 francs français.! ERREURS TACTIQUES. PERSPECTIVES. La question frontalière. BOURSE CHANGE COUPONS Téléphone 144. C. v. R. BRAVO JANSSENS LE SUD DANS LE NORD Le bien-fondé des arguments belges (l) et l'excellence de notre cause en face de la thèse française sont d'une telle évidence que la presse di*,Nord tout entière s'y est positivement ralliée. Le Réveil du Nord, lui -même, journal socialiste, mais très in dépendant de l'omnipotence syndicale de la C. G. T., s'est plu distinguer nos ou vriers belges des autres étrangers travaillant en France. Dans l'ensemble, la grande presse, très sensible aux raisons d'ordre sen timental qui motivent cette distinction, n'hé sita point qualifier d'illégale la dénon ciation unilatérale des traités que compor tait le décret 42. Elle ajoutait que le départ en masse des frontaliers belges porterait un grave préjudice la région, ainsi qu'il res sortait des protestations motivées émises par les industriels du textile. Ces considérations coïncidaient d'autre part avec une nouvelle demande de main-d'œuvre belge, provoquée par la pénurie de travailleurs agricoles Mieux encore, M. Lévêque, inspecteur fran çais du Travail pour le département du Nord, avouait dans un de ses rapports que les ouvriers belges de Wervicq, Comines, Warneton Tielenghien lui paraissaient indispensables, étant donné l'absence de chômeurs français capables de les rempla cer loin celui des chauvins les plus extrémistes. Pour le reste, il est exact que les bureaux s'en occupaient Mais de cette façon plutôt singulière, qui consiste mener une négociation avec le désir de s'entendre tout prix. C'est ainsi que l'on crut bon de jeter du lest en sacrifiant la cause des frontaliers en général, celle des fron taliers anciens combattants infiniment moins nombreux. La même erreur se manifesterait plus tard sur le plan officiel, dans le parti auquel on se rangea de se montrer conci liant sur la question frontalière, afin d'obte nir tout au moins le maintien en France de nos résidants. On pense bien que de tels atouts n'é taient pas perdus pour notre cause. Il ne leur a manqué que d'être employés en temps utile. La première réaction belge en faveur des frontaliers est venue, en effet, de 1' initiative privée. Nous nous souvenons notamment des appels pressants de M. Ch. van Renynghe de Voxvrie, dans son journal Le Sud, et des protestations du Comité d'Entente Franco-Belge, suivi bientôt par l'Association des Belges de France. Ils accu saient même le ministre des Affaires étran gères de l'époque, M. Hymans, de n'être pas intervenu assez énergiquement, ni assez vite, sous le prétexte qu'il n'était pas en possession de tous les éléments de la cause C'est ainsi qu'à chaque violation nouvelle et unilatérale des traités, on laissa passer l'occasion d'en empêcher le retour, tandis que se créait une sorte de précédent, invoqué aujourd'hui contre nous. Il est également permis de reprocher aux parlementaires belges de l'a région fronta lière de n'avoir pas pu se mettre d'accord pour donner au gouvernement les informa tions nécesaires. Les députés auxquels on écrivait Faites donc quelque chose répondaient imperturbablement Le bu reau de mon groupe s'en occupe Cette rivalité des groupes et des partis a forte ment paralysé notre mouvement de défense. Mais l'intervention des députés socialistes belges aurait-elle servi grand'chose auprès des syndicats français On peut en douter devant les preuves que nous donnions la semaine dernière du mépris de la C. G. T. pour la solidarité internationale ouvrière. Sitôt qu'il s'est agi de la traduire en acte, l'état-major socialiste s'est transformé en bureau de vote. Le souci de complaire l'électeur a été plus fort que les principes, et suivant la formule d'après laquelle il n'y a de pires zélateurs que es néophytes, le nationalisme de la C. G. T. a dépassé de (1) Voir Vingtième Siècle des 24, 25 et 31 octobre 1935 et Sud des 27 octo bre, 3 et 10 novembre. Est-ce dire qu'il soit trop tard Ce n'est pas notre avis. Seulement il importe de viser juste. Il serait vain par exemple d'espérer le retrait des récents décrets qui contingentent comme nous l'avons dit l'em ploi de nos frontaliers. Par contre, ce qu'il est possible d'obtenir, et ce qu'il faut em porter, c'est que cette limitation soit enten due loyalement, selon les textes, par ré gions et corporations au lieu de l'être par usines. Non seulement cette façon de voir est conforme la loi du 10 août 1932 et au décret du 3 septembre 1935, mais c'est bien la seule interprétation juridiquement valable, de ces deux réglementations. La matière et la forme d'une transaction hono rable sont là, toutes trouvées, lç gouver nement français revenant la lettre des conventions et, le nôtre, acceptant dans son extension, mais aussi dans ses limites, l'es prit qui les a dictées. Par quels moyens, c'est évidemment l'affaire de nos négociateurs. On a parlé de représailles, de sanctions économiques. Sans compter qu'une certaine conjoncture toute proche est en train de démontrer combien une telle arme comporte de dou bles tranchants, nous espérons de tout cœur ne pas voir la Belgique contrainte une telle extrémité l'égard des amis français. Que la menace de ces représailles ait sa valeur psychologique, c'est incontestable. Mais il est peut-être encore temps de pré senter au cabinet de Paris un argument moins rude et partant, plus assimilable. Cet argument, ce sont ses propres nationaux qui sont en train de nous le fournir, par l'installation récente en Belgique de plu sieurs usines françaises L'une d'elles, qui occupait déjà 500 ouvriers, Mouscron, est sur le point de s'agrandir pour em ployer sur notre sol les frontaliers refou lés de l'autre côté de la frontière. Quatre autres établissements, que l'application stricte du décret 42 contraindrait fermer leurs portes en France, faute de remplaçants nos frontaliers, vont venir les rouvrir chez nous pour y retrouver leur main-d'œu vre Comines, Wervicq et Menin nous si gnalent dès maintenant de nombreuses re quêtes françaises en autorisation de bâtir, et pour les mêmes fins. II suffirait donc que certaines de nos communes, particuliè rement intéressées, eussent la bonne idée d'attirer l'industrie française par des faveurs spéciales, ne fût-ce même que temporaires, pour que ce mouvement d'émigration, parti bien malgré nous, du milieu ouvrier, s'é tendît l'organisation patronale et dotât no tre Sud de tout ce que le Nord risque de perdre. Le projet, quelque ambitieux qu'il paraisse première vue, serait d'autant plus réalisable et plus fécond, qu'il coïnciderait avec l'achèvement du canal d'Ypres Nieu- port, donnant ce hâvre important l'hin- terland qui lui manque aujourd'hui et assu rant les communications les plus rapides entre la mer et le nouveau centre textile. C'est dire que nous ne sommes pas tout fait démunis de réponses, l'égard des exi gences françaises. Il suffirait seulement de s'en servir et d'abord d'en saisir la per tinence et la portée. Car ce qui paraît jus qu'ici avoir manqué le plus, aux Belges, dans leurs négociations avec les voisins, c'était la conviction de leur force et du be soin que l'on avait de leur concours. Ce fut même une des idées chères Henri Pirenne, qui ne s'était tant préoccupé de nous révé ler notre grande histoire que pour nous per mettre de nous faire un avenir vraiment digne de ce passé. Max HODEIGE. Nous lisons dans La Libre Belgique l'articulet ci-dessous La commission consultative des travail leurs frontaliers s'est réunie lundi au mi nistère des Affaires étrangères et du Com merce extérieur, sous la présidence de M. Vandevelde, membre de la Chambre des représentants et bourgmestre de Mouscron. M. Lavers, directeur au ministère des Af faires étrangères et du Commerce extérieur, et M. Moulaert, consui général de Bel gique Lille, ont exposé la Commission l'état actuel des négociations entreprises au près du gouvernement français au sujet du ^problème de la main-d'œuvre frontalière par la délégation belge dont ils font partie. Ces négociations ont dû être interrompues momentanément afin de vérifier certains ren seignements statistiques au sujet desquels certaines divergènces de vues se sont fait jour. Les pourparlers seront repris mercredi et porteront principalement sur la question du contingentement de la main-d'œuvre fronta lière. La Commission a souligné que les échanges d'ouvriers préconisés par les ser vices français étaient pratiquement irréali sables. La procédure du contingentement, même si elle ne se traduisait pas par des licenciements massifs et immédiats, abouti rait cependant au même résultat par une éli mination lente et progressive de la main- d'œuvre belge. Dans ces conditions la com mission. a été unanime considérer que les mesures de contingentement ne devraient pas être appliquées dans les établissements de la zone frontalière française. 31, Rue de Menin YPRES Bureau ouvert la semaine et le dimanche. gard De Bruyne, en est également ainsi que ce délicieux écrivain et parfait chrétien Maurice Dullaert ainsi que les sénateurs Orban et Verbist. Pauvre Janssens Pauvres lecteurs de Rénovation Nous apprendrons la se maine prochaine que le P. Rutten, Mgr Lamiroy, Paul Segers, et tant d'autres font partie de la Loge, ainsi que LE SUD a laissé aux pouvoirs compé tents le temps de constater le dossier de la Westvlaamsche. Le moment est venu d'en parler plus longuement. Nous deman dons, titre de préambule, que l'on ne fasse pas dévier le débat. Nous ne visons pas telle ou telle personne, car nous entre rions inutilement dans de longues et fasti dieuses polémiques sur un passé, certes re grettable, mais qu'il ne nous appartient pas de juger. Le régime a permis, toléré ou favorisé de nombreux cumuls. On peut difficilement reprocher des hommes po litiques de n'avoir pas eu la sainteté d'y résister D'autres cumuls sont plus- graves ce sont ceux qui renferment une incompatibilité évidente de par la fonction administrative du cumulard, et qui font qu'un fonctionnaire se trouve être parfois juge et partie. Mais dans toutes ces fai blesses nous voyons bien plus les défauts du régime, que la faiblesse de ceux qui pour raient en tirer des avantages. De quoi s'agit-il Après la guerre s'est constituée en Westflandre une société coo pérative sans but lucratif, ayant pour objet de fournir en électricité et d'établir des ré seaux dans les communes éloignées, diffi ciles d'accès, dont la population n'était pas dense et qui, de ce fait, ne faisaient pas l'objet de demandes d'électrification par des sociétés privées. On ne pouvait qu'applaudir pareille initiative. Telle est bien la mission des pou voirs publics. Leur rôle est supplétif. Là où l'initiative privée est défaillante, il est nor mal que les pouvoirs publics interviennent. Pourquoi faut-il limiter d'intervention des pouvoirs publics ces cas d'absolue néces sité Parce qu'il est démontré que ce qui: est géré par l'Etat, la Province et la Com mune est moins bien géré que par l'indus trie privée. Gaspillage et favoritisme s'insi nuent dans ces gestions, d'autant plus que souvent ces régies servent satisfaire l'appétit des mandataires ou retenir une clientèle électorale. Nous approuvons donc le point de dé part de la Westvlaamsche combler une lacune. A-t-elle rempli cette mission la perfec tion Des techniciens répondent non. Ils prétendent que les lignes ont été installées des prix nettement supérieurs aux prix de revient des sociétés privées.-Ils affirment que certaines cabines ont des allures de villas et tant d'autres choses que nous ne discutons pas. Nous posons le problème sur le terrain suivant en 1935 la Westvlaamsche est- elle indispensable Doit-elle encore s'éten dre, ou bien être reprise par des sociétés privées Est-il normal que des mandataires politiques occupent des places dans cette société et la gèrent directement La Pro vince ne doit-elle pas le plus rapidement possible se décharger d'une mission qui n'est plus la sienne, et réduire son rôle au minimum Nous répondrons dans un second article ces questions de prineiDe. C. v. R. Nous aimons les situations nettes. Et nous sommes fort heureux qu'Armand Janssens nous donné l'occasion cette semaine d'ap plaudir l'attitude de Rénovation Le public a été inquiet d'apprendre que Van Zeeland était franc-maçon. Quand il a lu dans Rénovation que le démenti de Van Zeeland était... un aveu, le public a souri. Mais cette semaine le sourire devient une bienfaisante rigolade. Janssens vient de dé couvrir une nouvelle série de franc-maçons Pau! Struye, le rédacteur de la Libre Belgique appartient la Loge Le philo sophe catholique, notre excellent ami Ed-

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