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LE SUD, dim. 17 novembre 1935.
Bruges.
AGENDA
A la Galerie Memlinc, exposition du
peintre Constant Vandevelde du
10 au 22 novembre.
Au Vieux Bruges, exposition Allons
Blomme.
Au Studio San Salvador, exposition du
peintre Jef Van de Fackere, du 17
au 29 novembre.
19 novembre Conférence au Cercle
Colonial et Maritime de Mr Charles
d'YdewalIe. Sujet L'Angleterre
d'Aujourd'hui. - Force et Faiblesse.
21 novembre Conférence au Vieux-
Bruges de M. Pierre Nothomb. Su
jet La Reine Astrid.
25 novembre 18 h. Conférence au
Gouvernement provincial par Mgr
Mathieu, Evêque d'Aire et de Dax.
Sujet Où nous mène le Cinéma
27 novembre Au Théâtre Communal,
MOZART de Sacha Guitry, mu
sique de Reynaldo Hahn. (Tournées
Baret).
29 novembre Soirée Philanthropique
au Vieux Bruges. Au programme
2 grands films Le Barbier de Sé-
ville et Itto.
BILLET DE BRUGES
L'Octave des Patriotes, qui vient de fi
nir, n'a jamais fait recette comme cette an
née-ci. C'est que, le Révérend P. Hénusse,
qui la prêche pour la 8e fois, a su garder
l'oreille du public, en dépit d'une voix dont
les brusques éclats surprennent jusqu'à l'ora
teur lui-même. Aussi l'Eglise Ste Walurge
n'a-t-elle pas désempli au cours de cette sé
rie de conférences, où les théories Stalinistes
et Hitlériennes furent tour à- tour prises
partie. Passé maître dans ce genre d'exposé,
le Rd P. Hénusse papillonne avec grâce et
onction autour de ces graves sujets.
Nouvelle sensationnelle. A peine le ri
deau tiré sur cette vedette de la chaire, voici
qu'on annonce qu'Henri Garat, la célèbre
vedette de l'écran, viendrait, sous les aus
pices du Prisme donner une représenta
tion au Théâtre Communal. Comme il faut
compter avec la bêtise humaine et la frivo
lité féminine, il n'y a pas de doute que ce
soit là le grand événement de l'hiver.
La saison artistique bat son plein. C'est
3l qui cueillera le plus de lauriers. Georges
De Sloovere ouvrit lé feu la Galerie Mem
linc par une série de tableaux d'une tech
nique sûre et qui, plus est, se sont vendus
comme de petits pains. C'est mieux qu'une
réussite d'art, c'est aussi une réussite finan
cière, puisque toutes ses toiles ont trouvé
acquéreur. Aussi De Sloovere rentrera chez
lui les mains vides et les poches pleines.
Bravo Son talent méritait bien aussi cette
consécration-là.
Au Studio San Salvador, Franck De
Craeke a couvert la cimaise d'un nombre
impressionnant de natures mortes et de pay
sages empreints d'une fantaisie triste. Ce
moins de quarante ans a vraiment du
talent revendre. Alors que ses assiettes
de noisettes et de fraises (sans en excepter
un plat de gibier) brillent par une minu
tie qui les apparente aux meilleures repro
ductions photographiques, par contre ses
vues d'hiver aux contours estompés de bru
me, dégagent une poésie d'une extraordi
naire intensité. Qu'un artiste sache allier
avec un si grand bonheur les exigences de
la technique aux élans de l'inspitatiotl, voilà
qui, ma foi, ne se rencontre pas tous les 31
du mois
Les Brugeois doivent aux Amis du Bé
guinage d'avoir entendu dans leurs murs,
l'accent savoureux de Mr PEPERBOL
de sa dame et de sa demoiselle En
core que cette plate mouture de Mrs Beu-
lemans, Kaekebrouck et Cie soit peu faite
pour relever le prestige de nos compatriotes
aux yeux de l'étranger, on ne peut qu'ap
plaudir aux efforts tentés par le Rd Abbé
Hoornaert en vue de relever l'institution
dont il a la garde. Si la vie religieuse a
tout gagner ce genre de tentative, le
tourisme lui aussi ne peut qu'en ressentir
les heureux effets.
Nos concitoyens, qui tirent du tourisme
le plus clair de leurs ressources, se ren
draient-ils compte enfin qu'ils ont tout in
térêt veiller la conservation de leurs mo
numents et de leurs sites
BOURGONE ET BELGIQUE
Une imposante cérémonie en l'église
Notre-Dame Bruges.
Nous avons assisté l'église Notre-Dame,
Bruges, une cérémonie grandiose, et
qui, cependant, se déroulait dans l'intimité.
Le service anniversaire la mémoire de
nos grands princes belges, Marie de Bour
gogne et Charles le Téméraire était célébré
dans le chœur de cette église, ornée des
blasons du chapitre de la Toison d'Or de
1468. II s'agissait de renouer une tradition.
En effet, ce service avait été fondé au quin
zième siècle par Maximilien d'Autriche et
Philippe le Beau, et enrichi en 1563, d'une
importante dotation de Philippe II.
Depuis 1794, lors de l'occupation fran
çaise, le service ne fut plus célébré, et c'est
en 1930, au moment de l'organisation du
superbe cortège de la Toison d'Or, que
l'érudit archiviste de l'Etat Bruges, le ba
ron Albert van Zuylen van Nyevelt, rap
pela cette ancienne tradition et demanda
que cet hommage solennel soit rendu a
nouveau nos grands princes généreux do
nateurs de l'église Notre-Dame. Des pour
parlers furent engagés avec la Fabrique
d'Eglise et l'Evêché, et grâce l'appui du
comte Louis de Lichtervelde et l'interven
tion de M. le gouverneur Baels, le vœu du
baron van Zuylen a pu être réalisé.
En présence du colonel De Wilde, re
présentant le gouvernement de M. le gou
verneur Baels. de Mgr Lamiroy, de M. Da
niel Ryelandt, chef du Cabinet du ministre
de l'Intérieur des autorités brugeoises, du
Conseil de Fabrique de Notre-Dame, et de
son président, M. Donat Van Coillie, la
messe chantée fut parfaitement exécutée.
L'autel et le drap funéraire étaient garnis
de blasons aux armes de la dynastie de
Bourgogne, ornés du collier de la Toison
d'Or, alternant avec celles de la dynastie
de Belgique, entourées du collier de l'Or
dre de Léopold. L'héraldique traduisait avec
une rare éloquence la signification de cette
cérémonie, qui témoignait de la continuité
de l'unité nationale, venue de la Maison
bourguignonne et fièrement maintenue
travers les siècles.
Nous souhaitons que cette tradition re
prise, non seulement soit maintenue, mais
entourée chaque année du même lustre, et
que, de plus en plus nombreux, les Belges
assistent cette messe anniversaire. Nous
dirions presque que le service de Notre-Da
me devrait devenir un pèlerinage national,
et accomplir ainsi le vœu de l'historien de
la période bourguignonne, le baron van
Zuylen, qui écrivait, il y a quelques an
nées
A l'Escurial, le panthéon des rois
d'Espagne, depuis l'aurore jusqu'au soir,
messes sur messes et psalmodies sur psal
modies se succèdent pour le repos des âmes
de Charles-Quint et de ses successeurs.
A Bruges, le silence règne. Nous de
vons honorer la mémoire de nos grands
princes, qui ont créé notre unité na'ionale.
C. v. R.
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