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LE SUD, dim. 1 décembre 1935.
AU CERCLE ARCHEOLOGIQUE
LE THEATRE ROYAL DE GAND.
livre allemand, quelques très jolies vues
de Mojacar, de découvrir son tour ce coin
d'Espagne peu connu.
Avoir fait environ 30.000 Km. dans sa
seconde patrie, la visiter pour la 17e fois,
posséder des dizaines de milliers de pho
tos et... ne pas connaître Mojacar, avouez
•qu'il y avait de quoi se sentir blessé dans
son amour propre.
Aussi le grand voyageur qu'est Mr Gillon,
n'hésite pas, il consulte ses cartes, secoue
les ambassades, remue ciel et terre et...
ne trouve pas Mojacar.
Mojacar existe pourtant Alors...? de
mander l'Allemand son secret El se-
nor Gillon ne l'a pas daigné et il pan
•A l'aventure vers le royaume de Murcie
dont il a cru reconnaître les paysages.
Avec lui nous parcourons la Ville Castille,
l'Aragon, la province de Valence et l'an
cien royaume de Murcie.
Les paysages merveilleux défilent Mi-
xanda dont il nous montre entre autres un
merveilleux effet de contre-jour, pris sous
un pont de l'Ebre. Tarazona dont il aima
le palais épiscopal, lourd de ses tours ara-
gcmaises et dont il n'aima pas... les mer
luches. (Mettez ensemble un chat, une mer
luche et de l'esprit, et servez l'anecdote
Nous voyons tour tour Saragosse, Alca-
fliz et son vieux burch des Templiers,
sa cascade en queue de cheval, ses calvaires
remarquables et nous arrivons Sagante.
En voyant défiler parmi des paysages de
l'Aragon des déserts rocailleux, des oasis
merveilleuses et des villages avec des ca
thédrales nous comprenons dans toute sa
justesse l'expression de 't Serstevens L'Es
pagne est le pays des violents contrastes
Sagante dont le siège donna tant de mal
1 Annibal et sur lequel chaque année po
lissent des générations de collégiens Va
lence aux belles oranges, et dont les bal
cons armoriés m'ont rappelé de façon
étrange certaines bretèches accrochées nos
vieux hôtels de ville flamands et au Fran
çois 1er vécu captif après avoir donné la
bataille de Pavie son épée son vainqueur
l'un des plus glorieux de nos hommes de
guerre, le comte de Lannoy.
Dans la seconde partie Mr Gillon nous
conduit Mojacar après nous avoir fait
admirer tour tour Murcie, Lorca et Aguilas.
La plupart des photos sont remarquables,
nous signalons tout particulièrement les
vues de l'ange de la prière du jardin des
Oliviers et le groupe de la flagellation.
L'objectif manié par un artiste, semble
avoir donné la vie ces statues et l'on
oublie le bloc de bois polychromé pour ne
plus voir que l'expression de cette tête
d'ange ou de cette tête de Christ dou
loureuse et poignante suivant l'expression
même du conférencier. Ces statues ne sont
pas seulement des œuvres d'art, ce sont des
•œuvres de foi l'artiste priait en sculptant.
Mojacar, découverte, non sans peine, nous
a plutôt déçue, malgré son caractère mau
resque, ses femmes voilées, et ses masures
délabrées. Mais qu'importe, tout cela nous
est décrit avec passion, et entre deux vues
le conférencier évoque avec érudition Anni
bal, Mussolini, les Borgia, et tant d'autres
que le voyage, ce long voyage n'est jamais
fatiguant.
Nous remercions du fond du cœur Me
Gillon de nous avoir fait aimer cette Espa
gne mystérieuse, souvent aride mais où le
•soleil embellit chaque chose.
L'Espagne sans soleil ne serait plus l'Es
pagne et l'on a envie de s'écrier avec le
poète Le soir ne viendra pas, ce serait
trop dommage (Henry Bataille)
Signé FEODOR.
P. S. J'ignore quel était l'opérateur,
mais lui aussi mérite des félicitations. Pré
senter 400 photos sans une seule erreur,
sans un accroc est un tour de force rare
ment réalisé.
La séance est ouverte 5 heures.
Environ quinze membres sont présents.
La lecture du rapport est faite par le
Baron Jean de Béthune approuvé.
Le Président fait communication de vœux
adressés un membre du Cercle, l'occa
sion de son mariage.
Ensuite, le Président a rendu hommage
la mémoire de Mr Pirenne, le génial his
torien belge, devant lequel le monde en
tier s'est incliné, pour sa haute science, sa
grande impartialité et son admirable esprit
de synthèse.
Le Président a rendu hommage également
la mémoire de M. Paul Bergmans, pro
fesseur et bibliothécaire honoraire l'Uni
versité de Gand, grand ami du Cercle et
musicologue.
M. le baron Jean de Béthune présenta
une étude sur les Grandes Halles et les
Tours du Broel Courtrai. Etude très
appréciée.
M. Devriendt dans son savoureux lan
gage flamand nous a achevé son étude sur
De Bewapening van Thielt fmit de
ses longues recherches et aussi de son sé
rieux esprit de critique historique.
M. Géo d'Aconit termina la réunion par
la continuation de ses études égyptologiques.
L'annonce des deux œuvres connues
Paillasse de Léocavallo, et Mireille
de Gounod, attire inévitablement un pu
blic nombreux ajoutez-y ceux de nos amis
lecteurs qui répondant notre appel pres
sant en faveur du théâtre français, nous ont
témoigné leur approbation par leur présence,
c'est dire que la représentation se déroula
devant une salle quasi comble.
Il me paraît superflu de donner le ré
sumé de Paillasse, l'œuvre de Léocavallo.
Qui ne connaît l'histoire de cette troupe
de comédiens qui passe d'un village l'au
tre Ce sont les infortunes de Paillasse,
ou le mari trompé, que jouent les acteurs.
Mais il se fait que cette fois ce nej sera
pas une comédie qui se jouera, mais une
réelle tragédie. Canio (Paillasse) se sachant
trompé et ne pouvant obtenir de Nedda
le nom de son amant, la frappe de deux
coups de couteau Nedda appelle Silvio
son secours, et Paillasse se trouvant en face
de son rival, le me.
M. Bastin, titulaire du rôle de Tonio, a
obtenu un franc succès dans le célèbre pro
logue.
Mlle Delmarcelle joua très naturellement
le rôle de Nedda.
La grande part de la bonne exécution de
l'œuvre revient M. Bricoult qui fut un
très bon Canio. Il se fit d'ailleurs chaleu
reusement applaudir dans le Grand Air de
Paillasse.
J'ignore ce qui se passa l'orchestre,
mais il y eut par moments un sérieux flotte
ment, chose laquelle nous ne sommes pas
habitués l'orchestre de Gand étant tou
jours excellent mais ceci certainement
influença les acteurs qui ne se sentaient pas
toujours l'aise.
L'œuvre en son ensemble, obtint cepen
dant le grand succès habituel.
Après l'œuvre de Léocavallo, musique
pleine de vie, de mouvement tantôt légère
et souple, puis brusquement dramatique,
Mireille, l'opéra de Gounod forme un con
traste frappant de poésie et d'harmonie.
Gounod, grand poète musical, eut le don
de la mélodie. En écrivant la musique de
Mireille sur le pathétique poème de Mistral,
il se montra sensible aux enchantements et
aux séductions de la nature.
Le premier acte principalement est im
prégné de cette poésie du beau pays de Pro
vence. Au deuxième acte il décrit en des
scènes pittoresques et parfois dramatiques,
les mœurs et les gens du pays de Mistral
puis au troisième tableau nous retrouvons
sa sensibilité délicate dans une de ses plus
belles et fraîches mélodies L'Air du
Berger
La fin de l'œuvre enfin nous montre toute
la pureté de cette âme d'artiste, infiniment
religieuse.
La grande animatrice de l'œuvre de Gou
nod fut Mme Langbien, qui possède non
seulement une pureté de voix remarquable,
mais vit son personnage avec une belle con-
9*
99
vicuon.
(Voir suite page 10)
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