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Bruges.
Au Studio San Salvador, les frères
Léon Vand ersmissenpeintre, et
Franz Vandermissen, sculpteur, ex
posent leurs œuvres jusqu'au 13 dé
cembre.
11 décembre 8.15 h. Conférence
du Davidsfonds.
15 décembre 15 h. Premier Concert
du Conservatoire, avec le concours
de Carlo Van Neste, violoniste-vir
tuose.
17 décembre au Théâtre Communal.
Elias weet het beter.
19 décembre 20 h. au Théâtre Com
munal, exécution vocale par The
Royal Welsh Ladies Choir de Lon
dres, sous les auspices de l'Asso
ciation pour l'Amitié Internationale
et la Paix du Monde
24 au 29 décembre Exposition de
photographies de S. M. la Reine
Astrid au Palais du Gouvernement
Provincial.
BILLET DE BRUGES
Tandis qu'en vertu d'un Arrêté Royal ré
cent, la plupart des villes du pays sont
vouées, nuit et jour au silence, voilà que
Bruges sa semaine du bruit. Il n'y aura
personne pour s'en plaindre, ni pour dres
ser procès-verbal aux délinquants. Car ceux-
ci ne sont autres que les patrons-électriciens
de la ville qui tiennent, dans la salle des
Halles, une vaste exposition de a radiopho
nie 1936, où toutes les merveilles du gen
re, y compris un appareil de télévision, ont
trouvé place.
Aussi les alentours de la Grand'Place se
sont-ils mués, pour quelques jours, en un
royaume des ondes sonores. On ne pouvait
plus gentiment faire la nique aux prescrip
tions légales qui briment en ce moment
automobilistes et piétons, unis cette fois
dans une commune horreur des innovations
législatives.
Au reste, l'initiative prise par les promo
teurs de cete semaine s'avère en tous points
excellente. Cette manifestation, faite sous
le siigne de la profession, en dehors des par
tis et des groupements politiques, ne fleure-
t-elle pas déjà sciemment ou non le
pré-corporatisme
L'industrie du bâtiment a garde de chô
mer ici et vivent les grands travaux Ne
met-on pas en ce moment la dernière main
aux nouveaux locaux de l'Ecole moyenne
pour garçons, construction qui s'élève sur
les terrains des accises deux pas de l'E
glise Ste Walbuige. L'ensemble de l'édifice
comporte quatre classes au rez de chaussée
et autant l'étage. Tout cela doté du con
fort le plus moderne. On a pensé tout,
puisque l'immeuble, selon une note offi
cieuse, a même été pourvu de caves soli
dement bétonnées qui seront un excellent
abri en temps de guerre On ne peut être
plus rassurant
Comme si Bruges ne faisait pas assez
ville morte les agents de la force publi
que font en ce moment une chasse impitoya
ble l'automobiliste qui n'use pas modé
rément de son claxon. Ce modéré
ment vaut tout un long poème. Où com
mence la contravention, où finit-elle Ce
sont là pour nous profanes, mystères im
pénétrables et redoutables arcanes, qui se
ront soumis un jour la sagacité de nos ju
ges de simple police... (d'autres diraient
de nos simples juges de police
Il y a mieux, Mr Delbecque, commissaire
en chef, vient de mettre au point tout un
vaste programme destiné réglementer
(6 beautés du jargon administratif, on dit
quelquefois réglémentationner la cir
culation Bruges.
Ce programme, qui vient d'être mis en
vigueur, est allé de pair avec un touchant
appel la population, placardé sur les murs
de la ville. Voici quelques perles de ce
document
En 1934, 800 personnes ont été tuées et
8.000 ont été blessées dans des accidents de
la circulation en Belgique. 90 des cas
sont attribuables l'imprudence des piétons.
Automobilistes et motocyclistes songez
bien que la vie d'autrui est aussi précieuse
que la vôtre. Ralentisse? votre vitesse en
ville de façon que vous puissiez bloquer
devant l'obstacle imprévu. Cyclistes, faites
de même, tenez l'extrême droite de la chaus
sée, mettez-vous en file l'approche des
véhicules, ne transportez ni bagages ni per
sonnes, suivez la piste qui vous est réser
vée. Et vous, piétons, n'oubliez pas que
la chaussée est le domaine des véhicules
comme les trottoirs sont le vôtre. Sur la
chausséela mort vous guette. Ne vous y
aventurez pas, sauf nécessité absolue. Tra
versez la rue perpendiculairement après vous
être assuré qu'elle est libre. Prêchez la pru
dence vos enfants. Et si tout le monde
fait son devoir, la sécurité de la circulation
ne pourra qu'y gagner.
C'est beau comme l'antique, n'est-ce pas
Il y a là-dedans des phrases qui figureraient
en bonne place dans Bossuet Sur la
chaussée, la mort vous guette»...
Parmi toute une série de mesures excel
lentes telles que des pafquages et des
interdictions de stationner dans certaines
rues trop étroites il en est d'autres qui
frisent un tantinet le ridicule. Ainsi, en
vue de tanaliser le flot des promeneurs
des passages pout piétons, indiqués par un
tracé blanc, ont été établis certains carre
fours, comme si le marché aux œufs était le
pendant de la place de l'Opéra. A tous ces
endroits dangereux, trois agents poste
fixe dressent des procès-verbaux la can-
tonnade... Voilà qui va sans doute résorber
le chômage.
Nous avions une Commission Provinciale
du Tourisme. On ne s'en doutait pas jusqu'à
présent. Or, pas plus tard que la semaine
dernière, sous l'énergique impulsion de son
président, Mr Bâels, elle vient de tenir ses
assises. A en croire la presse locale, on y
fait de la bonne, de la très bonne besogne.
Il y fut question entre autres choses du fi
nancement de la campagne de publicité
entreprendre, l'an prochain en Angleterre,
au profit du Littoral et des sites touristiques
de la West-Flandre.
Bravo Il est plus que temps qu'on se
mette au travail. Pas de doute qu'un Os-
tendais Cosmopolite de la trempe de Mr
Baels, ne fasse comprendre aux Belges que
le tourisme est un Pactole qu'ils peuvent
aisément détourner leur profit. Pour cela,
il faut de la méthode, de l'organisation et
du sérieux. Il faut aussi que nos hôteliers et
nos restaurateurs cessent, comme c'est trop
souvent le cas, de faire figure de marchands
de soupe ou de gargotiers.
La galerie Memlinc abrite des travaux du
peintre J. Le Mair. Ceux-ci provoquent dans
le public des mouvements en sens di
vers Aussi, selon le mot de Beaumarchais,
vaudrait-il peut-être mieux d'en rire, pour
ne pas être obligé d'en pleurer. Au demeu
rant Mr J. Le Mair est, dans le privé un
fort honnête homme, et il y aurait mauvaise
grâce lui tailler des croupières sous pré
texte que la peinture n'est décidément pas
son fort.
Au Studio San Salvador, voici le peintre
Léo Vandersmissen et son frère Frans, le
sculpteur. Il y a belle lurette que Léo Van
dersmissen, élève du baron Courtens, a ici
des admirateurs enthousiastes. Rien n'est
plus mérité, car son coup de pinceau l'ap
parente aux meilleurs paysagistes de l'Ecole
de Termonde. Avouerons-nous cependant
que ses dernières œuvres ne nous ont pas
emballés Il hésite, tâtonne, comme s'il
cherchait sa voie.
Encore qu'il nous ait un peu déçu, nous
ne dirons pas qu'il a un grand avenir der
rière lui.
(Lire la suite en page 9
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