Jeunet Gens Chronique Aéronautique Après la catastrophe de Tatifield "Luchtwaart,, G. Peel=Vandewalle s "L'Echo des Ailes" "LAviation Belge" De Grande Réputation Mondiale, le Mutée de Guerre du saillent d'Ypres LE SUD, dim. 22 décembre 1935. BILLET DE L'ONCLE BEP. Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté Voilà ce que Noël nous dit et nous prêche. Je voudrais mettre cela en lettres d'or et de Jeu au-dessus du bâti ment de la Société des Nations en cette fin d'année si terne et si désespérante, il semble que l'humanité ressemble l'homme rongé de fièvre qui ne sait comment trou ver une situation stable dans sa couche. On ne sait même plus donner ce monde l'as pirine des mensonges ceux-ci n'ont plus prise, on y voit déjà trop clair Il faut ce pendant qu'en ces jours qui devraient être de paix et d'amour, nous la créons au moins nous-mêmes dans nos cœurs tâchons cha cun dans notre sphère d'amener cette paix qui manque au monde et de cultiver la Bonne Volonté Oncle Bep. MADAME VANDENDRIESSCHE. DENTISTE, 49, rue de Dixmude, Ypres. Consultations tous les jours Spécialité de dentiers perfectionnés e' garantis. L'ECHO DES AILES Revue indépendante pour la défense des intérêts aéronautiques, organe offi ciel des principaux clubs d'aviation belge et de l'Association Nationale des Cercles Universitaires de propa gande aéronautique. Le numéro 1 fr. Abonnement 35 fr. par an. Numéro spécimen gratuit sur de mande adressée L'Administration de l'Echo des Ailes 8, Rue des Beggards, ANVERS L'aviation vous intéresse Vous trouverez les revues aéronautiques chez 15, Rue de Lille, Ypres. la revue mensuelle du Zoute. paraît tous les mercredis. paraît tous les vendredis. Prochainement dépôt de modèles réduits. Le 14 juillet dernier nous écrivions ici même Si la SABENA ne retire pas des lignes les Savoïa-Marchetti S. 73, nous verrons des accidents. Le 10 décembre un Savoïa S. 73 s'écrasait contre une colline en pleine nuit quelques kilomètres de son port d'arrivée. Ce triste accident dont tout le monde connaît maintenant les cir constances coûta la vie un équipage d'élite et sept passagers. Saluons res pectueusement la mémoire de ces vic times et déplorons le sort qui prive l'a viation civile belge d'un de ses plus brillants pilotes, Jean Schoonbroodt. Que n'aurions-nous donné pour ne pas être prophète de malheur Mais, justement, n'avions-nous pas fait alors malgré de violentes critiques et le mécontentement de plusieurs la seule chose qu'il était en notre pouvoir de faire en vue d'empêcher pareille catastrophe Est-ce dire que si l'on avait écouté le petit nombre de ceux qui ont élevé la voix contre l'emploi des Savoïa cette catastrophe ne se serait pas pro duite Que l'on ne nous accuse pas de vou loir tirer d'un événement qui nous at triste tous, une gloire macabre nous tenons dire, dès le début de cet ar ticle, que, malgré une analyse très sé rieuse des circonstances de l'accident NOUS N'EN DONNERONS PAS LA CAUSE EXACTE parce que celle-ci nous échappe. Dès lors, nous n'avons pas le droit de justifier notre conclu sion du 14 juillet par la récente cata strophe, puisqu'il n'est pas prouvé que l'appareil soit en cause. Si vous le voulez bien, refaisons en semble, mais en résumé, et très im partialement, la petite enquête la quelle nous nous sommes personnelle ment livrés. Notre enquête n'aboutit pas il est fort possible que l'enquête officielle n'aboutisse pas non plus les circonstances assez mystérieuses ne sont pas faites pour faciliter les re cherches. D'ailleurs il ne faut pas atta cher trop d'importance au rapport offi ciel d'une mission d'enquête, surtout si des techniciens de la compagnie en cause en font partie. Et d'abord, les circonstances s l'ap pareil est bien connu c'est un trimo teur italien Savoïa-Marchetti S. 73 monoplan aile baisse, moteurs Gno me et Rhône K. 9 de 600 CV, et pou vant emmener 1 8 passagers et un équi page de 4 hommes. Vitesse max. 325 Kmh. vit. de croisière VERRES A VITRES Firme Cyr. TAVERNIER-VAN UXEM Dépôt des Usines DE KEYN frs Fabrique de Couleurs Vernis Emaux Tout pour le peintre et le vitrier. 29, Place Van den Peereboom YPRES Tél. 357. an 70 de la puissance et l'altitude la plus favorable (2.000 m.) 270 Kmh. Vit. minimum 92 Kmh. Pla fond 7.000 m. Le temps était mauvais. En tout cas, la tempête sur la Manche retenait les navires au port et beaucoup de services aériens étaient supprimés. Au départ de Bruxelles cependant, il faisait un temps convenable et les prévisions n'étaient pas trop défavorables vent de N.-E., donc favorable. Mais au- dessus du Kent, entre Douvres et Lon dres, l'appareil s'engagea brusque ment dans une atmosphère très agitée et dans des rafales de pluie et de nei ge. Pourtant le plafond (hauteur mi- nima des nuages) au lieu de la chute était d'environ 500 m. et la visibilité de 2 10 Km. Donc, en dessous de 500 m. (soit 300 m. au-dessus des collines) on trouvait un temps passa ble. Parti d'Evere 15.35 h. (horaire normal 15.10 h..) alors que la nuit tombait déjà, l'appareil vole 270 Kmh. et a rattrapé son retard au mo ment de la chute quelques minutes de Croydon où l'arrivée devait avoir lieu 16.50 h. L'appareil ne s'est pas écarté de son trajet habituel cet endroit il y a des collines de 200 m. environ et l'endroit est connu pour ses dangereux tourbillons. On 1 ap pelle même Vallée de la Mort Rien de spécial n'avait été signalé avant le dernier message du radio di sant que le vent était fort et que l'appareil dansait la polka Les quelques témoins affirment que l'appareil semblait voler normalement (ils pouvaient donc le voir, et 1 avion ne volait pas plus de 500 m. en viron) quand tout coup il descen dit une grande vitesse Comment perpendiculairement, obliquement ou tangentiellement au sol La traînée de débris, provenant du contact avec di vers obstacles, prouverait plutôt que l'avion a accroché le sol en ligne de vol et tangentiellement (ou tout au plus obliquement) celui-ci. Com me beaucoup de détails nous man quent, ils nous est impossible d'être fixés sur ce point, pourtant capital Il en résulte que l'on peut conclure une foule d'hypothèses, dont 4 princi pales 1 Panne de moteurs. A deux re prises différentes déjà, (6 et 20 juin 1935) des Savoïa ont dû atterrir brus quement, deux de leurs moteurs s'étant arrêtés en même temps, par suite sans doute de vibrations. Depuis, nous a-t-on assuré la Sabena, les groupes motopropulseurs sont bien au point. D'ailleurs, la majorité des témoins n a pas entendu les ratés de moteur que signale l'un d'entre eux. Mais le givre a pu blocquer les carburateurs si ce qui nous étonnerait ceux-ci n'étaient pas munis de réchauffeurs. Dans le mauvais temps, la perte de vitesse et la chute étaient très possibles. 2) Le Givrage des ailes, c'est-à- dire l'accumulation de la glace sur le bord d'attaque de l'aile entraînant par là une altération redoutable du profil et une perte très sérieuse des qualités porteuses de la voilure. Ce phénomène est bien connu et on y a remédié en partie dans certains pays. Le cas peut s être produit ici d'autant plus qu'à. Croydon on a constaté la même heure des symptômes de givrage sur les avions dès 300 m. d'altitude Que se produit-il dans ce cas L'a vion perd assez lentement de l'altitude, tout en gardant sa ligne de vol. Ainsi 1 équipage aurait certainement eu le temps d'envoyer un S. O. S. Pourquoi ne T aurait-il pas fait D autre part, il est fort possible que les gouvernes et les commandes, ainsi que les instruments de contrôle de P. S. .V. (Pilotage sans visibilité), installés en dépression, aient été bloc- qués. D'où impossibilité de contrôler, directement ou indirectement, l'avion. Dans ce cas, chute, brusque et verticale, ou au moins très oblique. 3) La perte de contrôle de l'appa reil la suite du ballotage excessif par le vent et les remous violents. Ce mal n est pas très grave sur un avion bien stable, mais il ne pardonne aux avions instables. Et le dernier message signa lait que 1 avion était violemment cha huté... Dans ce cas là, la chute se se rait faite assez brusquement, le con trôle de I appareil échappant complè tement au pilote. Ainsi se tua en avril dernier, Bajac, le fameux chef-pilote d Air-France, en vol de nuit et dans la bourrasque, sur un avion officielle ment reconnu instable. 4) Une autre façon d'expliquer l'ac cident c est de 1 attribuer une erreur de pilotage. Schoonbroodt qui, 10 Km. de Croydon, devait déjà descen dre de l'altitude de 2000 m. et qui, surtout, désirait éviter un temps très mauvais en altitude, devait voler très Las. Mais il nous est difficile d'ac cepter l'hypothèse qu'un pilote aussi expérimenté aurait commis la faute de voler, dans 1 obscurité la plus complè te au ras du sol alors qu il survolait des collines de 200 m. et en avait con naissance. Sans cela, évidemment, tout s'expliquerait... Sans doute le malheu reux pilote s'est-il trouvé dans le cruet dilemne de voler haut, dans la crasse au risque de perdre le con trôle de son appareil ou de voler sous la couche de nuages bas, malgré le danger que compose le rase-mottes en pays accidenté. Quant l'hypothèse d'une rupture en vol, il semble qu'il ne faille pas s'y arrêter on n'en a trouvé ni vu aucun symptôme. Quatre hypothèses principales sont donc plausibles. Et peut-être plusieurs de ces causes ont-elles agi en même temps On peut être certain d'au moins un détail l'accident s'est pro duit brusquement plein gaz (dé bris sur 1200 m.., tous les passagers tués, etc...) et pas de message radio de détresse donc très probablement l'insu de l'équipage ou trop tard pour que celui-ci ait eu le temps de le trans mettre. Nos quatre hypothèses sont de ce côté-là parfaitement admissibles. Et ce sont semble-t-il, les seules. Mais quelle est la vraie Cependant cet accident, comme tant d'autres, comporte des enseignements il importe de ne pas les négliger. Nous nous trouvons placés ici de vant un accident qui s'apparente no tamment celui du Douglas de la K. L. M. en Suisse, cet été. Cela revient dire, en toute franchise, que les hommes tiennent peu compte de l'ex périence acquise et qu'ils se croient in vulnérables, beaucoup plus par instinct 1-OUVERT TOUS LES JOURS, EN FACE DES HALLES ENTREE RUE DU VERGER, YPRES. Un ancien Combattant donne gratuitement toutes les explications. Conservateur Monsieur L. N. MURPHY, F. I. L., Décoré de la plis haute Distinction Militaire Française, etc La meilleure collection qui existe complétée en 1935. Toutes les branches des différentes armées y sont représentées Quiconque visitera le MUSÉE DE GUERRE DU SAILLANT D'YPRES YPRES, ira de l'avant et prêchera toujours la Paix entre Nations Paroles de l'Evêque de Willesden, prononcées en l'Eglise de St. Martin s-in-the-Fields, - ■'res, Commémoration de l'Armistice 1932. etc

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 2