Abonnez-vous "AU /UD" Léon Grillet LE SUD, dim. 22 décembre 1935. LE SUD DANS LE NORD LE GÉNÉRAL WEYGAND DÉCLARE... «a ABONNEMENT 18 francs français. Dans une allocution, le général Weygand a parlé des dangers que, d'après lui, font courir la France certaines catégories de fonctionnaires. N'est-il pas monstrueux, a-t-il dit, qu'un Etat dépense des millions pour sa défense nationale et paie par ailleurs des fonctionnaires qui se font les propagandistes du sabotage de cette défense En Allemagne, en Italie, en Russie même tolérerait-on de voir un instituteur, en-dedans ou en dehors de l'école, se dres ser contre l'Etat L'éducation donnée la jeunesse n'y est-elle pas orientée dans un sens hautement national En France, qu'elle part fait-on dans l'enseignement l'éducation qui devait être la base du métier d'homme suivant la formule d'un disciple de Le Play, tandis qu'on se préoccupe surtout de faire de nos jeunes gens des hommes de métier et avec quel succès A l'incorporation au régiment, 30 p. 100 des jeunes soldats sont sinon illettrés, du moins si ignorants, qu'en doute qu'ils aient fréquenté l'école. S'ils l'ont fréquentée, leur ignorance est soit le fait des maîtres, soit le fait des programmes, car trop souvent aujourd'hui, on gave la jeunesse, qui avale sans la digé rer la science mise en pilule, une fausse science, école de paresse, de facilité et de sot orgueil. Que de redressements opéter, conclut le général Weygand, pour revenir un en seignement national, au culte des grands hommes qui ont fait la France et l'édu cation quotidienne de la pensée et du cœur de la jeunesse française L'ACCORD FRONTALIER On nous adresse les précisions suivantes sur l'accord frontalier Le renouvellement des cartes de fronta liers qui a déjà commencé se fait sur la base de l'accord du 9 mai dernier. Les frontaliers en possession de leur carte datée du premier semestre 1929 ver ront leur carte renouvelée. Les frontaliers travaillant en France com me tels depuis le 31 décembre 1925, qui ont obtenu leur carte frontalière en 1929 et dont celle-ci a été renouvelée en 1933, ont droit au renouvellement de leur carte, même s'ils sont chômeurs, ou s'ils travaillent ac tuellement en Belgique. Pour ces chômeurs, la carte sera établie directement par l'Administration commu nale, qui délivrera sous sa propre respon sabilité un certificat officiel attestant que l'intéressé était réellement frontalier en 1925. Muni de ce certificat, l'intéressé devra faire viser sa carte au bureau de placement compétent, organisme qui aura toujours la faculté de vérifier la qualité d'ancien fron talier détenteur de la carte. Il en sera de même des frontaliers qui n'ent pu obtenir leur carte qu'après le 1er juillet 1929 du fait qu'à cette date ils n'avaient pas atteint leur quinzième année. Il en sera de même également des fron taliers qui, sans cesser de travailler en France, n'ont obtenu leur carte qu'après le 1er juillet 1929, du fait qu'avant cette date ils résidaient en France et n'ont trans porté que postérieurement leur domicile dans la zone frontalière belge. Les frontaliers qui, au moment du pro chain renouvellement, ne pourront faire re nouveler leur carte parce qu'ils effectueront leur service militaire en Belgique, seront admis demander le renouvellement dans le mois de leur libération et continueront être rangés dans la catégorie laquelle ils appartenaient avant leur service militaire. Les frontaliers qui, travaillant en France comme tels avant le 1er juillet 1929, n'ont pu obtenir leur carte qu'après cette date, du fait qu'ils effectuaient leur service mili taire en Belgique, auront leur carte renou velée également. Ceux qui ont été congédiés depuis le 1er juillet 1935, en raison du contingente ment, auront droit également au renouvelle ment ce leur carte, munie d'un certificat de sortie. D'autre part, pour éviter la reproduction d'incidents récents, la procédure du renou vellement des cartes a été modifiée. Le tra vailleur restera en possession de son an cienne carte jusqu'au moment où il échan gera celle-ci contre une nouvelle carte. A la demande de la Belgique, la zone frontalière belge définie dans l'annexe C de l'accord franco-belge du 9 mai 1935 se trouve complétée, en vertu d'un protocole compris dans les accord signés, par l'ad jonction des communes belges suivantes Bavichove, Bcvcren-sur-Lys, Bixschoote, Boesinghe, Caster, Cuerne, Deerlijck, Des- stlghem, Heestert, Kerkhove, Langemark, Lendelede, Moorslede, Passchendaele, Poel- capelle, Saint-Jean-lez-Ypres, Vive-Saint- Elci, Wacken, Waereghem, Waermaerde, Zuydschoote, Roux, Jumet, Lodelinsart, Goutroix, Fontaine-l'Evêque. Les employeurs sont invités grouper les demandes concernant tous les ouvriers fron taliers occupés actuellement dans leurs usi nes et les transmettre l'Office de place ment compétent. A chaque demande devra être joint Un certificat de travail en double exem plaire. Ce certificat devra attester, sous la res ponsabilité pécuniaire et pénale de l'em ployeur, que l'ouvrier frontalier est effec tivement et actuellement son service. Il devra, en outre, mentionner les nom et prénom de l'ouvrier frontalier, la com mune dans laquelle il réside en Belgique, sa profession exacte, le salaire qui lui est alloué la signature de l'employeur sera légalisée par le maire ou le commissaire de police. Les canes frontalières périmées devront faire l'objet d'une demande de renouvelle ment avant le 31 décembre 1935. Après cette date, ces demandes ne seront plus re- cevables et les intéressés cesseront d'être en situation régulière. L'ACADÉMIE SEPTENTRIONALE A TENU SA PREMIÈRE SÉANCE PUBLIQUE RÉGIONALE A LILLE. Par une pensée digne du but qu'ils vi sent, les membres de l'Académie septentrio nale ont tenu samedi, en Flandre, l'assem blée plénière que nous avions annoncée. Leur matinée fut occupée tout d'abord Lille, par une visite qu'ils rendirent au Monument aux morts de la guerre, puis au monument élevé la mémoire d'Albert Samain. Là, ils furent accueillis par les Amis d'Albert Samain et leur président, M. Val- delièvre. Le même pieux pèlerinage les conduisit au pied du monument élevé au musicien Lalo. Des réceptions officielles leur furent en suite ménagées la Préfecture et 1 Hôtel de Ville. L'après-midi, dans le cadre unique des salons du château Chantecler. de M. Hec tor Franchomme, Marcq-en-Barœul, 1 Aca démie septentrionale tint ses assises. M. Jules Joëts présida, entouré de M™' Hector Franchomme et de Mme GutUon. Dans l'assistance, on comptait de nom breux membres de la Compasnie MM. A. Croquez. Emile Ferré, directeur de l'« Echo du Nord Leleu. Georges Motte, ancien président de la Chambre de com merce de Roubaix G. Tabart-Robert, pré fet de Belfort van Puyvelde, conservateur en chef des musées royaux de Belgique M. le professeur Lambret, Louwyck, M. le chanoine Détrez, chancelier perpétuel, etc., auxquels s'étaient joints Mgr Descamps, vi caire général M. Saubricas, statuaire MM. Eugène Duthoit, président des Semai nes sociales de France Mes Lévy, Decroix, Derville, Crombé Maistre, secrétaire- adjoint de la Chambre de commerce de Roubaix, etc. M. JULES JOETS ouvrit la séance en rappelant quel but poursuivait l'Académie septentrionale et quel rayonnement elle en tendait étendre. Dans une longue énumération, reflet même de l'activité de l'Académie, il rap pela les œuvres de chacun des membres, éditées au cours de l'année. M. LE CHANOINE DETREZ donna en suite lecture du rapport annuel. Le distingué chapelain de Notre-Dame de la Treille rappela les origines de l'Aca démie, vivante expression de l'âme sep tentrionale qui s'inspire de la commu nauté des liens spirituels qui constituent la civilisation septentrionale II souligna les diverses manifestations en France et l'étranger auxquelles avaient pris part les membres de l'Académie, puis il prononça l'éloge funèbre d'un des membres décédés, M. Georges Lenôtre. M. VAN PUYVELDE rendit hommage la mémoire et l'œuvre de M. Pirenne, le plus réputé des historiens belges, historien national M. J.-H. LOUWYCK fit l'assemblée une importante communication sur la civi lisation septentrionale, essai où l'auteur em brassa, avec un sens aigu de l'Histoire, tou tes les périodes de la formation de notre civilisation. Me CROQUEZ livra le fruit de ses re cherches sur Lille, carrefour de l'Euro pe étude pénétrante des faits qui ont placé Lille comme le boulevard de la liberté sur notre frontière. M. J. LELEU parla du mobilier, particu lièrement suivant les observations qu'il a pu recueillir dans notre province. Il offrit des vues nouvelles sur le style et l'art moderne et la façon de copier les anciens. M. GEORGES MOTTE, qui est, on le sait, un numismate distingué, trouva dans les jetons des marquis de Roubaix l'oc casion de faire œuvre d'historien. Grâce chacun des jetons frappés l'effi gie des seigneurs de Roubaix, M. Motte commenta le rôle important de ces derniers dans la vie de la Cité et dans la vie poli tique de l'époque, en même temps qu'il souligna l'importance du marquisat dont notre Cité était le cœur. M. HECTOR FRANCHOMME, dans une heureuse parodie de vers de Pailleron, mit en scène quelques-uns des personnages prestigieux qui ornent ses tapisseries ou ses colonnes pour dire, avec élégance, quel était son plaisir de recevoir les membres de l'Aca démie. Ceux-ci furent ensuite les invités de Mme Hector Franchomme qui les retint sa table. APRES LA VICTOIRE DES TENNISMEN NORDISTES SUR LES BRUXELLOIS. Du Journal de Roubaix L'équipe de Bruxelles, bien qu'amputée de Geelhand, s'annonçait terriblement puis qu'elle comprenait le deuxième et le troi sième joueurs belges en la personne de Nayaert et Ewbarfk, les huitième et dixième avec Borin et Moreau. L'équipe du Nord opposait cette forma tion ses meilleurs éléments renforcés par la présence de J. Bonté. Comme or, a m» le voir oar les résultats le Nord est sorti victorieux de cette rencon tre par une marge très nette. Ceci est tout l honneur de nos représentants qui s'af firment chaque jour davantage et consti tuent une formation capable d'affronter n'importe quelle équipe de France ou d'ail leurs et d'espérer des résultats plus qu'ho norables. Nous allons analyser les matches fournis par nos joueurs. Commençons par Bonté, premier joueur du Nord. Contre Ewbank il se montra in férieur lui-même et perdit un match qu'il devait gagner. Aucune confiance, de l'hésitation et la crainte d'être battu. En revanche, dimanche il fut lui-même et nous montra, contre Naeyaert, tout ce qu il est capable de faire. Naeyaert, dès le début du match, attaqua. Ce jeu était fait pour don ner Bonté des balles sur lesquelles il pou vait plus facilement répliquer et comme le Nordiste jeue plus vite que Naeyaert, il devait fatalement l'emporter. Breuvart gagna ses deux matches contre Naeyaert et contre Ewbank. On savait que Breuvart était très difficile battre en ce moment surtout sur son terrain et qu'il fal lait un joueur d'une classe bien supérieure pour en venir bout. Notre pronostic était bon. Ewbank et Naeyaert en ont fait l'expé rience. Breuvart s'affirme encore un peu d'application pour son coup droit qui ne «c mord pas assez çt qui est trop défensif et pour sa volée encore indécise. Sa régu larité est une base solide et son revers fait merveille. Eloy eut en Borin un adversaire coura geux mais pas suffisant pour lui permettre de montrer tous ses moyens. Wattel se défit du même Borin en trois se:s. Il aurait pu gagner en deux puisqu'il menait 4 2 au deuxième mais son man que d'entraînement se fit sentir. Motte battit Moreau. C'est normal. Motte- ne perd pas souvent un match important et il sut, comme toujours mener sa partie. Voyant qu'au fond du court il ne réus sissait pas déborder son adversaire, il mit au filet sur presque toutes les balles et fit ainsi de nombreux points gagnants. Tiberghien, qui rencontrait aussi Moreau, fit preuve de sa combativité et de son cran coutumiers qui lui permettent de redresser des situations parfois compromises. En double, signalons la victoire de Ti- berghien-Masurel sur Ewbank-Borin ces derniers avaient battu, la veille Eloy-Breu- vart. Bonte-Mctte n'eurent aucune peine se défaire de Naeyaert-Moreau. On le voit, le tennis progresse dans le Nord, et nous constatons avec satisfaction que quelques jeunes, encore trop peu nom breux malgré tout, suivent la trace de leurs aînés. Espérons qu'ils auront cœur de les seconder et de les remplacer plus tard en faisant aussi bien sinon mieux, qu'eux. g - bix .agamit BOURSE CHANGE COUPONS 31, Rue de Menin Y PRES Téléphone 144. Bureau ouvert la semaine et le dimanche. jy E2SS3HHH1

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