L k i USV
PARIS
LE SUD, dim. 29 décembre 1935.
11
des profondeurs que les productions mo
dernes laissent souvent inexplorées. Ces
scènes joyeuses et saines, pieusement sym
boliques et puissamment élevantes que le
poète fait défiler devant nous pour nous
distraire et nous charmer et même pour
nous ennoblir feront vibrer les fibres les
plus intimes de notre âme.
«Et où l'Etoile s'arrêta... eut Paris
un succès prodigieux Mons 1 année der
nière ce fut un triomphe.
Voici d'ailleurs ce que le journal Le
Progrès quotidien d'information en écri
vit le lendemain de la représentation
On a joué hier du Félix Timmermnas
Mons et c'est très bien... Nous n'avons
pas l'intention d'analyser ici par le détail
l'œuvre de Timmermans. Un doux et ra
dieux conte de Noël. Nous ne voulons pas
en diminuer l'attrait pour ceux qui, nom
breux, espérons-le, le verront encore qu'ils
en puissent au contraire en savourer eux-
mêmes et bientôt les délicieuses surprises.
Disons seulement que dans une tranche
de vie, nimbée de symbolisme et de mystère,
c'est toute l'histoire de l'humanité vécue.
Pauvres êtres malchanceux qui ont le
plus souvent l'estomac et les mains vides,
ils contractent de petits défauts qui ne ta
rissent pas pour eux les amoureuses indus
tries de la miséricorde, mais nécessitent
néanmoins de leur part une vraie conver
sion pour communier face face la pu
reté divine.
Le diable ne lâchera pas facilement une
proie qu'il croit sa portée.
Un pauvre'type, Tisse-Mouchon tom
bera dans ses filets, mais la vertu d'un
Cho-l'blanc-bec et la foi d'un Cache
glaines personnifiant ,1a sincérité, le bon
sens et les faiblesses du populo, lui don
neront le ressort voulu pour s'arracher des
.griffes du malin.
Et Notre-Dame sera pitoyeuse son
divin Fils aussi.
Analyser la pièce en entier serait vous
faire du tort et c'est pourquoi nous vous
invitons tous la représentation dimanche
29 décembre, an Cercle Catholique.
Prenez votre carte, en vente âu Cercle
Catholique, le plus vite possible, car d'ores
et déjà plusieurs places sont prises.
LE MAITRE PAUL BOURGET
EST MORT
MEUBLES
NEUFS D'OCCASION
ventes échanges achats
58, Rue de Wervicq, 58
COMINES
Salle d'exposition
7, Place Ste-Anne
Livraison gratuite domicile.
Etude du Notaire RAMAULT
Wervicq.
Mercredi 29 janvier 1936
3 heures l'Hôtel du Lion Blanc, rue
de la Lys Wervicq.
MISE A PRIX
de deux belles MAISONS de rapport
attenantes sises Wervicq rue du Pont,
Nos 10 et 12 côté du Pont-Frontière,
-l'une étant l'actuel Café Franco-Bel
ge tenu par Madame Boval-Deltombe,
l'autre une maison usage de boutique occu
pée par Monsieur Emile Debrabandere.
Faculté d'accumulation.
i/2 de prime de mise prix.
Tous renseignements en l'étude du dit
Notaire.
M. Paul Bourget est mort Paris,
dans la nuit de mardi mercredi,
2 h. 15.
Lorsque le grand écrivain rendit le
dernier soupir, le docteur Brocquet, le
général Dail, M. Gérard Bauwer, Mme
et Mlle Joubert, se trouvaient son
chevet.
Dès que la nouvelle de sa mort se
fut répandue, aussitôt accoururent rue
Barbet-de-Jouy, MM. Lucien Corpe-
chot, Saint-René Taillandier, le R. P.
Berton, qui la veille, avait donné au
moribond les derniers sacrements.
Le corps en tenue d'apparat, la poi
trine barrée du grand cordon de la Lé
gion d'honneur, a été exposé dans le
grand salon transformé en chapelle ar
dente.
De nombreuses personnalités sont
venues s'inscrire sur les registres mor
tuaires.
Paul Bourget, fils d'un savant ma
thématicien, naquit Amiens en 1852.
11 fit ses études au lycée de Clermont-
Ferrand, puis Paris, l'Ecole Nor
male. Il commença par être professeur
de rhétorique et de philosophie l'In
stitut Lelarge, où Brunetière enseignait
le latin.
Vers la même époque il publie des
articles et des poèmes dans diverses
revues et fait paraître des recueils de
vers L'Ame inquiète et Edel
A trente-deux ans il publie son pre
mier volume de prose Essais de psy
chologie contemporaine Ce livre
marque une date lans l'histoire de la
critique française. Il indique en même
temps la tendance vers laquelle va s'o
rienter désormais l'esprit observateur et
judicieux du jeune essayiste.
Déjà les questions morales le pré
occupent vivement, et bien qu'il soit
encore très éloigné de la religion, il
veut néanmoins la considérer comme
un fait d'ordre spirituel, tout aussi
digne de créance que les phénomènes
de l'expérimentation scientifique.
Paul Bourget fut formé l'école des
Auguste Comte et des Claude Bernard.
Il s'intitule lui-même, cette époque,
un analyste sans doctrine Mais re
fusant d'admettre, comme son maître
Taine, que la vertu et le vice sont
des produits naturels comme le sucre
ou le vitriol Paul Bourget cherche
non seulement diagnostiquer, en cli
nicien, le mal dont souffrent ses con
temporains, mais le remède qu on pour
rait y porter. Et ce remède, c est dans
la religion catholique qu'il se trouve,
après s'être consciencieusement appli
qué son étude.
Il n'a jamais aimé qu'on prononce
le mot de conversion son propos.
Ce mit, a-t-il écrit, annule toutë une
partie de l'œuvre d'un écrivain en scin
dant sa pensée en deux... 11 est juste
dans certains cas et doit être alors pro
noncé. Dans d'autres cas, et c est le
mien, il exprime très mal un dévelop
pement où il n'y a jamais eu contra
diction foncière, le dilettantisme intel
lectuel n'étant qu'une variété du doute
méthodique de Descartes. Son atti
tude, a-t-il précisé encore, était tout
expectative quand la vérité s est
présentée son esprit, il l'a acceptée,
comme le voulait Platon de toute
son âme
L'œuvre de Paul Bourget dès lors
a toujours suivi une marche ascendante
Rappelons brièvement quelques-unes
de ces étapes (pour reprendre le titre
même d'un de ces ouvrages) Cruelle
Enigme (1885), Un Crime d a-
mour Le Disciple (1889), Cos
mopolis L'Etape Un Divor
ce (1904), «L'Emigré», «Le Dé
mon de Midi Le Sens de la
Mort 191 5Lazarine Un
Drame dans le monde La Geôle
Cœur pensif ne sait où il va Le
danseur mondain Nos Actes nous
suivent et La Laborantine qu il
nous donnait il n'y a pas deux ans.
Il avait écrit aussi, il y a quelques
années, le fameux Roman des Qua
tre en collaboration avec Gérard
d'Houville, Henri Duvernois et Pierre
Benoit et ce n'est pas là le moins
étonnant d'une carrière qui possédait
un rare pouvoir de renouvellement et
une très juste compréhension de son
temps.
Dans son œuvre de critique citons,
outre ses Essais de Psychologie con
temporaine Etudes et Portraits
(3 volumes), Sensations d'Italie
Pages de critique et de doctrine
Au service de l'Ordre etc.
Au théâtre il donna, entre autres
choses, La Barricade qui fit quel
que bruit cause des idées sociales
neuves qu'elle exposait en 1910.
La vie de Paul Bourget s'est con
fondue avec son œuvre. Rarement vit-
on labeur plus probe et fécondité plus
digne d'éloges.
Il avait épousé une jeune belge
rencontrée dans un salon anversois.
L'auteur du Disciple a bien mé
rité des lettres françaises et de son
pays. Ce n'est pas sans émotipn que
nous écrivons ces lignes. Aucun écri
vain de notre temps ne peut s'empê
cher de songer, cette heure, ce qu'il
lui doit, inconsciemment ou non. Paul
Bourget est de ceux dont la gloire a
pu subir des éclipses auprès des nou
velles couches de la société1, mais qui
vivent au-delà du temps.
Barrés, Bourget, Bazin que de maî
tres qui s'en sont allés. Avec eux c'est
toute une époque qui disparaît dont
Bourget fut le dernier témoin. Les hom
mes passent les œuvres restent. Et
celle de Paul Bourget est plus digne
qu'aucune autre de durer, grâce tout
ce qu'elle a maintenu.
G. S.
M. MAURIAC PRONONCE L'ELOGE
DU MAITRE.
M. François Maur'c, qui a présidé
jeudi après-midi la séance de l'Aca
démie française la place de M. Le-
comte, qu'une indisposition obligeait
garder la chambre, a prononcé une al
locution l'occasion de la mort de
M. Paul Bourget.
C'est titre de fils,- a déclaré M.
Mauriac, que j'adresse au maître du
roman psychologique, l'adieu de notre
compagnie. Nul n'a senti avec plus de
force que Bourget la continuité de la
vie spirituelle française. C'est nous,
maintenant, d'entretenir le culte de
ceux qui furent, selon sa propre expres
sion, les dépositaires du génie de la
race Ces maîtres s'enfoncent dans
le passé, maintenant que celui qui s'é
tait fait en quelque sorte leur ambas
sadeur au milieu de nous, n'est plus là
pour nous rappeler leur mot d'ordre.
LE MESSAGE DE NOËL
DU ROI GEORGE
Le roi George V a adressé, du châ
teau de Sandringham, tout l'empire
britannique, un message radiodiffusé
l'occasion de la fête de Noël.
Après avoir souhaité tous ses su
jets un joyeux Noël, le Roi les a re
merciés des démonstrations de loyauté
et d'amitié que sa famille et lui-même
ont reçues l'occasion du jubilé, et il
a insisté sur les liens tout personnels
qui unissent le Roi d'Angleterre son
peuple.
Faisant allusion aux difficultés inter
nationales et économiques que le mon
de traverse actuellement, le Roi a ex
primé le souhait que tous les peuples
fassent preuve de la volonté de paix
qui fait l'unité de l'empire britannique.
En Europe et en de nombreuses
parties du monde, dit-il, nous sommes
entourés d'inquiétudes. Il est bon de
penser que la famille de nos peuples
est en paix et unie dans son désir de
rester en paix avec les autres nations,
amie de toutes et ennemie d'aucune.
Puisse l'esprit de bonne volonté et d'ai
de mutuelle se développer et se ré
pandre. Il apportera* alors non seule
ment la bénédiction de la paix, meus
une solution des troubles économiques
qui nous accablent encore.
LANGUE INUTILE
Un jour que le prince Roland Bona
parte naviguait sur les côtes de l'Amé
rique du Sud, une tempête menaçante
le fit gagner la rade de Paramuribo,
dans la Guyane néerlandaise, et, le soir
tombant, il essaya de faire entrer son
navire dans le port. Hélas 1 l'entrée
de celui-ci, réglementairement, était
fermée d'une chaîne, et toutes les ob
jurgations lancées par le capitaine dans
le porte-voix ne réussissaient pas faire
lever la consigne.
Le prince Roland se souvint alors
qu'aux jours médiocres de son enfance,
il avait été au collège de Rochefort et
que, parmi ses petits camarades belges,
il avait appris le flamand.
A quoi cela me servira-t-il, s'é
tait-il parfois demandé.
Cela devait lui servir, la suite d'u
ne inspiration heureuse, crier dans
le porte-voix quelques mots néerlan
dais qui lui valurent aussitôt l'ouverture
du port.
La nuit, le vent redoubla et les na
vires restés dans la rade furent en
dommagés ou détruits.
Quand il racontait cette histoire, le
prince avait coutume d'ajouter
Voilà comment un prince fran
çais fut sauvé de la mort, peut-être,
pour avoir dans un collège wallon étu
dié le flamand...
LE SUD est en lecture dans plus
de cent hôtels et cafés et vous recom
mande
ARMENTIÈRES
A la Douane Française.
Café de la Bourse.
Au Coq Gaulois.
Café Moderne.
Au Prophète.
Estaminet du Bu eau.
BAILLEUL
Café-Restaurant de l'Epi de Blé.
Café Français.
Café de la Paix.
Café de Belle-Vue.
LILLE
Hôtel-Restaurant Alcide.
Hôtel Terminus.
Hôtel Continental.
Hôtel-Restaùrant Taverne Lilloise
STEENVOORDE
Hôtel de Flandre..
HONDSCHOOTE
Hôtel-Restaurant Corion.
BERGUES
La Tête d'Or.
NIEPPE
Estaminet Saint-Eloi.
Café de l'Hôtel-de-Ville.
DUNKERQUE
Hôtel des Arcades.
Au Brave Jean Bart.
Café-Restaurant du Vingti&ne Sièd«
Café du Commerce.
HAZEBROUCK
Hôtel du Nord.
Hôtel St Georges.
Café du Centre.
Hôtel Gambrinus.
au MONT-CASSEL
Hôtel du Sauvage.
Taverne Flamande.
Hôtel LUTETIA.