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1936
La nouvelle
incyclique
2e ANNEE No 52.
Hebdomadaire 50 cent. le numéro.
DIMANCHE 29 DECEMBRE 1935.
F n;r qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise ri-ir". la volonté du pouvoir
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Directe cm-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de TTiourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Quel a été le chemin parcouru pendant
l'année 1935 Ce que nous écrivions dans
le dernier numéro de l'an 1934 reste, hé
las, aussi vrai cette année. Les abcès ont
riiuri, mais ils n'ont pas crevé.
C'est devenu très la mode de dire ce
que nous écrivions en décembre 1934
Quand l'égoïsme a pu s'emparer de tou
tes les ficelles d'un système quel qu'il soit,
et quand les hommes qui occupent le pou
voir ne rencontrent plus aucune opposition
susceptible de freiner leur égoïsme on a
coutume de dire que ce régime est pourri.
Un mal sourd est plus dangereux qu'une
crise violente. Le pays est miné par ce petit
profiteurisme et cette triomphante médiocrité
qui paralyse toute vie dans la nation.
Notre régime politique ressemble un
vieillard épuisé, incapable de réagir, et qui
utilise mille petits moyens pour épargner
le reste de force qu'il possède encore.
En 1935 les efforts de redressement éco
nomique au moyen de la déflation tentée
Ear le dernier ministère majoritaire, le ca-
inet Theunis, ont été rendus vains cause
des campagnes démagogiques du Plan
Le parti socialiste belge est l'auteur du mou
vement qui a provoqué la dévaluation.
Cette dévaluation a permis au pays de
respirer. En mars 1935 c'était pour le com
merce et l'industrie belges' l'asphyxie mor
telle. Par une de ces escroqueries comme
l'histoire en a vu tant d'exemples, les
Etats furent toujours faux monnayeurs
aussitôt qu'ils se trouvaient dans l'embarras
l'Etat belge dévalua sa monnaie et con
vertit ses emprunts. La conjoncture mon
diale étant en voie d'amélioration, si pas
de complète reprise, et nos prix étant infé
rieurs aux prix mondiaux l'industrie belge
a repris ses exportations vers les pays du
bloc sterling, et l'Amérique latine. D'au
tre part le tourisme étant favorisé par la dé
valuation et par l'Exposition, un afflux
énorme de visiteurs apporta en Belgique
de l'argent frais
Economiquement la situation du pays qui
était désespérée fin 1934, est en bonne voie
fin 1935.
Fiscalement la situation est mauvaise. Un
budget trop lourd peut avoir deux consé
quences paralyser la vie économique du
pays, ce qui est mortel, ou bien, après une
crise économique très grave, empêcher la
reconstitution du patrimoine national par
l'épargne. Parmi les innombrables erreurs
ou folies de la démocratie nous retrouvons
toujours au premier plan cette notion naïve
du pouvoir d'achats de la masse comme
base de la prospérité. La base de la prospé
rité d'un pays réside avant tout dans la sta
bilité de son capital, et dans un sentiment
de sécurité. Ce sont les dépenses régulières
qui enrichissent le plus un pays, particu
lièrement dans le domaine des dépenses de
luxe. Or le luxe n'existe qu'avec l'esprit
de stabilité le luxe ne peut être confondu
avec le gaspillage ou le tape l'œil le
luxe est la marque la plus sûre d'une civi
lisation. Quand il n'y a pas de sécurité pour
les fortunes, il n'y a pas de luxe quand il
y a excès de fiscalité les fortunes se ca
chent improductives, inutiles pour la collec
tivité. Tout programme de spoliation en
gendre non pas la circulation des richesses,
mais l'immobilité des capitaux.
Dans le domaine fiscal tout reste faire.
Il n'y aura de redressement réel que lors
que nous serons dégagés des phraséologies
et des programmes socialistes ou démago
giques, de l'étatisme aussi inerte que gas
pilleur, de l'interventionnisme de l'Etat
anonyme dans la vie économique des indi
vidus. Le redressement n'aura de la stabilité
que quand les individus s'organiseront par
métiers, par professions, par production, par
corporation. La corporation organisée et
libre dans un Etat fort.
Politiquement c'est le chaos. Les grands
partis politiques sont ébranlés. La coupe des
mensonges électoraux déborde. Les manda
taires n'ont plus aucun contact avec les
électeurs. On attend le chef, ou l'aventurier
audacieux et volontaire. C'est la fin logi
que de toute décomposition politique.
En 1936 nous aurons des élections. Les
paris «ont ouverts, et tous se penchent avec
curiosité au-dessus de cette boîte sur
prises.
Le personnel politique sera renouvelé
Importance toute relative d'un problème
mal posé. Il s'agit moins des hommes que
du régime. Or le régime ne peut se trans
former en remplaçant 20, 30 ou 40 du
cadre actuel. C'est un cadre nouveau, aux
idées neuves, complet, qui doit se substi
tuer au cadre ancien déformé.
Internationalement l'Europe paye les stu
pidités du Traité de Versailles et le roman
tisme de la Société des Nations. 1935 a con
sacré l'impuissance morale de Genève. Pleu
rons, mais constatons En 1936 nous rever
rons se grouper les peuples européens se
lon leurs intérêts les plus immédiats, et en
dehors de toute théorie. Les peuples ayant
des gouvernements stables l'emporteront
sur les gouvernements parlementaires, et la
tradition anglaise sera l'arbitre du débat.
Plus que jamais la Belgique est étroitement
liée la politique européenne de l'Angle
terre.
1936 aura une influence déterminative sur
l'avenir de notre pays.
Ch. van RENYNGHE.
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Billet de Bruxelles.
Page 3 Chronique Agricole. Chro
nique horticole. Colombophilie*
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10, 11 et 13 Chrom-
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Bruges.
Page 13 les Sports.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
Voici un résumé de l'encyclique du Pape
sur le sacerdoce catholique
L'encyclique s'ouvre par un exposé des
éléments qui constituent la dignité du prêtre.
C'est avant tout le pouvoir qu'il a reçu
sur le corps réel du Christ et qu'il exerce
la messe en renouvelant d'une manière
non sanglante, le sacrifice de la Croix. Vient
ensuite le pouvoir qu'il a sur le corps mys
tique du Christ en vertu de l'influence qu'il
exerce sur la vie surnaturelle du chrétien
par l'administration des sacrements, surtout
du sacrement de Pénitence. C'est encore la
mission d'enseigner toutes les nations que
le Christ a confiées aux apôtres et leurs
successeurs le Saint Père rappelle qu'une
expérience de vingt siècles a montré com
bien était salutaire pour l'humanité la parole
sacerdotale prêchant sans cesse la justice
et la charité. C'est, enfin, le rôle d'interces
seur officiel de l'humanité auprès de Dieu.
Une telle dignité et une telle mission
exigent du prêtre une élévation de pensée,
une pureté de cœur et une sainteté de vie
qui répondent la sainteté de ses fonctions.
Le Saint Père propose en exemple l'idéal
de la sainteté sacerdotale et fait pour ainsi
dire le portrait du prêtre catholique.
Celui-ci doit se garder de l'illusion qui
pourrait lui faire négliger, sous prétexte de
zèle, sa sanctification personnelle et pra
tiquer les vertus spécialement nécessaires
aux prêtres. Appelé avoir des rapports
intimes et si fréquents avec Dieu, le prêtre
doit tout d'abord avoir une profonde et so
lide piété puis, cette piété, il joindra
une parfaite pureté. A cette occasion, l'ency
clique rappelle brièvement comment la loi
du célibat ecclésiastique n'a fait que rendre
obligatoire une exigence morale qui ressort
de l'évangile. Détaché des liens de la famille,
le prêtre catholique sera plus apte se
donner tour entier aux affaires du Sei
gneur Parfaitement désintéressé et libre de
toute préoccupation étrangère aux intérêts
de Dieu, et des âmes, selon les conseils
du Christ et de saint Paul, il gagnera la
confiance de celles-ci et sera naturellement
l'ami des humbles et de ceux qui souffrent.
Animé d'un ardent zèle apostolique, qui lui
sera alors devenu naturel, il sera enflammé
du désir de conduire Dieu les brebis
sans pasteur Pour coordonner et diriger
les efforts de tous, une forte discipline est
nécessaire. Le prêtre sera donc obéissant,
suivant l'exemple du Christ, qui s'est fait
obéissant jusqu'à la mort sur la Croix
Enfin, ses autres vertus, le prêtre doit
joindre la science.Plus que jamais, en ce
temps de préjugés et d'erreurs, il doit tra
vailler acquérir une science étendue et
solide, aussi bien dans le domaine profane
que dans le domaine ecclésiastique. Et tout
en souhaitant pour tous les prêtres une sé
rieuse culture générale, le Saint Père encou
rage même ceux qui montrent des disposi
tions particulières faire des études spéciales
dans quelques branches des sciences même
humaines.
Puis le Saint Père parle de la formation
du clergé. Il insiste pour que les évêques
consacrent la formation de jeunes clercs
des hommes de haute valeur, dussent-ils
Nous faisons remarquer nos abon
nés que si le facteur ne leur remet pas
LE SUD la semaine prochaine ils
sont priés de réclamer directement
la poste.
LA DENATALITE EN BELGIQUE
Le Bulletin trimestriel de l'Office cen
tral de statistique publie les renseignements
recueillis sur le mouvement général de l'état-
civil en 1934
Nous en extrayons les chiffres suivants
relatifs aux naissances
Total Diminution
sur moy.
1901-1910
1901-1910 187.349
19U-1913 171.363 16.186
1921-1923 155.971 31.578
1926-1930 147-962 39.587
1931 148.538 39-011
1932 144.835 42.714
1933 135.769 51.780
1934 132.568 54.981
LE PARLEMENT ET LES AFFAIRES
En 1934, pour la Chambre et le Sénat
réunis, il y avait en Belgique 95 parle
mentaires cumulant ensemble 411 mandats
d'administrateurs de sociétés, savoir
59 parlementaires catholiques, cumulant
245 mandats
19 parlementaires libéraux, cumulant
113 mandats (les petits gourmands
17 parlementaires socialistes, cumulant
53 mandats.
Ces mandats se répartissent comme suit
pour la Banque, 81 mandats pour les so
ciétés coloniales, 65 mandats pour l'in
dustrie métallurgique, 45 mandats pour
les charbonnages, 29 mandats pour l'élec
tricité, 27 mandats.
Qui oserait encore douter, après cette
énumération, de la compétence universelle
des mandataires de tous les partis politi
ques. Le parlement n'est pas une assiette au
beurre, mais la table d'hôte de la pension
de famille Belgique.
pour cela les arracher d'autres ministères.
Les futurs prêtres doivent bénéficier d'une
forte formation classique et être sérieuse
ment initiés la philosophie traditionnelle dé
l'Eglise, la philosophie scolastique.
Abordant ensuite la question du recrute
ment du clergé, le Saint Père demande que
l'on se montre sévère dans le choix des
candidats et expose les principes d'après les
quels l'Eglise juge une vocation. Il bénit
toutes les œuvres instituées pour promou
voir les vocations et félicite l'Action Catho
lique de ce qu'elle a déjà fait pour cela.
Il rappelle que l'ambiance d'une vie de
famille parfaitement chrétienne a toujours
été et sera toujours la condition la plus
favorable l'éclosion des vocations.
Enfin, après un appel aux parents pour
leur demander de comprendre la grâce qui
leur est faite quand un de leurs enfants
est choisi pour le service de Dieu, c'est
tous les prêtres que le Saint Père s'adresse
avant de terminer pour les exhorter instam
ment la sainteté.