Mouicron FORD V=8 Garage DEVOS et DEWANCKEL Ypres. LE SUD, dimanche 5 janvier 1936. NOUVEL AN Bons vœux tous. Puisse 1936 donner tous les lecteurs et lec trices de la Chronique Mous- cron le bonheur, la prospérité et la paix. Hélène M. BEAU GESTE A signaler le beau geste fait par Mme DEMEES1 fc.R de Mouscron qui déposa une magnifique gerbe de fleurs devant le buste central de la Reine Cette femme, grande et no-' ble héroïne de guerre, méritait de voir son geste publié et connu par notre po pulation. T. M. PENSEES Si courte que soit la vie, vous laissez long temps après vous le bien et le mal dont vous aurez rempli vos jourSV N'eussiez-vous gâté qu'un cœur, combien en gâtera-t-il d'autres N'eussiez-vous pré servé qu'une âme combien d'âmes ne pré- servera-t-elle pas Louis Veuillot. Le sage ne cherche pas se venger de ses ennemis il laisse ce soin la vie. X. Qui trop prévoit, plus rien ne voit. X. Celui qui le soir en se couchant fait des plans pour le lendemain, celui-là je ne l'ai me pas, dit Dieu. Il ferait mieux de faire sa prière. Péguy. NOUVEAU PROGRAMME Heureusement, nous avons eu la soirée de Noël pour déguster loisir les 10 co lonnes et demi de journal où est rédigé le texte du programme de l'Union Catho lique. Pour ma part, je voudrais qu'il fût moins long- Ce n'est pas le tout d'avoir un .beau programme, il faut savoir et vouloir l'ap pliquer. Des réalisations ou sinon c'est l'épar- pillement des forces catholiques vers Rex, Légion ou autres groupements. Sans vouloir verser le moins du monde dans la démogagie, il faut savoir reconnaître qu'il y a trop de misères imméritées... Et c'est difficile de parler d'idéal un homme qui ne parvient pas élever conve nablement sa famille. La Patrie, lui demande cependant les mêmes sacrifices... Hâtons-nous, pendant qu'il en est temps encore de mettre en pratique les admirables Encycliques des Papes, c'est dans le nouveau programme du reste Attendons... Labarum. VILLE DE MOUSCRON ECOLE TEMPORAIRE D'HORTICULTURE DE L'ETAT Sous les auspices de l'Administration communale et du Cercle Royal horti cole de Mouscron OUVRIERS, EMPLOYES, Voulez-vous vivre plus heureux en occu pant sainement vos loisirs au grand air Voulez-vous avoir la joie de cultiver vous- même vos légumes, de récolter de beaux fruits, de fleurir abondamment vos de meures Voulez-vous améliorer le bien-être de vo tre famille en lui procurant bon marché toutes les bonnes choses dont la terre nous comble Voulez-vous vous instruire et avoir les plus belles récoltes Suivez les cours de l'Ecole Temporaire d'Horticulture les samedis et dimanches de janvier juillet. Programme Entretien et taille des arbres fruitiers. Culture des différents légumes. Culture des fleurs et arbustes d'ornement. Emploi ju dicieux des engrais. Lutte contre les ma ladies et insectes qui, par leurs ravages, compromettent souvent nos récoltes. La durée des cours est de deux ans ils se donnent l'école Communale du Cen tre, rue des Brasseurs, Mouscron, le sa medi soir et le dimanche matin raison de deux cours par séance (voir horaire et programme détaillés des cours). Une large part est réservée aux démonstrations prati ques et de nombreuses visites aux diffé rents établissements horticoles de la région. Le droit d'inscription est de 12 francs. A la fin de la deuxième année, les élè ves qui auront satisfait l'examen régle mentaire, recevront un certificat légal déli vré par le Ministre de l'Agriculture. Ouverture des cours le dimanche 5 jan vier 1936 9 heures l'Ecole Communale du Centre, rue des Brasseurs Mouscron. Pour les inscriptions et tous renseigne ments s'adresser Monsieur Joseph DES MONT, professeur d'Horticulture, chargé de direction, Anvaing. (Téléphone Fras- nes No 227.) C. C. postaux 231613. Les contes du Sud LE BON VIEUX COIN. Nous vivons dans une époque étrange. Nous nous laissons vivre devrais-je écrire emportés par un tourbillon violent Nous avons perdu l'habitude de vivre calmement sans accroc, de vivre, si l'on veut, en beauté. Et, pourtant, que l'époque d'avant-guerre était délicieuse Je me souviens... J'avais 20 ans, le soleil dorait la plaine et les épis murs balançaient au gré d'un zé- phir doux et capricieux/.. Je promenais admirant en dilettante toutes les splendeurs de la campagne ensoleillée... A 20 ans l'on est heureux, on ne con naît guère de la vie; que la joie, que le décor riant et rose d'un avenir magnifique et prometteur ...Surtout quand un grand amour illumine nos âmes et j'aimais J'aimais une délicieuse jeune fille au nom fleurant bon le printemps, Violette... Elle n'avait que 18 ans, ses cheveux d'un blond cendré lui formaient une couronne un diadème plutôt, mais cent fois plus beau que tous les diademes des reines régnantes. Ses yeux d'un bleu azuré semblaient ancrés dans un écrin de velours sombre. Ils pé tillaient de malice, car j'ai omis de vous dire que Violette joignait la grâce natu relle et au charme qui se dégageait de sa personne un vif et pétillant esprit de ré partie. Je l'avais connue un beau jour, le hasard fait bien les choses, le hasard non ce mot n'a aucun sens la Providence fait bien les choses. Je me promenais, disais-je au début de cette relation, dans la campagne. Avais-je un but A tout avouer non Je promenais mon bonheur et les musiciens célestes, nos charmants amis les oiseaux, entonnaient l'unisson un hymne de joie J'allais toujours, m'amusant couper avec ma badine quelques fleurs hautes ou quel ques branches d'arbustes. La badine sifflait et la vie de ces fleurs s'éteignait, éphémère et brève. Soudain dans le lointain, des gros nuages noirs couvrant le ciel me firent craindre un orage. Or comme vous le savez, en cam pagne, ils sont terribles Hâtant le pas, je me pressais afin de trouver un abri et ma chance aidant, je vis bientôt apparaître mes yeux le toit d'une auberge. Une de ces vieilles auberges comme on n'en voit plus... Une enseigne naïve et très peinturlurée annonçait Le Bon Coin Et jamais on n'aurait pu mieux trouver surtour... en ternes d'orage... J'avais peine pénétré dans l'accueillant home qu'un éclair zébra la nuit et le ciel si clément ce matin fit entendre aux humains un titamaresque et tonitruant concert. Aux éclairs violents répondait le tonnerre et cela se répercutait mille et une fois... Cela vous paraît étrange, amis, que je vous narre les détails précis de cette journée, mais hissez-moi vous dire qu'elle influença ma vie... L'auberge du Bon vieux coin était habitée par un ménage de personnes âgées aidées dans leur besogne par leur jeune et jolie nièce Vous saisissez maintenant Pas encore, on voit bien que vous ne viviez pas encore cette époque... Blondine, c'était l'adorable nom de cet ange et amie des contrastes, la nature l'avait fait presque noire Ses yeux ressemblaient de la nacre, vous savez, cette nacre qui fait refléter mille feux incandescents. Dès que je la vis assise au coin de l'an tique cheminée flamande qui garnissait l'uni que pièce de 1 estaminet, il me sembla qu'un ange était descendu sur terre. Sa voix harmonieuse et musicale réson nait mes oreilles charmées et ma foi, je bénissais presque l'orage qui m'avait fait découvrir ce trésor. Ah, mes amis, Violette était loin de mon esprit, la grâce juvénile de cette enfant agissait sur moi comme un fluide. J'en étais électrisé Après le fin genièvre qu'elle me servit, je m'enhardissais lui offrir une de ces délicieuses liqueurs dorées qui dans le temps avant cette stupide loi de l'alcool garnis saient les étagères et les bahuts des maisons accueillantes comme le Bon vieux coin A ma surprise elle accepta... Ses lèvres en trempant dans cette liqueur divine en ressortaient humectées et plus carminés. Au dehors l'orage durait toujours et en mon for intérieur, je souhaitais sincèrement qu'il ne cessât jamais Blondine continuait de me sourire et ce sourire m'ensorcelait. Il me semblait que d'un mot, j'allais changer le destin de cette enfant et que ma vie allait prendre un nouveau tournant. Fou que j'étais Mais n'anticipons pas. Ma mie qu'intérieurement je comparais un ange parlait maintenant d'une voix harmonieuse ses vieux grands parents. Elle leur disait Que voulez-vous prendre pour le sou per On voit bien que je n'ai guère l'habitude d'écrire, j'avais omis de vous dire que des heures étaient sonnées et qu'un nombre respectable de fines s'étaient succédé de puis mon entrée dans cette maison que j'aurais voulu ne jamais plus quitter... Les braves vieux ayant exprimé voix basse ce qu'ils désiraient Blondine experte et vive, se mit préparer un de ces bons vieux plats flamands aromatisés d'oignons et d'ail... Et sans aucune façon ces braves gens m'in vitèrent. Moi, infatué de ma personne, orgueilleux, croyant que ma presence était pour eux un honneur, j'acceptais. Que dire de ce souper Si ce n'est que jamais, vous pouvez m'en croire amis, je n'en ai mangé un pareil Entretemps, le ciel s'était calmé, son cour roux s'était épaisé et une grande paix régnait nouveau sur la nature Il fallut bien me résoudre partir. C'est contre-cœur que je le fis, mais que vou lez-vous Rentré en ville, je m'empressais de pren dre des renseignements sur les propriétaries du «c Bon Vieux Coin ...Et mais vous l'avez deviné, n'est-ce pas Non, décidément amis, vous n'êtes guère prompts On me fit connaître que Blondine était mariée... A qui A mon ami intime Z... que je n'avais plus revu depuis le collège et qui étant en voyage d'étude en Espagne avait confié son trésor de femme de vieux parents Je n'ai plus revu Blondine et j'ai épousé VIOLETTE... mais vous pouvez ajouter foi mes paroles, vieux camarades, quelques fois lorsque l'orage gronde, je songe la bonne et vieille auberge du Bon Vieux Coin Ce fut ma première et seule décep tion amoureuse, mais comme je vous le di sais tantôt en ce temps on savait vivre, on ne se laissait pas vivre comme cette fi chue époque. Hélène M... A LOUER appartement très bien situé 36, Rue de Menin. Renseignements cette adresse. A REPRENDRE CAFE RESTAURANT bien situé, libre. Brasseur. 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Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 12