LE SUD DANS LE NORD
Léon Grillet
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LE SUD, dimanche 5 janvier 1936»
iABONNEMENT 18 francs français.!
ECHANGES FRANCO-BELGES
A BAILLEUL
Projet d'érection d'un buste
Edmond DE COUSSEMAKER
LES TRAVAILLEURS BELGES
EN FRANCE
ET LES ASSURANCES SOCIALES.
LA TAPISSERIE D'ARRAS (1402)
DE LA CATHÉDRALE
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Nous empruntons cet excellent article au
Journal belge de France.
Le Comité d'Entene franco-belge, dont
M. Charles Magnette, ministre d'Etat, as
sure la présidence pour la Belgique, et M. le
sénateur Le Trocquer, ancien ministre, pour
la France, montre depuis quelque temps une
activité très louable. M. Magnette, dans une
récente séance plénière Paris, a fait voter
l'ordre du jour très motivé et très pressant
que l'on sait en faveur d'une égalité de
statut pour les Belges en France et les Fran
çais en Belgique, ce qui suppose évidem
ment un rapprochement dans nos relations
intellectuelles aussi bien qu'économiques.
Ce vœu a été envoyé qui de droit. Mais
le Comité d'Entente franco-belge n'a pas
l'intention de s'en tenir là. On prépare Pa
ris une nouvelle réunion qui coïncidera avec
le dîner France-Belgique-Luxembourg. Peut-
être serait-il utile d'élargir encore le cadre
de cette réunion et d'en faire une conférence
des divers organismes franco-belges Paris
et des associations qui travaillent en France
l'extension générale des échanges.
Parmi elles il convient de citer l'Associa
tion Nationale d'Expansion Economique,
que préside Paris M. H. Fougère. Dans
une séance préparatoire, le 18 décembre
dernier, il est allé exposer Bruxelles ses
vues ce sujet. La confrontation loyale et
sincère des intérêts a toujours donné de
bons résultats. Nous n'en voulons comme
preuve que les accords survenus, par exem
ple, entre métallurgistes des grands pays pro
ducteurs, malgré des difficultés qui d'abord
paraissaient insurmontables, et, plus récem
ment, entre industriels du textile belges et
français.
Il nous paraît que plus que jamais, entre
nos deux pays doivent être recommandés
de tels accords, mais ils ne pourront se faire
comme il convient que s'il intervient, comme
nous l'avons dit déjà si souvent, une base
d'échanges plus large et une meilleure com
préhension des intérêts réciproques.
Le Gouvernement belge a-t-il fait tout ce
qu'il fallait pour faire comprendre Paris
et avec l'énergie nécessaire que l'er
reur avait été de ne pas établir un régime
particulier pour la Belgique Mais, celle-
ci a refusé jadis l'union économique avec
la France, a-t-on dit. Laissons donc une fois
pour toutes cette histoire qui, présentée ainsi
en bref, est inexacte. Ce que les représen
tants des deux nations n'ont pas fait, c'est
de rechercher le véritable mode d'entente
qui, s'ils avaient eu la volonté d'aboutir,
eût été certainement trouvé. Cela se pas
sait avant la crise, mais la chose devint évi
demment plus difficile quand celle-ci sur
vint.
Depuis lors, chacun chercha de son côté
la meilleure voie. La France ne 1 a pas en
core trouvée. Quand la Belgique, depuis
deux ans, elle a certes beaucoup travaillé
pour trouver de nouveaux débouchés, tout
en se défendant contre les mesures prohi
bitives prises par certains pays.
Hélas les réajustements avec la
France se sont faits sans grandeur et après
d'âpres discussions, parfois la suite même
de menaces Que voudriez-vous que cela
donnât dans ces conditions
Certes, les négociations avec des pays où
les échanges étaient peu importants ont plus
d'une fois réussi, et ce serait un grand tort
de les dédaigner, mais cela n'a pas empêché
les exportations de diminuer. L'interruption
des envois belges en Italie a été un nou
veau coup.
Les statistiques qui viennent de paraître
indiquent du reste un fléchissement en
poids, pour les dix premiers mois de 1935,
de 2.688.050 quintaux métriques sur 1934,
bien que, par suite de la dévaluation, la va
leur des exportations en francs belges d'au
jourd'hui ait augmenté de plus d'un mil
liard et demi.
Par ces chiffres, on voit combien un grand
effort doit être fait par la Belgique, sans
qu'elle s'attarde simplement l'assurance
que l'économie mondiale est en amélioration
et qu'elle en bénéficiera.
Quelles que soient les difficultés, malgré
les débouchés trouvés ailleurs, par exemple,
dans certains pays du Nord malgré les
améliorations consenties par les Etats-Unis,
ce serait folie d'abandonner la lutte ap
pelons les choses par leur nom sur le
marché français. C'est avant tout de ce côté
qii'il faut regarder, parce que, pour l'avenir
surtout, c'est encore là que l'on peur espérer
le concours le plus important.
Ce n'est pas, comme quelques-uns le
croient, du côté anglais, où les intérêts même
de l'Empire passent en premier lieu et se
confondent, au surplus, avec ceux de la mé
tropole. Jamais la Belgique ne pourra ob
tenir Londres un traitement de faveur,
plusieurs fois on nous l'a dit très claire
ment, et parfois même un peu brutalement.
Ne négligeons donc rien, entre Belges et
Français, pour améliorer nos situations réci
proques. Surtout, ne dressons pas des ob
stacles un rapprochement économique. Et
faisons comprendre ceux qui veulent bien
nous entendre, Paris comme Bruxelles,
qu'au fond nous avons de graves intérêts
communs, moraux et matériels, et qu'une
meilleure entente est nécessaire.
Charles de la BOVERIE.
Depuis longtemps déjà, les Amis de
Bailleul étaient désireux de rendre hom
mage la mémoire du grand bailleulois
Edmond de Coussemaker, dont la ré
putation était universelle puisqu'il ap
partenait aux principales sociétés sa
vantes d'Europe. L'an dernier notre
éminent et regretté compatriote M. Ca
mille Debert avait proposé d'offrir la
maquette d'un buste. La mort ne lui
a pas permis de réaliser sa généreuse
pensée, mais il a néanmoins laissé un
avant-projet qui, aux points de vue
technique et financier a été examiné par
MM. Ernest Debert et A. Ficheroulle.
Cette étude a permis de constater la
possibilité d'une réalisation.
M. le chanoine Detrez, vice-prési
dent, après avoir rendu hommage aux
qualités et au talent du sculpteur bail
leulois Camille Debert, raconte la der
nière visite qu'il lui fit Paris quel
ques jours avant sa mort. Il transmet
aux Amis, de Bailleul le suprême dé
sir de l'artiste qui rêvait d'apporter sa
contribution active au Monument de
Coussemaker, et dépose le vœu sui
vant
Que soit érigé dans le Square Le
roy, l'emplacement ménagé au cœur
d'un des massifs proche de la Fon
taine publique, une stèle de pierre por
tant le buste de M. Edmond de Cousse
maker, né Bailleul en 1805 et dé
cédé en 1876.
Après avoir sollicité la participation
de la Commission historique du Nord,
dont l'illustre savant fut membre du
rant 34 ans (1842-76), et dont il fut
durant 1 3 ans, le président 1863-
76), celle aussi du Comité Flamand de
France dont il fut, en 1853, le fonda
teur et le premier président, il propose
encore de faire appel la Ville de
Bailleul, la famille de Coussemaker,
la Société Dunkerquoise pour l'en
couragement des Sciences, des Lettres
et des Arts, qu'il fonda en 1852,
la Société des Sciences de Lille dont
il fut en 1859, le président.
11 convient en effet que la Ville de
Bailleul, non contente d'avoir donné
l'une de ses rues le nom du grand mu
sicologue et du célèbre historien, puisse
montrer ses visiteurs l'effigie bien
caractérisée de celui qui fut célèbre
travers la France et l'Europe entière et
qui, membre de l'Institut comme ses
compatriotes Philippe Van Tieghem et
Charles Flahaut, demeure une glo
rieuse illustration de la Flandre et de
la Cité
(La Bailleulo ise)
M. le comte de Kerkhove de Denter-
ghem, ambassadeur de Belgique Paris et
M. Laval, président du Conseil et ministre
des Affaires étrangères, ont procédé l'é
change des ratifications de la convention
franco-belge du 23 août 1930 sur les assu
rances sociales.
Cette convention a pour objet d'assurer
aux salariés belges travaillant en France le
bénéfice des dispositions de la loi sur les
assurances sociales du 5 avril 1928 et des
lois qui ont modifié cette dernière.
Elle accorde aux ouvriers français tra
vaillant en Belgique les avantages consen
tis par l'Etat belge aux affiliés des orga
nisations mutualistes et le bénéfice des lois
relatives l'assurance en vue de la vieillesse
et du décès prématuré.
Par la même occasion, il a été procédé
l'échange de lettres consacrant l'accord
intervenu entre les fonctionnaires compé
tents des deux Gouvernements au sujet des
ambulants et notamment de ceux qui exer
cent dans la zone frontière.
Le trésor de la cathédrale de Tournai
possède une tapisserie d'une très haute va
leur artistique et un témoin irrécusable de
la grande maîtrise des hautelisseurs de nos
contrées aux premières années du quinzième
siècle. C'est la tapisserie racontant avec une
naïveté et un charme touchants la vie lé
gendaire de saint Piat, le plus ancien apôtre
du Tournaisis et celle du premier évêque de
Tournai, saint Eleuthère.
Commandée Arras en 1400, par Tous
saint Prier, chanoine de Tournai et chape
lain du duc de Bourgogne, elle sortit deux
ans après des ateliers du hautelisseur arra-
geois Pierre Féret. Jusqu'en 1742, elle dé
cora le chœur de la cathédrale lors des
solennités ecclésiastiques et aujourd'hui,
quoique amputée de trois scènes, elle est
exposée dans la rotonde de l'ancienne salle
capitulaire. Elle mesure encore vingt-deux
mètres de longueur sur deux de hauteur,
mais elle est dans un très mauvais état de
conservation.
En vue d'empêcher la ruine définitive de
cette magistrale œuvre d'arc, M. Bovesse,
ministre de l'Instructior% publique, a sug
géré l'idée de créer un Comité National,
dont il assumera volontiers la présidence et
dont la mission consisterait recueillir en.
Belgique les fonds nécessaires une remise
en état de la tapisserie de la cathédrale de
Tournai.
Le département des Beaux-Arts a dès
maintenant promis son intervention finan^
cière le chapitre de Notre-Dame, le Syn
dicat d'initiative, la section tournaisienne
des Amis du Hainaut, la leur. Il n'est
point téméraire d'escompter d'autres inter
ventions pécuniaires qui permettront, avec
les souscriptions publiques, de couvrir la dé
pense de près de cent mille francs prévue
pour rendre la célèbre tenture tout son
éclat et sa première beauté.
Car elle peut être sauvée. Sans doute, les
siècles en ont terni les couleurs et l'ont
noircie au point que les personnages parais
sent presque tous d'un ton monochrome.
Les ans et surtout l'incurie l'ont ravagée,
mais on peut l'empêcher de mourir. On
s'en est assuré. D'accord avec le départe
ment des Beaux-Arts, le chapitre de No
tre-Dame a fait détacher un panneau de
cinq six mètres de long. Ce panneau a
été remis pour être simplement lavé M»
Gaspard De Wit, de Malines, réparateur ré
puté qui le Gouvernement belge a déjà
confié des travaux de cette nature. Mardi
dernier 24 décembre, la cathédrale, on a
pu juger du résultat de ce lavage. Quel
émerveillement C'est une totale résurrec
tion Les laines ont repris leurs tons les
rouges, les jaunes, les bleus, les verts, tou
tes les teintes revivent en une harmonieuse
gamme de couleurs et donnent aux scènes
une allure presque insoupçonnée.
La conservation de ce qui existe encore
de cette rare et merveilleuse tapisserie est
donc possible. Certes, outre le lavage, elle
exigera un travail délicat et long de con
solidation. Qu'on y procède au plus tôt,
c'est le vœu de tous ceux qu'émeut encore
la Beauté et qui ont l'honorable souci de
conserver intact le patrimoine artistique de
notre pays.
(Journal de Roubaix).
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