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LE SUD, dimanche 5 janvier 1936.
Bruges.
AGENDA
Au Studio San Salvador, Madame Hé
lène Wagnemans exposera ses œuvres
jusqu'au 10 janvier.
17 janvier au Théâtre communal
Fantasio et la Casaque.
18 janvier Au (théâtre communal
Tournée Baret.
21 janvier Salle De Buck Confé
rence du Cercle Maritime et Colo
nial.
24 janvier Au théâtre (communal
Fidélio de Beethoven.
1 février Bal du Tennis-Club Bru-
geois.
4 février Salle De Buck, Conférence
du Cercle Maritime et Colonial.
L'EXPOSITION DE LA REINE
Près de vingt mille visiteurs ont dé
filé dans le Hall du Palais provincial,
et ont rendu ainsi un hommage émou
vant au souvenir de Sa Majesté la
Reine. Nous avons en l'honneur de faire
part Sa Majesté le Roi de cette ma
nifestation de loyalisme de la popula
tion brugeoise.
Chaque fois nous avons la convic
tion plus ancrée de la sincérité, de la
simplicité, de la droiture des sentiments
du peuple belge. Il est désespérant
de constater que la politique et ses pro
fessionnels fassent tout pour amoindrir
ce sentiment, et détruisent le moral de
la nation par leurs querelles stériles.
Nous avons vécu Bruges un exem
ple frappant de cette opposition entre
le pays réel et le pays légal. La
salle était pleine de visiteurs, pendant
que les mandataires publics assistaient
une quelconque commission de la
province.
A l'issue de celle-ci nous eussions
souhaité, pour l'exemple, que ces man
dataires témoignent publiquement leur
attachement la Dynastie, en se dé
couvrant et en s'inclinant devant le bus
te de la Reine.
Bien au contraire tous s'enfuirent le
plus prestement du monde pour ne
pas avoir rougir d'un trop beau sen
timent. Ils ne comprennent pas leur
pays, ils vivent accroupis dans la mes
quinerie de leurs petits intérêts. Plus de
panache, plus de fierté, plus de no
bles sentiments, tout est avili par le
matérialisme de leur politique électo
rale. Faut-il citer les noms de ce dé
puté de Bruges, de ce sénateur de
Roulers, et d'autres mandataires qui
n'eurent point le courage de témoigner
publiquement leur reconnaissance la
Dynastie et la Reine Astrid.
Misère et médiocrité.
Notre excellent confrère La Flandre
Maritime qui piétine volontiers les pla-
tes-blandes du Sud Courtrai, déclare
n'avoir entendu aucun écho au sujet des
controverses concernant le déplacement du'
jubé de Notre-Dame. Nous avons déjà re
marqué que notre confrère a 1* oreille dure,
et que, par exemple, il n'a pas entendu les
rumeurs provoquées Courtrai et Bruges
par les expositions de la Reine. Ce que
35.000 habitants des deux villes ont vu,
n'est même pas parvenu alerter l'ardent
patriotisme de notre confrère. Cette sur
dité qui nous parait chronique, explique
que la Flandre Maritime ignore tout des
discussions qui ont lieu la Commission des
Monuments. Nous ne lui en voulons certes
pas. Nous le regrettons plutôt pour elle,
car il est toujours pénible de se sentir
veillir.
La Patrie a bien voulu apprécier élo-
gieusement l'exposition de la Reine. Nous
y retrouvons l'aimable plume d'un ami. Ce
pendant nous lui demanderions de rendre
service au Belfort afin de synchroni
ser les articles de la presse officielle ca
tholique. Nous comprenons mal que ce qui
est beau en français, devienne médiocre en
flamand. A moins qu'il faille y découvrir
une expression nouvelle des méfaits de la
comitardite, qui voit dans une exposition
consacré la mémoire de la Reine, non le
souvenir de Sa Majesté, ni les photos ex
posées, mais l'ombre menaçante d'un grou
pe politique décrété indésirable. Soyez sans
crainte l'exposition était organisée par des
hommes indépendants de tout parti, par
Le Sud et son dévoué secrétaire Bru
ges, Louis Toussein. Aucun groupe ne mé
rite que l'on se fasse prisonnier de ses
mesquineries, et nous sommes heureux,
cette occasion, de remercier notre ami Tous-
sein pour son dévouement, et pour l'atti
tude absolument indépendante de tout
groupe qu'il tient conserver, comme tous
les collaborateurs du Sud
BILLET DE BRUGES
Cette fois, il n'y a pas s'y tromper,
c'est vraiment la trêve des confiseurs. A
Bruges, ces jours-ci, c'est le calme plat, et
les réveillons de Noël et de Nouvel-An
eux-mêmes ne sont pas parvenus secouer
la ville de sa torpeur. Au reste, quiconque
veut réveillonner s'échappe soit chez Morel
ou Lorphèvre Knocke, soit la Renommée
ou au Kursaal d'Ostende. Heureusement,
il y a eu, cette année, les Messes de Mi
nuit, qui ont joui d'une vogue qu'on ne
leur connaissait pas. Naguère, elles étaient
réservées un petit nombre d'initiés, qui
se rendaient Zevenkerken, au Béguinage
Princier ou au Grand Séminaire. L'atmo
sphère y était confidentielle et tenait plus
du Cénacle que de l'église, du spectacle
rare que de l'Office Divin. Aujourd'hui,
depuis que les églises paroissiales se sont
mises de la partie, ce ne sont plus seule
ment des curieux, mais le peuple fidèle tout
entier qui participe au chant nocturne de
l'Adeste et du Minuit, Chrétiens Dés
ormais la grande foule et le peuple fidèle
ont pris la place des spectateurs places
réservées et chaises numérotées. La Messe
de Minuit, si émouvante dans sa simpli
cité, se voit restituée au grand public...
îfc
Ceux qui assistèrent la Messe de Mi
nuit, la cathédrale, ont pu, en même temps
se rendre compte que le déplacement du
jubé n'a pas comme on l'a cru d'abord
abîmé l'édifice. Au moins, les assistants
purent-ils suivre, sans en rien perdre, les
cérémonies du culte. Et cela, ma foi, n'est
pas, que je sache, dédaigner. Car avant
d'être vouée l'art, l'église se doit, n'est-
ce pas, d'être vouée au culte et de répondre
sa destination.
Il va de soi que les commentaires iront
leur train. D'autant que d'autres projets se
trament en ce moment, qui n'ont avec le
culte et avec l'art lui-même que de très
lointains rapports. Ainsi, ne serait-il pas
question de blanchir les murs de l'édifice,
ce qui tiendrait si la nouvelle est exacte
de la catastrophe. D'aucuns ajouteront
du vandalisme.
C'est effectivement le samedi 4, dimanche
5 et lundi 6 janvier que sortira le cortège
des Rois-Mages, travers les rues de la
ville. On sait que ce sont les collégiens
de St Louis qui ont fait revivre cette pieuse
coutume, au cours de laquelle, il sera fait
appel la générosité du public en faveur
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