Léon Grilfet
i ABONNEMENT 18 francs français, i
LA FRAUDE DES DENTIERS
OU EN EST LA TÉLÉVISION
EN FRANCE
LES ORIGINES DU CULTE
DU SAINT-SÉPULCRE
A ROUBAIX.
ROUBAIX COMPTE ENCORE
PLUS DE 16.000 ÉTRANGERS.
POUR LA FAMILLE
CENT-VINGT MILLE ADHÉSIONS.
LA PRESSE DES JEUNES
AU VATICAN.
BOURSE CHANGE
COUPONS
Téléphone 144.
LE SUD, dimanche 19 janvier 1936.
LE SUD DANS' LE NORD
LES SOCIÉTÉS DE RHÉTORIQUE
(Suite)
Les Sociétés de rhétorique étaient
donc nombreuses en Flandre les
moindres villages en comptaient au
moins une. Mais peu de localités ont
été plus engouées pour les jeux de rhé
torique que ne le fut la ville de
Bailleul qui, avant le XVIIe siècle
comptait cinq sociétés existant en
core en 1 774, comme en témoigne une
circulaire en vers flamands adressée
cette époque aux différentes socié
tés dramatiques de Flandre, signée
Le président et les membres d'une
des cinq sociétés autorisées par les
coutumes de la ville, avec devise
Jong van Sinnen
Mais deur de ces sociétés ne pa
raissent' pas avoir eu de charte offi
cielle et elles n'ont pas continué
d'exister. Les trois autres étaient
1° Les Jong van Sinnen 2° les
Geldsenders 3° les Spaderyken.
La première reçut sa constitution en
1530 elle s'était placée sous la pro
tection de Sainte-Barbe.
Les Geldsenders ou Adrianistes re
montent 1492. Au début c'était
une association de bourgeois de la ville
formée pour venir en aide aux religieux
de St-Antoine, dont le monastère, si
tué l'emplacement actuel de la Mai
son de Santé, ne contribua pas peu
l'importance de la Ville. De là leur
nom de Geldsenders (souscripteurs).
Ils reçurent en 1532' seulement leur
charte qui leur fut délivrée par la
société mère Alpha et Améga, d'Y-
pres. Ils étaient placés sous le pa
tronage de St-Adrien et de Saint-An
toine.
Cette société, anéantie comme tou
tes les autres par la révolution, se re
nouvela par acte authentique passée
devant notaire le 1 7 janvier 1810.
Les Spaderiken (on ignore la vraie
signification de ce mot) furent cons
titués le 8 août 1542. Ils avaient pris
pour patronne Ste-Catherine, vierge et
martyre. Au concours de Bergues de
1 786, ils remportèrent le 1er prix de
comédie et le cinquième de tragédie.
Cette société se reforma en 1804 et
leur règlement fut approuvé par M.
Van Merris-Heyndericq, maire de Bail
leul. Pendant vingt-ans les adhérents
continuèrent de donner chaque hiver
de brillantes représentations théâtrales
et disparurent vers 1822.
Chaque ghilde avait un blason par
ticulier. Les Jeunes Cœurs possédaient
un écusson portant, du côté gauche,
les armoiries de Bailleul et, du droit,
la devise de la Société. Cet écusson
était soutenu par deux jeunes gens
et surmonté du St-Esprit.
Le blason des Geldsenders compor
tait un lion tenant dans une de ses
griffes un aigle et, dans l'autre, une
banderole avec la devise au-dessus
du lion, le St-Esprit sortant d'un
nuage entouré de rayons.
Celui des Spaderiken portait, du
côté droit, la Ste-Vierge et du gauche,
Ste Catherine, surmontées du St-Es
prit, dans un nuage et entouré de
layons.
VAN BELLE,
d'après les Annales du
Comité Flamand)
Nous lisons dans La France Den
taire»
Ces jours-ci, des douaniers se sont pré
sentés chez une dame assez âgée des envi
rons de Bailleul et lui demandèrent si elle
portait des fausses dents.
La brave dame fut assez violemment in
terloquée. Elle reconnut qu'elle portait, en
effet, un râtelier et qu'elle s'en trouvait fort
bien. Malheureusement pour elle, ce râte
lier, elle l'avait fait faire par un dentiste
de Poperinghe, en Belgique. Elle avait donc
introduit en France une marchandise dé
fendue.
Les douaniers lui dressèrent procès-ver
bal et dressèrent également procès-vetbal
plusieurs autres vieilles personnes du villa
ge qui se trouvaient dans le même cas.
L affaire fit grand bruit dans les Flan
dres.
Les dentiers belges reviendront fort cher
leurs propriétaires françaises.
Que de réflexions cet article ne sou-
lève-t-il D'abord un cri d'horreur pour ces
clients français qui vont se faire mettre des
dentiers belges, sans égard la patrie
Ils sont punis par où ils ont péché Et
félicitons la douane de prendre si astucieu
sement la défense de nos intérêts.
Ensuite, applaudissons des deux mains,
car voici un nouveau débouché. On parle
de pléthore Qu'attendons-nous pour ré
clamer la création d'un corps de dentis-
tes-gabelous assermentés chargés d'exami
ner la frontière la bouche de chaque im
migrant Nous exigerons désormais que
toute couronne, tout appareil fait en France
soit estampillé comme un briquet, sous
peine d'amende avec quintuples décimes,
et application de la question. Allez, allez,
faut que ça barde Déclarez vos bridges
Dans L'œuvre M. G. de la Fouchar
dière conte l'histoire lugubrement comique
des vieilles dames de Bailleul, perquisi-
tionnées leur domicile par la douane et
soumises une vérification buccale de leurs
râteliers, soupçonnés de provenir de Po
peringhe.
M. de la Fouchardière s'exprime en ces
termes Au fait pour ce que les décrets-
lois leur laissent manger, qu'ont-elles be
soin de râteliers Mais dans cette histoire
pénible ce ne sont pas seulement des con
sidérations d'humanité qui sont en jeu. Du
point de vue strictement légal, l'indiscré
tion des douaniers en cette circonstance
n'est pas défendable
Et M. de la Fouchardière conclut en in
diquant qu'on peut aller loin dans cette
violation de l'intégrité personnelle, et qu'il
faut s'attendre ce que l'on décèle par la
radiographie les quantités de scoth whisky
dans l'estomac des voyageurs débarquant de
Londres.
Chaque dimanche apporte une émission
de télévision. Ce spectacle dominical con
naît, paraît-il, un grand succès, d'autant
plus apprécié qu'il est gratuit. Le ministre
des P. T. T. a toujours des milliers de
demandes en instance. Il s'efforce de les sa
tisfaire et c'est pourquoi, comme Schéhé-
razade, chaque émission est immanquable
ment suivie d'une autre. Nous n'en som
mes pas encore aux mille et une émissions,
mais nous en prenons le chemin.
Les cartes d'entrée pour les diverses salles
sont délivrées par la direction de la Radio
diffusion.
Il est peut-être singulier de constater
que la télévision n'existe, en somme, que
dans la mesure où quelques milliers de
spectateurs peuvent assister ces émissions
publiques, gratuites, mais non encore obli
gatoires.
S'il y a une télévision publique, il n'y
a pas de télévision privée, personne ne
peut pratiquement recevoir domicile les
belles images que M. Mandel nous montre.
Et c'est évidemment très regrettable.
Y aura-t-il bientôt des récepteurs de té
lévision sur le marché A cette question,
qui nous a été posée par un certain nom
bre de lecteurs, nous croyons pouvoir ré
pondre qu'on s'attend voir sortir
cette nouveauté pour la fin du mois de
janvier. On annonce déjà que le prix de
l'appareil normal, susceptible de recevoir
les émissions de la Tour-Eiffel dans un
rayon de quelques dizaines de kilomètres,
serait probablement de 2.900 francs. La
sonorisation pourrait être effectuée par
n'importe quel récepteur actuel de radio
phonie. Il y aurait cependant des com
binés (vision et son) pour le prix de
7,000 fr. environ. Il va sans dire que nous
donnons sous toutes réserves ces informa
tions concernant 1 avènement des nouveaux
récepteurs.
mm
M. Henry-Louis Dubly, dans les lignes
que l'on va lire, rappelle les origines du
culte du Saint-Sépulcre.
Pierre, seigneur de Roubaix, y mourut
le 7 juin 1498 l'âge de 83 ans. Son épi-
taphe nous apprend qu'il entreprit le voya
ge de Terre Sainte, imitant ses ancêtres et
visita ses dépens les Saints Lieux de Jé
rusalem, le mont Calvaire et le Saint-Sé
pulcre.
A son retour, il fonda une chapelle
(entre 1452 et 1460) dédiée au St-Sépul-
cre, en recognaiscant les grâces que Dieu
le Créateur luy avait faict de l'avoir retiré
de tant de périls... et pour la rédemption
de ses péchez afin, aussi, d'y conserver
l'insigne relique du bois de la Sainte Epine
qu'il avait rapportée. Cette chapelle, bri
ques et ogives, fut consacrée en 1460 par
Mgr Guillaume Filastre, évêque de Tour
nai, abbé de Saint-Bertin.
Si l'acte de fondation ne nous est pas
parvenu, nous avons une déclaration no
tariée qui nous apprend que cette chapelle
était dotée de terres huit bonniers douze
cents soit douze hectares quarante-huit ares,
quatre-vingt-seize centiares. Des charges en
forment la contre-partie messe quoti
dienne, offrandes aux pauvres d'un pain et
d'un pot de cervoise, logement de ceux-ci
en sept lits étoffés (sic), etc...
Le grand incendie de 1684 n'en laissa
que les dommages 19-786 livres et des
murs qu'on pouvait encore voir au milieu
du siècle dernier. Des travaux récents de
terrassement, entrepris place de la Liberté,
en ont révélé la substructure.
Après divers essais de relèvement aux
quels s'intéressent les échevins, les cheva
liers de saint Louis, la duchesse d'Angou-
lême, la fondation disparaît définitive
ment avec ses vestiges matériels.
Il est regrettable que rien n'en subsiste
dans le souvenir de nos contemporains, et
cela d'autant plus que nous savons, d'après
une pétition officielle qu'il n'existait alors,
dans le monde chrétien, que trois cha
pelles du Saint-Sépulcre l'une Jérusa
lem, l'autre Leybach, la troisième Rou
baix. Qui prendra l'initiative de rappeler
tout cela par une plaque apposée sur l'em
placement de la chapelle et par la célébra
tion d'un office en compensation des fon
dations disparues
L'ordre du Saint-Sépulcre dont Roubaix
compte des membres distingués paraît tout
désigné pour cette tâche.
Puisse l'histoire de Roubaix et de ses
seigneurs qui tient une si grande place
dans les annales de l'époque n'être plus,
grâce l'initiative de quelques-uns, pour
nos arrières-neveux, un passé mort, sans
aucune chance de résurrection.
(fournd de Roubaix).
TONnBNMUWlII UI.JMI ll»w*^^WWilll URM.HIUJIJUI
d'étrangers, la population comporte encore
un nombre imposant de gens appartenant
aux nationalités les plus diverses.
Le dernier recencement de fin d'année
accuse 16.591 étrangers résidant dans no
tre ville, soit peu près 14 de la po
pulation totale. Naturellement les Belges
arrivent en tête avec 11.547 sujets, puis
viennent 3.128 Polonais, 553 Hongrois,
500 Italiens, 178 Tchèques, 147 Britan
niques, 90 Espagnols, 73 Russes. 61 Alle
mands, 32 Yougoslaves, etc...
Ces quelque 16.000 étrangers représen
tent 32 nationalités et se répartissent en
7.164 hommes, 6.452 femmes et 2.975
enfants.
Ce pourcentage semble énorme. Mais il
est pourtant bien modeste en comparai
son des chiffres que l'on constatait la
fin du siècle dernier. En 1896, par exem
ple, sur une population de 114.000 âmes
on dénombrait 45.210 étrangers, soit une
proportion de 40 °/a. En quarante années
la colonie étrangère a donc diminué
Roubaix de 28.619 unités, et, au cours de
l'an dernier, elle a perdu 765 représen
tants, puisque, lors de la précédente sta
tistique, on avait enregistré Roubaix
17.356 étrangers. Comme la population
reste peu près stationnaire, il faut donc
conclure que c'est par l'acquisition de la
qualité de Français que s'absorbe peu peu
la colonie étrangère.
L'Office Technique de Propagande de
l'A. C. J. B. vient d'éditer une farde docu
mentaire destinée aux dirigeants de jeu
nesse. Elle fournit tous les éléments utiles
pour l'organisation de soirées familiales.
Le sommaire de la farde familiale com
prend les chapitres suivants un choix de
chansons et de disques un répertoire de
pièces de théâtre une liste de films pour
familles une bibliographie un plan
d'organisation de soirées familiales des
idées pour allocutions et conférences et un
chœur parlé.
La farde familiale est en vente au Secré
tariat Général de l'A. C. J. B., 52, Rue
Vital Decoster Louvain, au prix de 5 fr.
La revue Chantiers organe de la
J. U. C. (Jeunesse Universitaire Catholi
que) consacre son numéro de décembre
la famille.
M. l'abbé Leclercq, M. le Chanoine Der-
mine, M.M. Ugeux, Maistriaux, Witmeur,
De Gucht-eneer, De Visscher, Humblet,
De Jonghe y étudient les différents aspects
du problème familial.
La Ligue des Femmes fait savoir que
120.000 membres des Ligues Ouvrières Fé
minines Chrétiennes appuyent les pétitions
de la jeunesse au Roi, demandant la pro
tection efficace de la moralité.
La presse d'Action Catholique prendra
part l'Exposition du Vatican qui s ou
vrira Pâques 1936.
Dès maintenant on est assuré de la par
ticipation des publications périodiques de
la jeunesse catholique.
Malgré les énergiques mesures prises en
faveur de la main-d'œuvre nationale, mal
gré la crise, aussi, qui a éloigné pas mal
31, Rue de Menin YPRES
Bureau ouvert la semaine et le
dimanche.