I I Mai ou octobre Documents La question frontalière Georges V Aprèf LAVAL 3e ANNEE No 4. Hebdomadaire 50 cent le numéro. DIMANCHE 26 JANVIER 1936. Pour cu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Le microbe électoral travaille le ré gime parlementaire anémié. Chaque parti politique étudie, pèse le pour et le contre, ausculte l'opinion publique, afin de savoir quelle époque il ti rera le plus facilement les marrons du feu. On parle souvent de tirer la cou verture soi, mais cette expression fait parfaitement image la veille d'une campagne électorale. Ou bien les partis du gouvernement se trouvent devant les partis de l'op position, et les deux groupes placés aux extrémités de la couverture se li vrent en public au sport athlétique de la traction la corde. Qui gagnera du terrain Et chacun tire de son mieux. Mais quand la campagne électorale doit se préparer tous les partis étant au pouvoir, le sport est remplacé par la ruse. Les partis sont tous installés sur la couverture, et c'est celui qui parviendra le plus habilement faire croire au bon et naïf corps électoral que tout ce qui se passe de bien sur la couverture commune est son œu vre, et que tout ce qui moins bon est le résultat de l'impéritie ou de la mau vaise volonté des autres. Les élections en mai permettraient de s'adresser au corps électoral im médiatement après les pouvoirs spé ciaux. Les élections en octobre exi gent un renouvellement des pouvoirs spéciaux pour six mois. Seraient-ils vo tés ces pouvoirs spéciaux Le gouver nement est partisan des élections en octobre les parlementaires sont très divisés ce sujet. Chaque jour il y a des transfuges, et un courant se des sine vers l'échéance de mai. Nous estimons que le plus vite sera le mieux, afin d'être débarrassé le plus rapidement possible de toute cette préparation électorale au cours de la quelle triomphent le mensonge et la mauvaise foi. Avalons la pilule et qu'on laisse travailler le Belge pen dant quatre ans Mais un problème nouveau se pose. Nous verrons des listes antiparlemen taires surgir un peu partout, et il n'est pas mauvais que nous percevions le plus tôt possible les réactions de l'opi nion leur égard. Ce sera là le vé ritable intérêt de ces élections les partis traditionnels seront-ils entamés C. v. R. LISEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Billet de Bruxelles. Page 3 Chronique horticole. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5, 6, 7, 10, 11 et 13 Chrora- niques de la région. Page 8 Au Littoral. Page 9 Bruges. Page 13. Les Sports. Marchés. Pages 14 et 15 Pour la Femme. Page 16 Petites annonces. An nonces notariales. Cinéma. Cinéma. Nous venions de lire le discours du Pré sident de la Bourse aux Cuirs de Bruxel les, qui s'était fait longuement applaudir en annonçant que les perspectives pour 1936 étaient favorables, et en rendant hom mage M. van Zeeland pour sa clair voyance, son sens des réalités, son audace réfléchie. Il a ranimé disait M. Thiry, notre marché intérieur, retrempé le cran et le mordant de nos exportateurs et appris aux thésauriseurs que le billet de banque enseveli sous les verrous d'un coffre est appelé dépérir. Nous avions lu un article dans La Li bre Belgique démontrant que ce gouver nement était le plus honteux gaspilleur que nous ayons connu, et le lendemain nous li sions dans le même journal que le gouver nement Van Zeeland avait fort bien accom pli sa mission. Signé Fernand Baudhuin. Et vraiment nous ne savions plus que penser quand L'Aube apparut. Main tenant nous savons quoi nous en tenir. Dans ce journal français, un député fait l'éloge de l'œuvre de van Zeeland. Lisez en quels termes, et si vraiment vous n'êtes pas consolés après cet article-là, c'est que vous êtes incurables. J'ai mené une enquête objective qui m'a permis d'aboutir aux conclusions que voici 1. Le propre de l'expérience belge est d'avoir substitué la technique la politique. Le pays est géré présentement comme le serait une affaire industrielle et commercia le. Le formulaire politique n'a plus dès lors la valeur qu'on lui attribue d'ordinaire. 2. Il s'ensuit que l'esprit d'équipe règne en maître. Qu'on agit plus qu'on ne parle et que les paroles elles-mêmes sont orientées vers l'action. 3. C'est surtout peut-être lorsque l'on prend contact avec les collaborateurs de M. van Zeeland qu'on a l'impression plus directe de se trouver la direction d'une usine. 4. Cette usine présente pourtant des particularités qui doivent retenir l'attention. La plus importante est que le but pour suivi n'est pas la recherche d'un profit, si légitime soit-il. Aucune autre expérience ne mérite'mieux que celle-ci de se voir appliquer la con clusion du plan français. La politique belge réalise, en effet, une conciliation heureuse du capitalisme et du socialisme, le premier étant abondance et le second justice dans la répartition des produits. 5. Une autre particularité mérite d'ê tre signalée qui n'est d'ailleurs qu'un co rollaire de la précédente. L'activité gouver nementale se porte de préférence sur les prix la consommation et règle les prix la production par cet intermédiaire. C'est une application du principe le problème résoudre n'est pas un problème de pro duction, mais de distribution. 6. La direction de l'usine est probe, d'une probité qui ne peut être suspectée. Les Belges, eux aussi, avaient connu des ministères ou dominaient les affairistes. Les hommes d'affaires ont chassé les affai- Les syndicats libres du Nord de la France sentent venir l'approche des élections. Vous trouverez en page 4 le texte de leur déclaration. Mal gré l'accord récent intervenu entre les deux pays ils voudraient déjà voir ré viser les principales stipulations. Com me nous l'avons dit lors de l'enquête menée dans le Nord le frontalier n'est pas électeur Donc H faut taper sur le dos du frontalier pour attirer la sym pathie de l'ouvrier électeur. Nous sommes certains de subir jusqu'aux élections une campagne violente de surenchère électorale contre les fronta liers. De plus en plus nous sommes con vaincus de ce que la question ne trou vera pas une solution franco-belge, mais avant tout qu'il faut résoudre chez nous le chômage frontalier, com me tout autre chômage. Nos manda taires politiques ont commis la gaffe énorme de ne pas se créer de nom breuses relations dans le Nord. Si au lieu d'être des étrangers dans le Nord, ils avaient créé mille liens de relations et de collaborations nos voisins n'eus sent pas renvoyé notre main d'œuvre. Mais les politiciens ont préféré perdre leur temps dans de petites rivalités électorales et linguistiques. Actuellement le problème de l'em ploi des frontaliers est un problème belge, et non plus franco-belge. C'est la rançon de quinze ans d'incapacité politique. La solution dépend de l'éner gie et de l'imagination du commissa riat dirigé par M. de Meyere. Pour vu que le travail que compte accompli M, de Meyere ne soit pas entravé par la création d'une commission consul tative d'une vingtaine de personnes, et où nous retrouvons les noms de tous les politiciens et politicailleurs de la région. Nous souhaitons que la commission ne conduise pas le commissariat spé cial un échec. C. V. R. LE CHOMAGE FRONTALIER Nous donnerons la semaine pro chaine un intervieuw que M. De Meye re, commissaire spécial de la région frontalière, a bien voulu accorder au Sud et qui vous prouvera tout le travail qu'il accomplit. ristes. La vie de M. van Zeeland, celle de ses co-équipiers, sont transparentes. 7. Enfin et cela compte sans doute plus que tout le reste aucun moment l'homme n'est ici considéré comme une ma chine. Il a des droits. Il es: même seul avoir des droits. C'est de la force de cette spiritualité profonde qui anime M. van Zeeland qu'est issu le merveilleux épanouis sement d'un personnalisme belge d'esprit chrétien. Si la Belgique entière participe au deuil de l'Empire Britannique, plus, que toute autre région le Sud de la Flan dre saisit cette occasion de témoigner notre grande alliée toute la recon naissance et l'admiration qu'elle lui doit. Sur notre sol de Westflandre, dans le Saillant d'Ypres, l'armée du Roi Georges V a défendu pendant qua tre ans, avec vaillance et ténacité ce bout de sol, qui symbolisait l'indépen dance de la Belgique. Des centaines de milliers de soldats du Roi Geor ges V sont tombés pour défendre l'honneur de la parole donnée. II n'est point un village du Sud de la West flandre qui ne témoigne par ses cime tières de l'offrande britannique. Tous les Belges, ceux qui ont trouvé en Angleterre une hospitalité pendant l'exil, comme ceux qui ont compris l'ef fort énorme réalisé par l'Empire pour défendre de l'autre côté de la Mer le territoire envahi au mépris des traités, tous conserveront le souvenir ému de cette simple et loyale figure le Rot Georges V. Et dans le Sud, Ypres, terre sa crée du pèlerinage anglais de la guerre, nous saluerons le nouveau régime d'Edouard" VIII non pas comme l'avè nement au trône d'un roi étranger, mais comme une haute mission qui incombe un ami sincère et fidèle. Edouard VIII qui prouva dans tous ses discours et par toutes ses initia tives la possession d'un esprit aussi mo derne que clairvoyant, Edouard VIII sera pour tous les Belges le symbole de l'appui que notre natoin indépen dante a le droit d'exiger des grandes puissances. Que chaque soir la Porte de Me- nin, rendant hommage aux morts an glais tombés sur notre sol de West flandre, notre pensée s'élève vers la Dynastie, et qu'elle demande Dieu le repos éternel pour Georges V, et un règne de paix pour Edouard VIII. C. v. R. Les naufrageurs de la gauche fran çaise sont satisfaits. Laval est tombé. La France traverse une situation cri tique. Désordre financier, marasme économique, et, surtout, division in terne des Français. La chute de Laval double toutes ces difficultés mais qu'importe aux politiciens et aux charognards plus ça va mal et mieux ils pourront ex ploiter le régime, étouffer les scan dales. D'ici au mois de mai le désordre régnera en France. C'est la logique même d'une période de préparation électorale, quand le régime politico- parlementaire est arrivé son plus haug rendement

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Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 1