Presse Les défauts indépendante de notre cuirasse. 3e ANNEE No 9. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 1 MARS 1936. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. I ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. I Nos atnés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Trop tard Dans un article étudiant la question du nombre des députés, Et. de la Val lée soulignait dans le Vingtième Siè cle que la particularité des régimes décadents était de prendre trop tard les mesures indispensables, ou même de les prendre contretemps et de la manière la plus impopulaire. 11 en est ainsi des partis politiques. Nous avons eu souvent l'occasion de faire l'éloge de la personnalité de M. Pierlot, Président de l'Union Ca tholique. Homme droit, sincère, intègre, il a pris son poste de com mandement dix ans trop tard. C'est en 1926, quand la génération, qui a main tenant de 35 40 ans, dénonçait les erreurs du régime, énumérait les ré formes indispensables réaliser immé diatement pour sortir de l'orniè re et insistait tout particulièrement sur la médiocrité de recrutement du personnel politique cause de la standsorganisatie, c'est en 1926 que les dirigeants, s'ils avaient été ca pables de diriger, eussent dû agir. Les dirigeants catholiques ont laissé toutes les aventures de la politico-fi nance sans sanctions. Ont-ils regretté Aloïs Van de Vyvere Il a été vi- comtifié Et sa haute compétence dans l'art de gérer l'épargne lui a valu la direction de l'Amie. Il reste l'éminence grise du parti. Le parti n'a-t-il pas coopté le Sénateur Philips Nous avons vécu dans les détails cette cooptation au détriment d'hommes in tègres tels que le professeur Terlinden et le procureur général van den Bosch. Les chefs du parti catholique ont eu un sursaut d'indignation quand ils ont lu le rapport du ministre Sap sur l'affaire du Boerenbond. Mais ils n'ont pas agi. C'esy alors qu'ils devaient prouver leur énergie et leur volonté d'action. Les mesures prises la veille du scru tin de 1936 devaient être édictées en 1929 Ces mesures ne sont prises que devant la crainte d'une débandade. Nous savons parfaitement que des hom mes comme Pierlot, du Bus, Rubbens eussent souhaité agir plus tôt. Pour quoi avoir tardé Ils ont laissé passer l'occasion. Maintenant il est trop tard 11 est trop tard pour les libéraux, qui, eux, n'ont même pas le courage de prendre les mesures édictées par les catholiques contre les politico-finan ciers. 11 est surtout trop tard pour les socialistes, car chez eux le scandale politico-financier est d autant plus grand. Anseele, Balthazar et con sorts, que leur cri de guerre est Place aux pauvres C'est la fin du fin de l'art de rouler le prolétaire. Voyez ce qui se passe en Westflan- dre Soyez donc logiques avec vous- mêmes, Messieurs les dirigeants Etes-vous, oui ou non, partisans du maintien du régime politique actuel Si vous ne l'êtes pas, de grâce, •dites-le présentez une liste de can didats avec comme programme l'orien tation de la politique nouvelle et des revendications, des réformes précises. Si vous êtes partisans du régime, respectez l'électeur. Il vous demande moins de députés, la suppression de la case de tête, la limitation de la durée des sessions parlementaires, la solution de la question scolaire, la fin des que relles religieuses et linguistiques, la dé- congestion de l'administration, la sim plification du système fiscal, une poli tique économique constructive, il vous demande un programme et des clefs. Il vous demande de préciser votre pro gramme et de lui donner l'occasion de connaître ses chefs. Mais les dirigeants se moquent de ce que veut la masse électorale. L'Union catholique prescrit des poils élargis les dirigeants continuent pra tiquer le système des petits po-polls in times. S'inquiète-t-on de savoir, par exemple, si le corps électoral de l'ar rondissement d'Ypres apprécie la can didature du député De Man de Rou- lers. Pour Ostende-Furnes, un pe tit poil de 50 personnes donnait la première place Brusselmans. Ici nous mettons le doigt sur la plaie. Ce sont les comitards d'Ostende-Furnes qui se moquaient comme des poissons d'une pomme des mesures édictées par l'Unoin Catholique. Et c'est Brussel mans qui a dû se déclarer lui-même indésirable Aussitôt on pousse la can didature de l'Avocat Porta. Cette can didature est-elle au goût des électeurs Nous en doutons fort. Et dans l'arrondissement de Cour- trai où sont les partisans enthousiastes de Bossuyt ou de Depontieu Voyez-vous, il faut observer les règles du jeu. Ou bien l'Union Catholique est suivie, l'électeur est respecté et les mesures sont appliquées par les diri geants les candidats seront désignés par des poils élargis et aucun cumulard ne sera présenté. Ou bien tous les dirigeants locaux continuent le petit système des clubs et des combinaisons, et le pays réel dégoûté secoue une fois pour toutes le joug des exploiteurs de la soi-disant démocratie politique. Le plus bel exemple de ce mépris de l'électeur et de la loi électorale est offert gracieusement par le parti libé ral ostendais. Les votes en tête de liste seraient arbitrairement attribués comme suit 50 °/c Van Glabbeke, 40 Vroome, et 1 0 seraient neu tralisés. Pauvres libéraux ostendais 1 Ils comptent priori parmi leur corps électoral 10 d'eunuques! C. v. R. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Chroniques Harticole et Agricole. Colombophilie. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5, 6, 7, 10 et 11 r Chroni- Plus que jamais le peuple de Bel gique a besoin de trouver dans une presse indépendante de tout parti poli tique la certitude de ne pas être l'ob jet de mille manœuvres et duperies. Le fossé entre le pays réel et le pays légal s'élargit chaque jour. Les partis politiques traditionnels ont perdu la confiance de la masse. Depuis que Le Sud a été créé nous n'avons cessé de le dire, comme d'ail leurs nous l'avions prévu lors des en quêtes et des campagnes que nous me nions l'Autorité Cela n'est pas de la théorie. C'est une situation de fait. Nous avons demandé nos aînés d'y porter re mède, et pendant plusieurs années nous avons travaillé reconstituer une Union Catholique Bruxelles. Nous avons alerté la Fédération des Cercles et pré paré le Congrès de Dinant. Cette col laboration et cet effort nous ont con duit une conclusion bien nette il n'y a pas de réforme politique possible qui puisse avoir comme point de dé part les trois partis politiques tradi tionnels catholique, libéral, socialiste. Ces trois partis appartiennent une époque, défendent des positions, con servent des avantages, et sont paraly sés par un réseau inextricable de comi tés et de comitards. Un journal indépendant doit, pen dant la période de transition, tenir le pays réel au courant des mouvements nouveaux, des tendances nouvelles. Il doit renseigner, éclairer, donner l'opi nion l'occasion de juger. Il doit li bérer l'électeur belge de l'emprise des journaux qui défendent le mandataire, et devenir, son tour, le défenseur de l'électeur. Il doit être aussi objectif qu'il se pourra. Il doit mériter la con fiance de ses lecteurs en évitant tout esprit de partisan. Au cours de cette campagne élec torale ce sera la délicate mission du Sud La confiance que nous té moignent nos lecteurs prouve que cette mission correspond une nécessité. Chaque jour de nouveaux abonnés nous soutiennent. C'est par la collaboration de tous que Le Sud arrivera réa liser sa mission être ce journal in dépendant, qui contrôle l'action- des mandataires, et soit assez fort pour être de leur part l'objet de la plus salutaire des vertus d'une démocratie parlementaire décadente la crainte LE SUD. niques de la région. Page 8 Au Littoral. Page 9 s Bruges. Page 12 La Vocation littéraire de Selma Lagerlof. Page 13 Les Sports. Pages 14 et 15 Pour la Femme. Page 16 Petites annonces. An nonces notariales. Cinéma. La société anonyme BELGIQUE se porte beaucoup mieux au début de l'année 1936. Elle a réussi enrayer la crise économique dans presque toua les domaines de son activité, et elle connaît déjà une période de reprise réconfortante dans la plupart de see industries. Seulement il faut qu'elle fasse fort attention si elle veut que cette reprise s'intensifie et se conso lide. Pourquoi Parce que c'est actuelle ment surtout le marché intérieur qui alimente le travail de ses usines. Or, ce marché qui a pris comme devise Achetez Belge est obligé d'exiger la marque made in Belgium en ver tu de l'obligation qui vient d'être prise d'indiquer l'origine des marchandises sur chaque article. De ce fait grand nombre d'usines belges reçoivent en ce moment des commandes qui, au paravant passaient l'étranger. Mais prenons garde, la Belgique étant un pays transformateur ne peut être uniquement la fois acheteur et fabricant, car ce petit jeu elle épui serait bien vite sa propre substance. Notre pays doit donc être avant tout, exportateur et d'ailleurs ses commer çants ne le savent que trop bien. Mais ceux-ci se plaignent amèrement des difficultés presque insurmontables que présente la vente au dehors. Dans les pays intéressants où ne règne pas en maître le contingentement, on ren contre l'interdiction de sortie des ca pitaux. Grand nombre de commerçants belges ont des créances bloquées en différents pays d'Europe (Bulgarie, Turquie, Espagne, etc...) et en Amé rique du Sud, tandis qu'ils voient gon fler inexorablement chez leurs ban quiers leurs comptes d'intérêts débi teurs, jusqu'au jour où complètement exsangues ils seront exécutés. Or, que fait-on pour remédier semblable situation Pas grand'chose. Nous touchons ici au point faible de l'armature économique belge, savoir l'insuffisance notoire des outils du commerce belge. Les commerçants belges sont en gé néral très mal représentés et défendus l'étranger ils ne sont pas soutenus par un système bancaire approprié enfin ils ont une marine marchande dangereusement insuffisante. Les belges font partout figure de parents pauvres, car ils sont obligés de se servir d'intermédiaires pour se pro curer des clients, de l'argent et du fret. Cette façon de travailler leur coûte très cher et leur est de plus, néfaste. La société anonyme Belgique est ac tuellement dans la situation d'un com merçant qui néglige de faire de la pu blicité et de créer une solide organi sation de vente bien lui. Les affaires de ce commerçant imprudent peuvent tôt ou tard péricliter dangereusement. PAUL DELLEUR. j

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