I
Hitler, Réaliste.
Etre député.
Le Reine ASTRID.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
•û.iJa iré nationale existe et qu'elle se cris-
ta'iiv 1an> ia volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Vous relirez avec fruit les quoti
diens et les hebdomadaires de la se
maine dernière, et nous croyons qu'il
est permis de souligner toutes les cla
meurs de la gente politicienne autour
de l'accord militaire franco-belge. Re
lisez les hebdomadaires de dimanche
dernier, les électoraux qui croyaient
habiles d'utiliser le refrain la mode
de la manifestation de Bruxelles du
22 mars, et les jeunes qui emboitaient
Je pas sans réfléchir. Les lecteurs du
Sud auront remarqué notre arti
cle de tête de dimanche dernier qui,
avec pondération, faisait le point. Les
événements ont souligné avec force,
l'incontestable justesse de notre point
de vue Locarno était l'essentiel.
Petit petit le temps travaillant
pour l'Allemagne, les choses rentrent
dans l'ordre. Car, n'oubliez pas, que
Versailles instaura le désordre en Eu
rope. Peut-on imaginer une cause plus
grande de désordre que de prétendre
maintenir sous tutelle un empire com
me l'Allemagne, .pendant 10 ans,
20 ans... 66 ans Faire payer la
guerre de 1914 par les arrière-petits-
enfants.
Le Comte de Broqueville avait rai
son, et le Sud approuva son dis
cours, quand il proposa de remettre
Locarno sur le métier. Hitler vient de
nous poser devant une situation de
fait, qui a été provoquée par la plus
inepte des manœuvres diplomatiques
de la France l'accord franco-soviéti
que.
Souvenez-vous du couloir de Dant-
zig. C'était, d'après le quai d'Orsay, le
point noir, la source des conflits fu
turs et le gouvernement français n'a
vait la bouche que des discours van
tant l'amitié franco-polonaise. La Po-
Voir la suite en page 4)
NECROLOGIE
Hitler agissant avec cet esprit réa
liste, qui caractérise toute sa politique
internationale, a suivi un chemin qui
conduira peut-être l'Europe vers la
paix. L'impasse du traité de Versailles
avait été dénoncée dès 1920 par le
plus clairvoyant des Français Jacques
Bainville. Depuis 1 5 ans nous portons
le fardeau des conséquences politiques
de la paix. L'utopique Wilson et le
fantaisiste Lloyd Georges avaient fa
briqué une Europe au gré de leur ima
gination et sans comprendre le premier
mot de la psychologie des peuples
dont, amère ironie, ils disposaient au
nom du droit des peuples disposer
d'eux-mêmes
Ils maintenaient l'unité allemande,
et dépeçaient l'empire austro-hongrois.
Ils allaient prendre le kaiser qui ne
s'en porte pas plus mal, mais ont
pourchassé jusqu'à la tombe la noble
victime, l'Empereur Charles Le moin
dre bon sens relevait chaque jour la
bêtise des négociateurs de Versailles,
mais ceux-ci obstinément poursui
virent leur œuvre de chaos et de désé
quilibre. Le Roi Albert un jour, dut
se rendre en avion Paris, pour les
rappeler la raison. Et ce ne fut qu un
redressement partiel.
D'où était venu le mal de l'igno
rance de l'histoire et de la tradition des
peuples, de ce que les primaires poli
ticiens de Versailles, bouffis d'orgueuil,
s'imaginèrent ouvrir une ère nouvelle
en 1919, tout d'un coup, et par la seule
valeur personnelle de leurs excellen
ces
Une triste nouvelle nous parvient de
Bruges.
Le Baron Albert van ZUYLEN van NYE
VELT, archiviste honoraire du Royaume
Bruges, venit de décéder en son château
de Messem St-André-lez-Bruges.
Depuis plusieurs semaines déjà sa santé
était chancelante. Le repos que la retraite
allait lui donner pouvait faire espérer son
rétablissement.
Hélas il n'en fut rien.
La mort du Baron Albert van Zuylen
van Nyevelt est une grande perte.
Ses connaissances, ses études, sa grande
érudition, son esprit logique et clair, son
goût sur et parfait l'avaient amené être
la tête, naturellement, de tout mouvement
artistique et historique.
Toute manifestation d'Art et d'Histoire
Bruges voyait juste titre dans la direc
tion le Baron A. van Zuylen van Nyevelt.
L'on sait que depuis 1902 ces manifestations
se succédèrent en grand nombre.
Sa personnalité, malgré lui car il était
modeste, perçait. On le voyait, et d'instinct
on recourait lui pour s'éclairer. Avec quelle
bonté il se donnait alors, il se dépensait.
Membre de nombreuses sociétés savantes
d'Histoire et d'Archéologie, il édita quan
tité d'études, et avec quelle précision. La
Société d'Emulation de Bruges peut en té
moigner. Il était membre de la Société
Royale des Monuments et des Sites et c'était
toujours avec la compétence la plus rare
qu'il faisait ses rapports et donnait ses avis,
tout de clarté, de justesse et aussi de bonté.
Jamais son âme délicate n'aurait osé froisser
qui que ce fût et son coeur aimable l'incitait
aider quiconque s'adressait lui.
La disparition du Baron A. van Zuylen
van Nyevelt est une grande perte pour Bru
ges, pour la Flandre, pour toutes les so
ciétés Archéologiques, pour la Belgique.
Son âme droite est retournée Dieu, au
Dieu Créateur de Beauté, de la vraie Beauté,
elle sort de Lui et elle retourne Lui.
Le Seigneur l'aura accueilli en sa sainte
Paix, en sa Divine Gloire.
D.
Tous les collaborateurs du SUD présen
tent Monsieur Ch. van RENYNGHE de
VOXVRIE et Madame, née Baronne van
ZUYLEN van NYEVELT leurs chrétiennes
condoléances.
Les écrivains belges tressent la douce
reine une couronne de fleurs des biogra
phies plus émouvantes, plus exquises, plus
touchantes les unes que les autres. Parmi
ces livres celui de J. Conrardy, préfacé par
le Baron Firmin van den Bosch et par
faitement édité chez Beyaert Bruges, mé
rite de figurer dans nos bibliothèques. Ecrit
avec simplicité, il reprend de chapitre en
chapitre ce thème qui reflète l'or pur dont
était tissée la vie de notre Reine tout ce
qu'elle faisait, elle l'accomplissait avec
conscience, le mieux possible, de tout son
cœur, en tendant la perfection humaine
et chrétienne. Son devoir, sa mission étaient
éclairées par la splendide flamme de son
cœur vivre pour donner du bonheur au
tour de soi.
C'est la douce vie de la Reine Astrid
que vous lirez dans ce beau livre de Con
rardy dont nous donnons un extrait.
-
Pour une jeune femme étrangère nos
coutumes, notre mentalité, l'adaptation
nos mœurs ne va toujours sans accrocs.
Les accrocs, la princesse Astrid les évite par
la grâce même de sa franchise, sa délica
tesse native toujours en éveil, sa vive com
préhension des choses. Elle n'a pas seule
ment de l'intelligence, elle a encore et sur
tout du bon sens, ce qui vaut, parfois,
mieux. Car, avec de l'intelligence, on peut
Le régime actuel peut-il se guérir
Est-ce en y pénétrant, en le noyau
tant que l'on parviendra l'amélio
rer Nous ne le croyons pas, car ce
régime représente un tel réseau d in
trigues et de comités, de puissances
occultes et de forces d'inertie, que
vraiment c'est un cadre neuf et com
plet qui devra se former en toute in
dépendance, et se substituer au cadre
vermoulu.
C'est ce que pense également An
dré Tardieu qui écrit
Je ne veux plus être député, parce
que je pense depuis longtemps et cha
que jour plus fortement, que le systè
me politique de notre pays n'est ni to-
lérable pour la Nation, ni perfectible
par les moyens parlementaires, et par
ce que, ayant essayé depuis quatre ans
de corriger ce régime par ces moyens,
j'ai constaté que c'était impossible. Je
ne sors pas du Parlement par lassitude.
J'en sors afin d'augmenter une heure
difficile ma capacité d'agir pour le bien
commun. Cette sortie ne sera pas pour
moi une fin mais un commencement.
A une forme d'action que je sais sté
rile, j'en substitue une autre que j es
père efficace. J'ai depuis quinze mois
préparé cette action dans le silence. Je
crois la puissance des idées. Puisse
ma renonciation volontaire une car
rière qui m'a prodigué les honneurs,
contribuer fixer I attention de notre
peuple insouciant sur la gravité de ses
maux et la nécessité de réagir.
souvent gâter la meilleure affaire, avec du
bon sens on la gâte rarement. Le bon sens
n'est-il pas une façon de voir les choses
raisonnablement, sous leur angle vrai, avec
justesse Ajoutons qu'elle a du tact une
science accomplie. Dans les inaugurations,
les cérémonies, elle excelle s'effacer der
rière la reine Elisabeth. Jamais, elle ne
cherche accaparer des hommages qui ne
sont pas dus son rang, voire faire naître
son profit des sourires ou des acclama
tions que la jeunesse et la beauté soulèvent
inévitablement. Elle reste sa place, non
sans aspirer après l'heure de la détente,
celle où elle se retrouvera dans son ho
me, dans son nid de Stuyvenberg, parmi
les choses aimées, près de son mari et de
ses enfants,- C'est là qu'elle est toute en
tière, et gentiment. Elle n'a plus besoin
de se surveiller, de se contrôler. Elle peut
laisser chanter son âme, babiller, rire, vi
vre comme Stockholm en bourgeoise ai
sée, aimante et aimée. Dans les dîners
demi-intimes qu'elle préside avec une grâce
que n'oublieront jamais ceux qui ont
eu l'honneur et la joie de s'asseoir sa
table, au château de Stuyvenberg, elle con
serve avec finesse, entrain, esprit, sachant
apprécier et mettre en relief, chez ses in
vités, les qualités propres chacun. Elle
y est familière et distinguée, d'une cor
dialité si adroite qu'elle fait peine sen
tir ce sentiment de réserve dont elle s'en
toure.
Et avec tout le monde elle est char
mante, toujours un mot aimable sur les lè
vres. Au palais il n'est pas une personne
qui ne lui voue le plus affectueux respect.
C'est qui chantera ses louanges. Le Roi
Albert l'adore tout simplement. Il ne s'est
pas trompé sur les qualités de sa bru. Il
goûte sa droiture, son naturel, son charme
extrême. Elle aime en lui cette simplicité
qui s'accorde si bien avec la sienne, cette
bonhomie indulgente, qui, des yeux descend
aux lèvres pour s'y épanouir en un sou
rire la fois bienveillant et sceptique. Je
connais une photographie étrangement sug
gestive ce propos. C'est celle où le pho
tographe a saisi, la princesse Astrid au mo
ment où, sur le quai d'embarquement d'u
ne de nos gares, elle embrasse le Roi. Elle
se dresse légèrement sur la pointe des
pieds, bien qu'elle soit élancée, car le roi
la dépasse encore de la taille. Le souverain
baisse un tantinet la tête, tend la joue con
tre laquelle s'écrase une jeune figure, les
cheveux sous un petit chapeau cloche. Le
roi sourit, heureux, une de ses mains pres
sant amicalement la main de sa belle-fille.
C'est simple et émeut. Rien pour la
(Suite page 2)
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LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Chroniques Horticole et Agricole.
Colombophilie.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10 et 11 ChronL
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Bruges.
Page 13 Les Sports.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.