Léon Grillet LE SUD, dimanche 15 mars 1936. LE SUD DANS LE NORD I ABONNEMENT 18 francs français. L'ORIGINE DES DEVOTIONS POPULAIRES DANS LA REGION DE BAILLEUL. Nos lecteurs ont apprécié l'étude de l'ex cellent chroniqueur de Bailleul, van Belle, sur les chambres de rhétorique. Voici un nouvel extrait du même auteur qui inté ressera de nombreux lecteurs du SUD Nous empruntons également notre ex cellent confrère La Bailleuloise En 1117, naissait Londres, Tho mas de Cantorbery qui, quarante-huit ans plus tard, vers 1165, visita notre légion. C'était durant son exil le saint évêque parut dans le lieu appelé la Motte au Bois Devancé par une réputation de vertus remarquables, on accourait sur son passage pour le voir et l'entendre. Sa mémoire resta véné rée dans le canton et, quelques années après sa mort, survenue en Angle terre en 1170, on voyait Cassel un autel dédié au saint martyr dans le quel étaient enfermées plusieurs de ses reliques qui donnèrent lieu une gran de dévotion populaire. Les habitants de la Motte-au-Bois n'avaient pas tar dé faire ériger une chapelle dans leur hameau et l'avaient mise sous le vocable de St-Thomas de Cantorbery en reconnaissance de ses pieux travaux et des services qu'il leur avaient ren dus. La chapelle qui avait son aumô nier, obtint avec le temps des reli ques du célèbre martyr. Un pèlerinage y fut institué, et tous les ans, sou vent même sans époque déterminée, on y voyait arriver de pieux pèlerins cheminant travers l'immense forêt de Nieppe. La dévotion St-Thomas triompha du paganisme qui fleurissait quelques siècles auparavant. A la fin du Xlle siècle, le nom du pays de l'Yser n'était plus qu'une tradition chez le peuple flamand. Le territoire méridional fut divisé en deux châtellenies sous les dénominations de Cassel-Ambacht et Belle-Am- bacht La féodalité avait pris nais sance en Flandre, et les châtelains pé nétrés de sentiments de piété, devin rent naturellement protecteurs de leurs vassaux. Ils respectèrent et encoura gèrent les croyances et pratiques reli gieuses des habitants des villes et des campagnes. En 1 190 on divisa la paroisse d'Es- taires pour créer celle de La Gorgue, sous le vocable de St-Pierre. Au début du XHIe siècle la piété des fidèles éleva une chapelle en l'honneur de Notre-Dame dans la pa roisse de Steenwerck, au hameau que les latins nommaient Dulcis Loci, les flamands Zoeterstede, et les français Doux Lieu, (Le Douileu). En 1250 Bauduin de Bailleul, écuyer, dota le sanctuaire et par la suite des pèleri nages s'organisèrent. (A suivre). VAN BELLE. CREATIONS D'AERODROMES A PROXIMITE DES AGGLOMERATIONS. Circulaire aux préfets. Pour permettre au tourisme aérien de se développer, et en vue d'assu rer la sécurité de fonctionnement des lignes commerciales intérieures qui doivent se constituer, le développe ment du réseau métropolitain d'infra- •tructure est indispensable. 11 peut seul permettre l'activité aérienne de s'in tensifier. Là où il n'y a pas de terrain, l'avion ne peut venir. L'Aéro-Club ne peut vivre. Le goût des choses de J" Air ne peut pénétrer. Grâce l'effort financier considé rable fait par l'Etat, grâce aux pré cieux appuis des organismes et col lectivités locales, près de I 70 terrains ont déjà été créés en France. Néan moins de nombreux projets pour être trop dispendieux n'ont pu être réali sés. Un terrain sommaire existant vaut mieux qu'un grand projet irréalisable faute d'argent. Aux termes des articles 24 et 29 de la loi du 31 mai 1934, concernant la navigation aérienne, les aéronefs ne peuvent, le cas de force majeure ex cepté, prendre le départ ou atterrir que sur un aérodrome public ou privé ré gulièrement établi, c'est-à-dire ouvert en vertu d'une autorisation administra tive. Malgré la libéralité des conditions d'agrément des aérodromes privés fi xées par le décret du 1 2 octobre 1 933, le plus souvent par suite des difficultés de financement, le nombre d'aérodro mes privés agréés ouverts la circu lation aérienne en vertu d'une autori sation ministérielle est insuffisant. Pourtant, il ne serait pas impossible que certaines collectivités et plus par ticulièrement des communes puissent aménager peu de frais et rapidement des aérodromes publics dont la valeur d'usage aéronautique serait équivalen te celle des aérodromes privés agréés conformément au décret du 1 2 octobre 1933, soit sur les terrains commu naux soit sur des terrains de location élevée et peu onéreuse. Le prix de lo cation pouvant être réduit une re devance de principe si le ou les pro priétaires y consentent. Le bail qui aurai une durée minimum de 3, 6, 9 ans au gré du preneur, devra être assorti d'une promesse de vente sous crite au profit de la collectivité. Si cette promesse ne peut être obtenue, le bail contiendra une clause par laquelle le bailleur devra faire connaître dans un délai de 18 mois avant l'expiration de la location son intention de la renouveler ou non. Dans ce dernier cas, il sera fait ap plication des dispositions de la loi du 31 mai 1924. En tout état de cause, je suis disposé faire procéder dans les moindres dé lais, l'examen technique sur place et participer la création en pre nant ma charge les frais de signali sation de jour. D'un autre côté, les facultés accor dées par le département susvisé, ont permis plus de 50 particuliers d'uti liser un terrain privé sur simple auto risation préfectorale. Certains de- ces terrains privés autorisés peuvent avoir une valeur aéronautique suffisante pour servir la circulation aérienne publi que, et devenir terrains privés agréés. 11 importerait donc que dans chaque département, les Préfets se missent en relations directes avec les propriétaires pour obtenir leur consentement un tel usage. Dans ce cas si les collectivi tés étaient disposées contribuer la dépense de balisage par exemple, je ferais procéder, comme il est dit ci- dessus l'examen sur place de la réa lisation possible et je participerais aux dépenses dans les mêmes conditions. Au reçu de la présente circulaire, vous voudrez bien faire appel aux col lectivités, aux municipalités en parti culier et leur faire ressortir tout l'in térêt que présente, tant au point de vue local que national, la création d'un terrain d'atterrissage proximité de leur agglomération. Vous me rendrez compte, sous le présent timbre, des ré sultats de vos démarches. Vous trouve rez ci-dessous, des précisions concer nant les conditions techniques et admi nistratives des réalisations. L'intérêt de ces mesures exception nelles, résidant dans la création immé diate d'aires d'atterrissage, j'attache rais du prix recevoir vos proposi tions dans le plus court délai, afin que ces terrains puissent être ouverts pour la saison 1936. Conditions techniques (Plateforme minimum 500 X 400 dégagée, particulièrement dans le sens des vents dominants et éloignés des lignes de transport d'énergie élec trique. Etat du sol ne nécessitant aucun drainage, aucun nivellement et dont la pente générale n'excède pas 3 Les terrains qui ne rempliraient ces conditions que pendant la belle sai son pourraient être retenus, titre d'aérodrome saisonnier. D'une façon générale, ceux qui conviendraient le mieux seraient les terrains cultivés en herbage, soit d'une façon permanente, soit pour des raisons d'assolement. Conditions administratives Occupation régulière dans les conditions indiquées ci-dessus. Menus travaux de préparation laissés la charge de l'exploitant. Balisage et signalisation la charge de l'Etat. Les taxes d'usage qui pourraient être perçues le seront au bénéfice exclusif de l'exploitant. Procédure A. Création nouvelle. Les Préfets transmettront au Ministre de l'Air les propositions qu'ils auront pu recueillir en vue de ces créations nouvelles. Le Ministère de l'Air fera examiner avec diligence et donnera tous conseils en vue de l'exécution im médiate. Il suffira que le dossier trans mis contienne les décisions de principe nettement exprimées par le futur maî tre de l'œuvre ainsi que tous les ren seignements techniques et administra tifs se rapportant aux conditions ci- dessus énoncées. B. Transformation d'un aérodrome privé en aérodrome privé agréé. Les Préfets qui auront obtenu l'ad hésion de principe des proriétaires d'aérodromes autorisés et, le cas échéant, l'intervention des collectivités locales pour contribuer aux dépenses qu'entraînerait la transformation de l'aéiodrome, signaleront ces projets au Ministre de l'Air qui statuera com me il est dit ci-dessus. Agent de change correspondant près la Bourse de Bruxelles. 31, RUE DE MENIN, Y P R E S Téléph. 144 BOURSE TITRES COUPONS CHANGE. Bureau ouvert le dimanche pendant la saison VAHDERMARLIERE- DEPUYDT HITLER, RÉALISTE. (Suite de la Ire page) logne préféra des réalités, et Hitler parvint, en peu de temps, conquérir la confiance et la collaboration de la Pologne. La France n'a plus le pré texte polonais pour s'occuper des fron tières allemandes de l'Est. Elle était tranquille de ce côté-là. Alors pourquoi chercher des diffi cultés Pourquoi s'allier avec la Rus sie qui a lâché en 1917, et qui a ainsi retardé d'un an la fin de la guerre, et provoqué les hécatombes des offensi ves de 1917 et 1918? Pourquoi s'allier avec la Russie qui lui doit de» milliards, et négocier pour les Soviet» révolutionnaires un emprunt Est-ce uniquement pour préparer des élections que la France par cette fausse manœuvre met en danger le paix de l'Europe Pour la Belgique, au moment où le France signe un traité franco-soviéti que, les dangers de guerre augmentent considérablement. Locarno devient plus lourd par ses engagements, qu'iî n'est utile pour ses garanties. La Bel gique devait souhaiter que l'on re discute les clauses de Locarno. Etait- ce possible En tout cas, la démarche du Comte de Broqueville, il y a deux ans .échoua. Maintenant que l'Allemagne a posé un acte qui force remettre en ques tion Locarno, nous espérons que le gouvernement belge veillera jalouse ment ce que nous puissions négocier en toute indépendance. L'attitude du Premier Ministre van Zeeland est de bon augure. Il s'est adressé directement Genève. C'est Genève que nous devons discuter, d'accord avec toutes les puissances et toutes étant mises sur un pied d'éga lité, les bases de la paix européenne sur le Rhin, l'ouest de l'Allemagne, et rien qu'à l'ouest de l'Allemagne. La politique d'alliances des autre» puissances ne nous regarde pas. Nou» n'avons d'ailleurs aucun rôle y jouer, et quant au prestige moral, les grandes puissances nous ont assez souvent fait sentir que cela n'avait aucune impor tance dans les questions d'intérêt. Soyons prudents, pratiques, réalis tes, sans passion et sans élans de gé nérosité sentimentale. Nous n'avons pas suivre la politique internationale d'une grande puissance, mais dé fendre avant tout et uniquement la sécurité de la Belgique. Ch. van RENYNGHE.

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